Urgent, c'est le tournant de ma vie

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Dubreuil
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Message par Dubreuil »

QUAND ON DIT "ON"....

Ce « on » délicieusement vague, masque flou derrière lequel se cache l’indéterminé polymorphe : singulier ou pluriel, sans genre et sans risque, merveilleusement non discriminant, déresponsabilisant, indubitablement politiquement correct, à la neutralité presque luxembourgeoise, il a le défaut de ses qualités: il ne dit pas ce qu’il veut dire…
Ce "on" n'ose par parler en son nom

Le "on" indéterminé et déni d’individualité
Nous avons tendance à sous-estimer l’impact des mots que nous utilisons. Pourtant, nos choix sémantiques et syntaxiques sont le reflet de nos modes de fonctionnement, en particulier émotionnels et relationnels et de notre perception de la réalité.
Ils sont donc des moyens d’améliorer la connaissance de soi au travers de la valeur du mot choisi. Ainsi le recours au "on" délicatement impersonnel est révélateur de la relation que nous entretenons à ce que nous sommes en train de dire. Il n’engage pas, il ne prend pas parti, il ne s’implique pas, il n’a pas d’opinion.

Lorsque le on s’exprime, ce sont le "je" et le "nous" qui souffrent, faute d’avoir le droit d’exister, muselés. Et avec eux, c’est l’estime de soi qui trinque, interdite d’expression, d’implication ou d’opinion, autorisée seulement à une expression tronquée: être mouton du troupeau. D’un troupeau.

L’abus du "on" dans nos discours montre une déresponsabilisation, un refus d’implication qui sous-entend plus de passivité, de soumission et de petits mensonges à soi-même que de motivation à changer ce que nous désirons changer ou d’acceptation.
En d’autres termes, ce "on" qui ne s’articule pas ne nous met pas en mouvement, bien au contraire: il nous entrave, nous freine, nous empêche d’avancer, d’être ce que nous sommes et d’agir en fonction de nous-mêmes. Réhabilitons le "je" et le "nous", articulation de l’estime de soi, de l’affirmation de soi et donc du dynamisme nécessaire à la réalisation de nos projets.

Le "on" cache un "je"
Certains on sont plus ou moins consciemment choisis pour remplacer un je qui peine à s’affirmer par crainte du regard de l’autre, ou par manque d’assurance dans ses propres opinions, les deux étant le plus souvent intimement liés.
– “Dans la vie on a pas toujours le choix”
– “Quand on est au chômage, on se sent culpabilisé de tous côtés”
Ce "on"-là est sans doute en quête d’un bénéfice secondaire rassurant: il nous inclue dans un groupe qui, même s’il est indéterminé, à l’avantage d’être un groupe. Il nous aide à nous sentir moins seul(e)s dans notre expérience, qui doit donc être valable et justifiée, puisqu’elle est partagée par d’autres. En nous incluant dans un groupe, il permet d’éviter de prendre parti et de déguiser sa propre opinion en vérité universelle. Il déresponsabilise et rassure, devenant ainsi rapidement une illusion de satisfaction du besoin d’appartenance et de reconnaissance.
Car c’est bien joli d’éviter de prendre position, par exemple pour ne fâcher personne, ou pour masquer un sentiment personnel, mais ça a l’inconvénient majeur de nous obtenir l’inverse de ce que nous cherchons. Nous ne sommes pas acceptés pour ce que nous sommes en tant qu’individus, par et pour notre unicité, mais en tant que membre indéfini d’un groupe flou et fourre-tout. La satisfaction du besoin d’affirmation et de reconnaissance, qui sont intimement liés autant à notre individualité qu’à notre place dans nos communautés, sont finalement plus mis à mal que nourris,au détriment de l’estime de soi.

Quand le "on" cache un "nous"
Le on pluriel marque la difficulté à utiliser un nous inclusif et impliquant, qui nous rend co-responsables du discours que nous tenons, de la décision prise etc.
Le "on" pluriel qui ne s’assume pas peut aussi être révélateur de la nature ni vraiment consensuelle ni vraiment consentie de la décision prise. En d’autres termes, le "on" cache ici la faiblesse d’un nous avec qui ne nous sommes pas vraiment mis d’accord:
– Bon, on fait comme on a dit, hein les gars?
Ce "on" nous place ainsi à l’abri d’un groupe sans vraiment en revendiquer notre appartenance, nous débarrassant au passage de notre responsabilité dans les décisions collégiales. Un collectif bien faiblard dans lequel nous ne semblons pas vraiment nous reconnaître.
Il y a aussi l’exemple du on vaguement mensonger, celui d’expressions telles que:
– Il faut absolument qu’on mange ensemble
– On se voit et on en parle
– On se rappelle
Celui-là exploite les nuances de l’indéfini pour renvoyer à un avenir tellement indéterminé qu’il n’existe pas, à une action prétendument collective qui n’aura probablement jamais lieu. Pourtant, notre manque de recul sur la valeur du mot nous pousse à croire l’interlocuteur qui nous tient ce discours et à attendre patiemment l’invitation espérée, le coup de fil soit-disant promis, jusqu’à la déception. Car l’interlocuteur en question utilise ce "on" pour montrer un manque de motivation, voire une absence d’envie, dissimulé(e) derrière une formule pseudo-polie destinée à ne pas rompre la relation et donc à préserver sa propre image, à ses propres yeux.

Modifier le discours peut être un biais utile pour modifier la perception aussi se réapproprier le "je" ou le "nous" qui se cachent derrière est potentiellement un moyen détourné de renforcer l’estime de soi, la confiance en soi et la relation aux autres par la clarification du discours.
Car nous sommes aussi nos opinions, nos individualités, nos singularités. Nous réapproprier nos caractéristiques, nos désirs, nos opinions et les exprimer au travers d’un "je" qui n’exclue pas l’autre, mais qui assume qu’il est le sujet et le porte parole de ses propres opinions est un bon moyen de nous affirmer davantage d’une part, mais aussi de clarifier notre communication et de gagner en estime de soi.
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Message par Dubreuil »

LA CRISE SANITAIRE
Le regard de Boris Cyrulnik sur cette crise sanitaire que nous traversons
par France Inter publié le 27 avril 2020 à 17h55

Le neuropsychiatre était l’invité de l’émission "Le Téléphone sonne". Il a donné son point de vue éclairé au micro de Claire Servajean sur ce que la pandémie de Covid-19 et le confinement bouleversent dans nos vies - notre vie personnelle, mais, aussi, notre vie en société.

