groupe de soutien pour les femmes qui aiment trop, pour les dépendantes affectives

Forum dépendance affective
Dubreuil
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Re: groupe de soutien pour les femmes qui aiment trop, pour les dépendantes affectives

Message par Dubreuil »

*** Pêle-mêle, quelques propos du côté psy, pouvant "éclairer" les femmes courageuses...

N’importe qui s’occupant de psychothérapie et de psychanalyse aura pu noter que les thèmes qui expriment principalement la souffrance des êtres humains sont : l’insatisfaction amoureuse, et le vécu d’incompréhension et de délégitimation au sein de la famille.
Beaucoup de larmes sont versés lors de chaque psychanalyse lorsque les défauts sont évoqués, qui, s’ils ne sont pas liés manifestement à des dynamiques sado-masochistes, décrivent pour le moins des vécus d’incompréhension, de frustration vis-à-vis du partenaire, de refus, et de rejet.
L’amour sous ses deux aspects de sentiment et de sexualité est essentiellement l’expression du besoin de l’être humain d’atténuer sa solitude.

*** Du point de vue micro-psychanalytique, l'amour a pour but essentiel de réaliser un contact qui porte à la réalisation d’une vraie et propre fusion psychobiologique avec un autre individu.
Notre existence résulte d’une fusion, entre l’ovule maternel et le spermatozoïde paternel qui sont tous deux à l’origine d’un projet vital éphémère dont l’unique but est d’immortaliser le patrimoine génétique avec une union successive qui donne lieu à la création d’un nouvel individu.
Nous aimons pour fuir le vide d’où nous provenons, et vers lequel nous sommes inexorablement attirés.
Et nous aimons pour tenter de réédifier cette situation d’agrégation, qui défiant presque les lois de la nature, permet à l’ovule fécondé porteur de matériel génétique incompatible avec le système d’immuno-surveillance maternel, de poursuivre sa croissance.

*** Tout commence avant nous
les événements traumatiques de n’importe quelle époque de développement sont mémorisés, et déterminent des noyaux de fixation qui influenceront les structurations successives des tentatives psychobiologiques de l’être humain.
Il suffit de réfléchir sur la possibilité que tous les organismes vivants (même les unicellulaires) ont de retenir les informations concernant des événements traumatiques, informations qui sont inscrites au niveau cellulaire dans chaque district de l’organisme et non seulement dans le cortex cérébral.

*** Le choix amoureux est un choix conditionné par le terrain psychobiologique de l’individu.
Il suffirait d’étudier avec attention les centaines d’arbres généalogique pour se faire une idée à ce sujet. Par exemple :
” …Un industriel se marie deux fois.
La première femme le quitte pour épouser un homme instable qui la rend malheureuse.
Elle commence à boire et finit par se suicider.
L’industriel se remarie avec une femme dont la mère s’est également suicidée.
Le fait que la sœur de l’industriel se soit suicidée elle aussi, témoigne du caractère génotropique des deux mariages”.

*** Aimer est une entreprise titanesque.
Nous pouvons affirmer qu’au niveau microscopique, cellulaire, la recherche de l’Autre, la fusion et l’état de grossesse, se réalisent en contournant... la peur ( ! )
Les successions d’impulsions nerveuses ou les phéromones, et les autres délicates fonctions enquêtées par la psyconeuroendocrinoimmunologie (PNEI), qui apparaissent d’une manière synchrone pendant la situation amoureuse, sont seulement l’aspect somatique d’un phénomène extrêmement complexe et inextricablement connexe avec la vie psychique (affects et représentations mentales) qui se ramifient, comme dans chacun des autres aspects de l’existence, en franchissant la vie individuelle et en enfonçant leurs racines dans la phylogenèse.

*** En premier lieu, la poussée instinctuelle au contact, à la fusion, à la compénétration, doit vaincre, une autre poussée, de signe contraire, inscrite dans chaque organisme:
- la bataille avec l’Autre ( le ou la partenaire devant l’adversaire ), qui se déroule incessamment au niveau cellulaire et immunitaire. Et se manifeste dans des réactions qui tendent à maintenir l’intégrité et l’unicité de notre propre structure somato-psychique: la phagocytose et le rejet.
Cette activité de sauvegarde de la propre unicité existe, et se manifeste au niveau de notre psychisme.
L’interaction inconsciente qui existe entre les personnes, fait qu’il existe dans le “profond” de chacun de nous, la poussée à éliminer " l’adversaire ", et très souvent le partenaire assume inconsciemment les caractéristiques de cet adversaire.

*** L’hallucination amoureuse
Le rapport amoureux comme n’importe quel autre rapport psychique est essentiellement réglé par un rapport inconscient entre les facettes iconiques activées chez les sujets impliqués dans la relation amoureuse.
Nous pouvons imaginer cette dernière non comme un rapport entre A et B (les deux sujets amoureux) mais comme un rapport conditionné par l’interposition entre A et B d’une série de facettes de l’Image constituée de l’Imago entré pour faire partie du matériel iconique généalogique provenant du matériel iconique phylogénétique, qui sont actives dans leur esprit et qui agissent comme une sorte de satellite de communication entre la station A et la B.

Notre vie provient d’un mélange absolument fortuit de circonstances qui conduisent deux géniteurs à l’union sexuelle.
Si certainement d’un point de vue somatique et génétique nous sommes les enfants des deux personnes qui se sont unies sexuellement et ont mis à disposition leurs gamètes, d’un point de vue psychique de qui sommes nous les enfants ?
Nous pensons bien sûr à l’instant constitué d’un coït entre sujets potentiellement féconds. Et dans le délire social nous pouvons croire que cette union des sens est souvent sous l’empire d’un amour inconditionné. Mais, le matériel de séance ( thérapie ) nous montre d’une façon absolument incontestable que le jeu des fantaisies, qui servent de support à l’excitation érotique, est un kaléidoscope incontrôlable.

