troubles divers, déprime, déperso peut être

[Harakiri]

Bonjour à tous,

Je suis étudiant en école de commerce, un peu (voir beaucoup) perdu. Je n'arrive pas à comprendre ce qu'il se passe dans ma tête, qui suis-je, qu'est-ce que j'aime. Ma perception des choses a changé durablement depuis il y a environ 3 ans lors d'un séjour de quelques mois à l'autre bout du monde.

Plus jeune j'étais très timide, peu à l'aise avec mes camarades de classe, mais heureux tout de même avec quelques bons potes proches, et ma famille . Au lycée par contre ça a commencé à poser sérieusement problème, on entre dans l'adolescence, les boutons qui poussent sur le visage, je deviens myope comme une taupe, je perds encore en confiance en moi, et pour enfoncer le clou, mes potes se foutent pas mal de ma gueule (bon pas trop méchant mais quand même, étant plutôt sensible ça m'affectait). Par contre ça s'est aggravé sur la fin du lycée, et mes "potes" m'ont fait subir une série d'humiliations qui m'ont énormément touché en plein pendant le passage du baccalauréat. J'avais tellement aucune confiance en moi que j'étais incapable de réagir, je faisais juste mine d'en rire, alors qu'en réalité dans mon for intérieur c'était la fin du monde.
Paradoxalement j'ai obtenu mon bac haut la main, et ce traumatisme a été le point de départ de nombreuses transformations en moi.

L'entrée dans la majorité, le passage en université, l'obtention du permis de conduire, de nouvelles connaissances avec qui je me sens moins comme une merde, tout ça m'a carrément libéré. Je fais le con, j'arrive bourré en cours, je deviens un peu moins timide, les lentilles de contact remplacent les culs de bouteille, les boutons commencent à disparaitre, bref je deviens plutôt beau gosse et je prends un peu confiance. Bref les études me plaisent pas par contre et je décide de me réorienter.

Je débarque alors dans une autre ville, quitte le domicile familial, et passe ma licence. Ce furent les meilleures années de ma vie. Fête tout le temps, je prends beaucoup confiance en moi, mes potes du lycée ne me reconnaissent plus, et me disaient souvent qu'ils ne pensaient pas qu'une telle métamorphose (psychologique surtout) pouvait être possible. Pourtant durant ces années, une ombre au tableau, le traumatisme vécu au lycée est toujours présent dans ma tête et tourne en boucle quasiment 24h/24 ( beaucoup d'auto-flagelation quant au fait que je me sois laissé faire surtout). Le seul moment où ça disparait, c'est en soirée, quand je bois ou fume. Lors de la 3 ème année avec mon meilleur ami de fac, on décide ensemble de partir à l'étranger pendant plusieurs mois, une fois la licence validée. La 3 ème année de licence n'avait pas été la meilleure, je fumais pas mal (entre autre car mes potes fumaient beaucoup) , j'allais plus beaucoup en cours, je sentais aussi parfois un peu d'anxiété et de parano avec mes potes quand on fumait. Je faisais pas mal de bad trips, mais bon continuais quand même à fumer pour pas passer pour un con auprès de mes potes sans doutes, alors que je commençais à en être un peu dégoute.

Voyage à l'autre bout du monde:

Je comptais sur ce voyage pour changer ma vision des choses, oublier mon traumatisme du lycée, prendre plus confiance en moi, pourquoi pas me trouver une copine (toujours jamais eu de copine, je me l'interdis en fait je ne sais pas pourquoi). Et puis surtout voir des paysages magnifiques, vivre une aventure unique ...

Ca ne s'est pas passé comme j'aurais souhaité malheureusement ... C'est là que je commence à perdre la compréhension de moi même. Forcément plusieurs mois là bas, c'est perturbant, quitter la famille pendant assez longtemps pour vivre la plupart du temps dans un environnement très différent de celui que je connaissais. Au début c'était plutôt cool, un peu comme des vacances, mais après 2 mois je n'en pouvais plus, ma seule envie était de rentrer chez moi, quand les amis avec qui j'étais, eux, vivaient les meilleurs moments de leur vie. Je me sentais terriblement con. On fumait beaucoup, et plus je fumais, plus je me sentais mal, jusqu'à faire de grosses crises d'angoisse. Un matin, je me suis réveillé, me sentant extrêmement lourd, désespéré, le rêve potentiel était devenu un cauchemar. Je comptais tous les jours qu'il me restait (à ce moment là quasiment 2 mois avant l'avion de retour), alors qu'au même moment mes potes parlaient de rester peut être un an. J'avais juste le sentiment d'être en enfer, et je commençais à fortement regrette l'époque où je pensais 24h:24 à mon traumatisme du lycée. Ce que je vivais à ce moment là était 10 fois pire. Et là c'est le retour des vieux démons. Je perds totalement confiance en moi, je me sens comme la pire des merdes. Je continue quand même de fumer pour ne pas que mes potes se doutent de quelque chose (peut être aussi en y réfléchissant par peur qu'ils me jugent, ou qu'ils exploitent mes faiblesses.) Du coup par moment je me retrouve couché sur un canapé, des heures, envahi par un néant terriblement angoissant. J'appelle mes parents et je pleure au téléphone. Je me renseigne sur internet et pense souffrir d'une forme de dépression. Bref je me dis qu'en rentrant en France, tout s'arrangera, et du coup je me rassure comme ça. Je décide finalement de quitter mes compagnons de voyage puisque j'avais l'impression d'être un poids, et que je n'arrivais absolument plus à faire semblant d'aller bien. Je finis donc mon trip tout seul en attendant le retour en France.

