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Forum dépression, déprime
l'écume de la nuit
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Inscription : 27 avr. 2021, 21:38

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Message par l'écume de la nuit »

J'ai 18 ans à l'heure d'aujourd'hui.
Je ne sais pas comment raconter tout ça, parce que c'est quelque chose que je n'arrête de raconter. Pas à tout le monde, j'ai honte, aux gens qui me suivaient auparavant et maintenant aussi. J'ai cherchée un site fiable où en parler et c'est le votre qui me semble plus approprier.
Je suivi au CMPP actuellement mais je n'ai vu que l'infirmière et pas encore le médecin. J'ai lu vos articles dessus par ailleurs mais je dois avouer que chez moi c'est vraiment compliqué.
Je ne sais pas quand ce mal de vivre a commencé, ni pourquoi. J'allais bien jusqu'à mes 6 ans où mes problèmes de santé sont apparus. Hospitalisation, sortie et puis déprime. Normal on dira. Je me plaisais bien à l'hôpital et c'est le fait de l'avoir quitter je pense qui est a l'origine de cette première petite déprime. Ma mère a été conciliante. j'étais une enfant, ça pouvait se comprendre.
Puis ma mère a rencontré un homme qui est devenu un père pour ma jumelle et moi, un père que nous n'avions jamais eu parce que trop lâche pour assumer ses responsabilités mais ça je m'en fiche, la vie est ainsi. Après notre déménagement, j'ai commencée à complexer sur ma couleur de peau alors qu'auparavant je m'en fichais pas mal, et puis je boudais beaucoup. A partir de là, ma mère a commencée a affichait du mépris envers moi, elle me déteste et préfère ma jumelle qui est vraiment intelligente.
Un épisode me vient toujours, je l'avais oubliée mais récemment tout m'ai revenue, comme une décharge électrique, un soir où nous regardions une émission mon père , ma mère, ma soeur et moi, j'ai demandée à ma mère , je ne sais plus pourquoi ce que c'était un égoïste. Elle m'a répondu sèchement : "quelqu'un comme toi".
Je me demande toujours pourquoi m'a t'elle dit ça ? Parce que je boudais ?
C'est vrai, j'étais une enfant "chiante", je ne le nie pas.
Rentrée CM1, avec la maitresse nous faisons l'inventaire des trousses. Il manque un stylo vert dans la mienne. J'ai honte. A ce moment là, c'est comme une révélation: ma mère préfère ma soeur , sinon elle n'aurait pas oublier de me mettre un stylo vert dans ma trousse. S'ensuit des mois où je ne parle plus, je suis devenu muette. Ma maitresse et celle de ma soeur, inquiète,convoque ma mère et décide que je serais suivi par une psychologue scolaire.
J'ai été suivi par elle pendant quelques temps mais je n'en retient que de mauvais souvenirs. Manie qu'on tout les psy hormis celle du CMP, celle de me trahir, je me confie, ils racontent tout à ma mère. A la maison, engueulade "arrête de faire ta folle! tu veux juste faire ton intéressante!" " arrête de faire ta blanche!"
Alors j'arrête toujours les suivies, pour elle, ma mère.
Rentrée de 5ème que je compare à celle de 2nde. La pire.
Dans ma classe, étant nouvelle, je suis seule. Pas vraiment d'ami. Un garçon commence à m'embêter et j'essaye d'en parler. Un prof me dit simplement que je suis une parano et le directeur à mes parents dira que je "cherche" le garçon en question.
J'ai commencée à déprimer, à pleurer sans cesse et à me mutiler avec tout et n'importe quoi : rasoir, bout de verre que je ramassais par terre, lame, compas... J'ai tentée de me suicider, personne dans ma famille ne le sait, la première fois. Etant suivi à ce moment là, j'en ai parlée à l'infirmière du CMP qui m'a fait hospitaliser. Après ça ma mère me faisait énormément culpabiliser : " c'est à cause de toi qu'on va divorcer" " si tu veux te suicider, fais-le , des enfants si j'en veux d'autres, j'en fais". Les autres années classe se sont passées tranquillement avec des déprimes et des moments de bonheur. Classe de 2Nde rebelotte. Mais en pis. J'angoisse à cause d'une prof qui s'en prends souvent à moi, je prétexte être malade parce que vraiment malade. Dans ma classe je suis mise à l'écart. Je pleure, je vis des gros passages de déprimes intenses, je ne mange plus. Je recommence à me mutiler . Avec des allumettes que j'allume puis les éteints sur mon bras. L'infirmière du lycée qui l'avait remarquée, préviens ma mère. Catastrophe. Elle me dit carrément de me suicider si je veux. Après ça j'ai été suivi au CMPP, là où le médecin fait savoir à ma mère que je suis "dépressive" et me met sous traitement. Traitement bien entendu jamais commencée à cause de ma mère. Et rdv stoppé.
En classe de terminal, je vis avec ses moments de biens immenses où je m'aime , m'adore avec les moments les plus sombres, de déprimes, de mutilations. En début d'année, j'ai été mal et j'ai voulu rentrer chez moi. Ma mère devait venir me chercher puisque nous vivions loin. Mais comme d'habitude elle ne peut pas, elle "bosse". J'ai pleurée parce quand ma soeur est malade , elle vient la chercher mais quand c'est moi, je dois supporter.
Crise d'angoisse, pleure. Ma prof d'allemand est allée chercher l'assistante sociale qui connaît ma situation.
Et puis, en vacances de février, pétage de plomb. Je me suis frappée sur la tête, les bras et mutilé jusqu'au sang. J'en ai parlée à l'assistante sociale et une autre dame qui me suit aussi. Reprise des rdv au CMPP ( c'était ça ou l'hospitalisation) mais étant majeur, l'autorisation de ma mère n'est pas requise.
Je suis suivi à nouveau, mais pour moi, c'est trop tard. Je suis foutu.
Je ne vois pas à quoi je sers, je suis inutile, nul.
Je me mutile, je mange sans cesse alors que je ne ressens plus la faim. Je dors mal. C'est comme si au réveil je n'avais pas du tout dormis.
Je sais ce que vous allez dire: il faut tenir bon, en parler de ça au médecin que peut-être je ne verrais jamais à cause du covid, que ça ira mieux quand j'aurais quitter ma mère( quand on regarde ma moyenne et qu'on ajoute "tu travailles bien pourtant"), qu'il faut avoir une discussion avec.
Tout ça je sais, on me l'a dit, encore et encore. Mais que voulez-vous ? La vie ce n'est pas comme les films ou séries où il suffit de parler pour tout arranger.
J'aime écrire, depuis enfant, ça me permet de poser quelque part mes tristesses, mes peines et de créer un autre univers où je n'existe pas. En faite, mes écris ne sont pas joyeuses, toujours ce sujet de la "douleur" mais il y des peines qui ne peuvent être décrites, écrites.
C'est terrible d'être sans arrêt malheureux alors qu'on a un toit, accès à l'école. C'est presque égoïste de se plaindre. Non, ça l'est.
Je pense que c'est pour cela que j'envisage le suicide. Je ne veux pas vivre dans un monde où toute ma vie je serais malheureuse.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19332
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: je sais

Message par Dubreuil »

Message aux internautes :
Message d'une fabulatrice.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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