S’il nous était possible de réaliser un concentré iconique de la masse de l’activité fantasmatique synchrone de l’acte sexuel nous obtiendrions deux images bien définies:
Elle, la femme, fait réellement l’amour avec l’objet de sa fixation oedipienne : le père.
Lui, l'homme, fait réellement l'amour avec l'objet de sa fixation oedipienne : la mère.

*** “ Alors, de qui est le fils, d’un point de vue psychique, cet être humain?”
– Non de ses parents biologiques, mais plutôt des imago incestueuses qui ont été réinvesties dans le rapport consumé.
C’est-à-dire, moi, fils de mon père biologique Y, et de ma mère biologique X, je suis en réalité fils psychiquement de YY (père de X) et de XX (mère de Y) (toujours à condition que ces derniers aient été les réelles fixations incestueuses).
Parfois, le désir incestueux est tellement puissant que le fruit de la conception devient le nouveau pôle d’engagement de la fixation oedipienne-incestueuse.
On a conçu un fils-amant qui demeurera tel pour le restant de l’existence des deux sujets (il s’agit là d’un thème magistralement traité par des grands metteurs en scène comme Visconti et Pasolini).

Cette définition implique, comme le souligne Peluffo (Il persecutore, Scienza e Psicoanalisi, 2003) que les traces mnésiques des problèmes traumatiques et des noyaux de fixation, se constituent en ensembles desquels les informations se transfèrent du ça dans l’inconscient et le programment.
Un software aberrant se structure alors, basé sur des expériences traumatiques primordiales qui à partir de cet instant dictera les comportements psychiques et psychosomatiques pour le reste de l’existence.
Le stockage au niveau du Processus primaire aura comme résultat que l’on ne pourra modifier de telles instructions de comportements psychobiologiques sans une analyse très profonde (décomposition et destructuration).
Ces amours fusionnels qui se structurent dans l’utérus sont indivisibles: ils continuent à subsister pour le reste de l’existence même s’ils sont dissimulés par les superstructures et par les tentatives successives.

La triste séquelle des amours ratés trouve son origine dans le fait que les sujets incapables de couronner leur rêve d’amour sont en réalité fondus et compénétrés avec une Imago inconsciente, et ce, souvent même sans le savoir.
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Dubreuil
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Re: groupe de soutien pour les femmes qui aiment trop, pour les dépendantes affectives

Message par Dubreuil »

LA PEUR DE L'ABANDON

Si vous souffrez du syndrome de l’abandon, alors vous ne pouvez pas vivre sereinement, vous vivez en permanence avec un sentiment d’insécurité, d’anxiété et de culpabilité.
Et en plus de la peur irrationnelle d’être abandonné, vous souffrez certainement d’autres peurs comme:
La peur d’être critiqué,
La peur de décevoir ou déplaire,
La peur de ne pas être à la hauteur,
La peur d’être rejeté,
La peur de ne plus être aimé (de perdre l’amour),
La peur de la solitude,
La peur d’entrer en conflit,
La peur qu’une autre personne prenne votre place (jalousie excessive)… etc.
Et le problème est qu’à force d’avoir peur de l’abandon, à force de vivre dans l’angoisse de séparation, vous finissez par devenir étouffant pour les personnes de votre entourage qui ne manqueront pas, tôt ou tard, par s’éloigner de vous et même… vous abandonner !
En quelque sorte, c’est vous-même qui entrainez le comportement que vous craignez le plus… Sans le faire exprès, vous devenez une personne toxique et vous finissez par attirer tout ce que vous redoutez !
Inconsciemment, à cause de cette peur d’abandon, sans vous en rendre compte, alors que vous souhaitez ne pas être abandonné(e) vous faites tout pour pousser l'autre à vous " abandonner ".
Par conséquent, il importe de vaincre sa peur d’être abandonné, d’échapper à la peur de se sentir rejeté si on veut aller mieux, ne plus souffrir de relations compliquées mais plutôt vivre des relations (amoureuses) pleinement heureuses.

Différentes raisons expliquent que vous ayez cette phobie de l’abandon.
En voici quelques-unes :
- Parce que vous dépendez constamment des autres pour prendre vos décisions, vous sentir bien ou être heureux…
- Parce que vous êtes une personne dépendante sur le plan affectif sans doute lié à un manque affectif (vous êtes en demande excessive d’affection pour combler une carence affective)…
- Parce que vous n’avez pas une suffisamment bonne estime personnelle (l’image que vous avez de vous-même est trop négative). Vous croyez sans doute être une personne de peu de valeur et que l’on ne peut pas aimer…
- Parce que vous ne gérez pas bien vos émotions (instabilité émotionnelle), vous êtes d’humeur triste, vous pleurez facilement
- Parce que vos parents ne vous ont pas donné l’amour et la sécurité nécessaires durant les premiers moments de votre vie -ou que vous avez été abandonné (dans ce cas, la culpabilité s’exprime ainsi: « si je n’ai pas été aimé, si j’ai été abandonné par mes parents, c’est que je ne suis pas digne d’être aimé »)…
- Parce que vous êtes sous l’influence néfaste ou sous l’emprise d’un manipulateur affectif qui a généré en vous la crainte d’être rejeté…
- Parce que vous avez une jalousie excessive et de ce fait vous vivez avec la hantise que l’autre vous abandonne…
- Parce que vous êtes une personne anxieuse, craintive, méfiance ou suspicieuse et par conséquent désagréable aux yeux des autres…

Comment faire ?

1) Apprenez alors à compter davantage pour vous-même et moins pour les autres.
Il est question ici de prendre votre destin dans vos mains et ne plus vivre dans l’attente ou dans l’illusion que ce sont les autres qui vont vous rendre heureux ou heureuse.
Dites-vous une fois pour toutes qu’il est inutile de chercher à l’extérieur ce qui vous manque à l’intérieur.
Voyez quels sont vos propres désirs et vos besoins et prenez les bonnes décisions pour y répondre sans vous préoccuper de ceux des autres.
Offrez-vous du bien-être à vous et retirez ainsi le pouvoir que vous avez donné à d’autres sur vous.
Assumez à 100% tout ce que vous vivez et dites-vous bien que si votre vie est un bonheur, c’est vous qui en êtes responsable de même que si vous vivez un malheur ou un enfer.
Enfin, apprenez à apprécier quand vous êtes seul(e), appréciez aussi faire des choses seul(e), pour vous et rien que pour vous, sans votre conjoint. Et vous n’aurez plus peur de l’abandon.
Le but à atteindre est d’être bien avec vous-même (d’être en contact plus intime avec vous-même) et de faire les choses à votre goût.
Prenez du temps pour vous, AGISSEZ POUR VOUS, commencez dès maintenant par faire une liste de plaisirs et d’occupations que vous auriez envie d’avoir.

