Urgent, c'est le tournant de ma vie

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Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

FETICHISME DES PIEDS

je vais essayer d'être claire dans mes explications. Aussi saugrenue que vous apparaitra ma réponse, sachez qu'elle a des bases bien solides, révélées et vérifiées par de nombreux patients qui sont venus en parler sur un divan en psychanalyse, et ce, depuis Freud ( années 1900 ).
Il y a bien sûr des personnes qui vivent fort bien avec cette déviance et ne connaissent aucun problème lié à leur goût érotique.
Dans la petite enfance, le petit garçon n'a pas connaissance de la différence des sexes. Il est naturellement persuadé que tout le monde possède un pénis comme lui : son papa, sa maman, tous les autres garçons et toutes les autres filles.
Arrivé à l'âge de 4 à 5 ans, ( fin de l'Oedipe ) il saisit que quelque chose est finalement différent dans le comportement des petits garçons qui jouent avec des voitures ( je schématise ! ) et les petites filles à la poupée, il accède également à la prise de conscience que sa maman n'est pas faite comme papa, que les petites filles ne sont pas faites comme lui. Il leur manque quelque chose !
Et dans cette fraction de seconde, dans ce laps de temps où la vue découvre l'impensable mutilation, la terrible différence, le psychisme du petit garçon est sidéré.
D'un coup il découvre qu'il manque quelque chose à sa maman, aux petites filles, et que s'il elles n'ont pas de pénis, c'est qu'on leur a coupé !
Et que cela va lui arriver aussi !
C'est ce qui s'appelle en psychanalyse " l'angoisse de castration. "
MAIS.. comme l'épouvante est insupportable et que le petit garçon ne peut accepter cette idée de mutilation, sous peine d'en mourir d'horreur sur place, IL REFUSE LA REALITE, il refus le vide qu'il voit chez la petite fille et IL " HALLUCINE " qu'elle a quand même un pénis !
C'est à dire, qu'il est sûr qu'elle a un pénis, alors qu'il sait qu'elle n'en a pas !
Il voit qu'elle n'en a pas, mais il voit qu'elle en a un quand même !
Il sait qu'elle n'en a pas, mais il est sûr qu'elle en a un.
C'est ce qui s'appelle en psychanalyse : le clivage.
Je sais, c'est un peu compliqué à intégrer, mais nous y sommes tous passés !!!!!!

SAUF..
que la majorité des petits garçons ne se sont pas arrêtés à cette façon de penser du clivage. Ils ont pu dans le même temps intégrer ( accepter ) le manque de pénis de la petite fille, et sont passés vite à autre chose, ils ont eu la chance " d'occulter " cette horreur. Ils ont refoulés.
C'est à dire qu'ils savent qu'ils ont un pénis, et que les petites filles n'en ont pas. Ils savent que c'est normal, que ce n'est pas un danger pour eux, que personne ne viendra leur couper, que c'est la nature, et qu'ils sont du côté des hommes, du côté du papa.

Pendant ce temps.. le petit garçon qui est resté dans l'horreur du manque, du vide, du néant de la petite fille, va tellement avoir peur, que non seulement il va HALLUCINER qu'elle à quand même un pénis, mais qu'en plus, il va chercher un moyen REEL de le remplacer pour se rassurer.
C'est à dire qu'il va " inconsciemment " mettre en place dans son esprit, un SUBSTITUT de pénis chez la petite fille. Il va faire en sorte de se prouver qu'elle en a vraiment un. Ceci surtout au moment de ses premiers émois sexuels avec les jeunes filles, ou les femmes.

En somme, les pieds que vous adorez, que vous vénérez, sont les remparts contre votre épouvante infantile, du manque de pénis chez la petite fille. Tout simplement.

Vous savez toujours que la femme n'a pas de pénis, mais votre inconscient vous leurre sans que vous vous rappelliez pourquoi, il vous fait croire que LE PIED DE LA FEMME, C'EST SON PENIS QUI A TOUJOURS EXISTE ET QUI EST SIMPLEMENT DEPLACE AILLEURS.
Du coup vous êtes totalement rassuré, vous pouvez vivre sans crainte, vous avez tout seul " réparé " le manque, vous vous êtes consolé, réconforté tout seul.
Ainsi, ce plaisir à fantasmer sur les pieds de votre bien-aimée équivaut au soulagement intense, jubilatoire, de n'avoir rien perdu, ni de votre côté, ni du côté de la petite fille.

Cependant vous êtes resté dans le clivage. Vous êtes toujours ce petit garçon qui vit la peur intense de la castration. Vous voyez qu'il n'y a pas de pénis, mais dans le même temps vous en mettez un !
D'autre part, on peut aussi avancer que ce pied que vous vénérez est propre partie " symbolique " de vous-même. Que donc, vous vous auto-masturbez, auto-aimez, auto-jouissez. Que vous vous procurez du plaisir tout seul.
Sauf.. que vous n'êtes pas seul, que vous êtes avec votre compagne, et que vous lui donnez peut-petre aussi du plaisir ( est-ce le cas ? ) Ainsi vous n'êtes plus dans la solitude " masturbatoire ", mais le plaisir partagé.

Pour conclure, IL N'Y A RIEN DE MONSTRUEUX là-dedans, les conduites sexuelles sont de toute sorte.
La vôtre est ainsi, et elle reste particulière parce qu'elle ne provient pas véritablement du plaisir d'un fantasme, mais de L'IMPACT D'UNE DOULEUR PSYCHIQUE INTENSE. C'est en cela que vous mérites plus que quiconque respect et compréhension.
* Vous pouvez " vous en guérir " si vous le désirez. En retrouvant vos émotions de naguère dans des séances de psychothérapie analytique.
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Message par Dubreuil »

La THERAPIE HUMANISTE
( ou l'hypnose humaniste )
*** Cette hypnose n'a ABSOLUMENT rien à voir avec les séances que l'on regarde à la télé

En l'espace de quelques années seulement, l'hypnose thérapeutique a gagné ses lettres de noblesse. Désormais bienvenue dans les hôpitaux et les maternités (où on l'utilise pour lutter contre la douleur, par exemple), les patients font également appel à elle en complément de traitements allopathiques, dans le cadre de certaines pathologies : fibromyalgies, cancer, sclérose en plaques...
Si l'hypnose thérapeutique la plus connue reste l'hypnose ericksonienne (du nom de son fondateur, Milton H. Erickson), des « variantes » existent : c'est le cas de l'hypnose humaniste.