CLAIRE SERVAJEAN : Ce confinement n'est absolument pas naturel. Iriez-vous jusqu'à dire que le confinement est une agression psychologique ?
BORIS CYRULNIK : "C'est une forme d'agression psychologique, et neurologique. On n'est pas fait pour vivre seul. On peut parfois s’isoler de la société, et se reposer quand on a été trop stimulé. Mais ce n’est pas le confinement.
Se confiner, c'est être enfermé, prisonnier... Or, quand on isole quelqu'un sensoriellement alors qu’il ne le souhaite pas, cela restreint la stimulation de son cerveau. Si cela dure longtemps cela provoque des angoisses et des décompensations psychologiques. Trop longtemps, le cerveau s’altère."

Y a-t-il clairement des modifications dans notre cerveau liées au confinement ?
BC : "S’il n’y a pas « d’autre », le cerveau s’éteint. On le voit sur les photographies en neuro-imagerie maintenant.
Lorsqu’on est confinés à plusieurs dans un tout petit espace, au contraire, il y a une hyper stimulation et on n'arrive pas à traiter toutes les informations. Le rythme naturel se casse complètement. Dans les deux cas, trop seul ou trop nombreux dans un appartement trop petit, on n'est pas bien."

Il est donc normal que le confinement joue sur les comportements ?
BC : "Oui, le comportement est l'expression de nos émotions. Si on n'a pas appris à les contrôler petit, on explose. C’est ce qu’on voit actuellement avec l’augmentation des maltraitances familiales et conjugales."

Sur le plan psychologique, nous ne sommes pas égaux. Est-ce pour cela que certains vivent mieux que d'autres ce confinement ?
BC : "On n'est pas égaux, parce que ceux qui ont des grands logements souffrent moins que ceux qui ont des petits logements.
Mais surtout avant le confinement, certains parmi nous avaient acquis des facteurs de protection : une famille stable, sécurisante, une bonne maîtrise du langage, un diplôme qui leur permettait d'avoir un métier correct, ce qui explique un appartement assez grand… Donc ceux-là souffrent peu. Et quand le confinement sera terminé, ils reprendront un bon développement. C’est la définition de la résilience.
Mais à l'opposé, ceux qui ont acquis des facteurs de vulnérabilité avant le confinement (famille maltraitante, maladies répétées, précarité sociale, absence de diplômes mauvais maniement de la parole, petits métiers instables donc de petits logements… ), vont souffrir du confinement. Une fois qu’il sera levé, le traumatisme supplémentaire vécu fera qu’ils auront du mal à déclencher un processus de résilience."

Quels conseils pour ceux qui commencent à trouver le temps long ?
BC : "Tout le monde trouve le temps long. On peut essayer de trouver les ressources au fond de soi et autour de soi. Ceux qui avaient renoncé à la musique peuvent s’y remettre. Ceux qui sont capables de se faire un programme d'action dès le matin, avec par exemple une heure d'écriture, ensuite de l’écoute de musique, puis des coups de téléphone s’en sortiront mieux."

Ce qui est paradoxal, c'est que l'on avait tendance à se plaindre souvent de manquer de temps. Et là, on en aurait presque trop…
BC : "Le rythme fait partie du vivant. Il y a le jour, la nuit, le flux, le reflux… Les plantes s’ouvrent et se referment, les animaux dorment et sont actifs. Or, notre rythme est déséquilibré par le confinement.
Dans les années 1960, une expérience avait été faite par Antoine Spire. Ce spéléologue s'était isolé dans des grottes profondes de façon à se couper du rythme du jour. Au bout de quelques jours son rythme s'était désynchronisé. Il vivait 25 ou 26 heures par jour au lieu de 24 heures.
Quand on isole des gens très longtemps, comme les soldats torturés de la sorte pendant la guerre du Vietnam, ils finissent toujours par avoir des angoisses et parfois, même, des hallucinations. Et si ça dure trop longtemps, on y passe tous."

Les enfants s'adaptent-il mieux au confinement ?
BC : "Oui, ils sont faciles à blesser, mais aussi faciles à 'réparer'. Le bouillonnement des neurones est intense à leur âge, et une blessure est vite sécurisée. Même si ce n’est pas toujours facile pour les parents, les enfants ont envie de vivre, ils bougent, et c’est bon signe. A cette occasion, les petits vont redécouvrir le plaisir d’aller à l’école, et de retrouver les copains."

Une telle expérience laissera-t-elle des traces chez les enfants ?
BC : "Les enfants qui auront des traces cérébrales seront ceux qui auront été maltraités pendant l'isolement ou qui auront été isolés trop longtemps.
Mais la mémoire, c’est autre chose. Les souvenirs conscients dépendent des souvenirs collectifs. Si on ne leur parle pas de cet évènement, beaucoup d'entre eux vont l'oublier. Mais si on leur en parle, ils mettront en mémoire ce qu'on leur aura dit du confinement : s’il leur a été présenté comme une angoisse terrifiante, ils garderont en mémoire cette terreur.
La seule solution, c'est de leur dire qu’il y a un danger, mais aussi qu’on sait comment faire pour le surmonter – le respect des gestes barrières. Si on donne un programme au enfants, ils surmonteront l’épreuve."