2) Améliorez votre estime et votre confiance en vous-même
La peur de l’abandon est souvent associée à un manque de confiance en soi. Quand on doute de soi, on a parfois peur de ne pas être assez bien ou assez intéressant pour l’autre…
Si c’est votre cas, vous devez bien comprendre que les autres (en particulier votre conjoint) ne sont pas là pour pallier à vos manques d’estime et de confiance en vous.
D’ailleurs, si une personne vous aime (ou vous a aimé), alors vous le savez : vous êtes une personne intéressante et votre valeur ne changera pas même si l’autre vous rejette, vous abandonne ou vous quitte !
*** voici un exemple à se sujet :
Un jour, un conférencier bien connu commence son séminaire en tenant bien haut un billet de 100 euros.
Il demande aux gens qui sont dans la salle :
« Qui aimerait avoir ce billet ? »
Les mains commencent à se lever, alors il dit :
« Je vais donner ce billet de 100 euros à l’un d’entre vous mais avant laissez-moi faire quelque chose avec »
Il chiffonne alors le billet avec force et il demande :
« Est-ce que vous voulez toujours ce billet ? »
Les mains continuent à se lever.
« Bon, d’accord, mais que se passera-t-il si je fais cela ? »
Il jette le billet froissé par terre et saute à pieds joints dessus, l’écrasant autant que possible et le recouvrant des poussières du plancher.
Ensuite il demande : « Qui veut encore avoir ce billet ? »
Évidemment, les mains continuent de se lever !
« Mes amis, vous venez d’apprendre une leçon…
Peu importe ce que je fais avec ce billet, vous le voulez toujours parce que sa valeur n’a pas changé, il vaut toujours 100 euros »
« Alors pensez à vous, à votre vie. Plusieurs fois dans votre vie vous serez froissé, rejeté, souillé par les gens ou par les évènements.
Cet exemple pour vous démontrer que quand vous aurez l’impression que vous ne valez plus rien, en réalité votre valeur n’aura pas changé aux yeux des gens qui vous aiment !
La valeur d’une personne ne tient pas à ce que l’on a fait ou pas,
vous pourrez toujours recommencer et atteindre vos objectifs car votre valeur intrinsèque est toujours intacte.
Vous n’avez donc pas à vous dévaloriser ni à craindre d’être abandonné, car lorsqu’une personne vous quitte (il en va de même lorsque vous essuyez un refus), cela ne signifie absolument pas que vous êtes nul(le), moche ou inintéressant(e).
Apprenez à vous aimer vous-même et vous n’aurez plus à avoir peur d’être abandonné.
Et si vous avez été méprisé(e), abandonné(e) dans l’enfance, vous n’êtes pas responsable de la séparation et vous n’avez donc pas à culpabiliser ni à penser ou ressentir que vous n’êtes pas digne d’être aimé(e).
La vérité est la même pour tous : vous êtes une personne de valeur digne d’être aimée.

3) Pratiquez « la technique du pire ».
Si vous avez vraiment peur qu’on vous quitte, alors imaginez ce qui pourrait vous arriver de pire si l’autre vous quittait vraiment. Vous constaterez que la situation n’est finalement pas si grave.
En règle générale, vous remarquerez que la peur est surtout générée par l’inconnu et par un excès de votre imagination. Vous avez peur de l’abandon parce que vous ne savez pas à quoi vous attendre… alors en imaginant le pire, vous notez que ce n’est pas si terrible que cela et que vous êtes tout à fait capable de faire face si la situation se présentait.

4) Apprenez à vous libérer de vos émotions comme la tristesse.
Si vous voulez apaiser votre crainte de l’abandon, ne plus souffrir de « l’abandonnite », il importe pour vous de trouver un meilleur équilibre émotionnel.
En particulier,
- vous éviterez toute victimisation lors des absences ou des moments de solitude,
- vous éviterez de dramatiser les séparations,
- vous n’avez plus besoin de pleurer lorsque vous vous retrouvez seul,
- quoi qu’il arrive, vous savez rester calme et serein, ne pas angoisser, ne pas vous mettre en colère ou devenir agressif contre les autres ou vous-même,
- vous savez dire « non » et vous occuper de vous-même sans vous culpabiliser,
Il importe vraiment que la solitude ne soit plus mal vécue ou accompagnée d’une sensation de trahison ou d’injustice.

6) Changez votre façon habituelle de penser
La blessure d’abandon trouve souvent son origine dans l’enfance.
Si durant toute votre enfance votre entourage vous a jeté des " mauvais sorts ", alors vos schémas habituels de pensées (inconscients) peuvent générer une angoisse de l’abandon.
Par exemple, vous a-t-on déjà dit ceci :
« Tu es vraiment un(e) bon(ne) à rien !»
Si oui, alors il est possible qu’adulte, vous vous jetiez A VOUS-MEME des mauvais sorts, des reproches ou des affirmations négatives du genre :
- je ne suis pas à la hauteur… »
- je ne suis rien sans lui ou sans elle… »

Vous pouvez alors relever ces phrases et les remplacer par des affirmations positives et stimulantes qui vous libèrent de la peur:
Ainsi, au lieu de dire :

- Sans toi, je ne suis rien »
« sans toi, je reste qui je suis et je sais que je suis quelqu’un de bien »

- Sans toi, ma vie n’aurait plus de sens »
« sans toi, je ne serais pas obligé de subir une existence monotone »

- Je dois en faire plus sinon il (elle) va me quitter »
« si je m’occupe de moi, ça va aussi lui plaire »