1-Pendant une séance, ON EST 100 % REVEILLE
C'est « la » différence principale qui existe entre l'hypnose ericksonienne et l'hypnose humaniste : pendant une séance d'hypnose humaniste, la personne reste 100 % consciente. On parle même de « conscience augmentée » !
« Les fondateurs de l'hypnose humaniste ont fait une expérience très simple, raconte Louis Monnier. Ils ont essayé de « réveiller » une personne se trouvant déjà dans un état « normal » (ou « état ordinaire de conscience »), en utilisant les techniques habituellement employées en hypnose ericksonienne. » Surprise : la personne est entrée dans un état de transe un peu différent, caractérisé par une conscience d'elle-même plus importante.
« Concrètement, alors que pendant la transe ericksonienne, on se sent un peu pâteux, un peu engourdi, pendant une transe humaniste, on se sent au contraire en pleine forme. Comme si on venait de se réveiller ! »

2 - On peut travailler sur tous les problèmes... ou presque
« L'objectif de l'hypnose humaniste, c'est surtout de stimuler les mécanismes d'auto-guérison du corps, de l'âme et de l'esprit. De comprendre tous les « nœuds » qui nous empêchent de fonctionner correctement, puis de les démêler »
Bien sûr, l'hypnose humaniste ne traite pas les problèmes mécaniques (fractures, arthrose, ostéoporose, tendinite, maladie virale...). En revanche, elle peut soulager la douleur et même aider à renforcer les défenses immunitaires de l'organisme pour favoriser la guérison. « On utilise aussi l'hypnose humaniste pour le développement personnel et le coaching professionnel : c'est une approche thérapeutique qui permet de mieux gérer ses émotions et son comportement. » Ou encore de trouver l'amour, de réussir sa carrière, de résoudre un conflit familial...
Cependant, l'hypnothérapeute précise quand même que « l'hypnose ne se substitue à aucun avis ni traitement médical. Les traitements en cours ne peuvent et ne doivent être suspendus que sur recommandation expresse du corps médical, même si vous constatez une amélioration au cours ou après vos séances d'hypnose. Les troubles psychologiques graves relèvent du domaine de la psychiatrie et ne peuvent, en aucun cas, être traités par l'hypnose. »

3 - « Les symboles, c'est le langage de notre inconscient ». C'est là qu'intervient l'anamnèse : cette longue discussion préliminaire permet à la personne de bien comprendre le contexte de sa problématique, afin de pouvoir se la représenter de façon symbolique pendant la phase d'hypnose. En clair, il s'agit de répondre à la question : « votre mal-être, vous le décririez comment ? » Ça peut être une boule noire, des piquants, une flamme brûlante... « C'est exactement la même chose que dans les contes de fées : le loup représente le masculin sauvage, par exemple. En langage symbolique, cela traduit une peur, une blessure... »
Ensuite, l'hypnothérapeute réutilise ces symboles pour nous permettre de communiquer avec notre « moi intérieur » : il s'agit alors de modifier (de « soigner ») ces représentations intérieures pour aller mieux... en profondeur !

4 - C'est le patient qui fait tout le travail
« Lorsque vous faites une séance d'hypnose ericksonienne, vous laissez les clés de votre inconscient à l'hypnothérapeute : vous êtes plutôt passif.
En hypnose humaniste, c'est l'inverse : c'est vous qui agissez. L'hypnothérapeute n'est qu'un guide, chargé de vous ouvrir les portes de votre esprit. »
Concrètement, c'est un peu comme un voyage intérieur : par la parole, l'hypnothérapeute guide la personne dans différents environnements imaginaires et symboliques, mais c'est cette dernière qui va réaliser mentalement certaines actions pour résoudre son problème.
Mieux encore : après 1 ou 2 séances, la personne peut réutiliser ce qu'elle a appris pour continuer à changer par elle-même. C'est l'autohypnose !

5 - Ça se rapproche de la méditation de pleine conscience
« L'état de conscience augmentée que l'on atteint lors d'une séance d'hypnose humaniste est proche de celui que l'on expérimente pendant une séance de méditation de pleine conscience ».
L'objectif n°1 de l'hypnose humaniste est d'amener la personne à prendre conscience d'elle-même, en lui permettant de communiquer avec son inconscient et sa conscience supérieure (ou conscience majuscule)
D'après Louis Monnier, « notre esprit, notre corps est comparable à une maison. Quand on ne la regarde pas, le temps fait son œuvre : elle se fissure, se ternit. En revanche, il suffit de porter son attention sur cette maison, en conscience, pour qu'elle commence à s'auto-réparer ».
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Message par Dubreuil »

LA JOUISSANCE, L'ORGASME
( dans le journal " psychologie "

L’orgasme est l’acmé supposé du plaisir. La jouissance, elle, parle d’abandon, d’émotion, de capacité à se laisser aller à l’autre, à ses sens, à ses fantasmes. Elle englobe l’être dans son entier.

Comment multiplier, intensifier les orgasmes ? Les variations autour du même thème foisonnent dans la presse et dans les ouvrages pratiques. Défini comme le point culminant du plaisir, l’orgasme est toujours considéré comme l’aboutissement incontournable de l’échange. Pourtant, et les sexologues sont unanimes, il y a danger à en faire la seule finalité. Car s’il ne peut y avoir jouissance complète sans orgasme, l’orgasme seul ne garantit pas la qualité et l’intensité d’une relation sexuelle.
Paradoxale et complexe, la jouissance ne saurait être réduite à une simple équation. Vaste et puissante, elle dépasse les limites du plaisir sexuel. C’est l’être tout entier qu’elle englobe, ses sens, son imaginaire, son affect.

L’orgasme : un aboutissement, pas une finalité
« Au début de ma vie sexuelle, une relation sans orgasme était impensable, raconte Maryse, 44 ans. J’étais féministe militante, et l’orgasme était carrément une revendication politique après des siècles d’oppression de la sexualité féminine. C’est avec le temps et une autre conception des relations homme-femme que j’ai changé de sexualité. Aujourd’hui, je privilégie la qualité de la relation érotique. La variété des caresses, l’imaginaire, les fantasmes sont primordiaux. Je ne cours plus après l’orgasme qui, cela dit, vient plus facilement maintenant. »
Pour les sexologues, c’est cette course qui empêche la relation sexuelle de s’exprimer pleinement. « Lorsqu’on se fixe un but en matière de sexualité, on risque fort de passer à côté du plaisir, rappelle le sexologue Gérard Leleu, auteur du Jardin des caresses (Flammarion). Quand seul le mental est aux commandes, il bride le corps et les émotions. »

Antoine, 43 ans, se souvient de l’angoisse qui accompagnait toutes ses relations sexuelles. La crainte de ne pas donner suffisamment de plaisir à sa partenaire l’empêchait d’être entièrement présent dans la relation. « Je guettais sa moindre réaction, j’avais peur de ne pas être à la hauteur, et si elle ne manifestait pas bruyamment son plaisir, j’en déduisais que j’étais passé à côté. Je ne suis pas encore débarrassé de cette crainte, mais je la gère mieux, je suis moins à l’affût et, l’expérience aidant, je suis plus sûr de mes compétences. »
C’est dans les premières années de la vie sexuelle que l’orgasme occupe la position centrale de la relation et qu’il est considéré comme le baromètre d’un rapport sexuel réussi. Une connaissance de soi et de l’autre insuffisante fait que le plaisir est souvent très aléatoire pour les femmes et difficilement contrôlable pour les hommes. « Lorsque j’avais 20 ans, se souvient Eric, qui en a aujourd’hui 36, j’étais très égoïste, comme la plupart de mes copains. Seul mon plaisir comptait, j’étais plus chasseur qu’amant. Aujourd’hui, jouir sans me soucier du plaisir de ma partenaire me semble impensable, au point que je peux jouir du plaisir que je lui donne. »

Les femmes seraient naturellement plus axées sur la jouissance, et leur notion du plaisir serait plus difficilement dissociable du climat sensuel et affectif de la relation sexuelle. « Si une femme ne connaît pas l’orgasme au cours du rapport, mais que la relation a été vécue sensuellement et émotionnellement comme gratifiante, elle ne sera pas ressentie comme un échec », explique Gérard Leleu. Contrairement à une large majorité d’hommes, pour qui éjaculation et orgasme restent une finalité et l’expression d’un rapport sexuel réussi. Toujours dans le rapport Spira, on apprend que les femmes seraient moins nombreuses que les hommes, à toutes les étapes de la vie en couple, à dire qu’elles ont eu un orgasme au cours de leur dernier rapport. Et seules 35 % d’entre elles déclarent avoir eu un orgasme au cours de chaque rapport sexuel.

