Je n’avance plus, je ne sais pas quel sens ou but donner à mes actions.

Forum dépression, déprime
Vaporcherstra
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Inscription : 04 mars 2019, 00:29

Je n’avance plus, je ne sais pas quel sens ou but donner à mes actions.

Message par Vaporcherstra »

Bonjour,

Je tiens tout d’abord à préciser que je ne sais pas si je suis bien dans la catégorie adéquate pour écrire ce questionnement, tant je peux reconnaître ici et là, dans les différents forums du site, des récits qui m'évoquent des émotions familières.

Mon principal problème, c’est que je me sens faible, impuissant face à mon destin. J’ai 24 ans. Je crois que ce cheminement a commencé à l’âge de 7 ou 8 ans. Ma mère qui vient nous interrompre moi et ma soeur, de quatre ans mon aînée, qui jouons alors. Elle nous annonce qu’elle se sépare de mon père car il l’a trompé. Je me souviens qu’au moment où elle me le dit, je suis déjà arraché d’une certaine innocence et ressens une certaine injustice, je fonds en larme. Ma sœur demeurait impassible sur le moment. Cet épisode a causé une mini fugue, une matinée lorsque j’étais à l'école primaire. J’ai aussi eu des crises d’angoisses, insomnies, somnambulisme, mais dont je ne peux assurer qu’elles soient liées à cette histoire.

Aujourd’hui, mes parents sont toujours ensemble. Ils ne se sont jamais séparés. Pourtant ils leur arrivent toujours de s’invectiver, silencieusement ou non, par des gestes ou des mots, d’une violence qui me révulse. Je suis parfois dégoûté d’eux, voire un peu plus de mon père. Lorsqu’il rentre, que je reconnais le bruit de ses clés, un sentiment de lourdeur me pèse, et ce depuis si longtemps que j’ai oublié quand il a commencé à survenir. Je culpabilise parfois d’avoir une meilleur relation avec ma mère ; d’avoir fait le choix de préférer sa cause, celle d’une femme trompée par un homme qu’elle aime, que celui d’un homme qui a fait le choix de voir ailleurs avant de se raviser, se rappelant de l’amour de sa famille. Lui, enfant illégitime, qui a été maltraité par sa propre mère avant d’être placé en pension.

À partir de mes 13 ans, l’âge du collège, j’oscillais entre chez moi, où mes parents étaient usés par la « crise d’adolescence » aiguë de ma sœur, où régnait la violence verbale la plus crue, parfois physique. Je voyais mon père absent, morne et taciturne, paralysé par ce retour de bâton. Ma mère humiliée, seule. Des pleurs, des cris, de toute part. Un festival qui rendait extrêmement pénible toute vie familiale. Je regardais ce trio, composé de mes parents et de ma sœur, en spectateur impuissant et en victime.

Puis j’allais au collège, là bas une autre paire de manche m’attendait.

À la suite d’un enchaînement d’évènements trouvant leurs sources, à mon avis, dans la simplicité de la nature humaine, un caïd a cru les paroles d’une personne que je considérais alors comme mon meilleur ami et qui disaient que j’avais insulté sa mère. Le caïd, avec qui j’entretenais toutefois une relation de courtoisie, était malheureusement pour mon cas une personne qui souffrait d’une situation sociale tendue qui impliquait qu’il dorme avec sa mère par manque de moyens. Il vit rouge instantanément. Ce dernier s’est donc empressé de me menacer, de me frapper avant de puiser dans la force de sa popularité auprès des élèves du collège et de m’imposer « un combat » au détour d’une rue non loin de chez moi. Plusieurs dizaines de personnes y ont assisté, j’heurte le pavé et je finis en sang. Malgré tout je parviens jusqu’a Lui pour lui dire que le responsable n’est pas ici. Il ne fait que crier. La police passe, la foule présente se disperse en courant.
Mes parents momentanément absents pour la semaine, ma sœur décide malgré elle de prendre les choses en main en me voyant ensanglanté, manifestement à la suite d’une bagarre à sens unique. Elle vint au collège, sermonna le caïd, puis s’en alla. Je ne lui avais pas demandé de le faire. Se forme ensuite un gigantesque attroupement sur moi, j’étais comme prêt à subir, j’avais même poser mon sac dans un coin, consciencieux de le récupérer en bon état et de ne pas perdre d’affaire après mon tabassage en règle, ayant fait appel malgré moi à une autorité extérieure et cet agissement résonnant dans le cerveau de ces collégiens comme transgressant l’honorabilite des événements.
Je fus sauver par l’intervention d’un pion. Une courte entrevue avec ce dernier qui visiblement voyait l’affaire avec peu d’intérêt. Dès ce moment, je fus en quelque sorte la risée des « « populaires » », de ceux qui n’ont pas peur d’harceler, d’insulter ou d’humilier pour se valoriser. Lors des dernières années du collège, j’ai subi des menaces jusqu’à en prévenir la police, pétrifié, mes parents étaient d’ailleurs impuissants, l’administration du collège fantomatique, cantonnée à un rôle de punisseur qui n’a fait qu’aggraver l’animosité des autres à mon égard. De nombreux amis m’ont tourné le dos.