Il ( elle ) va mal le prendre »
« il ( elle ) le prendre comme il voudra, je m’en fiche ! »

- Je n’ose pas lui dire « non »
« je peux lui dire « non » sans que cela ait d’impact sur notre amour »

J’aurais dû faire mieux »
« je fais toujours de mon mieux et je cesse d’attendre la perfection de moi-même…»

- Je suis vraiment nul »
« j’ai fais de mon mieux et je ne suis pas plus nul que les autres… »

- Je ne m’aime pas »
« je m’aime et j’attire naturellement des relations pleines d’amour »

- J’ai peur d’être seul »
« je ne suis jamais seul dans la vie » ou « je suis capable de m’assumer sans mon conjoint »

Je ne supporte pas le silence dans la maison »
« le silence est un allié qui m’apaise et me réconforte »

- C’est de ma faute si… »
« je ne suis pas responsable des autres »

- J’ai peur de… »
« je n’ai jamais peur, je ne suis jamais anxieux, je suis sûr de moi. »

Et tout ça, avec un psy pour aller à la racine du pourquoi du comment, c'est encore mieux,et ça va plus vite !
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Re: groupe de soutien pour les femmes qui aiment trop, pour les dépendantes affectives

Message par Dubreuil »

AIMER L'AUTRE

Si vous parlez de vous, que l'on vous aime, vous.. eh bien je crois qu'il faut vous aimer vous même. Et pour s'aimer soi-même ( soi m'aime ! ) c'est un travail parfois où le passé intervient en fonction de comment nous avons été aimé par nos parents, ou ceux qui étaient présents à ce moment là.
Etre amoureux c'est aimer n'importe qui, dans le sens où la somme d'amour que nous avons en nous a besoin de se trouver un exutoire..
Exemple pour une les femmes :
- On a plein d'amour a donner, on se trouve dans une période " pas mal " physiquement et on regrette que personne n'en profite ( ! ) on ne veut plus être seule..le premier homme qui passe pour peu qu'il corresponde à nos critères fera l'affaire. On va focaliser sur lui, " s'auto-suggestionner " que c'est celui-là, on ne va pas faire attention aux petits détails qui devraient nous alerter sur un trait de caractère qui nous déplaît ( on pense qu'on le changera quand il nous aimera !! )
Et l'aventure commence. Idem de son côté, il cherchait une nana d'abord pour.. etc, etc !
En fait cette femme est " amoureuse de l'amour ", et si vous relisez " Je t'aime moi non plus " vous retrouverez le premier leurre " où on s'aime parce que l'autre nous aime alors on le remercie de nous aimer et on l'aime."
Etre amoureux n'est pas l'amour.
Aimer est le stade suivant. On a plus d'oeillères, on a plus besoin d'être aimée par l'autre, on est capable de vivre seule et indépendante, de faire ses propres choix. On a réglé ses conflits personnels pour ne pas les faire peser sur la personne qui nous intéresse. Et elle a fait de même.
Aimer, c'est être libre de soi-même, ne pas rendre de compte à qui que ce soit, alors qu'être amoureux c'est jouer un rôle,avoir peur de ne pas plaire, trembler, être aveuglé de soi..
Un proverbe dit : " Aimer ce n'est pas se regarder l'un l'autre, mais regarder tous deux dans la même direction."
Pour cela il faut donc être tranquille en soi, se sentir libre de ses choix, être clair avec soi-même, être prêt et totalement disponible pour " rencontrer " l'autre ", lui vouloir vraiment du bien ( et non le prendre comme " réparation " de nos propres injustices, de nos malheurs passés, lui faire payer inconsciemment ou pas pour un père qui était absent ou un ex qui nous a trompée ! ) et ne pas se sentir trahi ou frustré s'il ne correspond pas exactement à ce qu'il nous montrait, ou que l'on avait penser voir en lui. Ce qui devient alors un challenge de plus, de l'enthousiasme à approfondir, à parler encore ensemble..
Aimer c'est un partage sain et réfléchi, le respect de sa propre personnalité, une quiétude d'âme et le désir profond de rendre l'autre heureux pour lui. Et non pour nous. Puisque nous avons notre propre équilibre.
Etre amoureux, c'est s'aimer soi-même dans le regard de l'autre.
Et c'est bien pour cela que les amoureux se séparent souvent dans la douleur et les larmes. Ne se connaissant pas eux-mêmes, n'ayant rien réglé de leur enfance et/ou vie passée, Ils n'étaient pas encore prêts à aimer.
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Re: groupe de soutien pour les femmes qui aiment trop, pour les dépendantes affectives

Message par Dubreuil »

COMPRENDRE LES BENEFICES SECONDAIRES ET LEUR EXTREME DANGER

Alors que certaines victimes sont cruellement jugées et délaissées, votre amie s'est vue au contraire plus entourée, plus écoutée. Elle sent de la compassion autour d'elle, de la sympathie, de l'intérêt. Et c'est réconfortant. Et cela devrait toujours être ainsi.
Mais si cet ensemble de " regain " d'intérêt de la part des autres peut un temps lui être indispensable, il est également à double tranchant.
Ce qu'elle vit alors après son drame est un " bénéfice secondaire ". C'est à dire que c'est " grâce à ce drame " que soudain elle reçoit des gratifications et du réconfort.
C'est une situation qui peut, sans qu'elle s'en rende compte, devenir plus importante que le drame lui-même.
Elle peut alors " oublier " qu'elle a été traumatisée, ne plus vouloir " y toucher ", en parler, laisser " courir " pour ne pas perdre l'affection qu'on lui témoigne maintenant. Elle peut penser que cela va " réparer " ce qui s'est passé.
Le fait qu'on la plaigne et qu'elle soit devenue " quelqu'un " grâce à ce qu'elle a vécu lui donne " une importance " qu'elle n'avait pas auparavant, et peut lui faire croire que maintenant tout va bien.
Ce " bénéfice secondaire " est très dangereux, car il fausse la perception des choses et de sa propre morale, il donne l'illusion que ce n'était pas grave, que tout passera avec le temps.
C'est oublier que l'inconscient a été profondément ébranlé et qu'un jour ou l'autre il va vouloir " se débarrasser " de cet impact traumatique en déclenchant une impression de mal-être diffus, des troubles psychosomatiques, une dépression nerveuse, des troubles sexuels...
Chaque personne est différente. Pour certaines c'est un état de souffrance permanent, des comportements comme si l'événement allait se reproduire, des cauchemars, des phobies, le dégoût des sentiments et de la vie. Certaines peuvent occulter totalement le moment traumatique, et vivre comme si jamais rien ne s'était passé, mais avec des comportements auto-destructeurs, des mutilations, des troubles de l'attention et de la mémoire, l'impression d'être dissocié, de se regarder vivre. D'autres peuvent idéaliser leur agresseur, rechercher la dépendance, la soumission, faire partie d'une secte. Aussi des moments d'intense tristesse, ou des revendications délirantes, de la paranoïa, un grand défaitisme. Mais également une " jouissance pathologique " de se dire que l'on est victime, seule, incomprise et rejetée par tous.
Tout est à craindre, la personne peut porter atteinte à sa vie, ou devenir ingérable pour la société.
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Re: groupe de soutien pour les femmes qui aiment trop, pour les dépendantes affectives