« Faire l’amour est quelquefois plus sensuel que sexuel, ou l’inverse, confie Françoise, 36 ans. J’apprécie les deux. Ce n’est pas la même jouissance. On ne réagit jamais de la même façon, ni dans son corps ni dans sa tête. J’ai connu des orgasmes très violents, mais que je vivais seulement sur le plan physique, et des moments de pure sensualité, sans “pic” de plaisir mais qui m’ont bouleversée. »

Si on peut compter les orgasmes ou comparer leur intensité, la jouissance, elle, est plus subjective. Elle parle d’abandon, d’émotions, de capacité à se laisser aller à l’autre, à ses fantasmes et à ses sens. La magie de la jouissance réside, pour les hommes comme pour les femmes, dans l’incessante fluctuation entre désir et plaisir. Dans cet échange intime, à l’alchimie mouvante et complexe, un geste, un mot ou un regard ont le pouvoir de relancer le désir au cœur même du plaisir. « Lorsque mon amant me lèche le ventre, ça peut être beaucoup plus fort qu’un orgasme génital, dit Anna, 37 ans. Je peux jouir de mille façons. Avec ou sans orgasmes. L’essentiel est que je me sente touchée dans ce que j’ai de plus intime. »

La jouissance : un plaisir hors limites
Les sexologues ne se lassent pas de répéter que le cerveau est notre principal organe sexuel. Sans la sollicitation du vécu et des émotions qu’il a engrangées, le plaisir est condamné à rester enfermé dans ses limites corporelles.

Au-delà des différences physiologiques et psychologiques entre hommes et femmes, la jouissance exige un climat particulier fait de désir, de confiance et de respect. Impossible de s’abandonner dès lors que l’on s’attache trop au plaisir de son partenaire ou au sien propre : on réduit immanquablement l’autre à un objet de plaisir, ou soi-même, à un objet narcissique. « Pour qu’il y ait jouissance, il faut que j’aime et que je me sente aimée, explique Ericka, 33 ans. Même si ça ne dure que le temps de l’échange. Je ne peux pas envisager d’avoir du plaisir sans aimer le regard, les gestes, le corps de l’homme avec qui je fais l’amour. Sans cela, il n’y a pas pour moi de jouissance possible. »

S’il est vrai que les seuls sentiments ne suffisent pas à intensifier l’échange, lorsque sensualité, imaginaire érotique et affects sont réunis, le plaisir peut atteindre une autre dimension. Il n’est plus réduit à un réflexe mécanique, il peut devenir une expérience qui dépasse les limites corporelles. Cette plénitude dans la jouissance, Gérard Leleu n’hésite pas à la qualifier de « transcendante », au sens premier du terme : « Quand le plaisir s’inscrit dans une relation de partage et d’amour, de connaissance de soi et de l’autre, c’est l’être tout entier qui décolle. D’abord parce que, physiologiquement, on baigne dans un flot d’endomorphines, des molécules euphorisantes, et psychiquement, parce qu’on se sent vraiment en communion avec son partenaire. »

Jeanne, 39 ans, a attendu l’âge de 35 ans pour découvrir ce qu’elle appelle le « plaisir total ». « J’ai eu du plaisir sexuel au cours de mes relations, mais je ne savais pas que je pourrais un jour connaître des émotions et des sensations d’une telle intensité. Même au niveau purement physique. Il faut dire que c’est la première fois que je réunis dans une même relation passion physique et amour. Je me connais mieux, c’est un fait, mais ce que je vis avec Henri me permet de repousser chaque fois les limites du plaisir. »

Il y a une graduation dans le plaisir. On peut rester éternellement cantonné à un niveau ou choisir d’aller plus loin, plus haut. A condition de sortir de la quête de performance et en libérant ses émotions. Ce lâcher-prise dans la confiance allège les hommes des angoisses liées à leur érection et favorise une sensualité inventive qui permet aux femmes de se laisser aller pleinement à leur désir, à leur plaisir. On sait que les amants les plus sensuels, les plus inventifs, sont ceux qui explorent avec curiosité et virtuosité toute la gamme des sens et des fantasmes. Pour eux, l’essentiel n’est pas la quête de l’orgasme, mais la jouissance déclinée à l’infini dans la tête et le corps.

Orgasme simultanné : Un cadeau, pas un but
On croyait ce fantasme réservé aux films érotiques. A tort ! Le mythe de l’orgasme simultané est tenace, partagé aussi bien par la population féminine que masculine. S’il survient plus fréquemment dans les couples se connaissant bien et pouvant « se caler » assez facilement l’un sur l’autre, il peut aussi être déclenché par les manifestations de l’approche de l’orgasme de l’autre. Mais, parce qu’il exige de l’homme le contrôle de son érection et de son éjaculation, cet orgasme est souvent plus fantasmé que vécu.

C’est pourquoi dans la pratique, cet idéal de partage de la jouissance peut tourner à la course contre la montre. « Rechercher systématiquement l’orgasme simultané est une erreur, explique Jean-Luc Thoréton, sexologue. Cette démarche donne la priorité au contrôle, donc coupe l’individu de son ressenti corporel et émotionnel. »

Partager le point culminant du plaisir exige que chacun accorde son rythme à celui de l’autre. « Or, pour atteindre l’orgasme, c’est son propre rythme que l’on doit suivre, et non celui de son partenaire », poursuit le sexologue. Un avis partagé par Sylvain Mimoun, andrologue et gynécologue, qui « conseille de vivre l’orgasme simultané comme un cadeau et non d’en faire la mesure étalon d’un rapport sexuel réussi ».
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

J'AI PEUR D'ALLER ENCORE PLUS MAL SI JE VOIS UN PSY
Se sentir délogé de soi-même par un(e) inconnu(e) qui ne parle pas " notre langue ", se retrouver décalé(e) dans ses propres certitudes ou croyances, peut nous sembler en effet insupportable.
On a peur d'aller jusqu'à la sensation de chaos, de perdre les repères que l'on s'était construits pour survivre à notre douleur morale.
La " résistance " mise en opposition au travail thérapeutique est une façon désespérée de repousser le spectre de la perte de notre identité, la terreur que nos propres remparts bétonnés sur un sol mouvant, ne se dérobent sous nos pieds, et que plus rien ne soit là pour nous préserver de ce que nous appelons trop vite, et bien à tort, " la folie " !
Pourtant, est fou celui qui ne sait pas qu'il est fou, qui croit que ce sont les autres qui le sont.
Ainsi donc, si nous pouvons parler du pire, n'est-ce pas parce qu'il est derrière nous, et que le meilleur serait à venir ?
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LE PSYCHOTHERAPEUTE

Devenir psychothérapeute nécessite une formation post-universitaire. Aujourd'hui réglementé, bien que controversé, le titre de psychothérapeute est permis pour les psychologues et médecins ayant respecté certaines conditions (une formation théorique et clinique suffisante, avoir suivi une psychothérapie personnelle etc.). Cependant, le psychothérapeute est davantage une position transférentielle qu'un titre. Le psychothérapeute est la personne à laquelle un patient attribue un savoir sur lui-même et qu'il vient chercher auprès de lui.
Le psychothérapeute va suivre son patient tout au long de sa psychothérapie, laquelle est une méthode pour aider l’individu à résoudre ses problèmes. Comme il existe de nombreux types de psychothérapie, il existe également différents psychothérapeutes. Ainsi, les pratiques et approches peuvent différer d’un psychothérapeute à l’autre. Cette diversité dans les approches doit être bien connue du patient, afin que lui même se dirige vers le spécialiste qui lui correspond et qu'il puisse s'investir pleinement dans sa démarche.