Les personnes âgées ?
BC : L’isolement est très agressif pour les personnes âgées. Elles peuvent se laisser mourir de solitude. On appelle cela le syndrome de glissement. On parle de une mort naturelle alors qu’il s’agit d’une mort par carence affective.
On peut compenser cette solitude par une communication via Skype. C’est mieux que rien, mais il manque une partie de la communication sensorielle : entendre, voir des enfants courir…"

Que pensez-vous de l’expérience de l’Ehpad "Les Platanes" de Saint-Tropez où, comme dans d’autres établissements pour personnes âgées, le personnel s’est confiné avec les patients ?
BC : "C’est une expérience magnifique. Chapeau ! Je suis convaincu que la plupart des pensionnaires ont été stimulés par cette présence et que ceux qui ont participé à cette aventure vont être fiers de ce qu'ils ont fait pendant longtemps. Ils ont fait preuve de courage. Dans les situations de catastrophes, on parle trop de ceux qui profitent pour voler, pour escroquer, mais il y a toujours des gens courageux."

Qu'est ce qui fait que dans des crises comme celle que nous vivons aujourd’hui, certains font preuve d'altruisme et d'autres d'égoïsme ?
BC : "Dans ce genre de période, il y a toujours des personnes qui volent au secours des personnes blessées, affamées. Mais il y a toujours une minorité de gens qui profitent pour exploiter les malheureux. C’était vrai pour la guerre de 1940, mais c'est vrai aussi pour les petits événements de la vie quotidienne.

Il y a quelques années l’autoroute Lyon-Marseille a été bloquée par la neige. On parlait des « naufragés de l'autoroute ». Beaucoup de personnes sont arrivées avec des pelles, et des vêtements pour aider les gens qui étaient bloqués alors que d’autres sont arrivées pour vendre des bouteilles d’eau à un prix exorbitant."
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Message par Dubreuil »

OSER VIVRE, OSER MOURIR
Gérard Apfeldorfer

« Accepter sa condition de mortel est une libération.
Je vous propose un mode d’emploi.
Il s’agit d’apprivoiser la mort. Cesser de trembler face à sa finitude permet de vivre enfin pour de vrai, de s’engager sans réserve, de relever les défis, d’avoir une existence riche et pleine de sens.
Car là, il ne s’agit plus de durer, il s’agit de vivre, pleinement.
Une vie se juge aussi sur la façon dont on meurt. Veut-on que son trépas se déroule dans l’angoisse, la souffrance, l’indignité, comme c’est trop souvent le cas, ou bien préfère-t-on avoir son mot à dire sur le moment et les modalités de sa mort ? Certains pays le permettent, d’autres non. L’affaire est chaude… » G. A.

Gérard Apfeldorfer, dans ce livre, nous propose un manuel d’autothérapie de la thanatophobie pour nous permettre de nous réconcilier avec notre condition de mortel et d’apprécier chaque instant de notre vie.
Gérard Apfeldorfer est médecin, psychiatre et psychothérapeute.
Il est membre de l’Association française de thérapie comportementale et cognitive (aftcc.org). Il est notamment l’auteur de Pas de panique ! Manuel à l’usage des phobiques, des angoissés et des peureux, aux éditions Hachette, des Relations durables et de Maigrir, c’est simple et dans la tête, aux éditions Odile Jacob, qui sont de grands succès.
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Message par Dubreuil »

BREVES REPONSES AUX GRANDES QUESTIONS
Stephen Hawking

Dieu existe-t-il ? Comment l’Univers a-t-il commencé ? Y a-t-il de la vie intelligente ailleurs ? Peut-on prévoir l’avenir ? Qu’y a-t-il à l’intérieur d’un trou noir ? Peut-on voyager dans le temps ? L’espèce humaine pourra-t-elle survivre sur la Terre ? Faut-il coloniser l’espace ? Serons-nous dépassés par l’intelligence artificielle ? Que nous réserve l’avenir ?
Telles sont quelques-unes des grandes questions que Stephen Hawking éclaire dans ce livre auquel il a travaillé jusqu’à sa mort.
Tout au long de son exceptionnelle carrière, Stephen Hawking a approfondi notre connaissance de l’Univers et dévoilé quelques-uns de ses plus grands mystères. Mais, alors même que ses travaux sur les trous noirs, la gravité quantique, les temps imaginaires lui faisaient explorer les confins de l’Univers, il a toujours pensé que la science permettrait de résoudre les problèmes de la planète.
Passionnant, ambitieux, ô combien intellectuellement stimulant et plein d’humour, le dernier livre de Stephen Hawking, l’un des plus grands esprits de notre temps, nous invite à nous confronter à notre humaine condition et au destin de notre planète.
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LES RELATIONS DURABLES
Gérard Apfeldorfer

« En tant que psychiatre, je vois tous les jours des personnes empêtrées dans des maladresses relationnelles qui conduisent à l'échec. Pourquoi certains ont-ils tant de mal à s'engager dans une relation amoureuse ? Pourquoi d'autres n'arrivent-ils pas à se faire des amis ? Pourquoi tant de difficultés, voire de conflits, au travail ? Et surtout, comment en sortir ? Comment vivre durablement et en harmonie avec les autres, en couple, en famille ou au travail ? Nous avons toutes sortes d'idées fausses sur les relations humaines.
Par exemple que plus on donne, plus on reçoit - alors que c'est exactement le contraire. Ou bien que le dialogue suffit à résoudre tous les conflits. Ou encore qu'il faut tout dire. Bien d'autres croyances erronées nous rendent incapables de séduire et nous conduisent à une solitude mal vécue. En racontant des histoires vraies, je voudrais mettre au jour les fondements élémentaires de la relation humaine afin d'en définir, pour chacun, le bon usage au quotidien.
» G. A. Médecin psychiatre et psychothérapeute, Gérard Apfeldorfer est membre de l'Association française de thérapie comportementale et cognitive, et chroniqueur à Psychologie magazine. Il est l'auteur, chez Odile Jacob, de Maigrir c'est dans la tête et Maigrir c'est fou !
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Message par Dubreuil »

