Urgent, c'est le tournant de ma vie

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Dubreuil
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Résilience et précocité


La résilience est un terme emprunté au vocabulaire des sciences physiques. Il définit la capacité d’un matériau à retrouver sa forme initiale après un choc. La résilience en psychologie consiste, de même, à retrouver son état d’équilibre initial après un traumatisme, une souffrance, un grave problème.

Le terme a été introduit en France par le psychiatre Boris Cyrulnik dans les années 90. Celui-ci a observé qu’après avoir vécu des traumatismes très graves, certains enfants sont durablement abattus alors que d’autres se relèvent et se reconstruisent. Il a appelé « résilients » les enfants capables de surmonter les traumatismes. Il développe cette notion dans son livre « Les vilains petits canards ».



La résilience, innée ou acquise ?


La capacité à surmonter les épreuves est liée à des dispositions génétiques et biochimiques : au sein du cerveau, les neurotransmetteurs (ou neuromédiateurs) ont pour fonction d’ouvrir les « portes » afin de laisser passer les informations nerveuses d’une cellule à l’autre. Ce sont des sortes de clés qui permettent les échanges entre les neurones. Selon certains chercheurs, 2 % des enfants naîtraient avec un cerveau qui ne sécrète pas suffisamment de dopamine et sérotonine, deux neurotransmetteurs qui peuvent être considérés comme euphorisants. Certains médicaments agissent en inhibant la recapture de ces neurotransmetteurs, afin que le cerveau dispose de la quantité disponible plus longtemps. C’est le principe d’action de certains antidépresseurs comme le Prozac ou de la Ritaline donnée aux enfants hyperactifs. Les enfants dont le cerveau produit moins de neurotransmetteurs seraient donc naturellement moins armés que les autres face aux épreuves, ils seraient moins résilients.

La sécurité affective est un autre élément capital pour développer au mieux les capacités de résilience. Dès la naissance, l’enfant a besoin essentiellement de nourriture et de contenance affective. Il a besoin de se sentir contenu, enveloppé comme il l’était dans l’utérus. Dans certaines cultures, les nourrissons sont emmaillotés dans des langes serrés. Cette pratique vise à rassurer l’enfant.

De même, nos bébés ont besoin d’être portés le plus possible pendant les trois premiers mois, sans se soucier des conseils pas toujours judicieux qui préconisent de laisser pleurer l’enfant pour éviter qu’il ne devienne capricieux. Un bébé a besoin d’être porté, c’est vital pour lui. Les enfants qui ne sont pas portés et qui sont privés d’affection peuvent arrêter leur développement psychique ou se laisser mourir. Il n’est donc pas exagéré de dire que porter un enfant est vital. Le psychiatre René Spitz a étudié le développement d’orphelins placés en institution. Il a constaté des désordres psychiques graves chez ces enfants privés d’affection. Il a créé le terme « hospitalisme » pour désigner les effets de ces privations affectives.

Le psychiatre et pédiatre Donald Winnicott a insisté aussi sur l’importance de porter et rassurer le bébé. Il propose deux termes assez proches : le « holding » qui est la manière dont l'enfant est porté et contenu par la mère et le « handling » qui est la manière dont il est traité, manipulé physiquement mais aussi psychiquement. Porter un bébé le rassure contre ce sentiment de vide qu’il ressent après sa naissance. Cela lui permet aussi de sentir les limites de son corps afin, un jour, de pouvoir s’identifier comme un individu délimité.

Les psychologues considèrent que le nourrisson a besoin d’être en relation fusionnelle avec ses parents pendant environ 3 mois. Ensuite, les parents doivent se détacher progressivement afin de permettre à l’enfant de développer ses capacités de représentation et d’individualisation :

* C’est lorsque ses demandes ne sont pas satisfaites immédiatement que le bébé peut développer ses capacités de représentation. C’est lorsqu’il attend le biberon qu’il peut comprendre que le biberon lui manque, donc que le biberon existe en dehors de lui. Il va alors faire appel à ses souvenirs pour se représenter le biberon, sous forme de sensations, d’images puis, plus tard, sous forme de mots. C’est indispensable pour développer sa pensée et se préparer au langage.

* Le nourrisson n’a pas encore conscience d’être un individu, il se perçoit comme une partie de sa mère. C’est en le laissant attendre le contact physique avec sa mère ou son père qu’il va prendre conscience que ses parents ne font pas partie de lui, qu’ils ne sont pas toujours là. C’est indispensable pour qu’il comprenne qu’il est une personne distincte des autres et qu’il y a un monde autour de lui avec d’autres gens.

Lorsque les parents sont équilibrés psychiquement, ces phases de fusion puis de détachement se font instinctivement. Le processus peut être perturbé par des souffrances psychiques chez les parents, par l’indisponibilité de la mère moderne qui travaille, par les conseils « de bons sens » qui culpabilisent les mères qui portent trop leur enfant. Non, un bébé ne devient pas capricieux si on le porte trop, il devient serein et se sent en sécurité.

D’autres éléments environnementaux peuvent influencer le développement de l’enfant et ses capacités de résilience : l’ambiance à la maison, l’état psychique des personnes qui s’occupent de lui (une mère dépressive sera un élément néfaste, par exemple). Un enfant qui découvre comme premières émotions, l’angoisse, la violence, la tristesse, sera sans doute moins armé qu’un autre pour se confronter aux difficultés de la vie. Ce qui favorise la résilience, c’est le sentiment précoce de sécurité et la qualité des relations avec ses parents.