LE PSYCHIATRE
*** Si le psychiatre ne justifie pas d'une formation de PSYCHOLOGUE ou de PSYCHANALYSTE, il est déconseillé de s'adresser à lui pour une thérapie.

Le psychiatre est un médecin qui a opté, lors de son cursus de formation de médecine, pour la branche médicale de la psychiatrie. Cette spécialisation vise à lui donner des connaissances sur les maladies mentales et sur les traitements chimiques appropriés. Une fois diplômé, le psychiatre peut prescrire des médicaments aux patients afin de le soulager, sans pour autant le soigner. Pour cela, il orientera ses patients vers un psychothérapeute ou un psychanalyste.
Le psychiatre n’est pas formé à la psychothérapie ni à la psychanalyse dans le cadre de son cursus. De même que le psychologue, le psychiatre peut se former à la psychanalyse et à la psychothérapie dans une école spécialisée qui lui permettra d’occuper la position de psychothérapeute et de psychanalyste.
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

SUPER REPONSE D'UN INTERNAUTE SUR LA PEUR ET LA FRUSTRATION DU COVID

Re: frustration .... dans le monde du covid19
Message par l'internaute : " dire.pour.oublier »

04 févr. 2021, 12:31

Oui, on arrive vite a saturation avec toutes ces informations négatives et contradictoires qui s'enchaînent.
Quand c'est comme ça, le mieux, s'est d'éviter de trop s'informer, et d'éviter les chaînes d'info en continue qui nous bombardent le cerveau.
Choisissez une source d'information calme et brève (Journal d'Arte par exemple). Vous saurez l'essentiel, et vous serez moins stressée.
Quant à la sortie du tunnel : il y en aura une.
Ca fait des millions d'années que l'être humain existe. Il a déjà connu des famines, des guerres, des épidémies, des pandémies, des révolutions, des crises climatiques (au Moyen âge), et il est toujours sur Terre. Il s'est à chaque fois relevé, a cherché à apprendre de ses erreurs pour s'améliorer.
Les jeunes sont plein d'énergie et d'inventivité. S'ils n'aiment pas le monde qu'on leur laisse, ils le changeront et l'amélioreront.
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

par dire.pour.oublier » 05 févr. 2021, 22:00
Voici un site qui propose une liste de personnalités toxiques : http://www.marre-des-manipulateurs.com/ ... -toxiques/
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

Message de l'internaute : Dire pour oublier.
Il parle du livre de Goddek(geulasse?) : LE CA !!!²
Je fournis ci-dessous le lien de téléchargement gratuit du livre au format PDF :
https://vibdoc.com/queue/groddeck-le-livre-du-ca.html
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par dire.pour.oublier »

Dubreuil a écrit : 06 févr. 2021, 20:44 par dire.pour.oublier » 05 févr. 2021, 22:00
Voici un site qui propose une liste de personnalités toxiques : http://www.marre-des-manipulateurs.com/ ... -toxiques/
Le contenu de ce site a un aspect un peu racoleur qui cache sans doute quelques objectifs marketing, mais il offre du contenu gratuit et libre d'accès (section Articles).

Le lien complet vers l'article sur les personnalités toxiques : www.marre-des-manipulateurs.com/personnalites-toxiques/
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LA THEORIE DES SOUVENIRS REFOULES ( ou amnésie traumatique dissociative )

La théorie des souvenirs refoulés soutient que les enfants victimes enfouissent dans leur inconscient des souvenirs menaçants liés à des événements traumatiques de faits graves tels que l'inceste. Il s'agit d'un mécanisme de défense qui leur permet de se comporter de manière normale tout au long de la période des abus sexuels 
Les souvenirs sont « stockés » dans un endroit inaccessible à la conscience. Ils se révèlent ensuite, à partir d'un déclencheur extérieur, souvent un événement traumatique proche de celui subi pendant l'enfance, par exemple une agression sexuelle.

La seconde théorie, la théorie du syndrome de la fausse mémoire part de l'assomption selon laquelle il n'est pas logique d'oublier des événements traumatiques 
Ces souvenirs qui semblent refoulés sont en réalité des faux souvenirs greffés par des tiers au cours de séances de psychothérapie, d'hypnose, ou lors de la lecture d'ouvrages qui portent sur la mémoire ou les abus sexuels 

I. Trois Dossiers semblables
A. L'affaire anonyme 1
10H... a 26 ans lorsqu'elle porte plainte contre son père pour viol et agression sexuelle. Pourtant, la plaignante née en 1978 avait été une enfant, puis une adolescente équilibrée, à l'exception d'une fugue durant son adolescence. Elle se rappelle avoir été une bonne élève toujours souriante et de surcroît la « préférée » de son père. Ce tableau idyllique d'une enfance et d'une adolescence apparemment sans histoire prend fin lorsqu'un ami de son père tente de la violer, alors qu'elle a 19 ans. À la suite de cette agression, H... entre dans une longue phase de dépression et souffre de comportement alimentaire compulsif. Sur les conseils d'un ami, elle se tourne vers un médium qui l'interroge sur son enfance. De cette rencontre, elle dira devant les juges  : « il (le médium) a déclenché quelque chose. Il est le premier à avoir abordé ce sujet ».
H... réalise qu'elle a totalement oublié cette période de sa vie. Au fur et à mesure, au cours de séances de psychothérapie et d'hypnose, des flashbacks puis des images de plus en plus précises surgissent à son esprit. Elle réalise progressivement qu'elle a été violée par son père de l'âge de 4 ans jusqu'à l'âge de 10 ans. L'acte d'accusation décrit ensuite les actes d'attouchements sexuels et de fellations, commis sur la plaignante alors qu'elle était âgée de 6 à 8 ans, puis une série de viols subis alors qu'elle était âgée de 8 et de 9 ans. Cet acte est présenté devant la Cour régionale Tout au long de l'enquête, puis devant les trois juges de cette instance, l'accusé nie les affirmations de sa fille. Il assure que ses souvenirs ne sont pas réels mais la conséquence directe de séances de psychothérapie et de sa rencontre avec le médium. Au terme du procès, le père est reconnu coupable de viol. Il est condamné à l'unanimité de trois juges et dépose alors un pourvoi devant la Cour suprême. Après avoir analysé les différentes problématiques de ce dossier, la Haute instance décide à l'unanimité de casser l'arrêt rendu en première instance et de relaxer l'accusé. Les preuves extérieures présentées ne suffisaient pas, en l'espèce, à établir de manière certaine la culpabilité de l'accusé
Par ailleurs, la plaignante ne présentait aucun symptôme caractérisant les victimes d'agression sexuelle ni pendant son enfance ni pendant son adolescence. Selon la Cour suprême, « considérant que dans le droit pénal le doute profite à l'accusé, l'appelant est acquitté » 

