Re: Dépression et paranoïa
Publié : 12 mai 2012, 03:58
Bonjour,
je vis une situation semblable. Après 17 ans de vie commune et deux enfants, j'ai découvert que mon époux, qui avait toujours été très jaloux, entretenait une relation depuis plusieurs mois avec une femme. Je suis tombée de haut car cet homme était très présent dans ma vie tant personnelle que professionnelle et qu'il se préoccupait de mes allers et venues, me téléphonait sans cesse, etc. Mais depuis plusieurs années, il tendait à devenir très agressif à mon égard et à celui des enfants, tout en alternant des moments de grande fusion avec nous.
Lorsque j'ai demandé à mon époux s'il envisageait de rester et s'il était d'accord pour entreprendre une thérapie de couple pour résoudre le problème, il a accepté. Mais les choses se sont révélées très difficiles et improductives : il lui a été quasiment impossible de parler et, je dirais, de parler vrai avec le psy. Son attitude était hautaine et dénuée de tout sentiment. Son visage était fermé et ses yeux recouverts d'un voile qui les rendaient totalement inexpressifs. Il voulait très clairement se protéger de tout regard extérieur, celui du psy et le mien. A la maison, il était très agressif et retenait que s'il m'avait trompée c'est que je dédiais trop de temps à mon travail et pas assez à lui. Plus encore, il trouvait que je dédiais trop d'énergie aux enfants et que cela l'éloignait des buts qu'il s'était fixé sur le plan personnel et professionnel.
Il est vrai qu'il traversait une période très dure au niveau professionnel. Il s'était brouillé avec un chef très autoritaire mais cela lui avait coûté une place en or qu'il n'a plus jamais retrouvé par la suite. Les soucis d'argent et le manque de reconnaissance professionnel ont augmenté un trou narcissique qui était déjà présent depuis de nombreuses années et une dépression qu'il n'a jamais voulu soigner car il se disait capable de se guérir seul connaissant très bien la psychanalyse. Il m'a d'ailleurs tout de suite informée du fait qu'il pensait être paranoïaque. Il avait lu la thèse de Lacan et avait des idées très précises sur ce sujet qui m'était étranger.
Rétrospectivement, après m'être renseignée sur cette pathologie, j'ai fait des recoupements avec l'apparition des symptômes : il avait un peu moins de 40 ans, il s'était peu à peu coupé du monde extérieur et ne supportait pas que j'ai une vie sociale, il critiquait tous les gens que je fréquentais et me faisait des remarques si je ramenais quelqu'un à la maison, il pensait que les gens qui me sollicitaient professionnellement avaient des intentions sexuelles à mon égard (que ce soient des hommes ou des femmes), il pensait que je l'avais empêcher d'avancer professionnellement et il passait son temps à se comparer à des gens qui avaient un parcours professionnel plus établi que le sien. Sa relation aux enfants était aussi entachée par ces angoisses : les enfants le manipulaient ou me manipulaient et il était totalement indifférent à leurs peurs, leurs pleurs ou leurs problèmes scolaires.
Etant moi-même bouleversée par son infidélité, je suis tombée dans une profonde dépression qui n'a fait qu'augmenter son agressivité. Souhaitant être réconfortée, je lui ai demandé à plusieurs reprises de m'expliquer comment ce détachement de sa part avait pu se produire car il m'avait littéralement bernée, allant jusqu'à me dire lors d'un déplacement professionnel qu'il dormait chez sa maîtresse qui était une collègue de travail et allant jusqu'à me la présenter. Mais au lieu de m'apaiser, il n'a fait que me rabaisser en me jetant à la figure mon incompétence professionnelle, sexuelle, affective et même parentale. Il me disait qu'il n'avait pas de remords et qu'il ne me demanderait pas pardon car c'était une notion morale qui ne lui semblait pas fondée.
Au bout de quelques mois, les choses se sont apaisées. La thérapie de couple avait été interrompue, mais nous avions consulté chacun de notre côté. Il s'est à nouveau investi dans la relation de couple et dans la vie de famille mais il me maintenait très nettement à l'écart de sa vie professionnelle alors que nous fréquentions le même milieu.
Suite à une dispute, il a décidé que nous allions divorcer. Cette décision a été irrévocable et sans un mot. Pourtant elle ne s'est pas actée tout de suite dans la mesure où il est resté à la maison et où il dormait encore avec moi, mais j'avais l'interdiction de le toucher. Pensant qu'il allait se radoucir, j'ai patienté, tenté de lui parler et beaucoup pleuré car j'étais à bout et profondément amoureuse malgré tout. A ce moment là, je suis devenue son ennemi n°1 : il disait que je lui tendait des "pièges" quand j'essayais de l'aider dans le quotidien, il a vidé nos comptes communs sur lesquels j'avais mis de l'argent qui m'était propre, il m'a accusée d'avoir fait notre deuxième enfant à son insu. Quand il me parlait, il me narguait et prenait des airs de supériorité que je ne lui ai jamais connus.