Passés les premiers mois, l’enfant a besoin de se détacher de ses parents, long processus qui va l’amener à devenir un sujet pensant et plus tard un adulte autonome. Cependant, l’enfant va garder un besoin impérieux d’être aimé et de sentir qu’il compte pour ses proches. A chaque âge, l’enfant puis l’adulte qui se sent aimé et investi (qui compte pour les autres), aura plus de facilités à se relever après un traumatisme.



L'enfant précoce et la résilience


L’enfant précoce est peu armé pour la résilience. Il est trop sensible, trop lucide, trop anxieux. Il pense trop et a une mémoire performante qui permet peu l’oubli. S’il a vu une scène choquante, sa mémoire visuelle lui en garde les images fidèlement. Elles l’obsèdent.

Il est difficile de dépasser les obstacles et les préoccupations quand on est précoce : tout est perçu comme grave. La moindre chose peut être douloureuse et obsédante. Un problème modéré peut être vécu comme traumatisant.

L’enfant précoce a tendance à fonctionner sur le mode de l’obsession. Une idée préoccupante revient sans cesse, ne le quitte pas, ne le laisse pas libre. Elle prend toute la place.

De plus, l’enfant précoce est empathique, il perçoit et ressent les émotions des autres, il souffre avec eux. En cas de traumatisme, il porte ses propres souffrances ainsi que celles des autres.

Outre les traumatismes réels à affronter, le grand défi de l’enfant précoce est de surmonter les épreuves du quotidien, ne pas se focaliser sur ses soucis, rester fort et confiant face aux obstacles, aux contraintes, à tout ce qu’il vit comme de l’adversité et de l’agression. L’enfant précoce est fragile et se sent en insécurité. L’urgence est de le rendre plus fort face au quotidien, avant même de penser aux éventuels traumatismes auxquels il aura peut-être à faire face un jour. Mais comment ?



Comment développer les capacités de résilience ?


Le principal est de rassurer l’enfant par une présence suffisante dès la naissance. Ensuite, il faut montrer à l’enfant (et lui dire) qu’on l’aime, qu’il compte pour nous. Lui accorder du temps pour faire des choses avec lui ou seulement être ensemble. Ce n’est pas incompatible avec les tâches du quotidien : on peut passer un bon moment en discutant avec son enfant tout en faisant à manger ou la vaisselle. Etre disponible pour son enfant, lui montrer qu’il compte, le rassurer et lui donner amour et tendresse sont des facteurs très importants pour favoriser la confiance, le sentiment de sécurité et les capacités de résilience des enfants puis des adultes qu’ils deviendront.

L’épreuve d’un traumatisme peut être comparée à un deuil. Surmonter ce traumatisme nécessite une démarche active qui va prendre du temps et qui implique de passer par des étapes : au choc initial et parfois au déni, succèdent des phases de colère et/ou dépression. Enfin, l’acceptation permet non pas d’oublier, mais de recommencer à vivre normalement.

Lorsqu’un enfant est écrasé par la souffrance ou en état de choc après un traumatisme ou un deuil, il faut lui expliquer qu’il peut surmonter cela, mais que cela prendra du temps et que, pour aller mieux, il doit parler. C’est le meilleur remède. De même, lorsqu’un enfant précoce se sent complètement découragé ou déprimé par un problème qu’il perçoit comme grave et insurmontable, le discours doit être le même : « Pour l’instant, c’est grave (ou tu trouves que c’est grave), mais le temps te permettra d’aller mieux (ou de voir que, finalement, ce n’était pas si grave que ça). En attendant, parler te soulagera ».

La résilience passe par ce que Boris Cyrulnik appelle des « tuteurs de résilience » : il s’agit de personnes qui écoutent et rassurent. Faire parler et écouter est capital, si possible le plus tôt possible après un événement traumatique. C’est pourquoi les autorités envoient des équipes de psychologues et médecins spécialisés après les catastrophes. Après un attentat, un accident, une prise d’otage…les psychologues se déplacent auprès des victimes et des témoins de la scène, afin de procéder à un « débriefing » : dire pour se « vider », se libérer. Cela doit être effectué si possible avant la première nuit, car le sommeil organise et consolide la mémorisation, fixant ainsi les souvenirs. Faire parler un enfant choqué avant de le laisser dormir permet de limiter l’impact du choc dans son esprit. L'EMDR est une méthode particulièrement efficace pour se libérer d'un taumatisme: L'EMDR.

Il faut aussi expliquer à l’enfant qu’essayer d’oublier à tout prix n’est pas une solution. D’une part, le déni ne permet pas d’exprimer, d’élaborer ni de dépasser l’événement. D’autre part, essayer d’oublier amène à se concentrer sur l’événement donc favorise sa mise en mémoire : plus on se concentre sur une information, plus on s’en souvient. Il faut accepter d’y penser et de l’exprimer.

Selon certaines études scientifiques, il est possible de modifier le ressenti associé à un souvenir traumatisant en le réactivant (faire raconter) et en délivrant aussitôt après, un médicament capable de séparer le souvenir de l’émotion qui y était initialement associée. A chaque remémoration, la mémoire se réorganise et peut ainsi intégrer des éléments nouveaux tels que des émotions neutres ou positives. L’expérience a été menée avec succès auprès des personnes victimes de l’explosion de l’usine AZF en septembre 2001. On peut penser que cela est possible également de procéder sans médicament (avec sans doute un résultat moins efficace). Par exemple, si l’enfant reçoit un câlin lorsqu’il évoque des éléments tristes, il peut associer le bien-être de ce câlin au souvenir de ces éléments tristes.