Arrêt anonyme 2
Les souvenirs de la seconde plaignante dont le Dossier est jugé en appel devant la Cour suprême, le 12 février 2013, surviennent lorsqu'elle est harcelée sexuellement par un professeur d'université : « soudainement, les rêves sur ce professeur ont commencé. Il s'agissait plus précisément de cauchemars dans lesquels il m'agressait, quand brusquement son visage s'est transformé en celui de mon père ». La plaignante est une jeune femme de trente ans, diplômée de communication et de science politique. Elle est bénévole dans une association d'aide aux victimes d'agression sexuelle. À la suite de cette agression, qu'elle qualifie elle-même de mineure, lui reviennent à l'esprit les souvenirs de viol commis par son père. Elle commence une psychothérapie, au cours de laquelle les souvenirs remontent à la surface. Elle se souvient alors de longues années d'abus sexuels quotidiens, de viols d'une violence extrême, perpétrés par son père, de l'âge de 4 ans à l'âge de 12 ans, qui n'hésitait pas à qualifier sa fille, lors de réunions familiales, « d'ingénieure du sexe ». Après s'être confrontée à son père, qui nie tout en bloc, et à sa mère qui, bien que reconnaissant une partie des faits, ne la soutient pas, elle porte plainte contre celui-ci. L'accusé est condamné par la Cour de district de Tel-Aviv 
Il dépose un pourvoi devant la Cour suprême en soutenant que les souvenirs de sa fille ne sont pas fondés sur des faits réels mais sur des souvenirs inventés au cours de séances de psychothérapie. Son pourvoi est rejeté et la sentence de 14 ans d'emprisonnement et de 75 000 shekels Environ 18 000 Euros d'amende confirmée.
C'est en se fondant sur le témoignage de la victime, sur les conclusions découlant de l'arrêt anonyme 1, mais aussi sur un faisceau de preuves externes à la mémoire de la victime que les juges de la Cour suprême décident à l'unanimité de confirmer la décision de la Cour de district.

C. L'arrêt Shmuel$
Sur cette affaire, Coscas-Williams B., « Condamné sur le…, rendu par la Cour suprême le 10 septembre 2014, fait l'objet d'une large médiatisation, qui dépassera les frontières d'Israël.
Une jeune femme de 23 ans se réveille une nuit d'un rêve dans lequel elle se voit avoir des relations sexuelles avec son père. Elle retrace son réveil de la manière suivante  : « Dès que je me suis réveillée, j'ai écrit cela sur une feuille et dès ce moment, d'un seul coup, tout m'est revenu. Je me suis rappelé que j'avais fait ce rêve depuis mes tout premiers souvenirs, ou en tout cas au moins depuis mon adolescence. Je me suis rappelé que j'avais souvent fait ces rêves à 15 ou 16 ans, mais je n'avais pas compris, je voyais cela en spectatrice. J'ai réfléchi à ces rêves et je me suis demandé pourquoi je les faisais, peut-être que j'étais attirée par lui, peut-être que quelque chose n'allait pas chez moi et j'essayais tout le temps de comprendre ce qui n'allait pas chez moi ... et ce jour-là, d'un coup, je me suis souvenue de tout ce qu'il m'avait fait ». Lui reviennent alors en mémoire de longues années de viols et d'abus sexuels subis de l'âge de 3 ans jusqu'à 11 ans. Trois ans après la résurgence de ses souvenirs, cette dernière porte plainte contre son père. Après une phase d'enquête et d'investigation, l'affaire est débattue à trois reprises devant la Cour de district de Tel-Aviv puis devant la Cour suprême. Le père affirme que sa fille a inventé ses faits afin de se venger. Il affirme aussi que les souvenirs de celle-ci ne sont pas fondés sur des faits réels mais provoqués par un simple rêve et par un comportement sexuel dépravé 
Un premier arrêt de la Cour de district de Tel-Aviv avait été… Enfin, il ajoute que ce rêve ne suffit pas à le condamner. Pourtant, au terme d'une longue procédure qui aura duré plus de dix ans, son pourvoi contre le jugement de la Cour de district de Tel-Aviv  État d'Israël, rendu le… est rejeté par la Cour qui a pris en compte le témoignage de la plaignante et une longue série de preuves extérieures. L'accusé est condamné à douze ans de prison ferme, deux ans avec sursis, et doit verser 280000 shekels Environ 66000 Euros. d'indemnités à la plaignante, sa fille.

Au cours de ces trois arrêts, la Cour suprême a reconnu l'authenticité du témoignage de la plaignante. Pourtant cela n'a pas été suffisant dans la première de ces affaires pour condamner l'accusé. La Cour a-t-elle ainsi implicitement reconnu la possibilité que la mémoire peut être fondée sur des faits irréels ?

II. Deux théories en conflit : la théorie des souvenirs refoulés face à la théorie de la fausse mémoire ?
« Il est incontestable que des traumatismes d'ordre sexuel - mais ce sont loin d'être les seuls - puissent être refoulés de la conscience, voire déniés comme s'ils n'avaient jamais existé. C'est une forme de survie qui n'empêche pas les traumatismes enfouis de manifester leurs effets sous forme de symptômes sans que la personne puisse les associer à ce qui pourrait en être la cause. De nombreux praticiens et de victimes qui s'ignoraient ont observé que le voile peut ... Mais on sait aussi que la mémoire n'est pas une caméra de surveillance. Elle se reconstruit en permanence. Elle peut même élaborer de faux souvenirs auxquels le sujet adhère totalement. ... » Dans une chronique intitulée « Justice et Amnésie » 

La psychanalyste française, Caroline Eliacheff, revient sur la complexité de la mémoire enfouie par les victimes d'agressions sexuelles, subies pendant l'enfance, en soulignant l'existence de deux théories qui s'opposent : la première, la théorie des souvenirs refoulés, explique le phénomène de l'amnésie traumatique au cours duquel des événements traumatiques sont oubliés pour ressurgir des années plus tard. Ce mécanisme a été étudié et défini par un certain nombre de scientifiques, principalement aux États-Unis. La seconde théorie, le syndrome de la fausse mémoire, a également vu le jour aux États-Unis, au début des années 1990. Cette théorie qui s'oppose à la précédente soutient que les souvenirs traumatiques ne peuvent s'oublier et qu'une fausse mémoire peut être créée de toutes pièces.

La théorie des souvenirs refoulés n'est pas nouvelle. Déjà, à la fin du XIXe siècle, Sigmund Freud y faisait référence. Cinq leçons sur la psychanalyse (deuxième leçon),… : « La preuve était faite que les souvenirs oubliés ne sont pas perdus, qu'ils restent en la possession du malade, prêts à surgir, associés à ce qu'il sait encore. Mais il existe une force qui les empêche de devenir conscients ... J'ai appelé refoulement ce processus supposé par moi et je l'ai considéré comme prouvé par l'existence indéniable de la résistance ». Bien que revenu sur sa position, en soutenant que les souvenirs peuvent aussi représenter des fantasmes nés de pulsions refoulées 
Bert C, « Les faux souvenirs. Rêves fantasmes hallucinations »,…, la théorie des souvenirs refoulés a été reconnue comme vraie par la science depuis plus d'un siècle 
Cette théorie est documentée par des recherches dans de nombreux domaines, notamment celui des victimes de kidnapping, de torture, celui des survivants des camps de concentration, et celui des victimes d'agressions physique ou sexuelle [30]

Elie Zomer, professeur israélien en psychologique clinique et expert au cours du procès anonyme 1, décrit toute la complexité pour l'enfant blessé d'intégrer dans sa conscience des souvenirs traumatiques , « Le traumatisme de l'enfance », mai 1994, disponible… : « La violence dirigée sur un enfant par un adulte proche, ou par un membre de sa famille, est particulièrement difficile à appréhender émotionnellement, spécialement lorsque l'agresseur fonctionne à d'autres moments comme un parent aimant et responsable. Les agressions peuvent être si éloignées du quotidien normal de l'enfant qu'il en oublie toute logique. Ces événements inexplicables ne peuvent prendre une signification qui leur permettraient d'être intégrés dans la mémoire ».
Cette amnésie traumatique est une forme de dissociation. Elle fait disparaître de la conscience, de manière sélective et inconsciente, des souvenirs menaçants, liés à des événements traumatiques. Ce détachement émotionnel est en fait un mécanisme de défense de l'enfant blessé par celui ou celle qui est censé le protéger et en qui il a confiance. La mémoire est « stockée » dans un endroit inaccessible à la conscience de l'enfant-victime. Cela lui permet, au moins pour un temps, de survivre. Plus les faits d'inceste sont graves, plus il est probable que ce mécanisme de dissociation se déclenche 

