Questionnements sur ma situation.

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Fjaraa
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Questionnements sur ma situation.

Message par Fjaraa »

Bonjour,


Je me permets de venir vous livrer un peu de mon histoire et alléger ici un sac un peu lourd à porter en ce moment.

En septembre 2015, j’ai entamé une psychothérapie psychanalytique avec une psychanalyste qui avait également eu un parcours de médecin psychiatre.

Une grande partie de ma thérapie a consisté à prendre conscience et à accepter de laisser mon fils (36 ans aujourd’hui) se débrouiller seul. Courant 2015, suite au décès brutal de mon ex-mari que j’avais quitté depuis 2007, j’étais revenue habiter avec mon fils qui vivait alors avec son père dans la maison familiale dont je suis propriétaire à 50 % (mes deux enfants sont héritiers à parts égales de l’autre moitié de la maison, le partage des biens n’ayant pas été effectué lors du divorce).

Ce dernier souffre de troubles du comportement (alcool, addiction aux écrans, cannabis, incurie…). Il me rendait la vie impossible, tapage nocturne, agressivité, insultes, au point que j’ai dû faire intervenir la gendarmerie à plusieurs reprises.

Je pense qu’en dépit de toute réalité, il considère que la maison lui revient de plein droit et que c’est pour cela qu’il me faisait « payer » mon départ en 2007, et le fait de les avoir « abandonnés » son père et lui. Ma fille (35 ans à ce jour) avait quant à elle quitté le foyer familial à 18 ans pour ses études.

Avec le soutien de ma psy, je me suis résolue à prendre une location pour m’éloigner de lui, afin de préserver ma santé et ma tranquillité, et tant pis pour l’état de la maison dont je savais qu’elle redeviendrait le taudis que j’avais trouvé en arrivant en 2015... Je suis partie en février 2020.

C’est également en février 2020 que ma thérapie s’est arrêtée, suite à la cessation d’activité de ma psy.

La fin de cette thérapie avait été préparée plusieurs mois auparavant, je n’ai pas été prise au dépourvu. J’allais alors beaucoup mieux, nous avions mesuré ensemble le chemin parcouru depuis 2015 et je me sentais suffisamment armée pour continuer ma route, d’autant que je venais d’emménager dans un nouveau logement.

Tout nouveau, tout beau. Ce changement de cadre, et les « outils » dont j’avais pu me saisir lors de mon parcours thérapeutique m’ont permis de traverser le confinement de façon relativement sereine et je n’ai alors pas trop souffert de mon isolement.

La relation avec mon fils s’est notablement apaisée, il envisage de chercher du travail à l’issue de sa formation qui prend fin en juin prochain. Il est bien perçu dans le milieu professionnel, décrit comme intelligent (ce dont je n’ai jamais douté) et courageux.

Cependant, je reste très inquiète de son comportement. Il manifeste une grande incurie dans le logement ainsi que dans ses démarches administratives. Je l’aide encore un peu… trop sans doute ? Jusqu’au mois dernier, je lui payais encore ses factures EDF. J’ai arrêté, et l’ai aidé à souscrire un abonnement à son nom. Je lui fais ses lessives, pour lui permettre de garder une apparence correcte. Il ne fait ni vaisselle, ni ménage, ni lessive… quant à l’hygiène corporelle, c’est selon ses humeurs !

La fin de sa formation arrive, et s’il se retrouve sans activité et sans cadre, j’ai peur qu’il se laisse à nouveau couler.

Récemment, il s’est trouvé sans ressources parce qu’il n’avait pas fait les démarches pour les percevoir. Il est allé voir les services sociaux qui ont fait le nécessaire. Comme il m’avait informée de cette démarche, j’ai voulu contacter le centre médico-social en me disant que c’était l’occasion de les informer du comportement d’incurie de mon fils, mais ils m’ont envoyée balader sans même m’écouter en me disant qu’ils étaient tenus par le secret professionnel.

J’ai appris l’existence d’une équipe mobile de psychiatrie précarité dans la ville proche de mon domicile, et je les ai contactés. Ils ne peuvent intervenir qu’avec l’accord de l’intéressé. J’attends la fin de la formation de mon fils avant d’aborder le sujet avec lui, ce ne sera pas chose facile, j’ai peur de le braquer car il est tout à fait dans le déni de ses difficultés.

J’en ai assez d’avoir l’impression de le porter à bout de bras, je voudrais qu’il ne me considère plus comme son filet de sécurité. Je suis fatiguée.