J'aimais mon époux, je pense que malgré tout ce qu'il m'a fait je l'aime toujours, mais je sais que cet homme est devenu toxique pour moi et pour les enfants. J'ai accepté la procédure de divorce car rien ne le fera changer d'avis et car il y va de ma survie. Je suis sous antidépresseurs et sous anxiolytiques, j'ai perdu beaucoup de poids sans parler du sommeil. Je continue ma thérapie pour comprendre comment j'ai pu accepter un certain nombre de choses de sa part, pour comprendre ce qui n'a pas marché entre nous, pour intégrer ma responsabilité dans notre histoire, pour tourner la page et pour aller mieux. Mais j'avoue que cet homme me manque dans ce qu'il avait de bon, tout comme il manque à nos enfants. Cette rupture n'a pas réellement de sens car c'est comme si elle n'avait pas été incarnée.
La question que je me pose est de savoir ce qui s'est passé dans sa tête et comment je vais négocier ma relation à lui dans la mesure où il va prendre en charge les enfants durant les vacances. Les enfants trouvent leur père changé, mon fils dit qu'il est devenu un étranger et ma fille au contraire dit qu'il a toujours été comme cela, mais que je ne le voyais pas... La vérité est certainement entre ces deux pôles. Auriez-vous des conseils à me donner en sachant que mon mari n'est plus fiable et qu'il fait des promesses qu'il ne peut tenir de par son rapport délirant au réel, qu'il passe son temps à mentir alors qu'il était d'une droiture presque agaçante auparavant pour ne pas dire psychorigide ? Avez-vous des lectures à fournir ? Je me trouve aussi dans la position de devoir expliquer les choses aux enfants qui sont adolescents car leur père ne leur parle pas de cette séparation ni de ce qui l'a motivée pas plus qu'il ne leur propose un futur étant donné qu'il n'a toujours pas de situation financière acceptable. De plus, dans le divorce, mon mari est s'est démontré âpre au gain jusqu'à la malhonnêteté tant il est procédurier.
J'ai perdu mon mari, mes enfants ont perdu leur papa au quotidien et je crois bien que cette horrible maladie a perdu mon mari pour lui-même. Merci de votre aide, je pense avoir traversé le plus dur, mais cela reste encore tellement douloureux.
je vis une situation semblable. Après 17 ans de vie commune et deux enfants, j'ai découvert que mon époux, qui avait toujours été très jaloux, entretenait une relation depuis plusieurs mois avec une femme. Je suis tombée de haut car cet homme était très présent dans ma vie tant personnelle que professionnelle et qu'il se préoccupait de mes allers et venues, me téléphonait sans cesse, etc. Mais depuis plusieurs années, il tendait à devenir très agressif à mon égard et à celui des enfants, tout en alternant des moments de grande fusion avec nous.
Lorsque j'ai demandé à mon époux s'il envisageait de rester et s'il était d'accord pour entreprendre une thérapie de couple pour résoudre le problème, il a accepté. Mais les choses se sont révélées très difficiles et improductives : il lui a été quasiment impossible de parler et, je dirais, de parler vrai avec le psy. Son attitude était hautaine et dénuée de tout sentiment. Son visage était fermé et ses yeux recouverts d'un voile qui les rendaient totalement inexpressifs. Il voulait très clairement se protéger de tout regard extérieur, celui du psy et le mien. A la maison, il était très agressif et retenait que s'il m'avait trompée c'est que je dédiais trop de temps à mon travail et pas assez à lui. Plus encore, il trouvait que je dédiais trop d'énergie aux enfants et que cela l'éloignait des buts qu'il s'était fixé sur le plan personnel et professionnel.
Il est vrai qu'il traversait une période très dure au niveau professionnel. Il s'était brouillé avec un chef très autoritaire mais cela lui avait coûté une place en or qu'il n'a plus jamais retrouvé par la suite. Les soucis d'argent et le manque de reconnaissance professionnel ont augmenté un trou narcissique qui était déjà présent depuis de nombreuses années et une dépression qu'il n'a jamais voulu soigner car il se disait capable de se guérir seul connaissant très bien la psychanalyse. Il m'a d'ailleurs tout de suite informée du fait qu'il pensait être paranoïaque. Il avait lu la thèse de Lacan et avait des idées très précises sur ce sujet qui m'était étranger.
