Que pensez-vous de cet homme et que faire dans cette situation ?

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Oiseau-de-Pluie
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Que pensez-vous de cet homme et que faire dans cette situation ?

Message par Oiseau-de-Pluie »

Bonjour,


Je préviens par avance que mon message risque d'être assez long, parce que malgré mes 25 ans, j'ai une vie hors du commun pour mon âge, je sors complètement des sentiers battus comme dirait l'expression...
Avant de commencer par expliquer ce qu'il m'arrive en ce moment, il faut que je dise que j'ai eu un passé très compliqué et un vécu assez douloureux. J'ai traversé plusieurs épreuves :


–— Le harcèlement scolaire (avec coups et insultes tous les jours)
–— La dépendance affective
–— Des abus psychiatriques dignes du "Pavillon des enfants fous" de Valérie Valère
–— Le décès de deux personnes très proches à un an d'intervalle
–— Une maladie chronique des intestins dont je suis atteinte depuis bientôt trois ans


Dès l'âge de 13 ans, je suis tombée dans une très grave dépression à cause du harcèlement scolaire dont j'ai été victime durant environ deux ans consécutifs et également à cause du manque de soutien dans ma famille (mon père était particulièrement violent psychologiquement avec moi à cette époque). Dès cet âge-là, j'ai commencé à me scarifier les bras jusqu'au sang (et j'ai continué pendant plus de dix ans...), à tomber dans l'anorexie et avoir des envies suicidaires...
En 2008, j'ai été hospitalisée environ trois mois et demi dans un hôpital psychiatrique de ma ville où j'étais déjà gavée d'antidépresseurs et de neuroleptiques trois fois par jour...
On me donnait du Zoloft tous les matins, et un sachet de Tercian matin, midi et soir qui me shootait complètement...
J'ai "fêté" mes 14 ans dans cet hôpital où on m'interdisait même de voir mes amies. D'ailleurs, mes amies de l'époque avaient fini par me laisser tomber à cause de cette grave dépression...


Je ne vais pas entrer dans les détails parce que ce serait bien trop long, mais dans les années qui ont suivi, j'ai encore énormément souffert...
Je suis tombée dans la dépendance affective : je me suis désespérément accrochée à des profs dans l'espoir qu'elles m'apportent l'affection dont je manquais tant...
Et comme elles ne pouvaient pas répondre à ce besoin et qu'elles me rejetaient, je sombrais par conséquent encore plus...
J'ai toujours été rejetée, mise à l'écart, et avec cette histoire, tout s'est aggravé...
Quand j'avais 14 ans, j'avais écrit des tas de lettres d'amour à une prof, je lui avais offert trop de cadeaux et cette prof était allée se plaindre à la principale du collège.
J'étais passée en commission éducative et durant cette réunion, la principale m'avait dit "Je ne veux plus que tu aies affaire à elle, sinon on te changera de collège".
Oui, elle avait menacé de me virer du collège sous-prétexte que je harcelais trop cette prof pendant que mes véritables harceleurs continuaient leur scolarité en toute impunité dans ce même collège...
C'était une expérience très traumatisante. Je n'avais que 14 ans, j'en ai aujourd'hui 25 et ça me marque encore quand j'y pense, et ce même si aujourd'hui je n'en ai plus rien à faire de cette prof que je n'ai pas vu depuis 2009 ! ...


Aucun adulte ne prenait ma défense et ils donnaient en quelques sortes raison à mes harceleurs, ce qui ne faisait qu'augmenter mon manque d'estime de moi et par conséquent mes pulsions suicidaires...
J'ai vécu dans cette dépendance affective durant plus de dix ans consécutifs et j'ai hélas vécu d'autres malheurs en même temps. J'ai été hospitalisée plusieurs fois dans divers hôpitaux psychiatriques et j'ai totalement arrêté le lycée à l'âge de 17 ans, j'étais devenue incapable d'aller en cours, la dépression était devenue trop forte et depuis cet âge-là, je ne fais plus "rien" socialement : ni études, ni travail...
Quand j'avais 18 ans, je me suis à nouveau retrouvée enfermée dans un hôpital psychiatrique suite à un énième rejet d'une prof à laquelle je m'étais attachée et qui me disait des choses terribles telles que "Je veux pas te voir, sinon je vais porter plainte, je te dis bonjour et ça s'arrête là"...
Pour moi, quand elle me disait ça, j'entendais : "Tes harceleurs ont raison : tu ne vaux rien, tu ne sers à rien, tu n'as aucune valeur, tu n'as rien à faire sur Terre. Tu vois, tu n'as tellement aucune valeur que tu ne mérites même pas qu'on te dise plus qu'un Bonjour, tu es une poubelle"...
La souffrance qui en avait découlée était si terrible que le soir du 21 décembre 2012, j'avais avalé 29 comprimés de Xanax... Je n'en avais pas plus, mais si j'en avais eu plus, j'en aurais pris plus et je serais peut-être morte ce soir-là...


Mes parents m'avaient conduite aux urgences et on m'avait enfermée dans un hôpital psychiatrique extrêmement sordide où j'avais côtoyé des cas très lourds. Les personnes qui y étaient internées me faisaient très peur, la plupart d'entre elles n'étaient pas lucides et avaient perdu la raison...
J'avais tenté de m'enfuir et la psychiatre me hurlait : "On vous laisse pas le choix Mademoiselle, sinon j'appelle la Préfecture de police et le Maire !"
Elle hurlait : "On va la contentionner !", des infirmiers m'avaient rattrapée et sanglée sur un lit. J'avais une main attachée et j'étais torse nue, les seins à l'air... C'était une véritable humiliation !
J'avais l'impression d'être une véritable criminelle alors que je n'écrase même pas un insecte, pas même une araignée et que je sors les jours de pluie pour sauver les escargots afin qu'ils ne se fassent pas écraser... et j'étais enfermée dans un service où il y avait même eu un meurtre deux ans avant mon internement (je l'avais vu dans un reportage).
Et cette psychiatre m'avait donné un cachet de Tercian en me disant "ça va vous apaiser".
Mais la dose était tellement puissante qu'à peine dix minutes plus tard, voilà que je commençais à voir extrêmement floue, que j'avais des douleurs terribles d'estomac avec des envies de vomir, que je ne pouvais plus tenir debout et que je m'étais écroulée dans les couloirs...


J'avais beau le dire aux infirmiers, ils n'en avaient rien à foutre, ils ne reconnaissaient pas leur tort et ils mettaient ça sur le compte du fait que je ne mangeais pas assez !
Le lendemain, j'avais dû me forcer à boire le même poison et ce même si je savais impérativement les effets désastreux qu'il allait me provoquer. On m'avait de toute manière prévenu que si je refusais de le boire, on me l'injecterait de force dans les fesses...
Cette expérience avait été extrêmement traumatisante et en sortant, le médecin m'avait dit la phrase suivante : "J'espère que ça vous a servi de leçon, parce que si récidive, vous resterez un mois et demi voir plus", comme si j'étais une criminelle qui retournera en prison si elle ose récidiver son abominable crime !...