MAIGRIR
La méthode Apfeldorfer en pratique

1 - Retrouver les sensations alimentaires
La stabilité des réserves énergétiques (et donc du poids) est finement régulée par ces sensations.
La faim témoigne d'une légère hypoglycémie et intervient lorsque les calories du repas précédent ont été consommées. Il faut donc manger sans retenue lorsqu'on a faim.
Le rassasiement se fait sentir lorsque l'aliment qu'on est en train de manger n'apporte plus de plaisir : c'est le signal qu'on en a suffisamment mangé par rapport à nos besoins.
La satiété correspond à toute la période succédant à un repas où on n'a plus faim. Manger durant cette phase n'est pas souhaitable.
Si l'on s'en tient à ces sensations, il n'y a aucune raison de grossir quoiqu'on mange. Car lorsqu'on choisit un plat plus riche, par exemple un cassoulet, la faim est longue à revenir. Et inversement, si on se contente d'une salade, on a rapidement besoin de remanger.
Les régimes classiques, qui imposent des menus et des quantités précises à certains moments de la journée, peuvent faire disparaître cette mécanique de régulation totalement inconsciente. En effet, lorsqu'on évite de manger entre les repas ou qu'on s'impose de manger à midi, on ne tient plus compte de la faim…qu'on finit par ne plus ressentir. Revers de la médaille, on court le risque de ne plus ressentir le rassasiement et d'avoir du mal à s'arrêter de manger : on se met à manger plus que nécessaire et par conséquent à prendre du poids.
Le Dr Apfeldorfer propose de nombreux exercices destinés à retrouver les sensations alimentaires : par exemple, pour retrouver la faim, sauter le petit-déjeuner pendant plusieurs jours de suite. Il faut aussi apprendre à distinguer la faim de l'envie de manger. Enfin, retrouver la sensation de rassasiement implique de prendre les repas dans de bonnes conditions : détendu, sans occupation simultanée (travailler, regarder la télé), dans un climat convivial, etc.

2 - Faire la paix avec les aliments
Lorsqu'on a tendance à grossir, on essaie de supprimer les aliments les plus énergétiques : chocolat, pâtisseries, plats en sauce, saucisson selon les goûts. Bien qu'ils fassent très envie, leur consommation apporte davantage de culpabilité que de plaisir… si bien qu'on en mange encore plus par stress.
Pour rompre ce cercle vicieux, le Dr Apfeldorfer propose là encore divers exercices pour démontrer que ces aliments ne font pas plus grossir que la salade lorsqu'on les consomme en respectant ses sensations alimentaires. Par exemple, remplacer un repas complet par l'un de ces aliments tabous.

3 - Gérer ses émotions
Il arrive à tout le monde de manger sur le coup des émotions : un bon repas entre amis ou une pause chocolat en solo permet de restaurer l'équilibre émotionnel. La consommation d'aliments porteurs d'émotions positives permet d'augmenter les neuromédiateurs du bien-être ou de réduire les hormones du stress comme le cortisol. Ces prises alimentaires qui fournissent parfois plus de calories que les besoins n'ont pas de conséquence sur le poids lorsqu'elles demeurent occasionnelles.
Néanmoins, certaines personnes, de moins en moins tolérantes aux émotions, adoptent peu à peu un comportement alimentaire inapproprié. Le Dr Apfeldorfer propose de s'interroger sur les émotions qui déclenchent les prises alimentaires et de mettre en place d'autres stratégies pour mieux les supporter. Différentes techniques peuvent être utilisées : thérapie comportementale, d'orientation psychanalytique, approche corporelle ou émotionnelle.

4 - Améliorer l'estime de soi
Le manque de confiance en soi peut induire le désir d'un corps parfait et les restrictions qui vont de pair. De plus, être mince ne suffit pas à se sentir bien dans sa tête. Le Dr Apfeldorfer recommande une approche psychothérapeutique parmi celles indiquées ci-dessus, qui permettra de se réconcilier avec soi-même.

Efficacité de la méthode Apfeldorfer
Manger selon ses sensations alimentaires permet de perdre du poids si on mangeait au-delà de ses besoins par absence de rassasiement. Ne plus manger systématiquement en réponse aux émotions facilite également l'amaigrissement.
En revanche, le Dr Apfeldorfer insiste sur la notion de set-point, ce niveau de consigne des réserves graisseuses, spécifique à chacun, qui conditionne le poids d'équilibre. Il n'est pas donné à tous de stabiliser un poids bas, correspondant aux critères actuels de minceur ou même aux recommandations médicales ( indice de masse corporelle inférieur à 25).
De plus, le set-point peut se dérégler à la hausse en cas de surconsommation calorique. Chez certaines personnes, les cellules graisseuses continuent à se multiplier à l'âge adulte, ce qui entraîne une résistance à l'amaigrissement et confère à l'obésité un caractère irréversible.
Au total, le Dr Apfeldorfer ne promet en aucun cas de retrouver un "poids idéal". Mais, sa méthode permet de stabiliser durablement le poids atteint ou au moins de ne pas continuer à grossir.

Les avantages :
L'approche du Dr Apfeldorfer est particulièrement adaptée pour les personnes qui présentent des troubles du comportement alimentaire, tout particulièrement des prises alimentaires excessives et incontrôlables : compulsions ou boulimies.
Elle peut être recommandée à tous ceux qui entretiennent de mauvais rapports avec les aliments : puisqu'il est essentiel de se nourrir, autant retrouver le plaisir de manger et pouvoir manger de tout. Les séances dédiées à la dégustation permettent de ressentir quel est le goût des aliments, de savoir si on les apprécie réellement et de discerner à partir de quelle quantité ils sont moins agréables à consommer, c'est-à-dire le moment où il faut s'arrêter.
La méthode permet de s'affranchir de contraintes inutiles, telles que : " Je ne dois pas manger entre les repas", " Je ne dois pas sauter de repas", " Tous les repas doivent être équilibrés", " Je ne dois rien laisser dans l'assiette", etc.
Enfin, le Dr Apfeldorfer a le mérite de ne pas promettre un objectif pondéral irréaliste et d'expliquer pourquoi certaines personnes sont faites pour être plus rondes que d'autres.