L’humour est aussi un moyen efficace pour dédramatiser et mettre à distance. Cela peut être une grande force chez les enfants précoces. Les parents peuvent se servir de l’humour pour aider l’enfant à dépasser ce qui le peine, le bloque, le stresse ou le choque.

Le pire, c’est quand l’enfant ne s’exprime pas sur ce qu’il ressent ou se montre détaché, dans le déni alors qu’il souffre intérieurement. On se retrouve désarmé devant un tel enfant qui n’attend pas d’aide, ne se livre pas et ne fait pas confiance. On n’arrive pas à le faire échanger sur ce qui le blesse. Mais il faut lui parler, lui dire que, sans doute, il ressent telle et telle chose. Lui dire ce qu’on ressentirait si l’on était à sa place, pour mettre des mots sur sa souffrance, pour lui montrer qu’on le comprend plus qu’il le pensait, pour lui donner des pistes de réflexion afin de mieux comprendre ou dépasser son traumatisme, ses difficultés, son manque d’assurance… Eventuellement, lui écrire une lettre. Il aura la curiosité de la lire même s’il prétend le contraire. Il pourra la lire en pleurant, sans risquer d’être vu. Il faut parler, ne pas le laisser seul avec sa souffrance, lui monter qu’on ne l’abandonne pas.

(Texte d'une intervention à l'ANPEIP74 en octobre 2012)
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Dubreuil
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Message par Dubreuil »

L'ADULTE SURDOUE AU TRAVAIL

On estime que seule une minorité des adultes surdoués… savent qu’ils sont surdoués. Car beaucoup vivent très bien ce mode de fonctionnement particulier et l’assument avec quelques stratégies intuitives d’adaptation qui les aident à s’épanouir. La majorité des adultes surdoués réussit à composer avec ses singularités, à en faire une force, se sachant surdoués ou pas.
D’autres vivent plus mal leur « intelligence atypique » et suscitent parfois des réactions déroutantes pour leur entourage professionnel. Mais si l’on comprend leur fonctionnement et qu’on leur offre un management adéquate, ces collaborateurs surdoués deviennent alors un formidable atout pour votre équipe et votre entreprise.

A quoi reconnaît-on un adulte surdoué ?
Il n’existe pas de profil type, et les surdoués manifestent des talents très différents, avec des personnalités variées. Toutefois, certains traits de caractère leur sont communs : une rapidité de pensée, une tendance à faire des liens entre des sujets qui n’en ont a priori aucun, une hypersensibilité, une forte intuition doublée d’une vision globale, une grande curiosité. Ils sont habités par un questionnement permanent, et souvent dotés d’une conscience professionnelle au-dessus de la moyenne.
Par ailleurs, vous pourriez reprocher à certains d’entre eux d’être arrogants, impulsifs, aigris ou encore pas assez assertifs ou trop idéalistes et vous auriez raison. Sachez que ces comportements négatifs sont souvent générés par les difficultés qu’ils rencontrent à trouver leur place. Ils tentent en vain de rentrer dans un moule, s’auto-limitent, tout en souhaitant croiser un jour un poste, un manager qui saura créer les conditions de leur épanouissement professionnel.

Quand HPI rime avec difficultés relationnelles au travail
Comme tout individu au travail, l’adulte surdoué peut éprouver des difficultés à s’intégrer dans un collectif ou à composer avec des normes ou des process. Mais certains traits de sa personnalité, propre à son intelligence atypique, peuvent exacerber ce mal-être et les tensions qu’il cristallise.
Hypersensible, quand on est un adulte surdoué, travailler dans un open space où les stimuli sont nombreux, c’est un vrai problème. Cela peut amener ces collaborateurs à être intolérants vis-à-vis de leurs voisins de bureau, sans que l’origine de leur mécontement soit bien comprise.
Leur manière de réfléchir, fondée sur l’intuition et une vision globale, les amène à identifier des solutions plus vite que les autres, sans réussir à expliquer comment ils sont arrivés là. Ce qui peut provoquer des grincements de dents de la part de leurs collègues, jaloux ou agacés par ce qui est perçu comme de l’hyperactivité ou de la superficialité. Et puisque les adultes surdoués voient la solution avant tout le monde, ils manifestent parfois une impatience, voire une incompréhension totale vis-à-vis de la « lenteur » de leur entourage, autre source de tensions potentielles.
On leur répète depuis l’enfance qu’ils sont bizarres, ne réfléchissent pas comme les autres, sont trop ceci ou trop cela, un discours qui génère un manque de confiance en eux, tenace. Ils se remettent en question en permanence, et prennent de plein fouet le moindre reproche sur leur travail. Ce qui, en tant que manager, est très déroutant tant leurs réactions face à une remarque anodine peuvent paraître disproportionnées.
Ce manque de confiance va de pair avec une très forte émotivité, qu’ils ne savent pas toujours canaliser, naviguant souvent entre deux excès : se couper de ses émotions ou bien laisser libre cours à ses affects. Dans le premier cas, ils paraîtront froid et insensible. Dans le second, ils seront qualifiés de tempérament explosif ou dépressif. Colères, pleurs, démotivation sont des manifestations fréquentes de ces vagues émotionnelles qui traversent les adultes surdoués plus souvent et plus fortement que les autres. Heureusement la joie, la surprise, l’excitation d’un nouveau projet et autres émotions agréables sont également ressenties très fortement par les surdoués ! Mais là encore, c’est souvent mal interprété ou mal compris par leurs collègues, car « trop, too much ! », ce qui peut aggraver encore leur mal-être.

