et si c'était la fin ?

Forum couple, psychologie couple
christy
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Inscription : 12 août 2010, 14:07

et si c'était la fin ?

Message par christy »

Bonjour à tous merci tout d'abord d'avoir créer un tel espace c'est une aubaine pour beaucoup d'entre nous


Je me présente je suis une jeune femme de 27 ans, je n'ai pas de situation professionnel et je n'ai pas de situation sentimental...j'ai mis fin à une relation de deux ans (relation à distance) malgré tout même si j'ai pris la décision je souffre de cet échec et je ne comprends pas mes ressentis actuels. J'ai revu mon ex il y a quelques jours, je lui vouait une passion sans bornes j'ai fait beaucoup de choses pour lui et je me suis battue pour notre relation mais en le revoyant je me suis sentie comme une pierre aucune sensation...cet état me fait peur car cela fait quelques mois que c'est ainsi...je ne ressens plus rien : je n'ai plus d'envies, plus de désirs, je me laisse même un peu aller.....

Je ne comprends pas comment j'ai pu aimer à ce point et maintenant me sentir comme une pierre glacée....c'est horrible à ressentir et horrible pour l'autre car je n'ai pas d'explications.....je ressens que de la peur et la douleur....pourtant il me manque j'ai tous les jours envie de lui parler de le lire....
Je devrais peut être consulter un psy mais pour l'instant je me sens pas l'étoffe d'aller dans un cabinet :(
J'aimerais comprendre pourquoi j'ai plus l'envie, pourquoi j'ai peur de m'engager avec un homme (est ce que c'est pas le bon ce qui expliquerait ma peur ? ou alors est ce que j'aurais toujours peur et je fuierais toujours ainsi ?)

Merci à ceux qui m'auront lu et répondu si il y a des questions je suis bien sure ravie de pouvoir y répondre
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Dubreuil Nicole
Psychologue clinicien
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Inscription : 14 mars 2010, 20:02

Re: et si c'était la fin ?

Message par Dubreuil Nicole »

On a tort de parler " d'échec " quand on parle d'amour.
Comment pourrait-il y avoir d'échec quand l'autre ne nous appartient pas, que les sentiments ne se quantifient pas, et que l'on parle d'un être humain par définition unique et différent de soi, animé par des besoins et de désirs multiples totalement étrangers aux nôtres ?
C'est déjà extraordinaire qu'un jour ( ou une nuit ) tout cela concorde pour qu'il y ait de part et d'autre un : " arrêt sur image ", c'est à dire sur l'image d'un autre. Qu'il y ait ce soudain intérêt pour ce qui n'est pas nous !( mais que malgré nous parce que c'est humain, nous allons nous empresser d'intégrer à nous !)
" Je t'aime, tu fais partie de moi ! " ( ? ) Tu fais partie de moi dans la place que je te donne en moi. Et ce peut être un peu de place, ou toute la place. Et de un nous allons devenir deux en souhaitant ne faire qu'UN.
" Tu penses comme je pense, tu dis comme je dis, tu me ressembles, je te ressembles, tu me comprends, je te comprends, tu m'aimes comme je suis ( ? ), je t'aime comme tu es ( ? ) on s'aime !
Ah ?
Bon, Voilà.
Ca marche.. le temps que ça marche.
Mais la symbiose tue l'amour puisque l'on ne peut plus voir l'autre.
Et quand on retombe sur terre, que nos yeux s'ouvrent sur la réalité, celle de l'autre, elle est subitement, ou avec du temps, TRES SOUVENT différente de ce que l'on avait DESIRER croire ou voir.
( J'ai déjà parlé sur ce site de la phrase : Je t'aime moi non plus " qui résume ce que je viens en partie d'énoncer. )
L'échec se situerait donc uniquement dans la relation que l'un et l'autre mettons en place pour nous garantir que nous sommes " aimables " et que notre propre image renvoyée par l'autre nous donne en miroir l'acceptation de pouvoir nous accepter et nous aimer déjà nous-même, puisque nous sommes aimés ailleurs :
" Je t'aime parce que tu me dis que je suis " aimable " et que me sentant aimable je m'aime, et comme je m'aime je t'aime en te rendant " aimable " de m'aimer. "