Les inconvénients :
Les différents exercices proposés ne sont pas forcément compatibles avec le traitement diététique de certaines pathologies : diabète, hypercholestérolémie, hypertension artérielle...
Par exemple, remplacer un repas par des pâtisseries pour comprendre qu'elles ne font pas grossir risque d'élever la glycémie (taux de sucre sanguin) et de déséquilibrer un diabète. Et s'il s'agit de saucisson, l'apport de graisses et de sel est excessif pour une personne qui a un taux de cholestérol ou une tension élevés. Même si les régimes thérapeutiques sont plus souples qu'autrefois, la consommation trop fréquente de certains aliments peut s'avérer incompatible avec la santé.
Certaines personnes ne parviennent pas à retrouver leurs sensations alimentaires ou les perdent à nouveau. Ainsi, certains qui parviennent à maigrir grâce au retour de la faim et du rassasiement, reprennent le contrôle mental de leurs prises alimentaires dans l'espoir de perdre encore plus de poids : en reperdant la régulation naturelle de leurs apports alimentaires, ils courent le risque de regrossir.

* Gérard Apfeldorfer est cofondateur du Groupe de Réflexion sur l'Obésité et le Surpoids ( GROS). Les professionnels de santé membres du GROS s'engagent à ne pas proposer des méthodes moralisatrices ou interdictrices à leurs patients en surpoids.
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Message par Dubreuil »

LE SYNDROME DE CASSANDRE
(Fanny Bauer-Motti)

Ce syndrome existe depuis la nuit des temps puisqu’il trouve ses origines dans la mythologie grecque. Cassandre aurait reçu un don de prophétie de la part du dieu Apollon. Mais lorsque ce dernier a voulu se rétracter en le lui retirant, il n’a pas pu. Du coup, il a tenté de faire autrement en lui lançant une malédiction pour qu'elle ne soit jamais être crue.
Avoir le syndrome ou la malédiction de Cassandre signifie donc donner des conseils avisés ou des avertissements légitimes sans être cru.e.
La psychologue fait état de deux types de personnes touchées par ce syndrome : les individus surdoués dotés d’une haute intelligence émotionnelle et les personnes qui donnent des conseils ou des avertissements bien avisés parce qu’elles ont des pressentiments.
"Les individus à haut potentiel ont un côté visionnaire prouvé par plusieurs théories scientifiques" Lorsqu’elles prennent la parole pour exprimer leurs visions, ces personnes à l’instinct plus développé, ne sont pas prises au sérieux. Quant au deuxième type de personnes concernées, ce sont simplement des personnes qui donnent des conseils très bien avisés, sans que ces derniers ne soient pris en considération.
Certains individus peuvent prendre leurs visions négatives pour des vérités, alors qu’elles ne sont en réalité que le fruit d’une névrose ou d’une anxiété. Si votre instinct vous amène toujours dans le négatif, c’est qu’il est lié à une angoisse et que vous devez faire une introspection. En revanche, "si vous avez un pressentiment positif ou négatif qui arrive vraiment et que cela se reproduit à plusieurs reprises, vous avez une compétence à développer"
Il est donc nécessaire de savoir faire le tri des conseils que vous recevez. "Quand on reçoit un conseil négatif, ça peut être lié à la névrose de la personne qui le donne", indique la psychologue. Toute la difficulté est de savoir si on repousse un bon conseil car il ne va pas dans notre sens, ou alors si ce qu’on est en train de me dire est le reflet de problématiques qui ne sont pas les miennes.
Syndrome de Cassandre : avoir des prémonitions peut être rejeté
L’expression "faire sa Cassandre" a une connotation négative, qu’on se le dise. Pour cause, en plus d’être perçue comme des oiseaux de mauvaise augure, les Cassandres peuvent avoir "des prémonitions assez mal acceptées par notre société occidentale basée sur le rationnel"
Lorsqu’ils ne vont pas dans notre sens, les conseils donnés par les Cassandres sont souvent rejetés. Pour cause, l’être-humain préfère écouter les avis qui le confortent dans sa thèse et dans ses croyances. "Le cerveau fait un tri entre les éléments qu’il veut garder et ceux qu’il rejette. Il peut même se concentrer sur des contres-éléments qui lui permettent de réfuter la thèse qui lui est exposée", explique la psychologue.
Pour illustrer cette réaction totalement humaine, on peut prendre l’exemple d’une personne qui alerte son amie concernant le comportement violent de son copain. Si cette dernière est aveuglée par son amour pour cet homme violent, elle commencera sûrement par "faire un tri sélectif en se disant que son amie ne connait pas assez son copain pour se permettre de dire de telles choses.
Dans une société occidentale basée sur le rationnel et qui accorde peu de place à l’instinct, avoir des prémonitions peut être mal vu. "Les personnes qui ont des prémonitions peuvent être perçues comme non crédibles", affirme Fanny Bauer-Motti. Le discrédit lancé sur les "Cassandres", qu’elles soient surdouées ou simplement dotées d’un instinct plus développé que la moyenne, peut "impacter leur identité et le rapport à leur cognition et pourrait même mener à une inhibition de leurs capacités"
Pour éviter de mal vivre votre syndrome de Cassandre, il est nécessaire d’apprendre à accepter votre petit don. "Il ne faut surtout pas repousser sa cognition ou son instinct", recommande la psychologue. Selon elle, les prémonitions ne sont pas rejetées par la science : "Elles ne sont ni validées ni invalidées par les scientifiques."
Dans le cas où vous êtes entouré.e d’une "Cassandre", qui vous donne souvent des conseils bien avisés, sachez que le fait de perpétuellement repousser ses avertissements peut brimer son potentiel. Ce sentiment est décuplé chez les surdoués, qui, "lorsqu’ils ne sont jamais écoutés, peuvent particulièrement se sentier niés et même devenir mutiques"
Que vous le viviez directement ou à travers un proche, le syndrome de Cassandre doit être pris au sérieux. Si vous êtes vous-même doté.e de capacités prémonitoires, ne les refoulez pas. Et dans le cas où vous avez la chance d’avoir une Cassandre dans votre entourage, essayez de ne pas la brimer. La voix de l’autre, surtout lorsqu’elle est pertinent est une forme d’oxygène qui amplifie la respiration intérieure.
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Message par Dubreuil »