Quelques clés pour manager un adulte surdoué
Décidément, toutes ces situations vous parlent, et vous pensez compter dans vos effectifs un adulte HPI qui s’ignore ou n’a pas souhaité vous en parler ? Peut-être vous reconnaissez-vous aussi dans cette description ? Bien souvent les surdoués se reconnaissent intuitivement entre eux. Sans le savoir, il est fréquent de recruter un collaborateur surdoué quand on l’est soi-même. La bonne nouvelle, c’est qu’une fois que vous avez saisi ses particularités de fonctionnement (et les vôtres), vous pouvez l’aider à libérer ses compétences, à oser partager le fruit de sa pensée rapide et originale. Il sera alors un précieux apporteur d’idées, de créativité, un allié du changement et de l’innovation en même temps qu’un collaborateur intègre et fidèle. Comment faire ?

Laissez-lui de l’autonomie
Un adulte surdoué ne pense pas comme les autres, il ne le fait pas exprès, c’est un fait. Plutôt que de l’obliger à rentrer dans un moule avec un gros effort d’adaptation, consommateur d’énergie et générateur de stress, discutez avec lui des outils avec lesquels il se sent à l’aise et de ses besoins spécifiques.
Les HPI ont une conscience professionnelle plus développée que les autres. Comme, depuis tout petit, ils craignent de ne pas comprendre ce que l’on attend d’eux et estiment avoir toujours quelque chose à prouver, ils sont très exigeants avec eux-mêmes. Alors faites-leur confiance, laissez-les mener leurs projets à leur façon tout en exerçant un contrôle distant et bienveillant.
Offrez-leur de l’autonomie dans un cadre. Challengez-les pour les aider à traduire leur pensée et leurs propositions afin de les partager efficacement avec l’entreprise.
Si votre collaborateur surdoué est lui-même un manager, ne l’obligez pas à surveiller de trop près son équipe, ne lui demandez pas de nombreux reportings détaillés : il ne pourrait les faire qu’au prix d’un immense effort d’adaptation et ce serait contre-productif. Le manager surdoué privilégie naturellement l’autonomie d’action et la liberté de raisonner.

Surveillez ses limites
Hyper émotif, hyper engagé, hyper anxieux, l’adulte surdoué est plus susceptible que les autres de subir un burn out. Il est très impliqué, dispose d’une grande force de travail mais s’écoute peu, et n’a pas conscience de ses limites. En tant que manager, à vous de veiller à ce que ces collaborateurs ne surinvestissent pas les tâches qui leur sont confiées, et qu’ils ne se mettent pas en danger. Avec diplomatie toutefois, car n’oubliez pas que toute remarque est vécue comme une remise en question profonde de leur travail. Assurez-vous aussi qu’ils ont bien les moyens de réaliser ce qu’on leur a confié, car si ce n’est pas le cas, ils ne penseront pas à demander... Au contraire, ils vont repousser leurs limites au-delà du raisonnable pour y parvenir quand même.

Offrez-lui de la reconnaissance
Depuis l’enfance, la personne HPI est cataloguée comme bizarre, pas comme les autres. Le doute permanent qui habite les surdoués les rend très humbles, et ils n’ont pas le sentiment d’être particulièrement doués, au contraire. D’ailleurs, ceux détectés parce qu’ils ont passé un bilan psychométrique réfutent ce terme « surdoué » : arrogant, prétentieux. Quant aux autres, ils ne se trouvent pas très intelligents, décalés, alors imaginez : « surdoués » !
Reconnaître la qualité du travail de votre collaborateur HPI, la pertinence d’une de ses idées, le rôle qu’il a joué sur un projet est un précieux cadeau à lui faire, encore plus qu’à d’autres. C’est un formidable levier pour libérer ses compétences, sa créativité notamment, retenue par manque de confiance.

Comment le coaching peut-il vous aider à manager un adulte surdoué ?
Vous pouvez proposer un coaching à ce collaborateur que vous ressentez « pas comme les autres », « en dehors du cadre », « pas vraiment dans le moule »... pour l’accompagner lors d’un changement de fonction. On trouve beaucoup de surdoués sur des postes d’experts, tant leur soif de connaissance les conduit à explorer et à maîtriser parfaitement certains sujets. Or les promouvoir sur un poste de manager sans les accompagner peut vite tourner à l’échec, par manque de confiance une fois encore.
Vous pouvez également faire accompagner un collaborateur déjà en poste et que vous pensez peut-être surdoué, pour l’aider à progresser sur des points que vous aurez identifiés : s’affirmer comme leader, gagner en impact dans des prises de parole qui seraient foisonnantes ou au contraire minimalistes, trouver son propre style managérial car bien souvent il ne se reconnait pas dans les modèles managériaux qui l’environnent...
Accompagné par un professionnel, formé pour l’aider à identifier ses spécificités d’adulte surdoué, il gagnera en confiance, apprendra à apprivoiser son hypersensibilité, et à libérer son potentiel. Le coaching pourra aussi lui fournir des outils et le recul nécessaire pour l’aider à gérer son décalage. Pour communiquer de manière efficace avec les autres, par exemple, en plaçant la tolérance envers « les collègues trop lents » au cœur des échanges.