Donc vous ne l'aimez plus, et vous vous effrayez d'avoir pu l'aimer si fort.
D'avoir pu surtout lui écrire si fort, d'avoir tant dit peut-être sur vous, de vous. Trop dit, emportée par le silence, sans rien de tangible devant vous.
Rester figé, comme absent, anesthésié, c'est parfois avoir réalisé son fantasme. Et recevoir d'un coup le poids du réel sur les épaules.
Vous aviez peut-être beaucoup attendu de votre rencontre, vous êtes sentie vidée. Tout avait été dit, et plus rien ne pouvait vivre.
Mais il n'y a pas d'échec. Parce qu'il n'y a pas de challenge, et rien à se prouver ni à prouver. Les rencontres sont ainsi, pas pas longtemps à la mesure de nos rêves. Pour voir l'autre il faut être débout et éveillé.
L'autre n'est pas un objet qui doit nous contenter, nous donner bonne ou mauvaise conscience. Il a le pouvoir qu'on lui accorde, ce qui ne veut pas dire qu'il est e que nous croyons. Et de son côté, il vit aussi ses propres émotions et sa propre vie.
Quand je vous lis, cela me fait penser à quelqu'un qui dormait profondément, et qui se réveille brutalement.
Il a quitté un monde pour un autre sans avoir eu le temps de s'y préparer.

Nous ne sommes pas à la foire aux bestiaux où on en veut pour son argent. Là nous parlons d'émotions, de corps, d'alchimie, de sentiments, et.. de leurre.
Vous en êtes aux balbutiements de l'amour, vous commencez à peine à faire vos premiers pas, et vous voudriez déjà périr foudroyée sous les feux de la passion, ou être torturée par les grands élans paroxystiques et contradictoire de la rupture ?! Mais Vous venez juste d'apprendre que nous ne sommes pas faits d'un seul tenant. Que vos sens et votre imagination peuvent galoper d'un côté et vos sentiments et désirs profond d'un autre.
Un peu comme l'enfant devant un jouet : " Je le veux, je le veux ! " Il est prêt à tout pour l'avoir. Et quand il l'a, boff, finalement, c'était encore mieux de pas l'avoir mais d'en rêver.
" Ce n'est pas le bon " vous demandez-vous.. mais le bon quoi ?
Chaque rencontre que nous faisons est importante. Cet homme a été " le bon " le temps que vous y avez cru, le temps qu'à travers ses écritures vous l'avez habillé de vos fantasmes, de vos désirs, de vos illusions. Le temps que vous avez espéré l'amour à travers lui
Quand à l'étoffe qu'il faut pour aller voir un psy.. ( j'entends là : " étoffer " peut-être ce que vous voulez lui dire, mieux vous faire comprendre ) ne soyez pas si sévère avec vous, c'est d'humain à humain que vous parlerez..
Nicole Dubreuil. Psychologue CLinicienne
christy
Messages : 10
Inscription : 12 août 2010, 14:07

Re: et si c'était la fin ?

Message par christy »

Merci pour cette réponse très complète même si parfois le sens peut m'échapper du à une activité cérébrale en ce moment un peu trop intense
Il est vrai que la symbiose ne dure qu'un temps, il est tout à fait juste aussi que j'ai été nourri de fantasmes pendant un bon moment...."ma place" comme vous dites si justement fut longue à acquérir et je me suis battue pour cela une fois que j'ai pu constater que j'en avais une et bien je n'avais plus autant envie !

Pourtant de nous deux c'est lui qui attendait le plus de la relation, il avait des objectifs clairs et je dois avouer que je me suis enfuie devant ces derniers. Il voulait qu'on soit ensemble plus souvent (habitant pas la même ville l'un de nous aurait déménagé et je le donne en mille c'était moi) qu'on construise quelque chose pour à terme pourquoi pas avoir des enfants (oui c'est un homme qui avait fait son plan de route sans forcément écouter mes envies :roll:)
J'ai eu des choix à faire dans cette relation, des décisions à prendre tel que passer un concours dans sa ville plutôt que la mienne, trouver du travail dans sa ville plutôt que la mienne.....et j'ai fui devant ces demandes... fui de peur.....une peur incontrôlable malgré des sentiments forts à son égard et la peur de le perdre à tout instant (bien que vous me direz on ne peut perdre un être puisqu'il nous appartient pas)
Je me comprends plus en fait, je ne comprends pas l'ambivalence de mes sentiments, pourquoi je fui, pourquoi j'aime malgré tout

Vous avez raison un psychologue est un être de chair comme moi mais c'est en fait l'acceptation de se dire "j'ai besoin d'aide" qui est difficile, accepter son état et reconnaitre qu'on ne peut remédier à sa douleur tout seul.
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