Rétrospectivement, après m'être renseignée sur cette pathologie, j'ai fait des recoupements avec l'apparition des symptômes : il avait un peu moins de 40 ans, il s'était peu à peu coupé du monde extérieur et ne supportait pas que j'ai une vie sociale, il critiquait tous les gens que je fréquentais et me faisait des remarques si je ramenais quelqu'un à la maison, il pensait que les gens qui me sollicitaient professionnellement avaient des intentions sexuelles à mon égard (que ce soient des hommes ou des femmes), il pensait que je l'avais empêcher d'avancer professionnellement et il passait son temps à se comparer à des gens qui avaient un parcours professionnel plus établi que le sien. Sa relation aux enfants était aussi entachée par ces angoisses : les enfants le manipulaient ou me manipulaient et il était totalement indifférent à leurs peurs, leurs pleurs ou leurs problèmes scolaires.
Etant moi-même bouleversée par son infidélité, je suis tombée dans une profonde dépression qui n'a fait qu'augmenter son agressivité. Souhaitant être réconfortée, je lui ai demandé à plusieurs reprises de m'expliquer comment ce détachement de sa part avait pu se produire car il m'avait littéralement bernée, allant jusqu'à me dire lors d'un déplacement professionnel qu'il dormait chez sa maîtresse qui était une collègue de travail et allant jusqu'à me la présenter. Mais au lieu de m'apaiser, il n'a fait que me rabaisser en me jetant à la figure mon incompétence professionnelle, sexuelle, affective et même parentale. Il me disait qu'il n'avait pas de remords et qu'il ne me demanderait pas pardon car c'était une notion morale qui ne lui semblait pas fondée.
Au bout de quelques mois, les choses se sont apaisées. La thérapie de couple avait été interrompue, mais nous avions consulté chacun de notre côté. Il s'est à nouveau investi dans la relation de couple et dans la vie de famille mais il me maintenait très nettement à l'écart de sa vie professionnelle alors que nous fréquentions le même milieu.
Suite à une dispute, il a décidé que nous allions divorcer. Cette décision a été irrévocable et sans un mot. Pourtant elle ne s'est pas actée tout de suite dans la mesure où il est resté à la maison et où il dormait encore avec moi, mais j'avais l'interdiction de le toucher. Pensant qu'il allait se radoucir, j'ai patienté, tenté de lui parler et beaucoup pleuré car j'étais à bout et profondément amoureuse malgré tout. A ce moment là, je suis devenue son ennemi n°1 : il disait que je lui tendait des "pièges" quand j'essayais de l'aider dans le quotidien, il a vidé nos comptes communs sur lesquels j'avais mis de l'argent qui m'était propre, il m'a accusée d'avoir fait notre deuxième enfant à son insu. Quand il me parlait, il me narguait et prenait des airs de supériorité que je ne lui ai jamais connus.
J'aimais mon époux, je pense que malgré tout ce qu'il m'a fait je l'aime toujours, mais je sais que cet homme est devenu toxique pour moi et pour les enfants. J'ai accepté la procédure de divorce car rien ne le fera changer d'avis et car il y va de ma survie. Je suis sous antidépresseurs et sous anxiolytiques, j'ai perdu beaucoup de poids sans parler du sommeil. Je continue ma thérapie pour comprendre comment j'ai pu accepter un certain nombre de choses de sa part, pour comprendre ce qui n'a pas marché entre nous, pour intégrer ma responsabilité dans notre histoire, pour tourner la page et pour aller mieux. Mais j'avoue que cet homme me manque dans ce qu'il avait de bon, tout comme il manque à nos enfants. Cette rupture n'a pas réellement de sens car c'est comme si elle n'avait pas été incarnée.
La question que je me pose est de savoir ce qui s'est passé dans sa tête et comment je vais négocier ma relation à lui dans la mesure où il va prendre en charge les enfants durant les vacances. Les enfants trouvent leur père changé, mon fils dit qu'il est devenu un étranger et ma fille au contraire dit qu'il a toujours été comme cela, mais que je ne le voyais pas... La vérité est certainement entre ces deux pôles. Auriez-vous des conseils à me donner en sachant que mon mari n'est plus fiable et qu'il fait des promesses qu'il ne peut tenir de par son rapport délirant au réel, qu'il passe son temps à mentir alors qu'il était d'une droiture presque agaçante auparavant pour ne pas dire psychorigide ? Avez-vous des lectures à fournir ? Je me trouve aussi dans la position de devoir expliquer les choses aux enfants qui sont adolescents car leur père ne leur parle pas de cette séparation ni de ce qui l'a motivée pas plus qu'il ne leur propose un futur étant donné qu'il n'a toujours pas de situation financière acceptable. De plus, dans le divorce, mon mari est s'est démontré âpre au gain jusqu'à la malhonnêteté tant il est procédurier.
J'ai perdu mon mari, mes enfants ont perdu leur papa au quotidien et je crois bien que cette horrible maladie a perdu mon mari pour lui-même. Merci de votre aide, je pense avoir traversé le plus dur, mais cela reste encore tellement douloureux.