En tant que manager ou DRH, vous pouvez vous offrir l’accompagnement d’un professionnel formé aux spécificités des adultes surdoués. Surtout si vous l’êtes vous-même, que vous le sachiez ou pas. Cela vous aidera à mieux vous connaître grâce au regard neutre d’un professionnel aguerri et à décrypter les fonctionnements des collaborateurs atypiques que vous croisez forcément. N’oubliez pas qu’entre atypiques, « vous vous attirez ».
Parlons-en !
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Message par Dubreuil »

HARCELEMENT AU TRAVAIL

La spécificité des victimes
Il s’agit là, d’une description sommaire de catégories de personnes souvent victimes de pressions et/ou de harcèlement dans les milieux professionnels. Les numéros ne correspondent à aucun ordre, ni croissant, ni décroissant ; l’objectif est de donner en même temps le motif ou le mobile des harceleurs, selon le profil de la personne harcelée.

1. Les personnes atypiques
Il s’agit de personnes qui n’ont rien de particulier, sinon le fait d’avoir l’une ou l’autre qualité qui fait différence avec celle de son milieu professionnel : élégance naturelle, beauté, spontanéité, relation facile, etc.

2. Les personnes trop compétentes ou qui prennent trop de place
« L’incompétence est une menace pour soi-même, la compétence une menace pour les autres ». De par leur personnalité, certaines personnes risquent de faire l’ombre à un supérieur ou à un collègue. La tentation est de les rabaisser ou de les éloigner, objectif général du harcèlement moral.

3. Ceux qui résistent au formatage
Ce sont les personnes qui refusent de rentrer dans le moule, les trop honnêtes, les incorruptibles. On les harcèle avec le reproche d’être trop idéaliste, avec l’intention de leur faire perdre leur identité pour devenir comme les autres.

4. Ceux qui ont fait la mauvaise alliance ou qui n’ont pas le bon réseau
Le harcèlement moral est une pathologie de la solitude ; ainsi on cherche à désolidariser ceux qui ont des alliés et/ou à attaquer ceux qui sont du mauvais coté (rivalité de groupe).

5. Les employés protégés
Ceux qui sont protégés par la loi ou les organisations syndicales sont les cibles des responsables (conditions de travail, atteintes personnelles), tandis que ceux qui sont protégés par la hiérarchie sont les cibles des collègues (harcèlement horizontal).

6. Les personnes moins performantes
Ces personnes font l’objet de harcèlement mixte (vertical et horizontal), pour besoin de restriction numérique ou compression du personnel, car elles nuisent à la performance collective.

7. La victime innocente
De nombreuses situations de harcèlement évoquent la pratique du bouc émissaire, où un collectif humain fait retomber les torts su un individu physique ou moral innocent. Selon René Girard, l’acte fondamental des sociétés primitives est de désigner une victime, un bouc émissaire, et de cultiver l’illusion de sa culpabilité, afin de permettre d’évacuer toutes sortes de tensions collectives. Il s’agit d’une véritable entreprise de pacification par l’intermédiaire d’une personne qui, lorsqu’on réunit contre elle tout le groupe, produit de façon mimétique un apaisement, voire une réconciliation.

Le bouc émissaire a pour origine un rituel sacré de type sacrificiel, dont l’exemple le plus connu est décrit dans le Lévitique. Le jour de la fête des expiations, le prêtre pose les mains sur un bac afin de le charger de tous les péchés d’Israël. Ce bouc est ensuite chassé dans le désert, à destination du démon Azazel, emportant avec lui toutes les difficultés de la communauté.

Il est des situations professionnelles où la colère que l’on éprouve, individuellement ou en groupe, contre quelqu’un ne pas s’exprimer ; elle est alors transférée sur une victime prise apparemment au hasard. Par exemple, quand deux groupes s’affrontent et que l’enjeu est trop important, la violence peut être détournée sur une personne dont tout le monde s’accorde à dire qu’elle n’y est pour rien. Cependant, on s’accorde aussi à trouver qu’il est juste de se décharger sur elle.

8. Les personnes trop scrupuleuses
Là le point de départ du harcèlement est souvent un conflit de valeurs. Il suffit qu’une personne trop scrupuleuse, ayant un sens éthique très développé, trop honnête par rapport au groupe, ne cautionne pas les agissements du groupe pour qu’on veuille se débarrasser d’elle.

9. Les personnes très investies dans leur travail
Les employés harcelés sont souvent également très investis dans leur travail. Ils ont une vision idéalisée du travail. Ils ne veulent pas seulement être productifs, mais aussi donner un sens à leur activité. Une telle attitude gêne, dérange, car de par soi, elle juge les autres sur la qualité de leur engagement. Il vaut mieux s’en débarrasser.

10. Les sensitifs
Il s’agit d’une fragilité caractérielle. Un sensitif est une personne sensible aux fautes éthiques. Elle n’accepte pas les imperfections des choses et encore moins celles des relations, et ne passe sur rien. Pour elle, les rumeurs, les « ont dit » ont de l’importance. Elle ressent les humiliations plus que les autres. Par là même, elle présente un terrain d’hypersensibilité et de frustration propice au harcèlement.

En résumé, les harceleurs savent que pour déstabiliser l’autre, il suffit de :
- Se moquer de ses convictions, de ses choix politiques, de ses goûts

- Ne plus lui adresser la parole

- Le ridiculiser en public

- Le dénigrer devant les autres

- Le priver de toute possibilité de s’exprimer

- Se gausser de ses points faibles

- Faire des allusions désobligeantes, sans jamais les expliciter

- Mettre en doute ses capacités de jugement et de décisions.



