Décès d'une mère

Forum deuil
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Décès d'une mère

Message par Dubreuil »

Bonsoir Elisabeth, je pense que d'autres internautes vont vous écrire aussi pour vous réconforter.
Nous avons été, et seront toutes et tous, un jour confrontés à la mort d'un être cher.
Je ne peux que vous redire ce que j'avais écrit le 26 septembre 2010. La vie de chacun est faite de regrets. Mais quand on y regarde de plus près, on se rend compte que c'est le temps qui a passé qui s'est alimenté de possibilités " négatives ".. si j'avais été là, si j'avais su.. Mais nous n'avons pas été là parce que justement nous ne savions pas. Si nous avions su, nous aurions été là. Et nul ne peut aller plus loin que l'inconnu.
Cette culpabilité qui étreint chacun de nous à la disparition d'un être que nous aimions est naturelle et universelle. Le premier sentiment qui nous arrive souvent après le choc traumatique : il faut un coupable. C'est moi.
Mais coupable de quoi ? L'horreur de savoir, parce que inconsciemment on sait, que la mort va venir nous enlever un amour, ne peut pas être intégrable.
Tout notre corps vivant repousse cette donnée. Nous ignorons ce qu'est " la mort ", nous ne pouvons pas le savoir puisque nous y pensons vivant. Et tout notre instinct de vie se révulse, se donne des oeillères, des motifs d'apaisement, des leurres, et surtout.. surtout un formidable instinct de vie qui refuse l'impensable, et fait que pour vivre encore, ne pas se laisser emporter nous-même dans " ce néant " inconnu, nous avons un besoin animal, viscéral, inconscient, de croire que non, que ce n'est pas ça, qu'il y aura encore du temps, que nous devons continuer à vivre normalement ( et heureusement ), que nous avons du temps pour être avec celle qui va partir.
Alors on vit, on survit.
Mais sa vie n'est pas la nôtre. Et c'est alors tout le temps passé avec elle depuis notre naissance qui est important, tous les souvenirs heureux, drôles. Pas le temps où on veut se croire égoïste, insensible, défaillant.
Donnez-vous du pardon, car il y a bien longtemps déjà qu'elle vous a pardonné. Pour une faute qui n'existe pas.
Car vous souffrez pour quelque chose de complètement utopique. Vous n'êtes responsable de rien. Vous n'avez aucun pouvoir de pré-voir. Nous sommes " limités " dans notre carcan humain, alors nous cherchons d'une façon ou d'une autre un signe, une preuve de notre pouvoir, de notre culpabilité sur le départ de notre amour. Mais il n'y en a pas.
Car si son corps est absent, elle est là, près de vous. Elle attend que vous compreniez que ce n'est pas une semaine qui dénombre votre attachement, c'est votre mère, elle sait, elle vous connait.
Elle attend votre désir de continuer à vivre en gardant la pensée d'elle, délivrée et présente, à chaque fois que vous l'appellerez dans votre coeur.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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