Je pense que je retombe en dépression. Plus rien ne me fait envie, je manque d’énergie, j’ai beaucoup de mal à me pousser à sortir de chez moi en-dehors de mon activité professionnelle et des sorties incontournables. Je précise que je suis très peu entourée, sans autre famille que mes enfants. De 2007 à 2015, j’ai vécu dans une grande ville à 75 km de là où je suis actuellement et où j’avais beaucoup d’ « amis », qui sont devenus virtuels à cause de la distance, puis les relations – souvent superficielles - ont fini par se rompre, du fait que j’ai changé aussi, au cours de ma thérapie.

Devant cette menace de retomber en dépression, j’ai repris un suivi avec une psychologue clinicienne, j’ai eu 3 séances, mais je n’accroche pas vraiment. J’ai l’impression que le deuil n’est pas fait avec mon ancienne psy.

Par ailleurs, depuis 2018, je suis garde d’enfants à domicile en périscolaire. Je viens d’apprendre que la psy que je vais voir est également celle de l’une des 3 fillettes que je garde et ça me gêne.

Je pense annuler la prochaine séance et chercher quelqu’un d’autre. J’aimerais avoir des avis sur ce point.

Merci de votre écoute et de vos éventuelles pistes.

Fjaraa
cleopatre
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Re: Questionnements sur ma situation.

Message par cleopatre »

Si vous n'accrochez pas avec cette psy, consultez en un(e) autre. Effectivement le fait qu elle suive des enfants que vous connaissez peut être derangeant.
Courage a vous.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Questionnements sur ma situation.

Message par Dubreuil »

La fin de sa formation arrive, et s’il se retrouve sans activité et sans cadre, j’ai peur qu’il se laisse à nouveau couler.
*** Il trouvera une autre main main tendue, ou une autre " bonne poire ".

j’ai voulu contacter le centre médico-social en me disant que c’était l’occasion de les informer du comportement d’incurie de mon fils, mais ils m’ont envoyée balader sans même m’écouter en me disant qu’ils étaient tenus par le secret professionnel.
*** Enfin une réponses adaptée !

J’en ai assez d’avoir l’impression de le porter à bout de bras, je voudrais qu’il ne me considère plus comme son filet de sécurité. Je suis fatiguée.
*** Vous avez pourtant votre réponses sous les yeux.
Ne lui donnez plus le sein, vous l'abêtissez, vous ne lui faites pas de bien.
Laissez-le enfin s'assumer, SEUL.
Et arrêtez de fuir dans ce qui ne vous regarde plus, vivez votre propre vie, il est temps.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Fjaraa
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Re: Questionnements sur ma situation.

Message par Fjaraa »

@cléopâtre :

Merci cléopâtre pour votre réponse. Je vais en effet me mettre en quête d’un(e) autre psy.

@Madame Dubreuil :

Merci du conseil… Je savais très bien tout cela. Je sais aussi qu’une fois adultes, les enfants doivent quitter le nid… Ma fille l’a fait à 18 ans. Elle se débrouille.

J’ai vécu 8 ans éloignée de mon fils. Je « vivais ma propre vie », comme vous dites. Durant les 2 premières années de ma séparation d’avec son père, il avait organisé sa petite vie : une semaine avec son père, une semaine avec moi. Mais comme il voulait m’imposer sa façon de vivre chaotique, je l’avais mis dehors de chez moi. Il était donc retourné chez son père. Après quelques mois passés à bouder, il était revenu vers moi, et me rendait visite de temps en temps en respectant mon cadre de vie.

A la mort de son père en 2015, je suis revenue dans cette maison en mauvais état à cause d’une totale absence d’entretien. J’avais alors pour projet de la rendre présentable afin qu’elle puisse être vendue. Ainsi, chacun aurait récupéré ses billes. Loupé.

Tant que j’habitais avec mon fils dans cette maison, il respectait les pièces de vie communes. En revanche, sa chambre était un tas d’immondices, je n’exagère pas en écrivant cela. Et il dormait là-dedans.

Je ne pouvais pas le mettre dehors, dans la mesure où le bien est en indivision. Il m’a rendu la vie impossible à tel point que je suis partie habiter ailleurs. Je paie une location alors que mon fils est en train de ruiner par son incurie un bien commun entre 3 personnes, que je pourrais habiter et rénover en attendant qu’il soit vendable.

J’ai vu un notaire : « il faut vendre ».
J’ai vu un avocat : « il faut vendre ».

Mon fils n’est pas d’accord pour vendre. Ma fille l’est.