J'ai encore des séquelles de toute cette période, je n'ai pas eu d'adolescence. Et puis les malheurs ne se sont pas arrêtés là puisque j'ai non seulement continué à être rejetée par la prof à laquelle je m'étais attachée (ce qui ne faisait qu'accroître mon manque d'estime de moi et mes pulsions suicidaires), mais j'ai en plus vécu deux terribles malheurs à un an d'intervalle...
D'abord, à 19 ans, j'ai vu longuement ma mamie souffrir à l'hôpital (c'était la seule qu'il me restait et dont j'étais très proche). Je l'ai vu souffrir, branchée à ces machines pendant de longs mois... vers la fin, elle n'en pouvait plus, elle disait qu'elle voulait mourir, elle refusait de se nourrir, elle souffrait terriblement et le matin du Mercredi 30 octobre 2013, je l'ai vu morte à l'hôpital... C'était un des pires jours de toute ma vie...
C'était la première fois que je voyais une personne morte, et de surcroît une personne que j'aime et avec qui j'ai passé presque toute ma vie !
Plus tard, on avait dû vider son appartement, l'appartement de mon enfance, ma deuxième maison en quelques sortes et c'était comme si je perdais ma mamie deux fois, je ne faisais que pleurer, pleurer, pleurer...
Aujourd'hui encore, je suis incapable de repasser devant son appartement, ça me fait bien trop mal...


J'ai survécu grâce à ma famille, en particulier ma mère et ma sœur et puis à l'époque, il y avait aussi mon cousin...
J'avais un cousin dont j'étais extrêmement proche et avec qui j'avais une relation fraternelle. Nous partagions tout ensemble : restaurants, cinémas, fêtes foraines, piscine etc...
On restait des heures au téléphone, il venait souvent dormir chez moi et on s'éclatait comme des fous, comme les meilleurs amis du monde et ce malgré notre différence d'âge (plus de 20 ans d'écart, mais il était resté gamin dans sa tête)...
Il avait un don pour l'humour et nous ne faisions que rire ensemble, même si malheureusement il cachait une grande souffrance derrière son humour puisqu'il vivait toujours chez sa mère à 42 ans... Il n'avait pas de vie sentimentale, pas de vie professionnelle, il était au chômage et beaucoup de gens le jugeaient là-dessus...
Il le vivait très mal, il était dépressif, il a noyé son chagrin dans l'alcool et la malbouffe et il en est... mort.
En novembre 2014, nous sommes allés au cinéma ensemble, il avait l'air très bien et un mois plus tard, il est mort brutalement...
En effet, du jour au lendemain, il a attrapé une pancréatite aiguë sévère, il est resté 19 jours à l'hôpital et il est mort !!!
Quand je l'ai vu à l'hôpital, je ne l'ai presque pas reconnu, il était bouffé par la maladie... Il n'avait que 42 ans quand il est mort si brutalement...
Ce drame a été épouvantable, abominable, atroce, j'ai cru mourir de souffrance une fois de plus...
J'avais 20 ans, soit-disant le plus bel âge de la vie où on s'éclate entre potes pour le nouvel an, eh bien c'est un des pires âges de toute ma vie...
Je n'ai pas de mots pour exprimer la détresse qui a suivie, les larmes intarissables, la douleur indescriptible... d'autant plus que j'étais déjà en deuil car ça ne faisait même pas un an que ma mamie était partie, et déjà en dépression pour d'autres raisons !
J'ai eu une énième fois de plus l'impression d'être abandonnée et j'en ai voulu à la Terre entière, pourquoi avait-il fallu que je vive encore un drame si affreux, et lui qui était si gentil, qu'a-t-il fait pour mériter ça ?...


Je ne sais pas comment j'ai fait pour y survivre. Je ne sais pas si mes douleurs morales y sont pour quelque chose, mais deux ans plus tard, j'ai développé une maladie chronique des intestins : j'ai commencé à avoir des diarrhées chroniques tous les jours, des crampes d'estomac à me plier par terre de douleur et à passer parfois mes journées entières aux toilettes sans pouvoir sortir de chez moi...
J'ai également eu des problèmes urinaires et à 23 ans, j'ai passé 2 coloscopies, 2 fibroscopies, un entero-IRM, un bilan urodynamique et une cystoscopie sous AG...
On m'a suspecté une maladie de Crohn, on m'a découvert des érosions aphtoïdes dans le côlon et une gastrite antrale avec reflux biliaire à l'estomac ainsi que des polypes dans la vésicule biliaire, j'ai longtemps été victime d'errance médicale et j'ai été confrontée à l'incompréhension des gens...
J'ai passé des journées entières à me tordre de douleur et à pleurer dans les toilettes sans que personne ne me comprenne. En effet, qui pourrait croire qu'il est possible de passer plus de six heures d'affilée aux toilettes tant qu'on ne l'a pas vécu ? J'ai entendu plusieurs fois ce genre de phrases "c'est le stress", "tu te crées ta maladie", "tu te rends malade toute seule", ce qui ne fait qu'aggraver la souffrance...
Ma propre famille ne me comprenait pas, en particulier mon père avec qui je n'ai jamais eu de vraie relation (nous vivons sous le même toit, mais on ne se dit rien de plus que « bonjour / bonsoir »)...
Il me reprochait de passer des heures aux toilettes, il disait à ma mère « Mais elle le fait exprès ! », bref, il n'a jamais été compréhensif à mon égard...
Dès l'âge de 13 ans, je disais que je ne voulais plus vivre avec lui parce qu'il avait des crises de nerfs épouvantables dès qu'il voyait que j'avais de mauvaises notes à l'école et que je ne participais pas en classe. Il devenait fou de rage et j'avais des crises d'angoisses épouvantables à chaque remise de bulletin parce que je savais d'avance qu'il allait me faire vivre un enfer et qu'il était capable de me tuer avec de simples mots...
D'ailleurs, en janvier 2009, j'avais avalé 13 antidépresseurs et sur le chemin pour me conduire à l'hôpital, il hurlait : « Tu l'as fait exprès, tu savais que tu retournerais à l'hôpital ! Tu veux vraiment nous emmerder ! Si tu veux rester à l'hôpital, eh bien crois-moi tu vas y rester ! »
Je vivais dans un univers de violence, je vivais dans les cris, les disputes, l'automutilation, la psychiatrie, le rejet, bref, je voulais mourir pour trouver enfin la paix à laquelle j'aspirais tant...
Il fût même une époque où je me suis rebellée contre lui, il m'avait donné une énième gifle de plus et je m'étais remise moi-même une gifle encore plus forte que la sienne afin de lui prouver qu'il ne pouvait pas m'atteindre, je lui disais « Tu crois que tu me fais mal ? J'ai pas mal ! Regarde, je me donne des gifles toutes seules ! Vas-y, frappe-moi encore ! Allez, gifle-moi, j'ai envie que tu me gifles, vas-y ! »
Oui, on ne résout rien par la violence... Je n'ai jamais ressenti d'amour entre mon père et moi, et dès l'enfance, il me comparait souvent à ma sœur qui elle n'a jamais été harcelée à l'école et qui avait toujours de bonnes notes...
Pour tout dire, j'étais plus proche de mon cousin que je ne le suis de mon propre père...
Je ne dis pas que je ne l'aime pas évidemment, mais nous n'avons jamais été proches et je pense que j'ai eu une énorme carence affective de ce côté-là. Je cumulais ça avec le harcèlement scolaire, avec le rejet total de la prof à laquelle je m'étais si fortement attachée et avec le rejet de mes propres amies qui au final n'étaient pas de vraies amies puisqu'elles aussi m'avaient laissée tomber à l'époque...
Une adolescente de 14 ans n'est-elle pas censée avoir une vie de collégienne normale, vivre avec des parents aimants et avoir des amies de son âge ? N'est-elle pas censée se préoccuper de ses copines et de ses études ? Moi, mes seules pensées tournaient autour de l'automutilation et de la mort, je cherchais les meilleurs instruments pour faire couler mon sang et le meilleur moyen pour me suicider : les médicaments, la pendaison, me jeter sous un train...
J'avais même tenté de me pendre avec une écharpe dans la douche de l'hôpital, mais la barre de douche n'étant pas assez solide, j'avais tout cassée même si j'étais devenue toute rouge...
Et rien ne s'est arrangé par la suite, puisque comme dit précédemment, j'ai vécu de nouveaux rejets, des drames familiaux et une maladie chronique...
Aujourd'hui encore, je suis toujours malade physiquement, j'alterne les périodes de crises et de rémission...