Message par Dubreuil »

AIMER TROP

C’est le fait d’aimer une personne d’un amour fou au point d’en être totalement paralysé. C’est un sentiment malsain qui crée une dépendance affective terrible. Il se caractérise principalement par une terrible peur de la rupture. Les personnes qui aiment de cette manière souffrent d’un terrible manque de confiance en soi et ont une faible estime d’eux-mêmes. Ils essaient de combler un vide affectif avec ce qu’ils croient être l’amour de l’autre. Ils sont persuadés que sans l’autre, ils ne peuvent pas vivre et seront malheureux.

Comment reconnaître un partenaire transi d’amour ?
Un individu qui éprouve de l’amour transi idéalise l’autre et lui voue une adoration. Peu importe ses défauts, il ne les voit pas. Le partenaire transi d’amour fait tout pour prouver son amour. Il peut vous appeler plusieurs fois dans la journée pour s’assurer que vous n’avez besoin de rien. C’est le genre à demander votre avis sur tout. Il ne vous contredit jamais et vous laisse prendre toutes les initiatives. En début de relation tout cela vous faisait plaisir et vous enchantait, mais avec le temps vous voyez plus les choses du même œil.

L’amour transi est un sentiment irraisonné qui rend une personne totalement dépendante. À cause de ce sentiment obsessionnel, il conditionne sa vie à celle de l’autre. Parallèlement, il veut que l’autre aussi lui témoigne son amour à tout moment, car il en doute. La peur de la rupture est toujours aussi présente pour lui/elle et même après l’avoir rassuré(e). Or vivre dans l’angoisse permanente de la rupture ne consolidera pas la relation amoureuse, bien au contraire, elle la paralyse.

Une personne qui est transie d’amour ne vit pas une relation de couple épanouissante, car elle devient émotionnellement frustrée et la présence de l’autre lui devient incroyablement vitale. Pire, elle empêche l’autre de vivre également une belle histoire.

Vous êtes désormais conscient que vous êtes avec une personne qui vous idéalise. Pour son bien et le vôtre, il est important de lui fait comprendre pour l’aider à voir les choses autrement. Si vous ne le faites pas, vous courez le risque de vivre une relation non épanouissante qui ne tiendra pas longtemps. Vous devez donc lui faire comprendre dans un premier temps qu’il ne doit pas dépendre affectivement de vous.

En effet, le premier pas vers le changement est de reconnaître et d’accepter son problème. Vous devez donc faire comprendre à votre partenaire qu’il a un amour transi pour vous. C’est ce qui explique sa dépendance affective vis-à-vis de vous. Il doit alors accepter de faire un travail sur lui pour ne pas tout gâcher. Il doit également comprendre qu’il a un souci de manque de confiance en soi qu’il doit travailler.

Surmonter la dépendance affective
Il est très important de comprendre que l’amour ne rime pas avec possession et l’obsession. Dès lors que ces deux travers entrent en jeu, c’est que la dépendance est là. Si rien n’est fait pour gérer, elle nuira non seulement à la personne qui ressent un amour transi, mais à vous-même. C’est pourquoi vous devez amener votre partenaire à arrêter de fonctionner de cette façon.

Mettre de la distance entre vous
L’étape la plus difficile pour faire réagir un amoureux transi est de lui faire prendre conscience qu’il/elle est une personne à part entière et qu’il/elle ne doit pas dépendre affectivement continuellement de vous. Autrement dit, vous avez chacun le droit d’avoir votre intimité sans qu’elle ne soit empiété par l’autre. Pour quelqu’un qui aime d’un amour transi et qui a peur de la rupture, c’est difficile à accepter, mais il faut le lui imposer. S’il le faut, séparez-vous temporairement pour lui faire comprendre qu’il a le droit de vivre sa vie et vous aussi la vôtre. Demandez-lui de s’accorder du temps pour faire des choses de son côté. Il est très important que chacun ait son espace sans se sentir coupable. Il/elle découvrira qu’il/elle peut également faire des choses sans vous de manière sereine et sans paniquer à cette idée.

Qu’il ou elle pense d’abord à lui
Ayez une vie de couple et partagez des choses tout en apprenant à faire en sorte que chacun garde son jardin secret. Pour une personne qui éprouve un amour transi, dure de comprendre cela. Pourtant, il est important de lui faire comprendre qu’il est libre de faire ses choix et de prendre ses décisions. Il doit avant toute chose penser à lui et à son bonheur. Cela ne signifie pas devenir égoïste et imposer ses choix. Mais, il faut avant tout se sentir bien dans sa peau avant de pouvoir être épanouie dans la relation.

