Boulimique depuis mon accouchement

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BloodyKiss
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Boulimique depuis mon accouchement

Message par BloodyKiss »

Bonjour à tous et merci de me lire !

J'ai un problème qui me ronge l'existence depuis 16 mois maintenant, depuis le jour de mon accouchement : je n'arrête pas de me goinfrer de sucreries (brioches + Nutella) et j'ai pris 15 kilos !

Il faut remettre les choses dans leur contexte, mais je vais essayer de faire court :
Je vis avec ma mère depuis 2011.
G., le papa de mon fils, est américain et vit aux USA, nous sommes restés 1 an ensemble et je suis tombée enceinte lors de mon dernier voyage aux USA en août 2012. Je l'ai quitté quelques jours avant d'apprendre ma grossesse, car je voyais qu'il tombait amoureux d'une amie à lui - bien qu'il le niait, les événements futurs m'ont donné raison.
J'ai eu une grossesse fabuleuse, quasiment pas de symptômes (à part veineux et des soucis dentaires), un bébé cool, pas très "expressif" dans mon bidou. Au début de ma grossesse, je pesais 62 kilos, à 41 semaines, j'en pesais 76... CA va :roll: ! A 9 mois de grossesse, je gérais encore les 4 appartements de vacances de mon autre ex (ménage + accueil).
Je n'ai eu qu'une seule contraction à quelques semaines du terme, mais rien de plus... du coup, le déclenchement a été programmé au 27 mai, soit 5 jours après terme.
G. se jouait souvent de moi, un coup il serait là pour l'accouchement, un coup il ne serait pas là... Il n'est évidemment pas venu ! Nos rapports étaient très compliqués durant ma grossesse, je lui en voulais de ne pas s'impliquer, même si nous étions séparés et loin, il aurait pu se montrer présent... A part me dire qu'il voulait une fille, qu'il n'aime pas les garçons... et qu'en plus il a déjà un petit garçon de 6 ans. Voilà le genre d'absurdités que j'ai pu lire de sa part !
BREF !
Ma maman m'a accompagnée à toutes les échos, tous les RDV, elle a été top et c'est évidemment elle qui serait à mes côtés le jour J (avec ma tante ayant fait 1000 km pour l'occasion <3 !)
A partir du 22 mai, Monito tous les jours car le coeur de mon bébé bat à - de 120 bpm, entre 100 et 115... Je le savais (j'avais le truc pour écouter son coeur à la maison Angelcare), j'en avais déjà parlé au gynéco et aux sages-femmes qui m'avaient dit que ce n'était pas anormal, et hop, d'un coup c'est bizarre... Mais à part ça, tout est OK !
Ma mère OU ma tante pourrait me soutenir pendant l'accouchement (en alternance)... Je suis rassurée !

RDV pris pour 8h00 le 27 mai 2013 :