Je n'ai pas eu d'adolescence et je n'ai même pas l'impression d'avoir de jeunesse. J'ai passé toute mon adolescence d'abord dans le harcèlement scolaire et moral, puis dans la dépendance affective, l'automutilation, les hôpitaux psychiatriques, les deuils et enfin la maladie chronique...
Je ne dis pas que je n'ai jamais vécu de bons moments, j'ai tout de même eu certaines périodes d'accalmie et de joie, j'ai fait de beaux voyages, mais hélas c'est la souffrance qui prime quand je pense à toutes ces années...
J'ai été gavée d'antidépresseurs, d'anxiolytiques et de neuroleptiques pendant plus de six ans d'affilée (Zoloft, Tercian, Xanax, Prozac, Norsert, Seroplex, Citalopram, Abilify, Risperdal, Lexomil et j'en oublie peut-être...)
Au mieux, certains ne me faisaient aucun effet (ni positif, ni négatif, ce qui est logique puisque aucun de ces médicaments ne peut régler la source de mes souffrances) et au pire, certains me provoquaient des crises de nerfs épouvantables...
Je me souviens d'une nuit terrible où j'avais d'énormes palpitations cardiaques à cause d'un antidépresseur, où j'avais envie de vomir, où j'avais des angoisses épouvantables, des difficultés à respirer et des pulsions suicidaires terribles, j'avais bien failli me foutre par la fenêtre cette nuit-là...
Quant aux neuroleptiques, la plupart me shootaient et me transformaient en légume, en loque...

Et j'en viens à présent à ma situation actuelle :

Malgré toutes ces souffrances, l'année dernière, j'ai passé l'un des plus beaux étés de toute ma vie. J'avais souvent pour habitude de sortir faire un tour au parc pour me ressourcer l'âme. J'ai tout de même conservé quelques plaisirs, dont celui de me balader dans la nature, particulièrement au printemps et en été...
Au début, je n'y allais que dans le but de contempler les arbres, les fleurs et de prendre le soleil, mais à force d'y aller, j'ai fini par y rencontrer des gens, dont une personne en particulier.
J'ai rencontré un homme beaucoup plus âgé que moi (il a 70 ans), qui d'ailleurs habite très près de chez moi et nous avions pris l'habitude de discuter presque tous les jours sur le banc.
Au début, on discutait simplement comme ça, entre voisins, et puis, plus le temps passait, plus j'ai commencé à éprouvé des sentiments pour lui...
Il était très joyeux, très solaire, très sympathique et extrêmement drôle. C'est simple : depuis la mort de mon cousin, je n'avais jamais ri autant avec personne qu'avec lui et je trouvais qu'il avait un vrai don pour l'humour... Oui, aujourd'hui encore je peux dire qu'à ce moment-là, je n'avais jamais rencontré une personne aussi drôle que lui de ma vie entière... !
Il passait son temps à rire, à me raconter des conneries et parfois on aurait dit un double de mon cousin...
Il illuminait mes journées, et pendant plusieurs mois, j'ai eu des crises de fous rires à me tordre le ventre avec lui, c'était magique, magnifique...
Et puis, il était d'une gentillesse extrême à mon égard et contrairement aux profs auxquelles je m'étais attachée et qui me rejetaient, lui avait toujours envie de me voir. J'ai remarqué qu'il recherchait ma compagnie et ça m'a fait énormément plaisir, ça a remonté mon estime de moi à un point inimaginable...
J'ai en effet passé toute mon enfance et mon adolescence à être rejetée, à être celle dont on ne voulait pas, et lui aimait discuter avec moi pendant des heures, il prolongeait toujours les discussions pour rester plus longtemps en ma compagnie...
Je pensais qu'il s'intéressait vraiment à moi puisque contrairement à tous les autres mecs qui me draguent, en dehors de quelques allusions amoureuses, il n'avait jamais été direct avec moi et il a tout de même passé son temps à discuter et à rire avec moi pendant plusieurs mois...
On a en plus des points communs, on aime la littérature et il me prêtait des livres pour me faire plaisir, je pensais que ses sentiments étaient sincères pour moi...
Il était si gentil, si drôle, qu'il m'avait carrément redonné le goût de vivre, le goût de lire, le goût du bonheur, j'avais l'impression de revivre après tant et tant d'années de souffrances, d'angoisses, d'automutilation, de deuils, de maladie...
Oui, j'ai passé un des plus beaux étés de toute ma vie et je suis si nostalgique de cette période...
Avec le temps, en restant tous les jours avec lui à rire à discuter pendant plusieurs mois, j'ai commencé à éprouvé des sentiments plus intenses pour lui : j'ai eu envie de lui prendre la main, de le toucher, de lui faire des câlins... j'ai ressenti un énorme besoin d'amour et il y avait même des moments où je sentais une chaleur intense et des frissons de bien-être me parcourir le crâne dès que je m'approchais de lui...
Mais pour autant, je n'éprouvais aucun désir sexuel à son égard, j'avais juste besoin de tendresse et d'affection. Malheureusement, ce n'était pas son cas...
J'ai cru en tomber amoureuse, mais est-ce vraiment de l'amour sachant que je n'ai pas le moindre désir sexuel et que je n'ai d'ailleurs jamais eu de désir sexuel de ma vie ?
Au mois d'août, il est parti un mois en vacances dans sa famille et il est rentré très en retard à cause d'un décès dans sa famille. J'ai cru qu'il lui était arrivé quelque chose et je pleurais tous les jours, j'avais des crises d'angoisses abominables, je m'imaginais toujours le pire...
J'ai cherché à le contacter par tous les moyens et quand il est revenu, il m'a dit que ça l'avait touché que je me sois autant inquiété pour lui, mais je crois qu'il a mal compris mes intentions...
Pendant l'automne, on a continué à rire et à discuter comme on le faisait avant... Pendant des mois (de juin à décembre, donc sept mois!), on se vouvoyait, on ne se touchait pas, mais on passait tout de même d'excellents moments à discuter et à rire...