Travailler sa confiance en soi
L’excès d’amour de l’amoureux transi traduit certainement un manque de confiance en soi. Si vous tenez à lui, vous devrez alors l’aider à gagner en confiance. Cela permettra d’avoir une relation saine et épanouissante. Qu’il ou elle apprenne à vous parler franchement sans avoir peur de vous frustrer. Lorsqu’on ressent de l’amour transi, on évite de parler librement des défauts de l’autre parce qu’on a peur qu’il nous quitte. En amenant votre partenaire à travailler sur sa capacité à croire en lui, il pourra faire des critiques constructives afin d’améliorer votre relation.

Que retenir ?
Il arrive que certaines personnes aiment follement au point de perdre toute notion de la réalité. Ils ont tellement peur de la rupture qu’ils sont prêts à faire tout et n’importe quoi. Si vous êtes avec un individu qui ressent de l’amour transi, il est très important de l’aider à s’en sortir et surtout de ne pas en profiter pour le manipuler. Vous devez simplement lui prouver que vous l’aimez tout en lui montrant que vous n’êtes pas parfait(e). Il ou elle doit juste travailler son manque de confiance en soi et comprendre que même quand on est amoureux on doit laisser un peu de liberté à l’autre. Il ne sert à rien de le harceler avec des preuves d’amour exagérées.
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Re: groupe de soutien pour les femmes qui aiment trop, pour les dépendantes affectives

Message par Dubreuil »

LE SYNDROME DE L'ABANDON

La blessure d’abandon trouve ses origines dans nos expériences relationnelles passées, souvent infantiles, et renvoie à une instabilité affective difficile à vivre au quotidien, qui est liée à la peur du rejet et à la crainte de ne pas être aimé et accepté.
Elle se manifeste par des troubles du rapport à soi-même : mauvaise estime de soi et sentiment de ne pas être à la hauteur, et par des comportements excessifs dans les relations affectives.
La demande d'amour est massive et les attentes démesurées. La personne blessée aura tendance à rechercher un absolu dans ses relations affectives qui fait écho à l'ampleur de ce dont elle a manqué. Dans la relation, le manque d'amour occupe une place majeure et ouvre la voie à la dépendance affective dans la mesure où la solitude est fréquemment redoutée.

La blessure d’abandon est, dans le plus souvent des cas, un ressenti vécu pendant l’enfance. Cette blessure survient à la suite d’une absence d’un parent ou d’un proche qui a provoqué un sentiment d’insécurité ou un attachement qui n’a pas pu se faire convenablement.

Freud utilise la notion d'angoisse d’abandon pour désigner le vécu précoce du bébé dès lors qu'il n'est plus en contact avec son/ses donneur de soin (le plus souvent ses parents). Lorsqu'il est laissé seul, la peur de l'abandon s'installe très rapidement chez le nouveau-né car il se sait instinctivement impuissant et incapable de survivre par lui-même. Il a peur de se sentir abandonné par sa famille et ne pas réussir à vivre seul.
Si elle est mineure et que l'absence n'est pas trop longue pour l'enfant, c'est-à-dire pour ses capacités d'intégration psychiques, cette angoisse s'efface dès le retour du parent. Il va progressivement apprendre la présence-absence de l'objet (le parent) pour s'individualiser petit à petit et se construire comme un être psychiquement distinct. En revanche, et il n'y a pas de mesure objective à cela, si l'attente dépasse les capacités d'intégration du bébé, l'angoisse d'abandon peut créer une blessure psychique et émotionnelle durable qui se réactivera au cours de sa vie.
Spitz, psychiatre et psychanalyste américain, observe ce traumatisme chez des enfants en bas âge, séparés de leur mère et placés en institution juste après la Seconde Guerre mondiale. Il montre que l'enfant a le besoin vital d'un contact humain régulier et nourrissant psychiquement pour se développer, au-delà de la satisfaction de ses besoins primaires.

Des carences dans ce domaine entraînent notamment une forme de dépression dite «anaclitique» chez le tout-petit, qui impactera lourdement son développement psychique. Au-delà de ces carences précoces et massives, une peur de l'abandon peut apparaître plus tard, au cours de l'enfance ou de l'adolescence principalement, en lien avec différents événements (deuil, départ d'un parent...) et/ou à cause d'une relation dégradée avec les figures parentales, ou de violences effectives (négligence, maltraitance...).
Il est possible d'ajouter que la profondeur de la blessure n'est pas nécessairement en rapport avec la violence objective de l'événement réel. Il est possible de souffrir d'une blessure d'abandon à l'âge adulte sans être en mesure d'en identifier les causes concrètes : chaque personne possédant une sensibilité particulière et donc des capacités d'intégration psychiques limitées et qui lui sont propres, des microtraumatismes non identifiables en tant que tels, peuvent aussi suffire à créer une peur de l'abandon. Celle-ci se traduit par un « syndrome d'abandon » qui se manifeste comme un état psychologique et émotionnel d'insécurité ayant des conséquences sur la vie relationnelle, mais aussi sur le rapport à soi-même.

La peur de l'abandon est aussi associée à une sensibilité marquée au rejet et à une grande réactivité. Les comportements qui ne permettent pas de combler la faille affective ne sont pas tolérés et déclenchent souvent une colère, voire une agressivité, qui peut sembler déplacée. En réalité, la personne se retrouve en permanence confrontée à la même douleur ancienne, réactivée par tout ce qui ne la rassure pas entièrement sur l'amour inconditionnel et absolu de son partenaire ou de ses proches.
La peur de l'abandon est en effet le plus souvent associée à une faible estime de soi, le vécu de l'abandon étant plus ou moins consciemment mis en lien avec le sentiment de notre valeur propre, selon cette logique : si nous avons pu être, ou vivre comme, abandonné, c'est sans doute parce que nous ne méritions pas autre chose.

