Ne pas faire subir à mes filles les problèmes issus de ma mère

[Abc123]

Bonjour.

Je vais avoir 29 ans et d'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours porté en moi un mal-être sans vraiment pouvoir y mettre le doigt dessus. Je le ressentais comme quelque chose qui me faisait de l'ombre, qui m'empêchait de concrétiser des projets, d'oser, de faire... Une auto-censure couplée à un "je ne fais jamais assez bien".

Je veux m'en sortir, il est grand temps !
J'ai déjà "consulté". Petite ma mère m'a fait consulter quelqu'un (dans un centre/asso je sais pas bien) mais la seule chose dont je me souvienne c'était les dessins au mur et les tas de pate à modeler sur un petit bureau. Je mourrais d'envie de faire de la pâte à modeler mais on voulait "me faire parler" et ça je savais pas faire. Ca n'a pas été très concluant et voyant que ça "servait pas à grand chose" ma mère m'a fait arrêter... On y est retourné plus tard, à mon adolescence mais en voyant des thérapeutes séparemment. Moi je ne parlais toujours pas (pourtant le silence doit bien vouloir dire quelque chose). On m'a fait changer de personne et j'ai commencé à entamer un dialogue. Puis pouf encore un changement (du au fonctionnement de la structure peut-être ?). Ca n'a pas aidé déjà que je n'étais pas très stable moi-même. La 3ème personne m'a direct proposé un "traitement". Du haut de mes 15 ans les "cachets sont pour les fous", j'ai pris peur et n'y suis pas retournée. En // j'étais suivie par l'assistant social de mon lycée (j'y avait été adressé par une pionne de mon internat qui avait perçu mon mal-être et qui voulait m'aider). Lui il était chouette mais on n'a pas pu continuer l'année suivante. La thérapeute de ma mère voulait impliquer mon père (mes parents sont séparés) mais pour lui c'était "no way" et quand elle a abordé que "peut-être il pourrait y avoir des problèmes dus à mon beau-père et à ma demi-soeur" ma mère a laissé tomber (ma mère révait de la petite famille parfaite). Plus tard ma mère m'a dit (sous le coup de l'ennervement ?) "je croyais que tu allais vraiment mal mais en fait tu te fiches juste de moi"... Je suis partis plusieurs fois de la maison et est très tôt voulu mon indépendance car 1) j'étouffais 2) je me sentais de trop dans ce "petit bonheur recomposé"

Depuis 2016/2017 j'ai entamé un "travail sur moi-même" de façon consciente et volontaire mais sans consulter un professionel de la santé mentale. Pourtant sur conseil de mon médecin traitant j'avais pris rdv mais je n'ai pas été capable de physiquement m'y rendre. J'ai été "inspirée" par des gens, comme des "guides involontaires et inconscients" dans ma vie, sans que ce soit fait "exprès". Mais maintenant je ressens le besoin de m'adresser à quelqu'un de spécialisé car je pense être prête.

L'électrochoc à été la découverte de ma grossesse et l'arrivée de ma fille aînée en 2017 (depuis une 2ème petite puce est arrivée dans ma vie). Clairement la naissance de ma 1ère fille a été ma nouvelle naissance et j'ai pris toute la mesure des carences affectives qui ont émaillées mon parcours. J'ai "hérité" des problèmes de ma mère (divers abus et maltraitances) et cela a joué sur mon développement. Je voudrais me défaire de tout ça, j'essaye de le faire par moi-même mais j'ai peur de sombrer de nouveau. Je ne veux pas faire porter sur les épaules de mes filles ce "malheur génétique". Ma mère a une très mauvaise relation avec sa mère et n'a jamais réglé ses comptes, sa mère avait elle-même quelque chose à règler avec mon arrière grand-mère mais ça n'a pas été fait (du moins pas à ma connaissance) et mon arrière-grand mère s'est retrouvé très tôt "seule à la maison" pour s'occuper de ses frères et soeurs... Il y a comme un "truc" qui se transmet de mères en filles et je voudrais stoper cette chaine infernale. Pour pas le transmettre à mes filles d'une part, et d'autre part car ce "passif" m'handicape dans ma vie de tous les jours ; je ressens de la haine pour la maison que j'ai choisi, ma vie professionnelle est un naufrage, je ne fais rien de constructif alors que j'ai plein de projets. Je somatise beaucoup, à chaque pic de stress, d'angoisse, à chaque accroc avec ma mère c'est les douleurs qui reviennent.
Mon couple tient bon et est solide mais pour combien de temps ?
Je rêve de tout ce que je pourrais faire et avoir mais je me sens empêchée d'évoluer, de grandir, de vivre ! Mais si il y a une longue tradition de "je n'ai pas pu réaliser ce que je voulais, on fait pas toujours ce qu'on veut dans la vie" chez ces femmes de ma lignée et qu'on m'a tellement répété que c'est imprimé dans mon crâne, je veux briser la tradition !

[Dubreuil]

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