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Je suis en surconsommation et je veux m'en sortir. Je ne veux pas en parler dans mon entourage.

Et à un psy à l'extérieur, de visu, dans votre région ?

Savez-vous que le titre de votre post est aussi le titre d'un livre qui raconte l'histoire d'une analyse ?

Celle de Marie Cardinale, qui justement a franchi le pas de consulter un psy, à une époque où la psychanalyse était encore assez méconnue... enfin du moins, moins connue qu'aujourd'hui, et décriée de toutes façons, comme elle le sera toujours.

Avec lui, elle a trouvé, les mots pour le dire... Pourquoi pas vous ?

Je l'ai lu 2 fois. Il m'a bouleversée. Mais je n'arrive pas à trouver l'interlocuteur à qui je ferai suffisamment confiance. Cependant un déclic s'est produit ce we.
Je vais trouver le chemin j'ai juste besoin de me sentir comprise.

Au début, vous vous ne vous sentirez peut-être pas aussi comprise que vous le penseriez, et ça sera normal. Cela fera partie du processus.

Si vous avez lu 2 fois Les mots pour le dire, vous vous doutez bien, qu'il y aura quelques claquements de portes, quelques "engueulades" avec le psy que vous choisirez. Cela ne voudra pas pour autant dire que ce n'est pas la personne à laquelle vous finirez par faire confiance.

N'idéalisez pas trop ce livre, certes très beau. Mais ce n'est qu'un livre, ça ne peut pas tout raconter. Et chaque analyse est différente. C'est une rencontre entre un patient et son psy. C'est un long, beau et difficile voyage, qui en vaut la peine.

"Mais ce qui délivre, ce qui est à prendre dans l'écriture de l'autre, ce sont ces perceptions, ces connaissances depuis longtemps enfouies dans notre inconscient, et qu'à travers ses dires, ses mots, nous reconnaissons soudain comme parlant de notre propre histoire." (N. Dubreuil - Le chant du dément)

Zaz le dit aussi dans l'une de ses chansons (La lessive)
"Dans les pages d'un bouquin, ces phrases qui me décrivent"

Très belle citation, Jeannette, et on ne peut plus exacte.

Si j'ai réagi dans ce fil, c'est parce-que j'ai une histoire avec "Les mots pour le dire" de Marie Cardinale.

J'avais entre 14 ou 16 ans (années 80), lorsqu'il en est sorti une adaptation cinématographique. J'ignorais tout de la psychanalyse. Mais le synopsis du film m'avait donné envie de voir le film. Je ne me souviens plus le nom du réalisateur. Nicole Garcia y tenait le rôle principal, celui de Marie Cardinale. Marie-Christine Barrault celui de la mère, Robin Renucci celui du père, Daniel Mesguich celui du psy, et Claude Rich celui d'un membre de la famille, médecin dans un hôpital d'où Marie Cardinale s'échappe.

Du haut de mes 14 ou 16 ans, je ne comprenais pas bien. Mais je comprenais une chose, c'était que cette femme était "en guerre" contre sa mère et que grâce à ce médecin bizarre, elle allait "gagner". Il fallait qu'elle s'en sorte, c'était crucial.

Je n'ai lu le livre que bien plus tard, dans les premières années de mon analyse. Sa lecture et revoir le film m'ont aidée à persévérer et à croire à cette lueur au bout du tunnel.

A la maison on a appris à ne jamais baisser sa garde. Il faut se cacher et particulièrement pour ce qui fait honte. C'est le cas : j'ai honte et je ne veux pas faire aveu de faiblesse.

Oui, ben, en analyse, on apprend à devenir soi.

La faiblesse ce serait plutôt de ne pas aller en analyse.

Il faut du courage pour affronter les vieux démons. C'est tellement plus facile de se cacher.

Et si vous commenciez par nous en dire plus sur cette "surconsommation"?

Je travaille depuis 6 ans en addictologie, je peux vous dire que la honte est un sentiment éprouvé par de nombreuses personnes, mais c'est aussi un sentiment relié à autre chose qu'aux consommations de produits...

Cordialement.