Mais plus le temps passait, plus mon besoin d'affection, mon besoin de le toucher grandissait et je crois que le sien aussi puisque même si nous ne sommes pas touchés pendant sept mois, il me glissait parfois des allusions amoureuses sous forme d'humour, il m'avait par exemple dit une fois « J'ai dit à mon ex-copine que je vous parlais, elle m'a dit « T'es célibataire, tu fais ce que tu veux »... Non je plaisante »
Il m'a fait une dizaine d'allusions de ce genre-là, mais je ne me suis pas méfiée, il était si gentil et si drôle, il est l'une des personnes qui m'a fait le plus rire au monde dans ma vie et il remontait tellement mon estime de moi que j'ai été irrémédiablement attirée par lui...
Et puis dans ma tête, je me disais : « peut-être que je l'attire, mais si son but était juste de me draguer, il ne me parlerait pas et ne rirait pas avec moi depuis sept mois, il m'aurait laissé tomber depuis longtemps, donc il s'intéresse vraiment à moi et à ma personne, il aime quand même ma compagnie » (puisque c'est ce que font d'habitude les hommes en général, enfin en tout cas ceux que j'ai connu...)

Et un jour, j'ai eu envie de lui dire que j'avais envie de me rapprocher de lui, de lui faire des câlins etc, d'autant plus qu'il me disait lui-même qu'il souffrait d'un manque affectif et qu'il n'avait pas le moral quand il voyait des couples s'embrasser et se câliner, qu'il se sentait très seul...
Alors, un jour au début du mois de décembre, je lui ai dit que je voulais lui dire quelque chose, mais que ce n'était pas facile à dire, et je crois que j'ai fait une très grosse connerie ce jour-là que je ne peux malheureusement pas rattraper...
Je lui avais donné rendez-vous le soir, et il m'avait demandé « Alors c'est quoi ce que tu voulais me dire ? » (oui, on venait tout juste de passer au tutoiement et à partir de là, tout a été très vite...)
Je n'osais rien dire, je lui avais simplement dit « C'est par rapport au fait que tu me dises que tu avais un manque affectif »...
Je n'ai rien pu dire de plus et au final, c'est lui qui m'a fait une déclaration d'amour ce soir-là ! Moi, je n'ai rien dit du tout et je me suis laissée faire...
Il m'a demandé « Tu veux savoir si c'est possible que ça aille plus loin entre nous ? Est-ce que ça te semble pas surréaliste ? »
Et comme une imbécile, j'ai dit oui, je n'ai pas osé dire non... Oui, je voulais que ça aille plus loin dans la tendresse, mais lui voulait que ça aille plus loin dans un autre sens : clairement, il voulait une copine, il voulait (et veut toujours soit-disant passant) coucher avec moi...
Ce soir-là, il m'a même demandé si j'avais déjà l'expérience et je lui ai dit non, mais je n'ai pas osé lui dire que ce n'était pas ce que je recherchais par peur d'être encore abandonnée, rejetée...
J'ai été vraiment bête ce soir-là et je m'en veux, parce qu'un côté c'est de ma faute, je lui ai donné de faux-espoirs...

Et c'est à partir de là que notre relation a radicalement et complètement changé du tout au tout.
Alors qu'avant, il ne m'invitait jamais chez lui et que nous discutions qu'à l'extérieur, il a commencé à me faire entrer dans son appartement et dès la première fois où j'y suis entrée, il a voulu me caresser les fesses...
Au début, tout se passait encore assez bien parce que j'ai tout de même besoin de sensualité, alors j'aimais (et aime toujours) certaines caresses : sur le dos, les cuisses etc...
Mais plus le temps passait, plus la situation s'est dégradée parce qu'il voulait toujours plus.
Nous ne passions plus notre temps à discuter et à rigoler, dès que j'allais chez lui il voulait sans arrêt qu'on aille sur le lit et qu'on soit nus... Il voulait me caresser sans arrêt, il voulait voir mon sexe, il a rentré plusieurs fois ses doigts à l'intérieur et ça m'a mise extrêmement mal à l'aise...
Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis mise nue face à lui, j'ai voulu tenter l'expérience, et j'ai vu que le fait de me voir nue l'excitait, il a eu plusieurs érections et ça m'a beaucoup perturbée...
C'était la première fois que je me retrouvais dans ce genre de situation et ça m'a vraiment troublée.
Il n'arrêtait pas de me dire (et me dit d'ailleurs toujours) que je suis très belle, que je suis bien faite, que j'ai de belles formes etc... mais ça ne me plaît pas, ça me met mal à l'aise, j'ai l'impression d'être considérée comme un objet, comme une poupée !
Depuis qu'on s'est avoué nos « sentiments » (qui ne sont pas les mêmes puisque les siens sont d'ordre sexuels et les miens sont plutôt d'ordre affectif), notre relation n'a plus rien à voir avec celle qu'on avait auparavant...
Dorénavant, j'ai l'impression qu'il ne m'aime que pour mon corps alors qu'avant, j'avais l'impression qu'il me respectait et qu'il m'aimait vraiment pour ce que j'étais...
Pendant ses périodes d'excitation où j'étais presque nue, il a même demandé trois fois à regarder mon anus et comme une idiote, je l'ai laissée faire pour ne pas le blesser alors que je n'en avais pas envie, et maintenant je me sens sale, dégoûtée...
Je me suis même demandée s'il n'était pas pervers, d'autant plus que je lui ai dit que je n'aimais pas qu'il fasse ça et qu'il est revenu deux fois à la charge !

C'est simple, depuis que je lui ai avoué que j'avais envie de lui faire des câlins, de lui prendre la main, bref que j'avais besoin d'affection, il est devenu fou de désir envers moi...
Il a sans arrêt envie de me caresser, il m'a parlé plusieurs fois de son besoin de sexe avec moi alors que je lui ai clairement dit que je n'avais pas envie de ça et que j'étais asexuelle, mais il revient sans arrêt à la charge. Il a même carrément perdu son sens de l'humour qui m'avait attirée chez lui en été...