L'agression sexuelle est perpétrée par une personne dont l'enfant est dépendant.
Une demande persistante de l'agresseur à l'enfant de ne pas révéler les abus (Il est par exemple menacé de mort s'il en parle).
L'agression a lieu en marge du quotidien (par exemple au milieu de la nuit).
L'enfant est isolé pendant les agressions.
Les agressions ont commencé lorsque l'enfant était jeune.
La réalité est modifiée par l'agresseur (qui nie par exemple les agressions).
L'enfant ne peut pas partager les abus subis avec un tiers.
Pourtant, si ce traumatisme est enfoui dans la mémoire, il se reflète sous d'autres formes. Ainsi, le juge Amit explique dans l'arrêt anonyme : « La jurisprudence relative aux agressions sexuelles et les différents articles sur le sujet indiquent qu'un enfant, qui a été soumis à l'inceste dans la famille, développe des symptômes comportementaux et physiques. Ces symptômes s'expriment à court terme jusqu'à environ deux ans après le début des agressions sexuelles. Il s'agit de symptômes psychologiques (peur, anxiété, confusion, culpabilité, colère, dépression...) et de symptômes physiques (énurésie, maux de tête, évanouissement, crampes, etc.). Des symptômes à long terme apparaissent environ au-delà de cette période et comprennent entre autres : des automutilations, des tentatives de suicide, des troubles alimentaires, l'utilisation de drogue et des symptômes psychosomatiques (par exemple, migraines, maux de dos, problèmes de transit intestinal, faiblesse musculaire et bourdonnements dans les oreilles)... une dépression, des troubles dissociatifs, de la peur, de l'anxiété, des phobies (entre autres des espaces clos...) ».
Ces souvenirs refoulés réapparaissent, le plus souvent à la suite d'un événement qui fait écho aux abus subis pendant l'enfance, par exemple une nouvelle agression sexuelle.
C'est souvent dans le cadre d'une psychothérapie ou de séances d'hypnoses que ces souvenirs ressurgissent d'abord par des flash-back, puis par des images concrètes. Contrairement à une mémoire « normale », cette mémoire retrouvée n'apparaît pas chronologiquement mais sous forme de bribes de souvenirs  : « Au fil des années, les abus sexuels prolongés, en particulier ceux vécus par un plaignant ou une plaignante pendant l'enfance, peuvent apparaître clairement graver dans l'esprit, alors que d'autres événements ou détails rappelés sont flous ou même oubliés, et cela sans lien avec la gravité des événements ou avec l'ordre chronologique de leur apparition ».

Cette théorie a été contestée dans les années 1990 lorsqu'un certain nombre de personnes, clamant leur innocence, furent condamnées par les instances judiciaires américaines. Des plaignant(e)s s'étaient « rappelé(e)s », lors de séances d'hypnose, de faits irréels. Une nouvelle théorie émerge alors, celle de la fausse mémoire.

B. « Le syndrome de la fausse mémoire » ou la mémoire implantée

Est-il possible d'oublier totalement des faits traumatiques ? Ces faits peuvent-ils disparaître puis ressurgir dans leur intégralité ?
Pour la professeure Elizabeth Loftus, spécialiste de la mémoire et l'une des précurseurs de la théorie de la fausse mémoire, cela n'est pas possible. En effet, celle-ci énonce lors d'une conférence  : « La mémoire ne fonctionne pas comme une cassette vidéo, nous ne pouvons pas enregistrer quelque chose et le revoir plus tard. Nous enregistrons des bribes de nos expériences et les combinons ensemble. Nous construisons fondamentalement nos souvenirs et nous ne pouvons pas faire toujours confiance en notre mémoire ». Les souvenirs ne peuvent être refoulés puis récupérés comme un film que l'on n'oserait visionner. Ces souvenirs sont en réalité des souvenirs créés de toutes pièces, notamment lors de psychothérapies, de séances d'hypnoses ou lors de lectures qui portent sur la mémoire ou sur des abus sexuels

C'est à la suite d'un procès que la théorie de la fausse mémoire voit le jour. En 1992, la psychologue, Jennifer Freyd, poursuit ses parents devant la justice américaine pour l'avoir abusée sexuellement. Ses souvenirs avaient été refoulés puis retrouvés à l'âge adulte. Les parents, qui nient les faits, entrent en contact avec d'autres personnes accusées d'infractions similaires. Ils créent ensemble « la False Memory Syndrome Fondation ».
Cette fondation est destinée, dans un premier temps, à défendre des personnes accusées injustement devant les instances judiciaires sur la base de la théorie des souvenirs refoulés. Au fil du temps, celle-ci se dote d'une équipe de scientifiques, dont les travaux sont reconnus mondialement. Grâce aux actions de la fondation, la théorie de la fausse mémoire s'étend.
Pour ces partisans, le fait que des souvenirs puissent être faux est clair. Ainsi, dans une interview, Scott O. Lilienfeld, professeur de psychologie à l'université Emory à Atlanta, explique : « il ne fait aucun doute que pratiquement toutes les personnes qui souffrent de ces souvenirs retrouvés sont sincèrement convaincues de leur exactitude. Néanmoins, des décennies de recherche en psychologie, nous ont appris que la confiance subjective des gens dans leurs souvenirs n'est pas un baromètre fiable de leur exactitude ».
De plus, pour la professeure Elizabeth Loftus  : « Les patients qui acceptent aveuglément des suggestions et finissent par croire, sans l'ombre d'un doute, à des souvenirs imaginaires d'agressions souffrent d'un trouble iatrogène appelé : le syndrome du faux souvenir ».
Ainsi, celle-ci explique que l'on peut créer des souvenirs. C'est d'ailleurs ce qu'elle entreprend, avec l'aide de ses étudiants, lorsqu'elle « greffe » des souvenirs à des enfants âgés de 8 et 14 ans, en leur faisant croire qu'ils s'étaient perdus dans un centre commercial. D'abord inexistants, leurs souvenirs devinrent de plus en plus précis, jusqu'à décrire la couleur de la chemise de leur sauveteur.
Dans l'arrêt Shmuel, le professeur Goshen et le docteur Orly Shahaf, tous deux présentés par la défense, s'inspirent des données énoncées par Elizabeth Loftus et des scientifiques partisans de la fausse mémoire. Ils affirment qu'une mémoire reposant sur des faits réels est une mémoire immédiate et complète, alors qu'une fausse mémoire se présente sous forme de souvenirs qui apparaissent par étape. Ils ajoutent que, en l'espèce, les faux souvenirs de la plaignante étaient dus à la lecture d'un ouvrage « La force de l'inconscient » qui avait provoqué les rêves d'abus sexuel.