Ma chambre seule n'est pas prête, on me met dans une salle provisoire où je suis bien. A 9h, on me m'installe le "tampon", je suis contente, relax, je suis pressée de voir l'amour de ma vie ! Ma mère et moi décidons d'aller faire quelques courses pour moi, en attendant, en rentrant j'ai ma chambre, et à 11h je commence à avoir de très violentes contractions, mais très anarchiques ! Je me vois déjà accoucher dans l'heure tellement j'ai mal, je n'arrive déjà pas à gérer la douleur ! J'appelle une aide soignante qui m'ausculte : même pas ouvert d'un demi-doigt... YEAH !
Vers 13h, je dis à ma mère et ma tante de rentrer, que je les appellerai le moment venu car je préfère gérer ma douleur toute seule. Vers 14h, je pleure, je me tords de douleur dans mon lit, impossible de respirer, de me relaxer, de regarder la TV, de faire les exercices appris en cours de préparation... J'appelle, la sage-femme m'autorise deux dolipranes 500 qui bien-sûr n'atténuent pas la douleur !
Je ne sais pas comment j'ai pu supporter toutes ces heures de souffrance, seule, à hurler et à me tordre dans tous les sens dans les couloirs de la maternité, attendant que l'on veuille bien faire quelque chose pour moi... A 20h, le col est ouvert d'1 cm... On me donne un morphinique, mais il n'est pas efficace...
A 22h, je dis à l'aide soignante que je n'en peux plus, que je vais crever, que je souffre ! Elle me demande si je veux prendre un bain, je dis OUI ! 1h de détente absolue, l'eau est chaude, j'ai plein de place, les contractions sont encore vives mais supportables, je suis BIEN !!!
Malheureusement, à 23h, on me dit que je ne peux pas y rester plus longtemps, c'est 1h maximum (apparemment c'est une question de santé ???) Je suis dégoûtée ! J'aurais aimé accoucher dans l'eau...
On me dit d'aller dormir, que le col n'est toujours pas ouvert, il faut attendre... à peine sortie, les contractions me tordent les reins (eh oui, j'avais des contractions par les reins), et le bide, et l'utérus... Je crève ! Je me roule dans mon lit, je pleure mais n'ai plus de larmes, je crie mais n'ai plus de voix, moi qui suis si réservée et qui intériorise tellement d'habitude, je n'arrive pas à me contrôler, je ne comprends pas ce qu'il m'arrive, pourquoi on me laisse souffrir ainsi en 2013, en France... J'erre dans les couloirs de la maternité, j'ai la sensation d'être un mix entre un zombie et un fantôme, j'ai l'impression d'agoniser et d'être complètement invisible en même temps...
A 0h30, j'appelle, je craque complètement ! On me dit que la sage-femme va me rappeler... 20mn après, elle m'appelle et me dit de venir...
Je laisse la TV allumée, les lumières, mon sac, mes fringues, mon téléphone, la porte ouverte, tout... c'est après m'avoir installée qu'elle me dit que je suis en salle d'accouchement et que je ne vais plus bouger d'ici jusqu'à ce que mon petit bout arrive ! Je n'ai rien emmené avec moi !
Perfusions, monito, et première péridurale. Faire une péri avec mes contractions, c'est une torture ! A peine installée, à 1h30, on me dit d'appeler ma mère et ma tante. Une infirmière va me chercher mon portable. On m'ausculte : col dilaté à 2 cm.
J'entends le monito biper toutes les 30 secondes : le coeur de mon bébé bat très vite ou très lentement... et tout le monde s'en fout ! La péridurale ne fonctionne pas à droite et un peu à gauche :( c'est horrible. Ma maman est avec moi, mais elle doit batailler pour qu'on la laisse à mes côtés. Souvent, on la force à sortir hors du service (dans le couloir), sans raison apparente. Je suis trop faible pour dire quoi que ce soit et trop concentrée sur la gestion de ma douleur, ma tension chute dangereusement. Je suis si seule... Je ne comprends pas pourquoi personne n'est là avec moi. Même la sage-femme ne vient que toutes les demi-heures pour me dire de changer de côté et qu'on va devoir me faire une césarienne rapidement. Vers 3h30, elle autorise enfin ma mère à revenir. Ma tante, qui doit partir le jour même en train (le 28 à 10h30), n'a pas le droit du tout d'être à mes côtés (et pourtant, c'est la même nana qui nous a dit le contraire quelques jours auparavant). Je me souviens pourtant, vers 3h-4h du matin, dire à ma mère que je n'en peux plus, que je vais arracher mes fils et partir, jusque là je la suppliais de ne pas intervenir... elle s'énerve et exige qu'on me soulage. L'anesthésiste revient, deuxième péri, qui ne fonctionne pas du tout... A 4h, MON gynéco, celui qui m'a suivie tout au long de ma grossesse (qui vient de faire une césarienne) m'examine pour la première fois depuis mon arrivée, et sort "ça ne va pas du tout ça, le col est ouvert de 3cm mais au lieu de s'ouvrir à chaque contraction, il se rétracte"... La sage-femme lui rétorque "je lance la procédure pour la césarienne ?", il lui répond "non, on va attendre encore un peu"... Ca fait juste 18h que je souffre à en crever mais je peux bien attendre quelques heures de plus... En fait, il est parti dormir. Je comprends, il a enchaîné 48h de garde... Je n'ai juste pas de bol !!!
La sage-femme est de plus en plus paniquée, elle fout ma mère dehors, m'injecte un truc dans la perf, et je m'endors environ 1h... Je me réveille avec des contractions de plus en plus violentes (je ne pensais pas que c'était possible), Je veux juste qu'on sorte mon bébé, je ne sais pas s'il va bien ou pas, le monito bipe tout le temps mais on ne me dit rien... Finalement, à 7h00, on m'envoie enfin en salle de césarienne... L'anesthésiste me refait une péridurale, mais je sens non seulement les contractions, mais aussi la moindre chatouille sur mon corps. Il décide de me faire une rachianesthésie. La sage-femme à côté, dit "le bébé ne va jamais tenir ! bon ben si c'est comme ça, je sors de cette salle"... Je suis en panique ! Mais ma maman est là à mes côtés, elle me soutient, enfin, c'est le moment ! L'équipe médicale est super, je me sens enfin entourée ! Le 28 mai 2013, à 7h25, mon petit amour M. est né... Je l'entends pleurer, c'est magique ! et puis on l'emmène loin de moi, sans que je puisse le voir, ni même l'apercevoir, on dit à ma maman de venir avec... Et je me retrouve seule dans cette salle... Pendant 1h, on me recoud, puis on m'emmène en salle de réveil, où je reste jusqu'à 11h30 !!! On m'a promis de venir me chercher à 9h, mais ils sont tellement débordés qu'ils m'ont oubliée !
J'arrive ENFIN dans ma chambre, ma maman m'attend... Ma tante a dû partir, elle n'a pu qu'apercevoir mon petit bout. Le pédiatre a autorisé ma mère à embrasser M., mais le reste du personnel a ensuite exigé qu'elle sorte.
Quelques instants plus tard, IL arrive ! Quel bonheur de pouvoir enfin serrer mon petit coeur... Il est si beau, si parfait ! 51 cm et 3,550 kgs d'amour et de douceur... Je l'aime tellement !
Nous sommes restés 9 jours à la maternité car il a fait une jaunisse. Durant longtemps, il ne dormait presque pas, et faisait une ou deux siestes de 15mn par jour. Il déteste être allongé (que ce soit pour jouer, pour être changé), sauf pour s'endormir. Nous avons déménagé il y a 3 mois en Bretagne (avant nous étions en Alsace), toujours avec ma maman, il dort mieux ici. C'est un petit garçon très très actif, avec un caractère très très fort.