J’oubliais un détail relativement cruel, ma sœur trouva le moyen, à la même période, de tomber sous le charme du grand frère d’un de ces « « populaires » ». Je lui avais déjà signalé avant même qu'elle en ait l’intention qu’il n’était pas recommandable mais les conseils d’un petit frère atteignent difficilement la raison d’une sœur qui se mue en femme. Son cœur fut brisé, et en plus des humiliations basiques auxquelles je m’habituais durement, on scandait que ma sœur aimait « ça ».

J’étais en échec scolaire. Je connus le lycée général, 1 an. Puis l’apprentissage en cuisine, 1 an également avant d’enchainer les petits boulots et candidatures infructueuses. Puis la drogue. De mes 18 ans à aujourd’hui je me drogue. Stimulants, psychédéliques et j’en passe, jusqu’à lécher frénétiquement les paroies des supports ayant servi à la consommation pour calmer une crise de manque après 3 jours de consommation sans interruption. J’ai ainsi atteint de nombreuses fois l’état où la conscience s’altere jusqu’à cette sensation de perche recherchée, augmentant les dosages excessivement. J’ai à l’heure actuelle diminuée la résurgence de ma plus grosse addiction, le cannabis, même si je reste un consommateur notoire.

À l’age de 20 ans j’ai repris des études, sans autre intention de vouloir faire « comme les autres », mes compagnons de drogues et amis, tous diplômés de grandes écoles qui se sont pour la plupart envolés avec le temps. Je suis aujourd’hui en deuxième année de licence de droit, que j’ai atteint non sans difficulté. Seulement je ne parviens pas à m’investir plus. Je ne trouve ni la force pour le faire, ni le sens ou le but à donner à ce que j’entreprends. Je fais de la musique, cela me permet de canaliser cette morosité surpuissante mais je ne trouve pas la motivation pour progresser en la matière également. J’ai aussi une copine, que j’aime depuis 3 ans. J’ai souvent envie de pleurer sans pouvoir dire pourquoi tout en reconnaissant cette émotion qui parvient à me tenir le ventre à chaque fois, chaque épreuve inhérente à toute vie me semble une montagne infranchissable. Comme écrire ce message. C’est pourquoi il est long, car au fil de mon écrit une alchimie irrésistible opère en moi. Je n’avais jamais fait cet exercice alors je me suis tout simplement ouvert en deux sur le forum.

Je suis bloqué. Je voudrais trouver ma recette du bonheur. Seulement je crains de m’être corrompu par la drogue, après avoir vécu une série d’événements permettant une propagation agressive de cette corruption de ma volonté. Je me sens paralysé. Vide de motivation. Tout me ramène à mon mal-être et à la drogue, à mon envie de rejoindre ce monde que je sais artificiel. J’ai conscience qu’il faut savoir « passer au dessus », faire preuve de « caractère », de « volonté » mais je ne peux m’empecher d’être en desaccord avec ce discours que je trouve mal fondé alors, que faire ?

Merci de m’avoir lu.

Bien à vous tous.
darkmatter
Messages : 90
Inscription : 12 oct. 2018, 04:16

Re: Je n’avance plus, je ne sais pas quel sens ou but donner à mes actions.

Message par darkmatter »

Bonsoir,

Je fais partie de ceux qui trouvent ces discours sur le lien entre la capacité et la volonté assez simplistes et dénués de réalité et souvent couvrant une incapacité totale de compréhension ou d'empathie.
Mais je dois t'avouer que beaucoup des mots que tu emploies me donnent l'impression d'être dans l'extrême inverse qui n'est pas plus tangible que les discours fondés sur la volonté.
Tu serais donc face à un destin, et la drogue aurait irrémédiablement corrompu ta volonté, c'est très finaliste.
Peut-être es tu en phase de dépression?
Tu peux travailler sur tes évènements passés avec un psy et apprendre à protéger ta volonté face à ce qui pourrait survenir.
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