L'authenticité de la théorie des souvenirs refoulés est reconnue par les instances judiciaires américaines depuis les années 1970. Ainsi, dans l'arrêt Harding v. la Cour d'appel de l'État de Maryland a jugé recevable le témoignage d'une plaignante qui s'était souvenue, après des séances d'hypnose, de l'identité de l'agresseur qui avait tenté de la violer puis de la tuer quelques années auparavant. D'autres instances judiciaires ont reconnu, elles aussi, la validité des souvenirs refoulés tout en exigeant que d'autres preuves objectives et vérifiables, indépendantes des souvenirs de la victime, soient présentées 

« Recovered Memory Project »,…, rapporte cinquante-trois affaires jugées par les cours civiles et pénales américaines de 1980 jusqu'en 2010, dans lesquelles le refoulement des souvenirs a été adopté. Dans la plupart de ces arrêts, les allégations de la plaignante étaient corroborées par des preuves annexes 

Pourtant, à partir du milieu des années 1990, la théorie de la fausse mémoire est reconnue par les juges. Ainsi, en avril 1995, le juge américain Lowell Jensen (US district courts) casse le jugement du jury de la première instance qui avait condamné George Franklin à la perpétuité pour avoir assassiné, en septembre 1969, une petite fille de 8 ans. C'était sa propre fille, Eileen, qui l'avait accusé plus de vingt ans après les faits. Celle-ci avait affirmé avoir eu un flash et vu son père assassiner son amie à l'arrière de sa camionnette. Sans se référer à la théorie de la fausse mémoire, mais à l'absence de procès équitable, le juge américain Lowell Jensen a néanmoins implicitement rejeté la théorie des souvenirs refoulés ….

Dans d'autres arrêts, les juges sont explicites et rejettent la théorie des souvenirs refoulés. Ainsi, dans l'arrêt the State of New Hampshire v. Hugerford, rendu en 1997  la Cour suprême de la Caroline du Nord déclare que : « L'existence d'une scission importante dans la communauté scientifique générale empêche le tribunal de conclure que la théorie des souvenirs refoulés est généralement acceptée dans la communauté scientifique ». La Cour ajoute : « Une théorie ne peut être dans le même temps vigoureusement controversée et acceptée. Ce scepticisme des organisations professionnelles et des scientifiques de premier plan en ce qui concerne la mémoire refoulée démontre qu'il existe un différend important entre les experts qui va à l'encontre d'une constatation de l'acceptation générale » 

La position des juges de la Cour suprême israélienne s'oppose à cette jurisprudence. Ils adoptent la théorie des souvenirs refoulés, en soulignant la fiabilité des études engagées sur le sujet, et expriment leurs doutes quant à l'existence d'une fausse mémoire. Néanmoins, les juges israéliens restent prudents et refusent de condamner un accusé, uniquement sur la base de souvenirs refoulés.

La jurisprudence israélienne
Pour la Cour suprême, l'existence de l'amnésie traumatique est de l'ordre du consensus. Ainsi, dans l'arrêt anonyme 1, pour valider la théorie des souvenirs refoulés le juge Amit s'appuie sur un certain nombre de données, parmi lesquelles les comptes-rendus des experts de l'accusation, l'opinion de scientifiques israéliens, la jurisprudence américaine et des ouvrages scientifiques portant sur ce sujet. De même, pour la juge Arbel, cette théorie a été reconnue par les instances judiciaires. Ainsi, elle énonce dans l'arrêt : « Pour des raisons évidentes, le phénomène de souvenirs refoulés ne peut être prouvé de manière empirique, le monde du droit et des sciences ne sont pas formels sur ce point. Sur le plan scientifique, la Cour ne peut décider

C'est avant tout en se fondant sur la volonté du législateur que le juge Amit explique sa préférence envers la théorie des souvenirs refoulés. En effet, le Parlement israélien, la Knesset, a décidé dans le cadre de sa législation en matière de prescriptions des abus sexuels, de prolonger de dix ans le délai de prescription pour les victimes d'inceste, mineures au moment des faits. Par ailleurs, ce délai ne commence à courir que lorsque la victime atteint les 28 ans, contrairement aux autres infractions, notamment le crime et le viol de personnes majeures, ce délai commence à courir le jour où l'infraction est commise

Pour que les juges valident l'existence de souvenirs refoulés, deux conditions doivent être remplies.
1) La première condition porte sur la fiabilité du souvenir 
Dans les trois affaires qu'elle a eu à juger, la Cour suprême a, à chaque fois, relevé la fiabilité du témoignage de la victime et la croyance en l'authenticité des souvenirs 
2) La seconde condition porte sur la fiabilité du témoignage de la victime : est-elle sincère, son témoignage est-il constant, et correspond-il aux faits avancés ? Selon le juge Amit, la fiabilité du témoignage doit être analysée en fonction des faits en l'espèce. Il utilise pour cela des paramètres établis en 1995 dans un arrêt rendu par la cour d'appel du Connecticut

Le but de la thérapie : le plaignant s'est-il tourné vers la thérapie afin de retrouver des souvenirs concernant une infraction qu'il pense avoir subie ou a-t-il commencé une thérapie pour découvrir les causes de son mal-être et être aidé ?
La suggestion : le plaignant a-t-il été influencé par la suggestion d'un thérapeute ou par un tiers ?
Le compte-rendu des thérapies : ce compte-rendu permettrait-il de vérifier la présence ou l'absence de suggestions du thérapeute sur le plaignant ?
La qualification du thérapeute : a-t-il rempli les obligations professionnelles imposées par son métier ?
La Cour suprême prend aussi en compte la valeur du témoignage et l'existence de preuves supplémentaires : ces preuves sont destinées à attester l'authenticité des souvenirs refoulés.
Aussi, même si la Cour suprême énonce clairement que la théorie de la fausse mémoire n'a pas été prouvée, elle reconnaît, paradoxalement, la nécessité de tenir compte de paramètres destinés à considérer si les souvenirs refoulés de la victime sont authentiques.

Même si, d'après la loi, le témoignage de la plaignante suffit pour condamner l'accusé, en pratique c'est tout un faisceau de preuves annexes qui doit accompagner ce témoignage. Les juges analysent l'existence des souvenirs refoulés avec une extrême prudence. Ce sont ces paramètres énoncés qui donneront à ces souvenirs réapparus une valeur juridique.

Une mémoire refoulée qui n'est pas suffisante pour condamner l'accusé
- « J'ai atteint le fond, j'ai commencé à me tirer les cheveux, je voulais peler ma peau, je voulais verser de l'acide sur moi ou quelque chose pour me purifier. Soudainement, tous mes rêves se sont précipités dans ma mémoire, je voyais toutes les photos de ma vie et j'ai su qu'il m'avait violée toute ma vie » 
dans l'arrêt Shmuel, la plaignante exprime ce qu'elle a ressenti lorsque les souvenirs ont émergé de son inconscient. Lorsque ces souvenirs étaient refoulés, la plaignante ne pouvait pas mettre des mots sur le traumatisme subi. Mais des symptômes physiques et psychologiques tels que des tentatives de suicide, des dépressions, ou divers symptômes psychosomatiques exprimaient déjà sa détresse. La preuve de l'existence de ces symptômes (notamment par des témoignages, des comptes-rendus médicaux, des journaux intimes...) renforce son témoignage qui s'appuie sur des souvenirs refoulés.