Quant au papa de mon fils, on ne se parle plus depuis quelques semaines, suite à un ultimatum qu'il m'a posé : d'accepter qu'on se remette ensemble et qu'on forme une famille, ou de ne pas accepter et dans ce cas, il ne veut plus rien savoir de notre fils et moi... Moi j'aimerais que nous soyons amis, pour le bien de notre fils. Je sais qu'une relation amoureuse entre nous est vouée à l'échec. Nous ne sommes pas compatibles.

J'ai toujours eu des problèmes de poids, de ma petite enfance aux débuts de ma vingtaine. J'étais ronde. Ma mère était obsédée par mon poids et m'empêchait de manger, ou me faisait des réflexions... A l'âge de 22 ans, j'ai perdu près de 40 kilos toute seule, suite à une rencontre amoureuse (sans anneau ou by pass), puis en fonction des années, je prenais puis reperdais 5-10 kilos. Depuis 2010, j'avais réussi à me stabiliser entre 60-63 kilos (pour 1m70). Mais depuis mon accouchement, je m'empifre... C'est plus fort que moi... Je mange une dizaine-douzaine de briochettes avec du Nutella dessus + parfois du pain de mie avec du Nutella dessus par jour, en plus des repas habituels (quantités normales), et j'ai l'impression qu'avec le temps, ça empire... Je ne maîtrise rien, et ça me fait peur ! Je n'ai pas perdu les 14 kilos de grossesse, et en ai repris au moins 15 depuis !

Je n'ai pas l'habitude de me livrer, je crois que personne ne sait ce que je ressens vraiment, pas même ma maman... Je suis un peu perdue, j'ai honte de la femme que je suis devenue physiquement ! Je me sens complètement MAMAN et plus du tout FEMME ! Je n'ai pas d'homme dans ma vie et n'ai eu aucune relation depuis G. Je n'en ressens pas le besoin. Et je ne m'en sens pas capable. Et puis... qui voudrait de moi ? J'ai perdu le peu de confiance que j'avais en moi... Je sais cependant que je suis belle dans les yeux de mon fils, et j'imagine que ça me suffit... Le regard d'un bébé, d'un enfant, dénué de tout jugement et d'à priori, c'est tellement beau et touchant !

Merci mille fois aux courageux et courageuses de m'avoir lue, désolée d'avoir été si longue...

Je serais ravie d'avoir des témoignages, des conseils, des avis...
Est-ce que cela vient de mon accouchement ? De mon enfance ? Des deux ? De mon ex ?

je crois que j'ai besoin de parler, d'échanger, de comprendre pour pouvoir me sortir de cet engrenage dans lequel je me suis fourrée avec la nourriture !

Caroline.
Missfull66
Messages : 1542
Inscription : 06 févr. 2014, 15:13

Re: Boulimique depuis mon accouchement

Message par Missfull66 »

On vous a donné des ocytocines en vous disant que votre col allait s'ouvrir tranquillement... pas vrai ?
La sage femme n'était pas fière, et l'anesthésiste, pas très content... pas vrai ?
Il n'est jamais dispo pour rattraper les erreurs de cette molécule "miraculeuse" ... pas vrai ?

Il y a des psychologues en Protection Maternelle Infantile (gratuit) et aussi des puéricultrices.
Ils font les troubles post-partum. S'il s'agit bien de cela, car vous semblez traumatisée par cet accouchement.
Les esprits créatifs survivent toujours aux mauvais traitements- Anna Freud.
Je ne suis pas psy.
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