Abbé Robert ILBOUDO,
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Message par Dubreuil »

Dans la langue française, dans PAPA, il y a 2fois "pas". Est-ce contre l'inceste ?
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Message par Dubreuil »

L’EXHIBITIONNISME, EN PSYCHOLOGIE

Loin des extensions qu’on lui attribue classiquement, l’exhibitionnisme se définit comme une tendance persistante et récurrente à exposer ses organes génitaux à des personnes étrangères ciblées ou à la vue de tous dans des lieux publics non prévus à cet effet.

RÉSUMÉ DES PRINCIPAUX CRITÈRES DU DSM-IV
L'exhibitionnisme est l'une des 8 paraphilies majeures considérée par le DSM-IV. Comme pour toute paraphilie, le diagnostic d’exhibitionnisme nécessite l’observation d’une souffrance cliniquement observable de la part du patient, une tendance durable sur plus de six mois, ou l’implication non consentante de victimes.

Si l’image classique de l’exhibitionniste est forgée sur le modèle de l’homme d’âge moyen en imperméable beige, la majorité des exhibitionnistes sont cependant des adultes relativement jeunes (en dessous de 40 ans), voire, tout juste sortis de la puberté. L’âge moyen se situe vers 25 ans, néanmoins, les cas de personnes exhibitionnistes d’âge mûr ne sont pas extrêmement rares.


CARACTÉRISTIQUES PSYCHOPATHOLOGIQUES DE L’EXHIBITIONNISME
SYMPTÔMES
Il est généralement admis que l'exhibitionnisme est principalement un comportement masculin, bien que des cas d'exhibitionnisme féminin puissent également être observés. Les exhibitionnistes cherchent souvent à choquer leurs victimes en montrant leur organe génital en érection à des adolescentes ou des femmes adultes.

Leur excitation sexuelle est généralement visible pendant l'exposition et ils ont souvent un acte masturbatoire pendant ou après. Ils se tiennent généralement à distance de leurs victimes, mais certains peuvent être agressifs et chercher un contact plus étroit.


Les exhibitionnistes ne cherchent pas vraiment à cacher leur identité ni leur comportement et ils répètent souvent leurs actes dans les mêmes lieux et à des horaires similaires. Certains sont soulagés lorsqu'ils sont arrêtés.

RELATIONS INTERPERSONNELLES
L’exhibitionnisme peut se limiter à des périodes de stress émotionnel ou en parallèle à une vie sexuelle normale et active. Certains exhibitionnistes (type pervers, voir ci-dessous) vont éprouver énormément de mal à nouer une relation conjugale et concentreront leur activité sexuelle presque exclusivement dans l’exhibition. De nombreux exhibitionnistes finissent par avoir affaire à la justice, ce qui complique leur vie professionnelle et sociale…

EXPRESSIONS ÉMOTIONNELLES, AFFECTIVES, STYLE COGNITIF
On distingue habituellement 2 à 4 sortes d’exhibitionnistes.

Les exhibitionnistes de type impulsif-obsessionnel, décrit par Lasègue (1877)(5) dont la pathologie tient du registre névrotique vivent leurs pulsions de manière relativement similaires aux obsessions et compulsions : ils luttent contre elles, en reconnaissent le caractère délictueux ou absurde, mais finissent par ne plus résister à cette force considérée comme étrangère ou difficile à contrôler. Quand il y’a passage à l’acte, il est suivie de honte et de remords. Les récidives sont fréquentes et l’association à la pédophilie n’est également pas rare. Les traitements ont assez peu d’effet.

Les exhibitionnistes réactionnels présentent des épisodes en réponses à des frustrations, des troubles de l’humeur ou des problèmes relationnels.


Les exhibitionnistes névrotiques recherchent vraisemblablement l’autopunition par l’humiliation dans leur acte d’exposition. L’anxiété est très présente et diminue avec le soulagement de la pulsion. Ces exhibitionnistes ne sont généralement pas dangereux et peuvent se satisfaire de leur imagination, ou tourner vers un exhibitionnisme zoophile.

Les exhibitionnistes de type pervers sont également multirécidivistes et associent généralement d’autres types de délinquance. Contrairement au mode névrotique, ils éprouvent peu de remords et tirent une grande satisfaction des vives réactions suscitées par leurs victimes, ce qui laisse à craindre une escalade vers des passages à l’acte plus agressifs.

Cette classification regroupe les différentes formes d'exhibitionnisme sur un axe névrotique/psychotique propice à l'estimation des caractéristiques psychiques fondamentales qui sous-tendent le syndrome, il ne s'agit pas cependant de la seule classification que l'on puisse rencontrer. Lorsque l'on aborde l'exhibitionnisme du point de vue médicolégal, par exemple, on aura recours à une distinction fondée sur des critères de dangerosité. Dans une perspective comportementale, on peut également distinguer l’exhibitionnisme selon le comportement associé (masturbation, nudité...).

L’exhibitionnisme entre dans le cadre des attentats à la pudeur et est sanctionné par la loi. Dans une grande proportion de cas, le sujet est amené par les services judiciaires. L’expertise médicolégale doit alors établir sa responsabilité en indiquant s’il s’agit d’un symptôme isolé construit sur le mode névrotique ou pervers, ou d’un symptôme d’une affection psychiatrique (démences, retard mental, ivresse alcoolique, accès maniaque).