Je vais reprendre les dossiers de succession et redemander conseil auprès d’un notaire et/ou d’un avocat. Je ne sais même pas exactement quels sont les droits de chacun dans ce contexte.

Je vais aussi continuer à me renseigner sur les comportements d’incurie.

Et retrouver un(e) psy pour travailler sur ma culpabilité.

Fjaraa
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Questionnements sur ma situation.

Message par Dubreuil »

Votre fils n'est pas reconnu comme personne présentant des troubles psychiatriques ?
Il n'est pas pris en charge ( médicaments ) par une structure spécialisée ?
Si votre fils était reconnu " dépendant ", et dans l'incapacité de " se gérer ", votre situation serait totalement différente.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Fjaraa
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Re: Questionnements sur ma situation.

Message par Fjaraa »

Mon fils ne bénéficie d’aucune prise en charge. Je dois dire qu’au départ, engluée dans ma propre problématique, je ne me rendais pas compte qu’il y avait sans doute un problème psychiatrique. Ma fille l’avait perçu bien avant moi.

Il y a quelques années, alors que, jeune adulte, il montrait un état dépressif, je lui avais suggéré d’aller consulter au service psy de l’hôpital, il y est allé une fois et m’a dit que ça ne servait à rien et qu’il ne voulait pas prendre de médicaments.

Courant 2016-2017, j’ai participé au groupe de parole de l’UNAFAM, je n’en ai rien retiré, la plupart des participants étaient parents de personnes souffrant de pathologies lourdes, qui avaient été prises en charge suite à une décompensation.

Dès que j’aborde avec lui le sujet d’une aide éventuelle il se braque et se renferme. Il est dans le déni de ses difficultés. C’est pour moi très difficile de lui en parler, car alors il se met à pianoter sur son smartphone ou devient mutique, les yeux dans le vide.

Jusqu’à présent, partout où je suis allée demander de l’aide, il m’a été répondu que c’était lui qui devait initier la démarche.

Comme je le disais dans mon post initial, j’ai eu connaissance de l’existence d’une équipe mobile de psychiatrie-précarité que j’ai contactée. Ils m’ont conseillé d’aborder le sujet calmement avec lui et de lui donner leur numéro de téléphone afin qu’il les recontacte. Comme il termine actuellement une formation professionnelle, j’attends fin juin avant de lui en parler, pour éviter qu’il se braque et cesse d’aller en cours.

Je voudrais ajouter que, d’un côté, il manifeste un réel désir de travailler et d’être autonome, il a le projet de repasser son permis (qu’il a perdu suite à un accident en étant alcoolisé), mais il a tellement de mal à gérer sa vie personnelle et ses finances que cela me paraît compromis s’il n’accepte pas de se faire aider.
cleopatre
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Inscription : 18 févr. 2015, 20:58

Re: Questionnements sur ma situation.

Message par cleopatre »

Je pense que vous devriez prendre un conseil juridique comme vous l'evoquez concernant les dégradations réalisées par votre fils dans le bien en indivision. Tout comme il a la capacité de bloquer la vente, je pense que vous et votre fille pouvez agir pour demander une indemnisation quant aux dégradations du bien commun, voir le faire quitter les lieux. Il est aussi redevable je pense du paiement d'un loyer auprès de vous et votre fille compte tenu de l'occupation de ce bien en indivision dont vous êtes toutes les 2 propriétaires.

Enfin il est peut-être exigible à entrer dans le dispositif de majeurs protégés (tutelle ou curatelle).

Bon courage à vous. Explorez toutes les pistes pour parvenir à vous détacher de lui.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Questionnements sur ma situation.

Message par Dubreuil »

*** Si votre fils était reconnu " dépendant ", et dans l'incapacité de " se gérer ", votre situation serait totalement différente.
C'est là où je voulais en en venir, Cléopâtre m'a devancé, merci à elle. Prenez bien note de ses propositions :

"Je pense que vous devriez prendre un conseil juridique comme vous l'evoquez concernant les dégradations réalisées par votre fils dans le bien en indivision. Tout comme il a la capacité de bloquer la vente, je pense que vous et votre fille pouvez agir pour demander une indemnisation quant aux dégradations du bien commun, voir le faire quitter les lieux. Il est aussi redevable je pense du paiement d'un loyer auprès de vous et votre fille compte tenu de l'occupation de ce bien en indivision dont vous êtes toutes les 2 propriétaires.
Enfin il est peut-être exigible à entrer dans le dispositif de majeurs protégés (tutelle ou curatelle)."
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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