1. L'arrêt anonyme 2
Dans un premier temps, le juge Amit reconnaît l'authenticité du témoignage de la victime et admet que les souvenirs des abus ont été refoulés. Il prend en compte le fait que la plaignante a exprimé devant la cour ses sensations de peur, de dégoût et de rejet de l'accusé, son père. Enfin, à partir des témoignages des experts et des thérapeutes qui l'ont suivie, le juge reconnaît que la plaignante a souffert d'amnésie traumatique.
Dans un deuxième temps, le juge dresse la liste des preuves extérieures révélées par le témoignage de la victime, celui de l'accusé et les témoignages des autres protagonistes de cette affaire 
Anonyme 2, Il prend aussi en compte les contradictions et les mensonges de l'accusé, de la mère de la plaignante et des autres témoins ; il rappelle la réponse spontanée de la mère qui, après avoir entendu de la bouche de sa fille ce qu'elle a vécu, la supplia « juste dis-moi que ce n'est pas ton père ». Enfin, il souligne que la mère de la plaignante a caché à son mari les accusations de sa fille.
Certains faits rappelés dans les différents témoignages sont soulignés : la soeur de la plaignante souffre elle aussi de dépression. Il ressort aussi des témoignages que l'accusé avait l'habitude de dormir dans le même lit avec la plaignante, de prendre des douches communes (notamment avec sa soeur). À la sortie de la douche, l'accusé avait l'habitude de sortir avec le peignoir ouvert et d'enlacer la plaignante et sa soeur alors qu'il était nu. Plusieurs témoignages font aussi état du fait que de la vaseline se trouvait dans la plupart des chambres. Enfin, le père faisait sans cesse référence à sa fille en l'appelant « l'ingénieur du sexe ».
En dernier lieu, le juge revient sur les témoignages et les preuves écrites concernant le comportement irrationnel de la plaignante pendant son enfance et son adolescence. Elle avait ainsi l'habitude de s'arracher les cheveux, de manger de la poussière, de se blesser les doigts, et de se mordre les lèvres et la mâchoire. Son dossier médical présente aussi des données qui peuvent soutenir les abus subis. En effet, celui-ci fait référence à des douleurs aux genoux, à des infections vaginales, à des douleurs à l'anus et à des tentatives de suicide 
C'est la combinaison de la reconnaissance de la théorie des souvenirs refoulés et des preuves extérieures qui a amené les juges à confirmer la décision de la première instance et à condamner l'accusé.

L'arrêt Shmuel
Dans cet arrêt, aussi bien les juges de la première instance que la juge Arbel croient en la fiabilité de la mémoire de la plaignante. Ils considèrent authentiques la description physique des événements, les odeurs, les sensations d'étouffement et de dégoût qu'elle a ressenties 
Par ailleurs, ils font référence aux nombreux éléments extérieurs découlant des témoignages de la plaignante et de tous les protagonistes de cette affaire.
En premier lieu, la juge Arbel énumère les éléments concernant l'enfance et l'adolescence de la plaignante : la plaignante et ses soeurs dormaient sans sous-vêtements ; le père interdisait à ses filles de parler après la prière du soir ; lorsque la soeur de la plaignante avait demandé à son père si les affirmations portées contre lui étaient fondées, celui-ci lui avait répondu « ne pas être sûr à 100 % s'il avait commis ces faits ou non » 
En second lieu, à partir des différents témoignages, la juge décrit les symptômes physiques et les comportements marqués par le traumatisme propre aux victimes d'inceste durant l'adolescence de la plaignante : elle quitte l'école en classe de troisième alors qu'elle était jusqu'alors une bonne élève ; pendant plusieurs années, la plaignante ressent un mal-être général ; elle souffre de crises d'angoisse et de difficultés à l'endormissement ; elle tente à plusieurs reprises de se suicider ; elle recherche de manière obsessive à créer des liens avec des hommes ; elle souffre de nombreux symptômes physiques (par exemple : des maux de gorge) ; l'une de ses cousines décrit son comportement excessif, ses pleurs et ses tremblements face à un homme âgé qui l'avait regardée dans le métro.

Pour le juge Amit, il existe aussi en l'espèce un risque que les faits ont été suggérés à la plaignante notamment par le médium qu'elle a rencontré avant que ses souvenirs ne refassent surface. Aussi, sans reconnaître explicitement la théorie de la fausse mémoire, le juge Amit fait référence au principe de suggestion qui est un élément de l'implantation d'une fausse mémoire. Cette attitude est paradoxale, puisque la théorie des faux souvenirs a été clairement contestée.
Cette décision de relaxer le père de la plaignante a été prise malgré les doutes des juges. Ainsi, le juge Amit explique cette difficulté : « Je ne vais pas nier que cette décision a été difficile à prendre, en particulier à la lecture de la version de la plaignante. En tant que cour d'appel, nous n'avons pas écouté directement la plaignante, mais nous avons eu accès au dossier. Toute personne qui entre en contact avec cette histoire ne peut être que touchée par la conviction de la plaignante, de sa croyance profonde aux événements et aux souffrances qu'elle a subis. Cependant, cela a été insuffisant pour condamner l'accusé. Les outils du juge sont limités, il ne peut juger que sur les faits qu'on lui présente ». Le juge conclut en affirmant que les outils lui manquent pour condamner celui qui semble être pour lui coupable. Et il laisse la place à la justice divine pour sanctionner ces viols dont la seule preuve reste les souvenirs 
« Si l'appelant a bien commis les faits pour lesquels il était accusé, il recevra sa peine des mains du créateur et non de la justice des hommes ».

Conclusion
Dans la décision qu'elle rendit dans l'arrêt Shmuel, la juge Arbel retrace la difficulté que les juges doivent affronter. Ainsi, ils doivent rester objectifs face aux récits d'enfants-victimes devenus adultes qui, pour survivre à l'insoutenable, ont oublié, minute après minute, ce qu'un être supposé les protéger leur a fait subir. Comment mettre en doute ces paroles, comment douter de ces actes qui semblent si invraisemblables qu'ils ne peuvent logiquement pas avoir été inventés ? 

Arrêt Shmuel, par. 104. : « Pour nous, juges faits de chair et de sang, exposés aux erreurs, nous avons le devoir et la responsabilité de nous prononcer sur cette affaire, comme dans les autres affaires, uniquement sur le fondement de preuves qui sont présentées devant nous et non sur la base de sentiments, de suppositions ou d'émotions ». Et elle ajoute  : « il est clair qu'il nous faut examiner l'amnésie totale d'événements traumatiques et les souvenirs apparus des années plus tard, avec la plus grande prudence ».
Pourtant, malgré ces interrogations et ces précautions, les trois arrêts rendus par la Cour suprême israélienne sont loin d'avoir mis un terme aux questionnements sur la réalité de l'amnésie traumatique. Bien au contraire, l'exposition médiatique de l'affaire Shmuel a engendré une polémique qui a dépassé les frontières d'Israël. Plus de quarante- sept scientifiques israéliens, parmi eux un prix Nobel, ont sollicité l'annulation pure et simple de ce dernier arrêt 
Rovel A., « Des dizaines de scientifiques contre la…. Ils affirment que les souvenirs refoulés remontant à la surface ne reposent sur aucune théorie scientifique prouvée.
Une polémique semblable existe en France. Ainsi, l'Association… : « La SSCP est profondément troublée par la décision prise par la Cour suprême israélienne, contraire aux dernières avancées dans le domaine de la psychologie. Il n'existe pas de mécanisme psychologique connu dans lequel les souvenirs d'événements traumatiques répétés peuvent être totalement oubliés et puis tout à coup rappelés au souvenir à la suite d'un rêve... ».

« Il est probable que le désaccord entre les scientifiques, à propos du phénomène du refoulement de la mémoire et des souvenirs retrouvés, continue. Cela est une bonne chose. Toutefois, leur rôle n'est pas de décider si cette mémoire est vraie ou fausse. Ce rôle appartient à la Cour ». C'est donc en fonction de chaque cas, en cherchant la vérité, selon les règles juridiques en vigueur et en essayant à chaque fois de ne pas se perdre dans ces récits tragiques, que les juges estimeront la crédibilité de ces souvenirs refoulés.
Qualifications professionnelles de DUBREUIL :
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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