Pour vaincre un syndrome abandonnique, il existe différentes techniques qui vont vous permettre d’améliorer votre confiance et votre estime de vous, d’apprendre à aimer la solitude ou encore à mieux gérer vos émotions. Pour vous aider à surmonter votre peur de l’abandon, voici quelques conseils :
Faire connaissance avec soi-même
Développer la responsabilité émotionnelle
Se libérer de sa colère
Se reconnecter à son enfant intérieur (hypnose humaniste)
Il est important de retenir que la dépendance affective liée à une peur de l'abandon se soigne très facilement avec un accompagnement thérapeutique régulier.
Cela commence par le repérage de certaines croyances sur vous-même qui sont le résultat d'une mauvaise estime de soi et qui bien souvent nourrissent votre peur de l'abandon.
Nos comportements sont en effet fortement déterminés par nos croyances. Prenez le temps de vous demander comment vous vous percevez véritablement. Si vous êtes persuadé que vous êtes faible et dépendant, il est normal que vous trouviez difficile d'affronter la vie sans compter sur l'appréciation d'autrui. Vous êtes alors conditionné par la logique du besoin de l'autre. Différentes méthodes permettent de travailler à transformer les croyances qui nous enferment dans une vision de nous-mêmes réductrice et dévalorisante.
En essayant d'identifier vos valeurs personnelles, c'est-à-dire en vous demandant ce qui fait que vous êtes vous-même du point de vue moral, vous commencerez à pouvoir vous définir selon des attributs objectifs, plutôt qu'en creux et selon la perspective du manque.
De la même manière, en revenant sur votre parcours de vie, sur vos réussites et vos échecs, vous serez en mesure de percevoir les qualités et les limites qui vous appartiennent et vous constituent en tant que personne.
Par une auto-observation aussi objective que possible et une attention portée à votre propre cheminement, vous vous exercez à vous percevoir selon une perspective plus riche et plus nuancée. Vous reconnaître comme une personne porteuse de qualités qui vous sont propres, indépendamment du regard d'autrui vous donnera une matière concrète pour prendre de la distance vis-à-vis de vos croyances limitantes et pour en former de nouvelles, qui soient davantage "aidantes", c'est-à-dire qui puissent vous soutenir et contribuer à améliorer votre estime de vous-même.

L’amour prend une place angoissante dans votre vie. Vous avez peur de ne pas être aimé ou pire d’être rejeté. Vous êtes dans la séduction afin de plaire à tout prix, quitte à oublier votre véritable personnalité au passage. Vous êtes terrifié à l’idée d’être abandonné alors vous êtes, soit dans le trop, soit dans le pas du tout en amour. Au fond, vous avez le sentiment que vous ne méritez pas d’être aimé parce que vous ne vous sentez pas à la hauteur. Aujourd’hui vous aimeriez qu’on vous aide à être serein avec vous-même et dans vos relations !

La colère est souvent présente lorsqu'on souffre d'un syndrome d'abandon. Elle va s'exprimer à l'égard de nos proches lorsqu'ils ne parviennent pas à combler des attentes affectives massives.
Il est important de pouvoir libérer cette colère en l'adressant aux personnes qui sont à la source de la blessure initiale ou en tout cas, à celles qui vous viennent à l'esprit lorsque vous pensez aux causes de vos souffrances affectives ; cela vous permettra d'éviter de retourner cette colère contre votre entourage, voire contre vous-même. Vous avez des choses à extérioriser et il vous appartient de vous en saisir et de vous décharger des émotions qui y sont associées.
Cela peut passer par un travail d'écriture dans lequel vous vous adressez sans retenue aux personnes concernées et par lequel vous exprimez tout ce que vous auriez voulu pouvoir dire à l'époque, mais aussi tout ce que vous avez à leur dire aujourd'hui. Vous constaterez l'effet puissant et libérateur de ce processus. Si vous ne vous sentez pas en mesure de traverser cette expérience seul, n'hésitez pas à vous tourner vers un accompagnement thérapeutique. Dans le cadre d'une thérapie, le jeu de rôles peut être un très bon support et vous serez soutenu pour traverser les émotions douloureuses qui peuvent émerger de nouveau.

La peur de l'abandon ou du rejet est la conséquence d'une blessure affective qui ne peut être soignée et guérie qu'en rejouant le passé et en réparant ce qui a été atteint si profondément à l'époque.
Plusieurs techniques peuvent être utilisées dans cette optique et l'accompagnement thérapeutique est souvent nécessaire pour agir sur ces parties de vous encore en souffrance mais difficiles d'accès la plupart du temps. Selon votre histoire et votre degré de connexion vis-à-vis de vos parts en souffrance, l'hypnose humaniste peut être une méthode utile pour ramener à la conscience les événements traumatiques douloureux que vous êtes prêt à intégrer psychiquement.

Une autre méthode efficace consiste à visualiser l'enfant que vous étiez et qui a été blessé, et à lui prodiguer l'amour que vous n'avez pas reçu au moment où vous en aviez besoin. En vous représentant consciemment l'enfant que vous avez été et en considérant sa souffrance, vous aurez la possibilité d'entrer en contact plus direct avec votre vécu passé. Cela passe souvent par un travail préalable d'exploration et d'identification des blessures fondamentales et c'est aussi pour cela qu'il est utile de vous inscrire dans le cadre d'un suivi thérapeutique.

Le jeu de rôles est là aussi particulièrement adapté. Il s'agit d'imaginer que vous avez cet enfant auprès de vous, puis de vous connecter à son vécu douloureux. Vous prenez ainsi le rôle d'un donneur de soin qui va reconnaître la légitimité de ses souffrances et lui apporter une consolation en exprimant tout ce que vous auriez eu besoin d'entendre à l'époque et qui vous a manqué. Il peut cependant être difficile de se laisser traverser par une telle empathie (y compris vis-à-vis d'une partie de soi-même) lorsqu'on est en souffrance. C'est souvent l'aboutissement d'un travail sur soi qui vous aura dans un premier temps aidé à vous reconnecter à vos émotions.