LE SYNDROME DE L'IMPOSTEUR
(Pauline Clance)

Le syndrome de l’imposteur, également appelé syndrome de l’autodidacte, induit une forme de doute maladif chez les personnes qui en sont victimes. Ces doutes les incitent à nier la propriété de tout accomplissement, qu’il soit professionnel ou privé. Selon cette théorie, les victimes ont donc tendance à rejeter systématiquement le mérité lié à leurs travaux et attribuent leurs succès à des éléments extérieurs comme la chance, le travail acharné, leurs relations, certaines circonstances exceptionnellement favorables…
Ces personnes doutent en permanence, et croient duper leurs collègues, leurs amis, leurs supérieurs : ils vivent en craignant d’être démasqué d’un moment à l’autre.
Il ne s’agit donc pas d’une « maladie » mais plutôt d’un « mécanisme psychologique », selon des précisions de l’auteur.
Impression de tromper, mauvaises attributions, peur d’être démasqué : le mécanisme provoque des sentiments divers. Il peut concerner les domaines professionnels mais aussi le domaine familial, le cercle des loisirs, l’apparence physique.

Combien de personnes sont touchées ?
Entre 62 et 70 % de la population l’aurait expérimenté. il n’existe aucune différence de genre : l’homme peut en souffrir autant que la femme.

Stratégies de défense / Symptômes
La crainte d’être démasqué pousse l’imposteur à mettre au point des stratégies de défense. Ce sont ces stratégies qui sont susceptibles de nuire à la santé des individus.
On note généralement :
- L’investissement d’une trop grande énergie et d’un temps de travail trop important par rapport à la tâche demandé. Cela permet à l’individu d’attribuer son succès éventuel à une grande quantité de travail et non à ses compétences réelles, avec le risque de souffrir, à long terme, d’un burn-out.
- La préparation à l’échec, avec une motivation et un investissement volontairement freinés. Cette stratégie permet d’éviter la confrontation avec les félicitations des collègues de l’individu, mais ne concourt pas à l’épanouissement.

Comment savoir si l’on souffre parfois du syndrome de l’imposteur ?
Réaction « normale » face au succès : Fierté, satisfaction personnelle, efficacité, compétence, attributions adaptées et méritées.
Réaction pouvant faire penser au syndrome de l’imposteur : Forte implication, humilité, forte modestie.
Réaction en lien avec le syndrome de l’imposteur : Troubles anxieux, troubles dépressifs, affects négatifs.

Pour chaque question, entourez le numéro qui indique le degré de vérité de l’affirmation sus-jacente.

1. J’ai souvent réussi des tests ou des tâches alors que je m’en pensais au départ incapable.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

2. Je peux donner l’impression que je suis plus compétent que je ne le suis réellement.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

3. J’évite les évaluations si possible : je crains les évaluations des autres à mon égard.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

4. Quand quelqu’un me récompense pour quelque chose que j’ai accompli, j’ai peur de ne pas être à la hauteur de ses futures espérances.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

5. Je pense parfois que j’ai obtenu ma position actuelle parce que j’étais là au bon endroit au bon moment.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

6. J’ai peur que les personnes importantes à mes yeux découvrent que je ne suis pas aussi compétent qu’ils le pensent.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

7. J’ai tendance à me remémorer les projets pour lesquels je n’ai pas donné le meilleur de moi-même.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

8. Je me lance rarement dans un projet ou une tâche même si j’en ai très envie.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

9. Parfois, j’ai le sentiment que mon succès est le résultat de plusieurs coïncidences.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

10. C’est difficile pour moi d’accepter les compliments qui portent sur mon intelligence ou mes réussites.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

11. Parfois, je pense que si j’ai du succès actuellement, c’est parce que j’ai eu de la chance.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

12. Je pense souvent que j’aurais pu faire mieux, et de ce fait je suis déçu de mes réussites.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

13. Parfois, je redoute que les autres découvrent mes lacunes.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

14. J’ai souvent peur d’échouer dans une nouvelle tâche qui m’est confiée.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

15. Je pense souvent que je n’arriverai pas à reconnaître le succès dans un autre projet.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

16. Si je reçois des félicitations et de la reconnaissance pour quelque chose que j’ai accompli, j’ai tendance à minimiser l’importance de ce que j’ai fait.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

17. Je compare souvent mes capacités à celles des personnes qui m’entourent et pense qu’ils sont peut-être plus intelligents que moi.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

18. Je m’inquiète souvent de ne pas réussir alors même que tout le monde sait que je vais briller.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

19. Lorsque je m’apprête à recevoir une promotion, j’attends le dernier moment pour l’annoncer, au cas où cela ne se fait finalement pas.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

20. Je me sens découragé si je ne suis pas « le meilleur » dans les situations qui impliquent le fait de réussir.

1) Faux 2) Rarement 3) Parfois 4) Souvent 5) Tout à fait vrai

Additionnez les nombres associez à vos réponses.
Si le score est inférieur à 40, vous n’avez que quelques caractéristiques de l’imposteur.
Si le score se situe entre 40 et 60, vous expérimentez assez souvent le syndrome de l’imposteur.
Si le score est supérieur à 60, le syndrome de l’imposteur interfère fréquemment avec votre vie : il est fort possible que vous en souffriez mentalement et physiquement.

Remèdes
Le traitement principal consiste à retrouver la confiance et à être réaliste sur sa valeur. Voici une liste de questions auxquelles il peut être utile de répondre pour faire le point objectivement sur soi.