Le retour en France.

Pensant que tout allait s'arranger, j'ai pris une nouvelle claque. Plus rien ne m'était familier. Je me sentais totalement coupé de la réalité, je n'ai eu aucune émotion en voyant ma famille, ma maison, mes amis, si ce n'est de l'angoisse, et une sensation de ne reconnaître personne. J'essaye de comprendre ce qu'il s'est passé, mais ce voyage qui devait être un rêve, et qui a viré au cauchemar, j'étais ( et je suis toujours) incapable d'accepter cette idée. Je ne pensais pas qu'il était possible de se sentir aussi mal, et maintenant depuis 3 ans c'est toujours plus ou moins la même chose. J'ai consulté nombreux médecins, psys, pris de nombreux types de médicaments, allant des anxiolitiques aux antidépresseurs en passant par des neuroleptiques, mais c'est toujours le même chaos interne qui règne. Autre chose, c'est que je ne veux absolument rien laisser transparaître, et j'ai su garder l'image d'un bout en train alors qu'à l'intérieur , c'est Bagdad en pire. Quelque chose d'un peu paradoxal de nouveau est que malgré ce mal être puissant et les traitements que je prenais, j'ai cartonné les concours pour les écoles de commerce ( concours que j'ai passé non pas parce que c'est ce que je voulais faire sur le moment, mais parce que c'est ce que je prévoyais avant mon voyage, et que je me raccrochais à ça ...) . Plus de 2 ans maintenant que je suis en école, profondément déprimé, je refuse pourtant de me laisser aller à ne rien faire. Pourtant dans cet état, je sais très bien que je ne pourrais exercer aucun métier, que ce sera trop dur pour moi. Quand c'est des stages ça va j'arrive à me dépasser, mais je me sens pas en mesure d'exercer des responsabilités comme ça ...

Ha oui j'oubliais de dire maintenant je suis en Erasmus, et de plus en plus saoulé par mes études qui me plaisent pas (en meme temps plus rien ne me plais) . J'ai l'impression de passer complètement à côté de ma vie. Les étudiants ici s'amusent, moi je fais seulement semblant et personne ne se rend compte de rien, c'est ça qui est fou. Je suis devenu totalement incapable d'avoir une relation profonde avec une personne, et ma seule envie en permanence est d'être seule. Pourtant il m'arrive de faire des rêves dans lesquels je ressens des émotions, des pulsions. Mais éveillé, jamais. Je me sens comme un spectre errant, totalement désensibilisé.

Je pourrais écrire un livre sur cet état dégueulasse qui ne cesse jamais.

Sinon j'aimerais bien, si quelqu'un a eu le courage de me lire (en plus je sais que c'est très mal écris, je n'arrive pas à classer mes idées...), un avis sur ce dont je souffre. Peut être que certains sont passés par là je ne sais pas ...

Aussi étant à l'étranger, est-ce que vous pensez qu'il serait judicieux pour moi de faire une thérapie en ligne ?

Merci beaucoup !

[Dubreuil]

Faites une cure de désintoxication en premier lieu. Et la vie sera déjà plus simple, et plus saine.
Ensuite aller parler à un psy pour comprendre ( entre autre ) que vous n'êtes en rien responsable de la bêtise de vos camarades de classe.
Les drogues détruisent lentement mais sûrement les neurones. Vous avez la chance d'être jeune. Un jour réveillez-vous, et dites-vous : - A partir de maintenant je change tout ! "
Et tout changera.

[Harakiri]

Merci pour votre réponse.

Une cure de désintoxication ? Ha non depuis que j'ai eu ces problèmes je ne touche plus à la fumette! Ca m'est arrivé quelques fois mais la plupart du temps ça a fini de manière catastrophique ...

J'ai vu un psy régulièrement pendant 6 mois, c'était pas inintéressant , mais au final tout ce qu'il me disait je le savais déjà, et il avait beau me dire "Vous n'êtes pas la personne que vous pensez être", impossible de m'en convaincre. Après certes c'est rassurant de pouvoir extérioriser ce qu'on a sur le coeur sans être pris pour un fou.

J'ai peur de ne jamais pouvoir me pardonner d'être resté dans cet état si longtemps, et biensûr ce n'est pas avec le temps que ça s'arrange !

[spooks]

J'ai vu un psy régulièrement pendant 6 mois, c'était pas inintéressant , mais au final tout ce qu'il me disait je le savais déjà, et il avait beau me dire "Vous n'êtes pas la personne que vous pensez être", impossible de m'en convaincre. Après certes c'est rassurant de pouvoir extérioriser ce qu'on a sur le coeur sans être pris pour un fou.

Bonsoir,

Oui, souvent on sait déjà ce que nous dis le psy pour la bonne et simple raison que le psy nous renvois à nous même pour nous permettre d'avancer par à notre rythme. Le psy n'est pas là pour te dire ce que tu dois faire, comment tu dois penser,... Il est là pour t'aiguiller, te donner des pistes sans que tu t'en rendes forcément compte d'ailleurs. Après tu peux changer de psy aussi si cette personne ne te convient pas. Je pense que l'important ce n'est pas tant de te convaincre que tu n'es pas la personne que tu penses être" mais plutôt de te demander " Quelle personne tu es ou voudrais être? Est ce que la personne que tu es te conviens? ..."