Très paradoxalement, j'étais beaucoup plus proche de lui à cette époque, à l'époque où il me vouvoyait encore et où on ne se touchait même pas...
Oui, à cette période-là, j'avais affaire à un homme très respectueux. Un homme attiré peut-être, mais il n'y a rien de mal à être attiré, parce qu'au moins il me respectait, mais là, j'ai l'impression que l'homme avec qui je « suis » n'est plus le même homme que celui avec qui je discutais en été et même en automne...
Je ne l'imaginais tellement pas comme ça, j'ai l'impression de m'être fourvoyée...
Je lui ai tendu une main et il m'a attrapé le bras, il m'a voulu toute entière pour reprendre ses propres propos...
Il s'imagine qu'on est ensemble, que ça y est nous sommes en couple, que je suis sa copine, que je vais finir par changer d'avis et vouloir coucher avec lui, et ça me fait extrêmement peur !
C'est bien trop lourd à porter et ce n'est pas du tout ce que je cherche, cette situation me met extrêmement mal à l'aise et je ne sais pas quoi faire pour y remédier...

De plus, même s'il me dit plusieurs fois « Je t'aime », je crois qu'il n'est pas sincère parce que pour moi, le véritable amour est inconditionnel et lui, il « m'aime » sous conditions...
Je lui ai par exemple déjà demandé s'il m'aimerait toujours si j'avais un accident ou si j'étais handicapée et il m'a répondu « Je sais pas, je peux pas te dire, c'est facile de dire oui, mais on ne peut pas le savoir tant qu'on a pas vécu la situation ».
Pour moi, quelqu'un qui m'aime vraiment m'aurait directement répondu « oui » sans hésitation et sans réfléchir... !
Je crois qu'il confond le désir et l'amour. Je crois qu'il me désire, que je l'attire parce qu'il trouve que je suis jolie et bien faite, mais c'est tout, il ne m'aime pas pour ce que je suis et ça, c'est terriblement blessant...

Il a même réussi à gâcher certains moments de partage et d'amitié avec son obsession pour le sexe...
Mes parents sont partis 10 jours en vacances et j'en ai profité pour l'inviter presque tous les jours chez moi durant cette période. Or, un jour, alors que nous prenions tranquillement un thé pour passer un bon moment, il m'a encore parlé de pénétration...
Je me suis mise à pleurer, j'ai pleuré tout l'après-midi et je n'ai même plus eu envie de boire de thé. Je voulais lui faire une bonne omelette aux pommes de terre le soir, je voulais qu'on partage le repas ensemble et il m'avait coupé toute envie de les faire...
Ce jour-là, il m'avait parlé de pénétration alors que je lui avais déjà dit au moins dix fois que j'étais asexuelle et que je n'avais pas envie de ça...
Sauf qu'il n'arrêtait pas de me répéter « Mais comment tu peux savoir que tu ne vas pas aimer puisque tu l'as jamais fait ? »
Je le sais, c'est tout et j'ai envie qu'on me foute la paix avec ça... Il essayait et essaie toujours de comprendre, il me dit ce genre de choses : « Mais de quoi tu as peur, que je te fasse un enfant ? Je me protège »...
Mais non, il n'y a pas que ça, c'est bien plus fort que ça...
Oui, il est vrai qu'avant, j'avais des frissons de chaleur et de bien-être intenses dès que j'approchais mon crâne du sien, mais paradoxalement, dès que je me suis retrouvée nue au lit avec lui, ces frissons et ces sentiments ont disparu pour être remplacés par un sentiment de gêne et de malaise intense...
Lui, il pensait que mes frissons seraient décuplés, que j'atteindrais le septième ciel, mais c'est tout l'inverse qui s'est produit...

Aujourd'hui, je regrette tellement l'été et notre relation d'avant. Notre ancienne relation était basée sur le respect, le partage, l'amitié, l'affection, l'amour platonique...
Aujourd'hui, il ne pense plus qu'au cul et qu'au sexe...
Et il tient des propos terriblement blessants à mon égard. Je lui ai par exemple demandé « Mais si je suis habillée, tu ne m'aimes pas ? » et il a eu le culot de me répondre « Je t'aime un peu moins » !
D'ailleurs, quand j'étais nue face à lui, il m'a souvent dit « Je t'aime encore plus quand tu es comme ça ». N'est-ce pas une sorte de chantage affectif ?...
Il m'a plusieurs fois répété : « Si il y a jamais de nue, on peut pas aimer de la même façon ».
J'ai l'impression d'être un vulgaire objet, un pantin, une poupée à ses yeux...
Nous n'avons pas du tout la même façon de pensée ni la même vision de l'amour ou de l'amitié, car quand je lui propose d'avoir une relation amicale avec moi, ça ne semble pas lui convenir et quand je lui parle d'amitié, j'ai l'impression que pour lui l'amitié ne vaut rien...
Il croit qu'on voit ses amis qu'une fois de temps en temps et puis c'est tout, mais moi je ne suis pas d'accord parce qu'il y a plusieurs sortes d'amis : il y a ceux qu'on voit une fois comme ça de temps en temps effectivement et qui sont plus des connaissances que des amis, mais on peut aussi avoir des amis très proches...
Pour moi, d'ailleurs, même si je ne nie par le fait que le véritable amour peut exister dans certains couples, je pense que l'amitié est bien plus solide et plus profonde que l'amour qu'on peut avoir dans un couple...
En effet, combien de couples se séparent ? Des tas, alors que l'amitié est souvent plus solide, plus longue et profonde...
L'amitié, comme l'amour familial, est plus souvent basée sur un amour inconditionnel... Une mère ne se séparera jamais de son enfant par exemple et l'aimera toujours (bon, en dehors de certains cas exceptionnels évidemment)...
Je prends cet exemple pour dire que j'ai besoin d'un amour inconditionnel, d'être aimée pour ce que je suis et pas juste pour mon corps, pour mon cul comme si j'étais un vulgaire objet !

Et il me déçoit tellement quand il me sort qu'il m'aime plus quand je suis nue que quand je suis habillée...
Ce n'est même pas le fait qu'il me voit nue en lui-même qui me gêne, c'est le fait qu'il me sorte ce genre de choses, je trouve ça tout simplement dégueulasse de me dire ça, c'est tout...
Quand il me dit ça, j'ai l'impression d'être une oeuvre d'art exposée dans un musée ou d'être comme un animal enfermé dans un zoo (d'ailleurs je suis 100 % contre les zoos car je considère les animaux comme des êtres sensibles qui ont le droit à leur liberté et non pas comme des objets à contempler), bref, de ne pas être une personne...
Je peux comprendre qu'il ait envie de plus, qu'il ait des envies sexuelles, mais je ne comprends pas qu'il ne parvienne pas à se contenter de ce que je lui apporte déjà, je ne comprends pas son « amour » conditionnel à mon égard...
Et puis, en plus, il prétend que la relation sexuelle n'est pas ce qu'il recherche en premier, mais dès que je suis nue, il commence à être excité, à être en érection et à avoir envie de plus...
Il dit qu'il peut se contenter de me voir nue sans acte sexuel, mais c'est faux, je le sais...
Et quand bien même ce serait vrai, ça me mettrait extrêmement mal à l'aise, parce que je ne suis pas un objet d'art à exposer pour être contemplé, je suis une jeune fille avec des sentiments, des besoins etc !!
Et quand il me sort qu'il m'aime moins si je ne suis pas nue, c'est l'impression que j'ai : l'impression d'être un objet d'art, un objet, une poupée qu'il veut contrôler à sa guise...
Mais l'amour, ce n'est pas ça et ça ne sera jamais ça...