ADAPTATION EST ÉVOLUTION DES TROUBLES EXHIBITIONNISTES
En témoigne le nombre décroissant d’arrestations liées à l’exhibitionnisme au delà de 40 ans, le trouble semble démarrer à un âge peu élevé et s’atténuer avec les années. L’exhibitionnisme reste néanmoins l’une des paraphilies les plus rencontrées par le clinicien. Dans le registre le plus violent, l’exhibitionnisme peut évoluer graduellement vers des actes comme le viol et la pédophilie, il est donc nécessaire de suivre conjointement avec les services sociaux et judiciaires, l’évolution du patient.

Les facteurs hormonaux jouent vraisemblablement un rôle dans les déviances sexuelles telles que l’exhibitionnisme. Le blocage de la testostérone limite par exemple les comportements et les idées fantasmatiques. Cependant le rôle hormonal et les mécanismes en jeu ne sont pas encore bien cernés.

THÉORIES PSYCHANALYTIQUES
Quelques explications psychanalytiques ont pu être avancées pour tenter d’expliquer l’exhibitionnisme : certains auteurs estiment que le trouble est la marque d’une forte angoisse de castration, l’exhibitionniste montrant au monde, pour se rassurer, qu’il porte toujours ses attributs masculins. D’autres auteurs envisagent l’exhibitionnisme comme une manière d’évacuer la honte ressentie lors d’abus sexuels infantiles, ou de reprendre le contrôle de la souffrance en l’infligeant de la même façon à autrui.

Une dernière hypothèse, enfin, tient compte des données de co-morbidité fréquente avec une personnalité narcissique ou un homoérotisme prononcé (excitation sexuelle en pensant à son propre corps, ou par le simple fait de se savoir nu). Cette hypothèse formule implicitement une homosexualité refoulée de la part de l’exhibitionniste. Bien entendu, les théories psychanalytiques examinant cette pathologie restent difficiles à tester. Néanmoins, certains corrélats statistiques portent à considérer un lien entre le trouble et la structure de la personnalité, ou la nature des expériences sexuelles précoces


Lorsqu’une psychothérapie peut être suivie, plusieurs choix s’offrent au praticien en fonction du style d’exhibitionnisme. L’exhibitionnisme possède de nombreux points communs avec les troubles du contrôle de l’impulsivité, les TOC et certaines addictions. On peut associer à un traitement médicamenteux, pour les cas difficiles, une thérapie comportementale portant sur la réduction des comportements impulsifs voire addictifs (parfois par renforcement négatif), l’aide à la gestion des relations sociales, notamment avec les femmes.

La prise en charge de l’anxiété et de la dépression peut également être l’objet d’une thérapie cognitivo-comportementale, en association ou non, avec antidépresseurs et/ou anxiolytiques.

Certaines thérapies cognitives centrées sur le repérage et la modification de distorsions cognitives peuvent apporter des résultants : typiquement, il s’agira d’amenuiser le besoin sexuel primaire et de reformer des besoins secondaires comme partager le plaisir ou développer des relations affectives. Des thérapies de groupe sur le modèle des alcooliques anonymes peuvent permettre de gérer l’addiction sexuelle de façon plus nuancée qu’avec une thérapie comportementale (par exemple, contrôler les besoins sexuels sans freiner l’activité sexuelle normale).
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Message par Dubreuil »

ARCHIVER SON TEMOIGNAGE ( APA)

L’APA, association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique, est tout entière dédiée au récit de vie et aux écritures de soi. Elle a été cofondée en 1992 par le chercheur et grand spécialiste Philippe Lejeune qui, après avoir étudié l’autobiographie comme genre littéraire, s’est intéressé aux écrits personnels des non-écrivains.
L’association a une double vocation. Elle contribue d’une part à la préservation du patrimoine autobiographique. À cet effet, elle recueille, conserve et met à la disposition du public les écrits qui lui sont confiés : mémoires, autobiographies, journaux intimes, cahiers, correspondances, etc. Par ailleurs, elle s’est donné un objectif culturel et favorise les échanges autour des écritures de soi. Elle édite ainsi plusieurs revues spécialisées, comme La Faute à Rousseau, et organise des expositions, des manifestations culturelles et des journées d’études thématiques.
Tout le monde peut déposer ses écrits personnels à l’APA, à condition qu’ils n’aient jamais été publiés. Vous n’êtes pas contraint de mettre vos écrits à disposition du public le jour du dépôt et pouvez en autoriser la lecture à la date de votre choix. Après autorisation, vos écrits seront lus par un comité, qui échangera avec vous avant d’établir un compte-rendu. Correspondance d’un aïeul, archives de famille, témoignage d’un parent : vous pouvez également confier à l’APA les écrits familiaux que vous avez recueillis.
Les archives de l’APA forment un fonds documentaire unique, accessible au grand public comme aux historiens et aux chercheurs en sciences humaines. À leur manière, elles participent à la construction de la mémoire de la France et à l’écriture de son histoire sociale.
Le siège de l’APA est situé près de Lyon, à Ambérieu-en-Bugey.
Pour en savoir plus : http://autobiographie.sitapa.org/
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Message par Dubreuil »

Enfants en danger :
http://www.allo119.gouv.fr/
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Message par Dubreuil »

LA CENTAINE D'AMOUR
(extraits)
de PABLO NERUDA...