1) Qu’est-ce qui me rend unique ?
2) Quels sont mes principaux talents ?
3) Mon travail est-il en lien avec ce talent ?
4) Mon travail est-il cohérent avec mes valeurs ?
5) Quelles ont été mes dernières réussites ?

Une autre technique consiste à écrire une lettre ou un email à l’égard de plusieurs personnes de confiance, dans lequel on demande aux destinataires d’indiquer les trois principales qualités de l’expéditeur, et les trois domaines dans lesquels il peut progresser.
La plupart des personnes n’aiment pas les avis négatifs et évitent donc de poser ce genre de questions aux autres. Ils passent à côté d’informations précieuses sur leurs forces et leurs faiblesses, ce qui les empêche à la fois de tirer parti de leurs points forts et de cesser de douter.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

QUELQUES EXPLICATIONS SUR LACAN
de " Mardi noir ".

Premièrement si on se réfère à Freud et ses différentes topiques : Inconscient-Préconscient-Conscient puis Ça-Moi-Surmoi, on se rend compte que de définir le Sujet ( on parle de soi, ou de l'autre) en le rapportant à différentes instances, c’est déjà montrer qu’il n’y a pas de totalité subjective, qu’il y a conflit au sein même du Sujet, il est donc divisé : dois-je manger ce gâteau au chocolat qui me ferait tant plaisir ou continuer mon régime pré-estival pour rentrer dans ce maillot de bain Sandro couleur sirène qui me tente tant ? Dilemme cornélien, on est d’accord.

Deuxièmement, le Sujet est divisé par le registre Symbolique (la culture, le langage), appelé le grand Autre. Le Sujet est fondé par l’Autre et dans le même temps cette fondation signe sa division. C’est la partie aliénée du Sujet, pourtant fondamentale pour advenir. La culture impose sa loi au Sujet qui s’y assujetti, les grands interdits étant l’inceste et le meurtre.

Pourquoi est-il divisé par le langage ?
Le Sujet est sujet du signifiant (le signifiant étant l’image acoustique d’un mot, ça résonne… et non le concept, le signifié, qui… raisonne), et ce signifiant est lui même rattaché à un autre signifiant etc. Le signifiant n’est donc pas unique.
Par exemple : pendant mon enfance on m’appelait souvent « mon chat », ce « chat » est rattaché aux souvenirs des chats de la famille et de la charge affective attenante, je m’aliène donc à ce signifiant « chat ». Ce signifiant « chat » peut me renvoyer personnellement au chat que j’ai connu dans mon enfance, mais pour ma mère qui me donne ce nom, au départ « chat » lui renvoie à encore d’autres chats, que je n’ai pas connu. Il y a donc une multitude de chaînes signifiantes qui fondent le sujet. De plus en parlant de cela, je pense au chat de mon enfance et je repense à sa couleur, noire, ses yeux jaunes, les souvenirs autour de ces couleurs. La mort de ce chat quand j’ai douze ans me renvoie à des évènements qui s’y rattachent la même année etc. « Mon chat » n’est pas juste un concept (tout le monde sait ce qu’est un chat), c’est surtout tout un rappel de signifiants, la plupart d’entre eux étant refoulés au fin fond de mon inconscient.

Enfin, comme dit très justement un jour par un prof : quand on peut nommer, notamment souvent en premier « Maman » c’est un nom qu’on donne à la perte. Quand on parle, quelque chose se perd, et on a beau parler, on ne sait pas souvent bien ce qu’on raconte, ça parle, ça s’échappe, ça rend flou 🙂
L’objet perdu à ce moment est nommé par Lacan, « objet a » cause du désir. Ce n’est pas tant un objet qu’on cherche, on dirait plutôt que sa perte fonde le désir, la recherche, et finalement plus on le cherche moins on le trouve et on continue de désirer.

Le schéma d’origine
Même si il n’est pas représenté comme tel sur le schéma d’origine, assez vite, Lacan parlera du grand Autre barré. C’est à dire que la culture, le langage, comme le Sujet, n’est pas totale. 😀 Pourquoi le langage est-il également barré ?
Et, bien de fait, si le langage n’est pas total, il se construit de signifiants en signifiants, de signifiés en signifiés. Pour le signifié, qui est le mot-concept, si je veux définir chat, je dois utiliser d’autres mots-concepts : mammifère, animal, poilu (etc) qui eux-mêmes sont définis avec encore d’autres mots etc.
De plus, ce grand Autre, n’est pas le président de la république, ni Dieu, ni la science mais nous pouvons par moment attribuer à ce genre de fonction cette qualification de grand Autre, comme finalement instance qui nous assujettit et nous castre. Dans la névrose, on va chercher à s’accommoder avec cette castration, on va se poser des questions, on va parler des heures de politique ou de religion etc, s’exalter, se déprimer. Si le président fait de la merde, on va se dire qu’il est con, qu’il fait n’importe quoi, qu’il pense à ses intérêts, m’enfin c’est souvent pour qu’il puisse lui-même se sauver les fesses quand ça chauffe.
Dans la psychose, et plus spécifiquement, dans la paranoïa, ce grand Autre n’est pas barré, il est tout puissant, on lui attribue des envies, des manipulations, il est incarné comme persécuteur, car il est le TOUT, il ne lui manque rien, donc ses actions sur les sujets sont forcément pour sa jouissance personnelle purement gratuite d’un monstre sans limite. On retrouve le père de la Horde de Totem et Tabou.
Si on en revient juste à la définition du grand Autre comme Langage, nous pourrions dire que le névrosé jouit du langage, utilise les mots pour tenter de résoudre bien maladroitement souvent sa question singulière. Dans la paranoïa, le Sujet est joui par le langage, les mots utilisent le Sujet, il se sent manipulé, ce qui le pousse à trouver une réponse logique, c’est souvent le délire.