Et je m'en veux terriblement, parce que je me dis que c'est de ma faute si nous en sommes arrivés là, si il n'y avait pas eu ce fameux soir où je lui ai dit que je voulais que ça aille « plus loin » entre nous...
Il se pose d'ailleurs des questions, il se demande pourquoi je me suis mise nue face à lui, pourquoi je l'ai laissée faire si je n'ai pas envie de ça et je n'ai malheureusement pas de réponses...
J'ai eu des sentiments pour lui, j'ai été attirée, j'ai eu envie de le toucher, de le câliner, j'ai même eu besoin de caresses sensuelles, mais à partir du moment où ça a été plus loin, j'ai été dégoûtée, mal à l'aise etc...
Je n'ai d'ailleurs aucune explication à ça, mais le sexe n'est pas quelque chose qui m'attire, ça me met très mal à l'aise, ça m'effraie et même me dégoûte...
Je préfère l'amour basé sur le partage, l'amitié, je préfère passer mon temps avec la personne aimée à discuter et à rire comme nous le faisions cet été, à regarder des films, partager des repas, se faire des câlins oui mais sans plus... En fait, j'ai plutôt besoin d'une relation et d'un amour qu'on peut avoir avec un meilleur ami, un frère, un père, un cousin... Mais lui, il veut du sexe, nous ne sommes pas sur la même longueur d'onde, nous ne sommes pas compatibles et il croit d'ailleurs que si je ne veux pas coucher avec lui, c'est que j'ai un problème, un blocage...
Je ne considère pas avoir de blocage ou de problème puisque ça ne me pose aucun problème à moi...

En été, je voulais me rapprocher de lui et je voulais aller chez lui pour prolonger et accentuer ce qu'on partageait déjà : les discussions, les fous rires etc...
Mais lui, il voulait du sexe...

Malgré tout ça, j'ai toujours des sentiments pour lui et je ne comprends pas pourquoi ? Pourquoi j'ai toujours besoin d'être avec lui malgré les paroles blessantes qu'il m'a sorti, malgré le fait que j'ai l'impression qu'il me considère comme une poupée et non pas comme une personne à part entière ?
C'est peut-être parce que je sais que si je le laissais, je me sentirais irrémédiablement seule...
Je n'ai personne dans ma vie, je n'ai aucun ami(e) contrairement aux personnes de mon âge...
Et quelque part, il remplit quand même ma vie et on arrive tout de même à avoir certains bons moments malgré cet immense malaise...
Et si je le laissais, je pense qu'il serait malheureux aussi parce qu'il veut toujours être avec moi, mais est-ce toujours dans l'espoir que je change ? Ça, je ne sais pas...

Le pire du pire, c'est que quasiment au même moment, il a eu de très gros problèmes de santé et ça me terrifie...
Tout d'abord, il a des troubles digestifs depuis le mois d'août : des diarrhées et des maux de ventre, et malgré plusieurs consultations médicales (d'ailleurs il traîne à consulter et sans moi, il n'aurait même pas consulté du tout!), ses problèmes intestinaux persistent et je trouve ça très inquiétant...
Je crois que malheureusement, il faut attendre une coloscopie qu'il est censé passer à la fin du mois de mars pour en savoir plus...
Encore plus inquiétant, au début du mois de décembre, il a fait en l'espace de quinze jours deux AIT (accidents ischémiques transitoires, autrement dit deux minis AVC). Et c'est arrivé devant moi !
La première fois, j'ai cru qu'il plaisantait, d'autant plus qu'il a l'habitude de blaguer...
Mais la deuxième fois, j'ai eu très peur, parce qu'il n'arrivait plus à prononcer ses mots et il ne comprenait pas ce que je lui disais : comme si je lui parlais dans une autre langue !
J'ai insisté pour l'emmener chez le médecin, mais il me disait toujours « je vais attendre pour voir si ça va mieux »...
Heureusement, j'ai tout de même réussi à le convaincre d'aller consulter et il a été hospitalisé 5 jours en service de neurologie suite à ça...
Aujourd'hui, il est bien suivi, il a un traitement, il est bien pris en charge, il a passé des tas d'examens, mais malgré ça je m'inquiète toujours, parce que ce qui lui est arrivé m'inquiète toujours et dès que je reste longtemps sans nouvelles, j'ai toujours peur d'un drame, je m'imagine toujours le pire...
D'ailleurs, c'est souvent moi qui lui rappelle de prendre ses médicaments parce qu'il oublie de les prendre et ses médicaments sont pour lui vitaux... !

En été, j'étais tellement heureuse, jamais je n'aurais pensé qu'il se passerait tout ça...
En hiver, voilà qu'il se retrouve non seulement avec une panoplie de problèmes de santé, mais voilà qu'en plus il est devenu obsédé par le sexe et par le fait de me voir nue...
D'ailleurs, je lui ai demandé si en été, il me parlait parce qu'il aimait bien discuter avec moi ou si c'était uniquement dans le but de me séduire, mais il ne me répond jamais la même chose...
Une fois, il m'a répondu : « J'y pensais même pas... Je me disais « elle est quand même pas mal foutue la petite », mais je me disais pas « faut que je couche avec » !
Une autre fois, il me répond « y'avait un peu de ça »...

Et je ne sais absolument plus quoi faire. Si cette relation me rendait très heureuse en été, aujourd'hui elle me rend malheureuse et je crois bien que lui aussi puisqu'il ne parvient pas à se contenter d'une relation amicale...


Je ne comprends d'ailleurs pas pourquoi il n'est pas heureux d'avoir une relation, même amicale, avec moi...
J'ai tout fait avec lui, j'ai tout fait pour lui : je l'ai accompagné à presque tous ses rendez-vous médicaux, je suis venue le voir tous les jours à l'hôpital pour le soutenir, je lui ai fait connaître et lui ai proposé de regarder plein de films avec moi, j'ai préparé avec lui des plats naturels pour le convaincre de mieux manger et de stopper la nourriture artificielle en barquette, je lui ai fait connaître des lieux dans la ville, je lui propose de venir marcher avec moi presque tous les jours, je lui ai offert des cadeaux pour son anniversaire et pour Noël, j'ai même demandé à ma famille à ce qu'on l'invite pour Noël et quand mes parents n'étaient pas là je l'ai invité tous les jours chez moi, je lui dis que je l'aime, je lui fais des câlins, je lui tiens la main...