"Je t’aime parce que je t’aime et voilà tout et de t’aimer j’en arrive à ne pas t’aimer et de t’attendre alors que je ne t’attends plus mon cœur peut en passer du froid à la brûlure.
Je ne t’aime que parce que c’est toi que j’aime, et je te hais sans fin, te hais et te supplie, et la mesure de mon amour voyageur est de ne pas te voir, de t’aimer en aveugle.
Et si, lumière de janvier, tu consumais ton rayon cruel, et mon cœur tout entier, me dérobant la clef de la tranquillité?
En cette histoire je m’arrive qu’à mourir et si je meurs d’amour, c’est parce que je t’aime, parce qu’amour, je t’aime, et à feu et à sang."

"Parmi les étoiles admirées, mouillées par des fleuves différents et par la rosée, j'ai seulement choisi l'étoile que j'aimais et depuis ce temps-là je dors avec la nuit.
Parmi les vagues, une vague, une autre vague, vague de verte mer, branche verte, froid vert, j'ai seulement choisi l'unique et seule vague et c'est la vague indivisible de ton corps.
Vers moi toutes les gouttes, toutes les racines et tous les fils de la lumière sont venus, que ce soit aube ou crépuscule ils sont venus.
Je n'ai voulu que ta chevelure pour moi.
Et de toutes les offrandes de la patrie je n'ai choisi que celle de ton coeur sauvage."

"Ne pas être serait être sans que tu sois, sans que tu passes au cœur du midi traversé
pareille à la fleur bleue, et sans que tu chemines plus tard à travers les briques et le brouillard, sans cette lumière que tu portes en ta main lumière d’or que nul autre ne saurait voir, et dont nul n’a su peut-être qu’elle croissait comme le commencement rouge de la rose, sans que tu sois, enfin, sans que tu sois venue brusque, stimulante, pour connaître ma vie, rafale de rosier, et froment dans le vent, et dès lors moi je suis parce que tu es, et dès lors toi tu es, moi je suis et nous sommes, par amour je serai, tu seras, nous serons."

"La parole même, un papier écrit, par les mille mains d’une seule main, passer à travers toi, inutile aux rêves, et tombe par terre, et s’y continue.
Et qu’importe doux, lumière ou louange, qu’elle soit versée, débordant la coupe :
elle est du vin le tremblement tenace, et tes lèvres ont teintes d’amarante.
Il ne veut plus la syllabe tardive, ce qu’apport encore et toujours l’écueil de mes souvenirs, l’écume irritée, il veut seulement écrire ton nom.
Même si le tait mon amour nocturne le printemps plus tard saura bien le dire."

"Mienne, que ton sommeil repose en mon sommeil.
Amour, douleur, travaux, c’est l’heure de dormir.
Et dans la nuit tournant sur ses roues invisibles comme l’ambre endormi contre moi tu es pure.
Nulle autre, amour, ne dormira avec mes rêves.
Tu iras, nous irons, sur l’eau du temps, ensemble.
Et dans l’ombre avec moi nulle autre voyageuse que toi, lune et soleil, toujours mon immortelle.
Ouvertes sont tes mains et leurs poings délicats, de doux signes sans but en sont déjà tombés tes yeux se sont fermés comme deux ailes grises.
Que filent leur destin la nuit, le vent, le monde, moi je ne suis en toi que cette eau qui m’emporte et sans toi je ne suis plus rien de plus que ton rêve."

"Je ne t'aime pas telle une rose de sel, topaze, œillets en flèche et propageant le feu :
comme on aime de certaines choses obscures, c'est entre l'ombre et l'âme, en secret, que je t'aime.
Je t'aime comme la plante qui ne fleurit, qui porte en soi, cachée, la clarté de ces fleurs, et grâce à ton amour vit obscur en mon corps le parfum rassemblé qui monta de la terre
Je t'aime sans savoir comment, ni quand, ni d'où, je t'aime sans détour, sans orgueil, sans problèmes:
je t'aime ainsi, je ne sais aimer autrement,
Je t'aime ainsi, sans que je sois, sans que tu sois, si près que ta main sur ma poitrine est à moi, et si près que tes yeux se ferment quand je dors."

"Sache que je ne t'aime pas et que je t'aime puisque est double là façon d'être de la vie, puisque la parole est une aile du silence, et qu'il est dans le feu une moitié de froid.
Moi je t'aime afin de commencer à t'aimer, afin de pouvoir recommencer l'infini et pour que jamais je ne cesse de t'aimer:
c'est pour cela que je ne t'aime pas encore.
Je t'aime et je ne t'aime pas, c'est comme si j'avais entre mes deux mains les clés du bonheur et un infortuné, un incertain destin.
Mon amour a deux existences pour t'aimer
Pour cela je t'aime quand je ne t'aime pas et c'est pour cela que je t'aime quand je t'aime."
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

Message par Nomatone » 15 août 2023, 15:37
Renseignez-vous sur les travaux de Jeffrey Young concernant la thérapie des schémas et les divers schémas précoces inadaptés. Il existe un livre grand public intitulé "Je réinvente ma vie" ainsi que diverses informations en ligne.
Sur Youtube, "La psychiatrie du Soleil" est une chaîne d'information à but pédagogique où une psy du nom de Marion Martinelli expose de manière détaillée chacun de ces schémas. Très instructif.
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

Re: Rupture qui se répète
Message par Nomatone » 26 juil. 2023, 14:25

Si vous ne le connaissez pas déjà, je vous conseille l'excellent livre de Mony Elkaïm "Comment survivre à sa propre famille". L'ouvrage est étayé de nombreux exemples très éclairants (couple ou parent/enfant) sur les schémas familiaux répétitifs. L'auteur est une figure de proue de la thérapie familiale. Accessible et passionnant.
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