Et enfin la diagonale imaginaire moi – petit autre souvent réduite ainsi : a – a’
C’est la diagonale du miroir, de l’expérience d’un moi du Sujet, vécu comme morcelé, notamment par le langage de l’Autre.
Par exemple, au tout petit, j’attrape son pied, et lui dis, c’est ton pied. Je lui parle, l’appelle de plusieurs signifiants, il y a découpe du Sujet.
Bref ce Moi, qui ne s’est encore jamais reconnu dans l’image du miroir ou dans un petit autre qui lui ressemble (par exemple à la crèche, à l’école etc), se vit morcelé, et par les signifiants et par sa propre perception de lui-même, on ne se voit jamais tout seul comme unifié. Jusqu’au jour où le Moi du Sujet se voit dans ce petit autre et s’identifie de suite à cette image.
C’est par l’image que le Moi s’unifie, cette unification est extérieure. C’est un leurre, souvent à renouveler. Voir le plaisir du selfie, de se mater dans la glace, de regarder les autres dans le train etc. Si ce leurre est barré par la diagonale symbolique, c’est un leurre qui peut avoir ses limites. Je me regarde dans le miroir, je m’enivre de mon image, puis j’en sors, je me dis « oh bizarre, agréable, désagréable, etc ». Si je n’ai pas la possibilité de limiter cette expérience, c’est encore là que la paranoïa peut advenir. L’image me parle personnellement à Moi.

Le petit livre de Alain Vanier Lacan m’a super bien aidée pour écrire cet article, pour les courageux qui souhaitent aller plus loin, c’est un auteur que je trouve très clair et qui ne vulgarise pas trop non plus, on ne perd pas le propos de Lacan, Vanier tente surtout de le rendre accessible, et si on ne comprend pas tout c’est pas bien grave.

Aux étudiants en psycho : s’il vous plait, complétez avec d’autres sources que la mienne !
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LE SOULEVEMENT PERVERSIF

Initialement, la perversion narcissique a été découverte par Paul-Claude Racamier (1978) après plus de vingt-cinq années de recherches auprès des familles à transactions schizophréniques, à une époque où l’étude des questions de survie narcissique, d’identité narcissique, de capacité narcissique ou de déficience et de fragilité narcissique était devenue une nécessité pour rendre compte de certains processus psychotiques.
Les travaux de ce chercheur se sont essentiellement articulés autour de deux pôles : les psychoses – dont l’approche a considérablement bouleversé la clinique –, et les perversions ; tous deux en lien avec une source commune : le narcissisme. Son parcours l’a conduit du pathologique le plus souffrant au normal ordinaire de la croissance psychique en procédant d’un examen à rebours – pourrions nous dire – de l’être humain dans son environnement.
Il résulte de cette démarche que la perversion narcissique décrit l’évolution de la personnalité d’un individu selon des modalités prenant en compte la qualité de ses interactions avec son entourage. Nous sommes donc là sur une conception dimensionnelle – et non pas catégorielle – du fonctionnement psychique, ce qui la place en parfaite contradiction avec l’utilisation qui est aujourd’hui faite du concept de pervers narcissique.

Ainsi, pour Racamier, du moment perversif – ou soulèvement perversif – à la perversion pleine, il existe tout un éventail de configurations possibles, mais le plus important à comprendre dans la perversion narcissique, précise-t-il, c’est le mouvement qui l’anime et dont elle se nourrit. Ce mouvement peut ne constituer qu’un moment de la vie, lors de désarroi psychique ou de crise, avant de rétrocéder.
Or, comment ne pas confondre un mouvement pervers narcissique amorcé par un pervers "ponctuels ou partiels, passagers ou manqués", avec un pervers narcissique "accompli" au sens qu’en donne Racamier ?
La réponse à cette question est très importante, car si du point de vue des victimes, les souffrances qu’elles éprouvent sont strictement les mêmes dans un cas comme dans l’autre, du côté de l’instigateur du mouvement pervers narcissique, la différence est énorme, car contrairement à tout ce qui est affirmé dans certains magazines de presse plus prompts à attiser une guerre des sexes plutôt qu’à l’apaiser, certains "pervers narcissiques" peuvent très bien prendre conscience de leurs comportements destructeurs envers autrui à condition que l’on puisse les y aider et que leurs failles narcissiques soient clairement identifiées.

1) "Le mouvement pervers narcissique est une façon organisée de se défendre de toutes douleur et contradiction internes et de les expulser pour les faire couver ailleurs, tout en se survalorisant, tout cela aux dépens d’autrui et non seulement sans peine mais avec jouissance."

2) Quant à la perversion narcissique, elle "définit une organisation durable ou transitoire caractérisée par le besoin, la capacité et le plaisir de se mettre à l’abri des conflits internes et en particulier du deuil, en se faisant valoir au détriment d’un objet manipulé comme un ustensile et un faire-valoir" (Racamier, 1993).

Tous les manipulateurs ne sont pas pervers narcissiques
Outre la première confusion déjà évoquée entre mouvement perversif et pervers narcissique, ce dernier point met à jour une autre source d’erreur située au niveau des interactions sociales, car "la perversion narcissique est faite avant tout d’actions et de conduites" (Racamier, 1992, p. 289).
C’est là le pré carré des comportementalistes qui amalgament faussement le pervers narcissique avec le manipulateur en restreignant l’analyse des situations d’emprise au seul domaine de la manipulation, mais si tous les pervers narcissiques sont forcément des manipulateurs en puissance, tous les manipulateurs ne sont pas pervers narcissiques.

Pour comprendre en quoi la manipulation est dangereuse, il faut s’intéresser aux buts qu’elle vise, car si nous manipulons tous, nous ne manipulons pas tous pour les mêmes raisons. C’est là toute la différence.
Ces raisons peuvent être altruistes, matérielles et/ou narcissiques. Seuls les manipulateurs usant de manipulation narcissique – ou matérielle et narcissique – peuvent être considérés comme pervers narcissiques, car ce type de manipulation induit un "meurtre psychique" chez les sujets visés. Autrement dit, elles sont destructrices et aboutissent à un décervelage des personnes qui en sont la cible. Ce processus n’est toutefois pas irréversible, d’où l’importance d’un bon diagnostic et d’une prise en charge adaptée.
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