... La faire interner ou pas ? ...

[Adimante333]

... L'interner ou pas ?

Bonjour à tous, premier message pour moi sur ce forum, pas le temps de me présenter s'il faut le faire ailleurs, alors je me permets de saluer tout le monde, je suis homme homme d'âge mur qui s'intéresse à la psychanalyse et dans une moindre mesure à la psychiatrie.

Voilà mon problème, j'aimerais avoir l'avis de psychiatres là-dessus : faire interner ou non un membre de ma famille qui souffre de psychose paranoïde.

En effet, une cousine à moi qui vit dans le nord souffre depuis huit ans d'hallucinations associées à un délire de persécution. Le mieux est que je vous raconte un peu tout ça.

Ca a commencé après une rupture douloureuse, pour une personne très rigide mentalement et qui a eu des problèmes dans l'enfance (gros problèmes de santé, peut-être des viols ? .. On ne sait pas) et qui est en échec dans sa vie personnelle et professionnelle (RSA à cinquante ans, recluse dans une maison appartenant à la famille).

Elle s'est crue harcelée par une collection de délinquants (environ 200 ...) qui trainent toujours autour de la maison (et la suivent partout où qu'elle aille, bien sûr, même si elle change de ville), la harcèlent avec des espèce de pistolets invisibles pour le commun des mortels, ce à partir peut-être de véritables personnes qu'elle a rencontrées à un moment. Elle croit parfois qu'ils entendent ce qu'elle pense et voient ce qui se passe sur son ordinateur par dessus son épaule alors qu'il n'y a personne dans la maison, a déjà entendu - alors qu'elle roulait en voiture - des voix qui lui demandaient d'aller dans le fossé, imagine que son fils (un ado tout à fait sain et qui porte le lourd poids des problèmes de sa mère) est dans son délire, et ferait comme si tout allait bien face à nous parce que "chut !" il ne doit pas parler sous peine d'être entendu par les méchants harceleurs, pareil avec un commissaire de police qu'elle harcèle pour que son harcèlement soit pris en compte en déposant plaintes sur plaintes, il ne dit rien mais lui enverrait des "signes" qui prouve clairement qu'il est au courant mais ... "chut !" il ne faut surtout pas qu'il parle bien sûr, danger, bref je vous passe le détail ça dure depuis huit ans.

Elle est inaccessible à toute logique élémentaire, dans le déni le plus complet de ses problèmes, même c'est carrément nous sa famille qui serions dans le déni !

D'une part j'ai essayé maladroitement d'engager un échange par mail pour la faire revenir à la raison mais que c'est naïf de ma part, elle ne me répond plus bien sûr, chacun sait qu'il faut aller dans le sens du discours des malades et ne jamais s'opposer à eux. Mais même sachant cela j'en suis incapable, incapable de jouer la comédie. Je pense qu'à un moment donné il faut une part de choc de réalité pour aider à la guérison, mais pas sans médication. Un environnement fermé et des médecins et infirmières qui s'occupent de vous sont une autre réalité à même de remplacer le délire, dans lequel tout un monde s'intéresse de manière négative à elle, mais la rend intéressante quand même à ses propres yeux,là où dans la vie réelle elle n'intéresse personne à part sa famille proche. Elle est bien évidemment extrêmement seule.

C'est pourquoi je reprends l'idée de la faire interner, alors que les autres membres de ma famille, dont des médecins, ne sont pas d'accord. Mais cela dure depuis huit ans et il n'y a aucune raison que cela s'arrête, et sachant en plus qu'après un certain temps et plusieurs crises non soignées, le délire s'intalle définitivement dans les structures du cerveau ...

Je m'inquiète beaucoup de savoir ce qu'elle va devenir à son âge et sans travail, elle ne pourra pas rester indéfiniment dans cette petite maison qui sera certainement un jour vendue à la mort des propriétaires dans ma famille. Va-t-elle devenir clocharde ? Ou bien un de ses frères aura-t-il l'obligation de l'accueillir chez lui et de la prendre en charge en plus de sa propre famille, jusqu'à sa mort, ce dont je sais que personne n'en n'a envie ?
Tout ça pour en arriver à l'internement. C'est sans doute violent, perturbant, une décision difficile à prendre et culpabilisante pour nous. Mais hors cela il n'y a aucune voie de salut, et aucun moyen de lui faire prendre un médicament qui pourrait au moins lui donner un peu de tranquillité et de distance vis-à-vis de son délire.

Membres psychiatres de ce forum, si vous voulez bien me donner votre avis, qu'en pensez-vous ? Elle ne paraît pas vraiment dangereuse pour elle-même (quoique ... les voix en voiture ...) car n'a jamais été que je sache suicidaire, ni pour les autres ... Jusque-là, mais qui peut prédire l'avenir ?

Vous remerciant par avance,

cordialement,

Frédéric

[Dubreuil]

Mais cela dure depuis huit ans et il n'y a aucune raison que cela s'arrête, et sachant en plus qu'après un certain temps et plusieurs crises non soignées, le délire s'installe définitivement dans les structures du cerveau ...
*** C'est à son médecin traitant qu'il appartient de l'adresser à un psychiatre.
Et c'est au psychiatre de juger si elle doit être internée ou peut bénéficier d'un simple traitement ambulatoire.
Sinon...
si elle n'a pas de médecin traitant ou que ce soit un membre de votre famille, attendez un moment propice où elle sera en plein délire et appelez la police en disant qu'elle vous effraie et ignorez ce qui va se passer, elle sera automatiquement dirigée en centre hospitalier psychiatrique, et vous aurez alors un interlocuteur a qui exposer votre problème. Et à ce moment là elle aura un dossier.
Si elle n'est pas internée pour être soignée de suite ( le traitement ponctuel peut l'apaiser) recommencez le même scénario dès qu'il y a une rechute, et ainsi de suite, ne lâchez rien. Vous pourrez enfin la faire soigner correctement dans un lieu adapté.