Une peur de l'abandon non soignée fait perdurer les comportements de la personne qui se sent abandonnée. En effet, la personne souffrant d'une peur de l'abandon aura tendance à être dans une quête permanente de marques d'amour, de reconnaissance et dans l'attente d'une présence et d'une disponibilité inconditionnelle de la part de ses proches.
Au niveau social, les comportements de séduction sont fréquents dans l'objectif d'être reconnu et apprécié. Il est possible de chercher à fuir la solitude le plus possible pour échapper à la difficulté de se retrouver livré à soi-même ou à l'inverse, se réfugier dans l'isolement pour se protéger de la douleur inhérente à la relation.
Le syndrome abandonnique renvoie, en effet, à une hypersensibilité vis-à-vis de tous les comportements qui ne sont pas pleinement gratifiants du point de vue affectif : la moindre manifestation de rejet, voire simplement l'absence d'une acceptation inconditionnelle de la part de l'entourage social, sera susceptible d'être très mal vécue. Dans le cadre des relations amoureuses, la peur d'être quittée, et donc de nouveau abandonné, peut mener à une crainte de l'engagement. La peur de l'abandon dans le couple peut également conduire à un agrippement excessif à l'autre.

Pour les personnes particulièrement sensibles au sentiment d'abandon, la tristesse et l'angoisse sont donc souvent accompagnées de colère, voire de rage, envers ceux qui leur font traverser ces émotions douloureuses. Porter une blessure d'abandon est une source de souffrance accentuée par le fait que bien souvent les personnes ne savent pas ce qui les pousse à agir et à réagir de manière excessive voire dysfonctionnelle dans leurs relations.

Si les manifestations actuelles de votre blessure d'abandon vous empêchent de goûter à la sérénité dans vos relations affectives, n'oubliez pas que vous avez des ressources à votre disposition pour vous en libérer. Un travail d'introspection et la mise en action concrète se révèlent être des atouts précieux pour avancer, mais ce chemin vers soi en solitaire nous confronte souvent à nos propres limites : se faire accompagner est parfois une nécessité pour pouvoir par la suite prendre soin de soi de manière autonome.
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Re: groupe de soutien pour les femmes qui aiment trop, pour les dépendantes affectives

Message par Dubreuil »

L'ANGOISSE D'ABANDON

L’angoisse d’abandon est une blessure qui a de lourdes conséquences sur nos relations si elle n’est pas soignée. De nombreux adultes attirent les mauvaises personnes par peur d’être abandonnés.
L’angoisse d’abandon ne naît pas d’un véritable abandon mais de la perception à un moment donné que l’enfant – dès sa naissance – peut avoir d’une situation.

Le sentiment d’abandon peut naître d’un moment où :
la mère ne répond pas aux pleurs du bébé parce qu’elle dort,
l’enfant vit mal “la crèche”,
l’enfant est envoyé trop souvent chez les grands-parents,
la mère doit partir 3 jours se faire opérer,
les parents partent 48h en colloque, en seconde lune de miel, en We…
le parent est présent mais il semble tellement préoccupé par ses pensées qu’il n’est pas attentif à l’enfant,
le père rentre à 21h quand l’enfant dort déjà, il ne le voit que le We,
etc etc…
Freud disait que l’angoisse d’abandon devient traumatisante surtout si les situations qui génèrent l’abandon sont répétées et régulières.

Les conséquences de l’angoisse d’abandon
L’enfant va se construire avec l’idée qu’il peut être abandonné et que pour pallier à ce risque, il va devoir s’adapter en faisant tout pour ne plus vivre ces situations.
Ainsi, il va par exemple :
*** tenter de faire plaisir à tout le monde en niant ses propres besoins,
*** accepter toutes les formes d’irrespects plutôt que d’être abandonné (même la violence),
*** devenir dépendant et s’adonner à des tas d’addictions (drogue, dépendance affective, jeu, dépenses, sexe…),
*** se sentir ”nul” et croire que les autres lui sont bien supérieurs puisqu’il ne mérite pas l’attention dont il a besoin,
*** créer lui-même des situations de rupture pour éviter d’être “abandonné”,
*** refuser toute forme d’engagement durable (pas de CDI, pas de mariage, pas de crédit sur 20 ans, pas d’enfant,…).

Sortir du schéma d’abandon
Les conséquences sont sources de multiples souffrances et multiples drames.
En général, l’angoisse d’abandon induit des schémas répétitifs. L’individu va attirer toujours et encore des situations ou des relations semblables. Ce n’est que quand il va en prendre conscience et qu’il décide de consulter qu’il pourra en sortir.
Si vous passez votre temps à faire plaisir à votre conjoint, vos parents, vos amis, vos enfants et toutes formes de relations en râlant parce que personne ne vous rend la reconnaissance de vos actes, il est probable que vous ayez ce problème !
Si vous passez votre temps à changer de relations amoureuses, sociales ou professionnelles, il est peut être temps de travailler sur vous-même.

Les addictions servent souvent à masquer et combler le vide que l’on ressent quand on se croit “abandonné”. On va par exemple se “remplir” de nourriture ou d’alcool.
Parfois l’angoisse vient de situations très banales comme celle où votre ami ne répond pas dans la minute au SMS que vous lui envoyez parce que la batterie est vidée: vous allez angoisser jusqu’à lui faire une scène quand il rentre le soir. En fait, vous ne faites qu’exprimer votre peur d’être à nouveau abandonné !
Dans les cas les plus graves, on verra dans les faits divers un homme dont la femme demande le divorce, tuer ses enfants et se suicider ensuite, ne supportant pas la rupture. La rupture réveille le sentiment d’abandon vécu dans la petite enfance. Elle met le doigt là où ça fait mal.

Les gens qui souffrent de ce problème vont préférer rester toute leur vie ou des années durant dans des relations de violences psychologiques ou physiques en étant souvent dans le déni de leur angoisse d’abandon.

Soigner sa blessure d’abandon chez un psy, c’est retrouver la paix en soi, dans ses relations et dans ses projets de vie.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: groupe de soutien pour les femmes qui aiment trop, pour les dépendantes affectives

Message par Dubreuil »

*** Bon, voilà déjà de quoi réfléchir entre vous, avec de nouvelles pistes pour "aimer trop", ou vous protéger, et aimer mieux sans trop souffrir.

En toute connaissance de cause vous pourrez aussi vous soutenir pour choisir de souffrir de la dépendance affective. Cette dépendance que recherchent tous les hommes "faibles, ou tordus", et SURTOUT les pervers narcissiques.

Mais là, c'est une autre histoire !
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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