Mais malgré tout ça, je crois qu'il s'en fout... Il veut plus, il veut du sexe et me voir nue...
Malgré tout ça, il me sort encore qu'il m'aime moins si je ne suis pas nue, n'est-ce pas dégueulasse ?

Je pensais lui faire plaisir pourtant. Lui qui était célibataire et seul depuis plusieurs années, je pensais que ça lui ferait plaisir, que ça le rendrait heureux d'avoir une compagnie dans sa vie, une vraie amie avec qui partager plein de choses...
Mais non, il me sort indirectement qu'en gros il en a rien à foutre s'il ne me voit pas nue, quoi...
Il a beau prétendre le contraire, il revient sans arrêt à la charge...

J'ai beau le lui expliquer, lui dire et lui redire, il dit qu'il va s'en contenter, puis il revient à la charge sans arrêt...

Une fois, il m'a dit : "Le problème va se poser avec n'importe quel autre garçon"...
Le simple fait qu'il me dise ça prouve qu'on se comprend très mal... Il n'a toujours pas compris que ce n'était pas un problème pour moi !
Je lui ai dit "Mais y'a pas de problème, tu sais qu'à la base je ne cherchais personne moi", mais je ne suis pas sûre qu'il comprenne...
Il ne comprend toujours pas que le seul à qui ça pose problème, c'est lui et uniquement lui...

Pour faire un parallèle : en été, j'ai été attirée par une magnifique mousse au chocolat, elle donnait vraiment envie, elle avait l'air vraiment délicieuse...
En hiver, j'ai enfin goûté à cette mousse et je me suis rendu compte que son goût n'était pas celui que je croyais, que j'avais été dupée...

Bon, je caricature, j'exagère peut-être un peu parce que malgré tout ça, j'ai toujours des sentiments pour lui, mais il y a tout de même un peu de ça...

J'ai été attirée et je suis tombée amoureuse de l'homme heureux, joyeux, respectueux, qui aimait discuter et rire avec moi, qui passait son temps à me raconter des conneries en été...

Mais je ne suis pas attirée et je ne suis pas amoureuse de l'homme colérique et obsédé par le sexe et par le fait de me voir nue... Cet homme-là n'est pas le même que celui que je côtoyais en été, c'est comme s'il avait le même visage mais avec une autre personnalité, c'est très difficile à exprimer...
Je l'aime pourtant toujours, mais plus du tout de la même manière, il y a un grand malaise en moi que je n'avais pas cet été...


@J'avais écrit ce message au mois de mars. Nous sommes au mois de juin et actuellement, je crois qu'il a compris que je ne me mettrai plus jamais nue devant lui et que je ne coucherai jamais avec lui. Il ne me fait plus d'allusions sexuelles et il ne me demande plus rien.
Il accepte toujours de me voir, même sans nudité et sans sexe. D'ailleurs, il veut que je sois avec lui tous les soirs, sinon il se sent seul.
Il est seul, malade, âgé, dépressif, et atteint du syndrome de Diogène : mais est-ce que ça l'excuse de son comportement ?

Il a reconnu avoir mal agit avec moi, s'est excusé de ses erreurs et regrette, mais est-ce suffisant ? Dans cette histoire, suis-je victime ou suis-je coupable ?
D'un côté, j'ai le sentiment d'avoir été abusée et agressée sexuellement, j'ai le sentiment qu'il a trahi ma confiance et ça me rend terriblement mal...
Mais d'un autre côté, je n'arrête pas de me dire que tout est de ma faute : après tout, si je lui avais dit "non" dès le départ, il ne m'aurait JAMAIS touchée... Mais au début, je lui ai dit "oui"...
Il m'avait demandé si je voulais que ça aille plus loin entre nous et j'avais dit oui.
Il m'avait demandé si il pouvait me caresser et j'avais dit oui.
Il m'avait demandé "ça t'embête si j'enlève ton pantalon ?" et je l'avais enlevé de moi-même. Il me demandait d'aller dans son lit et j'y allais, je me laissais faire.
Le pire, c'est qu'au début, je ne voyais pas le mal quand je faisais ça et quand il me touchait sexuellement. Je ne me sentais ni agressée ni mal à l'aise, mais je ne me sentais pas bien non plus. C'est simple : je ne ressentais RIEN. J'étais comme déconnectée de mes émotions. Comme dans un rêve, ou plutôt un cauchemar.

J'ai l'impression d'avoir été endoctrinée, envoûtée, comme dans une secte... Hypnotisée comme le serpent KA-A hypnotise Moowglie dans "Le livre de la Jungle"...
J'ai l'impression d'être Blanche-Neige qui a croqué une pomme empoisonnée sans méfiance... D'être Aurore dans "La Belle au bois Dormant", lorsqu'elle est attirée par une boule magique qu'elle suit sans méfiance et qui la mène tout droit à une sorcière maléfique...
Mais est-ce que cet homme a voulu sciemment m'empoisonner ? Ou a-t-il bon fond même s'il s'est très mal comporté ?

(un peu comme mon père à l'époque : quand j'étais petite, il ne cessait de me hurler dessus et de me dire des mots très dégradants tels que "On va te prendre pour une folle et tu vas finir enfermée ! Je vais te priver de tout !", il me giflait, il était très violent psychologiquement avec moi, il ne me montrait jamais aucune marque d'affection et dès l'âge de 13 ans, je disais que je ne voulais plus vivre avec lui, j'écrivais sur des forums que je le haïssais... Pourtant, je sais que dans le fond, il m'aime quand même et qu'il n'est pas profondément méchant même si ce qu'il a fait est vraiment très mal...)
Pour cet homme, est-ce la même chose ou a-t-il abusé de moi ?

Je ne sais toujours pas si je suis victime ou coupable... Je lui trouve des excuses : il est âgé, malade, seul, dépressif, il n'a que moi dans sa vie, il a eu une vie difficile, et puis c'est moi qui lui ai dit "oui" au départ alors qu'avant que je ne lui dise oui, il ne m'avait jamais touchée, pas même ne serait-ce qu'une main...
Mais d'un autre côté, je ne pourrais plus jamais le voir comme avant, j'ai le sentiment d'avoir été trahie et abusée... Alors que faire ?

Et malgré tout ça, malgré ce sentiment, je ne peux pas me passer de lui, je suis toujours dépendante de lui et je m'inquiète toujours pour lui, surtout après ce qui lui est arrivé en décembre dernier...
Quand il ne m'ouvre pas la porte, j'ai la hantise qu'il lui soit arrivé quelque chose et je commence à faire une horrible crise d'angoisse, je tremble et je pleure... Quand je ne vais pas le voir, c'est pareil, je me demande comment il va et je me sens mal, seule, abandonnée même si paradoxalement je ne me sens pas bien non plus quand je suis avec lui puisque notre relation n'a plus aucun rapport avec celle du début...

Une amie rencontrée sur un forum m'a dit "Il n'y a pas d'amour entre vous. Vous comblez juste vos solitudes respectives. Il est toxique pour toi et tu es toxique pour lui. Mets de la distance".

Sauf que je ne peux pas... Si je suis avec lui, je ne suis pas bien, je ressasse, mais si je ne suis pas avec lui, c'est le vide... Le vide total... Je n'ai rien ni personne... Enfin, j'ai mes parents, mais je n'ai aucune relation avec mon père...
Heureusement, j'ai ma mère et ma soeur, mais ma soeur vit loin maintenant et je me sens tout de même vide...

C'est comme si j'étais au milieu de la mer et que je m'accrochais à une bouée. Une bouée qui au départ me sauvait de la noyade, qui était très belle et solide. Aujourd'hui, cette bouée est écorchée, elle n'est plus saine et elle me fait très mal aux mains. Pour ne plus qu'elle me fasse mal, il faudrait donc que je la lâche... Mais si je la lâche, alors je me noierai... Je n'aurai plus rien à qui me raccrocher, alors je m'accroche à cette bouée même si elle me fait mal...
Alors que faire ?

ça fait 12 ans que je vis dans la dépendance affective maintenant... Une fois le collège et le lycée terminés, je m'étais dit "ça ne pourra plus jamais m'arriver maintenant", puisque je faisais des transferts affectifs envers des profs... Eh bien si, c'est arrivé malgré moi... Avec un ancien prof retraité d'ailleurs qui n'a pas réussi à maîtriser ses pulsions sexuelles, mais est-ce de ma faute puisque j'ai tout fait pour l'attirer ? Puisque je suis devenue dépendante de lui aussi...

Je suis complètement perdue...

Nous sommes le 15 juin. C'est l'anniversaire de mon cousin. Il aurait dû avoir 48 ans aujourd'hui. L'année dernière, mon voisin (car cet homme est mon voisin) me faisait tellement penser à lui que j'avais carrément l'impression de retrouver mon cousin à travers lui. Je me disais même que c'était peut-être un signe de mon cousin, un signe de l'au-delà !
J'étais vraiment heureuse. Tellement heureuse que j'oubliais mes souffrances et que je ne souffrais même plus en pensant à mon cousin, même s'il me manquait. Aujourd'hui, mon voisin a tout gâché et mon cousin me manque encore plus...

Et je n'arrive pas à comprendre mon attitude : Pourquoi ne lui ai-je pas dit "NON" dès le départ ? Pourquoi lui ais-je dit "oui" pour des caresses ? Pourquoi me suis-je mise nue devant lui ? Pourquoi me suis-je laissée faire ? Pourquoi mon cerveau a-t-il à ce point disjoncté ?
Comment peut-on faire des choses totalement contraires à nos principes ?

Je donne un exemple : je suis végétarienne et je ne mange pas d'animaux par principe, parce que j'ai regardé l'affreux documentaire "Earthlings" et que j'en ai été horrifiée. Parce que je ne cautionne pas la souffrance animale et quand je vois un steak, une cuisse de poulet ou autre, je vois l'animal agonisant et non pas de la nourriture.
C'est comme si demain, je me mettais à dire que les animaux sont faits pour être mangés, qu'ils ne souffrent pas, que de toute façon les carottes souffrent aussi etc et que je me mettais à manger de la viande et du poisson tous les jours. Si je disais ça, ce serait un discours totalement contraire à mes principes, à mes valeurs. Ce ne serait pas "moi". Si je disais ça, ça voudrait dire qu'on m'aurait retourné le cerveau.

Eh bien, c'est ce que j'ai vécu avec cet homme... Je suis asexuelle, je l'ai toujours été, alors comment ais-je pu me foutre à poil devant lui ? Pourquoi lui ai-je dit oui ? Et quand il m'a parlé de faire l'amour avec lui, pourquoi n'ai-je pas pris la fuite ? Pourquoi n'ais-je pas pris les jambes à mon cou ? Pourquoi ai-je cédé à ses avances ? ça n'a aucun sens...

Au mois de juillet, un ami rencontré sur un forum m'avait demandé : "Comment réagirais-tu si il te faisait des avances sexuelles ?" et je lui avais répondu : "Je ne pense pas qu'il m'en fera. Mais même s'il m'en faisait, je refuserai. Il est correct, il acceptera".

Mais les choses ne se sont pas du tout passées ainsi et je ne comprends pas... Je me sens tellement idiote, conne et coupable...

J'ai toujours l'impression que tout ça est irréel et que je vis dans un film de science-fiction... Qu'en pensez-vous ?!
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Que pensez-vous de cet homme et que faire dans cette situation ?

Message par Dubreuil »

Vous avez eu une enfance traumatisante et sans amour. C'est l'amour " chaste ", mais inconditionnel d'un père envers sa fille que vous semblez rechercher chez cet homme.
Cet homme ne semble pas pervers, il dit des choses qui heurtent votre sensibilité, mais qui sont des choses que disent les hommes aux femmes. Et quand ils parlent de leur désir sexuel à une femme, c'est souvent de cette façon dont ils s'expriment.
Vous n'avez eu aucune expérience amoureuse avant cet homme, vous ignorez tout autant votre sexualité, que celle d'un éventuel partenaire, vous êtes encore une petite fille autant dans votre corps que dans votre tête et votre coeur.
C'est un travail thérapeutique, un travail de " parole " ( sans médicaments ! ) que vous devriez entreprendre avec un(e) psy. Avec quelqu'un de neutre et de professionnel, dire de vive voix ce que vous écrivez sur ce forum vous ferait déjà beaucoup de bien. Et vous amènerait à des questionnements plus profonds et constructifs.
Dans cette " relation amoureuse" vue différemment par l'un et par l'autre, il n'y a pas " de torts " à nommer, ou de culpabilité à avoir. Ni pour lui, ni pour vous.
Il n'y a pas de manque de respect de sa part, mais une incompréhension " des signaux " que vous lui donnez en acceptant ce qu'il veut. Vous ne voulez ni le blesser, ni le perdre parce que vous avez peur qu'il vous quitte.
Mais c'est peut-être aussi une affection filiale qu'il recherche maintenant.
Ce sont des relations humaines entre deux humains qui se cherchent, mais n'ont pas les mêmes attentes. C''est tout.
Pour le dissuader dans ses fantasmes à votre sujet, vous pouvez lui dire tout le bien que sa rencontre vous fait, mais que vous l'aimez plus comme un père que comme un amant.
Cette relation vous blesse, vous déroute, vous scandalise, parce qu'elle est " inconsciemment" incestueuse.
Dire les choses remettra les sentiments de chacun à leur vraie place.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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