Plus j'en parle, plus ça fait mal...
Publié : 21 juin 2015, 22:04
J'ai encore une fois besoin d'écrire.
J'ai comme l'impression d'écrire les tumultueuses aventures d'une fille perdue... Ça me fait du bien puis à la fois, ça me perturbe...
La semaine dernière, je suis allée à un rendez-vous dans un centre pour femme ayant vécue des agressions à caractère sexuel. Ça m'a tout pris pour m'y rendre. J'étais énormément stressée, c'était la première fois où j'allais parler, ou du moins, que je prenais en considération ma situation, à des intervenantes spécialisées dans le domaine. Puisque j'étais apeurée comme ça ne se peut pas... Et que j'étais tendue et incapable de commencer à parler, c'est elle qui a pris la parole en nommant quel était ce centre et quels services en découlaient. Elle parlait d'acte criminel... Ces mots revenaient tout le temps.
Je me suis mise à me sentir comme une imposteur.
Parce que tout ce que j'ai eu, ce sont des flash back... Puis des épisodes de dissociation à chaque fois que j'ai essayé de creuser le sujet...
Mon esprit dérape... Mon esprit me fait peur!
Alors je lui ai parlé de ces épisodes de crise, mais surtout des répercussions que je vivais dans ma vie... Plusieurs qui se répercutent aussi comme étant des symptômes TPL... Mais avec une incapacité de vivre une situation d'intimité et de sexualité, qui me font beaucoup de mal... Je n'ai pas l'impression d'avoir grandi comme tout le monde, je me sens comme si mon développement s'était arrêtée à quelque part et que j'étais une petite fille... Je me compare à mes amies et la différence me fait sentir comme un extraterrestre...
Suite aux flashs que j'ai eus, aux premiers vrais, s'en sont suivis une descente aux enfers, une tentative de suicide... Des mois et des mois de crises... Comme si j'avais un petit diable au fond de moi, qui se tordait de douleur et qui ne me laissait entrevoir aucune possibilité d'avenir...
La thérapeute que j'ai vue m'a dit que la culpabilité et la honte que je vivais, les épisodes de dissociation intenses, mon dégoût par rapport à la sexualité malgré le fait que j'ai une libido et des fantasmes comme tout le monde... Ma sensation qu'on m'agresse ou que je dois me laver compulsivement quand je suis en "contact" avec un événement à caractère sexuel... l'automutilation, l'anorexie, le manque d'estime de soi, les flashs back, la sensation de devenir folle... Le fait que je somatise ma vie lorsqu'on a essayé l'EMDR avec moi, ou l'abandon corporel... J'en ai vomi, j'en ai perdu le contrôle de mon corps, jusqu'à ne plus le sentir... Ça pouvait être des symptômes d'abus... Et contrairement à ce que je pouvais penser, elle n'a pas mis l'emphase sur les événements possibles, mais juste sur les répercussions... Elle m'a aidé à avoir confiance et à me dire que oui, j'en souffrais, et que je méritais d'aller mieux et de travailler en avançant.
Vendredi, j'ai eu une rencontre avec ma psychologue, celle qui me suit depuis octobre.
On est revenue sur la rencontre de la semaine d'avant, où j'avais dissocié... Je n'allais vraiment pas bien... J'étais fâchée contre moi d'avoir encore perdue la carte... Que ma tête se soit protégée et que je sois tombée dans la dépersonnalisation et la déréalisation... Je ne me sentais plus dans mon corps, ma tête allait vite, et je m'auto-commentais... Ce qui fait que je me souviens de ce qu'il s'est passé dans ce moment précis, alors que je n'avais pas accès dans ma tête à des éléments que je parlais depuis 2 semaines avec ma psy... Amnésie, incapable d'aller rechercher l'information dans ma tête, suivi par une panique générale...
Ma psy a décidé de me proposer de faire un consensus. Elle voulait qu'on aborde les raisons de la dissociation, mais elle m'a proposé que je lui fasse un signe ou que je lui dise si on allait trop loin si jamais je me sentais mal avec le thème abordé... Je lui avais déjà parlé des éléments déclencheurs d'il y a un an et demi... Des flashs d'abus, suivi d'un grand vide et d'une incapacité à revoir ces flashs, alors que je sais que je les ai eues... Des crises à n'en plus finir... Au fond, je savais qu'elle voulait aborder ça, et juste m'imaginer qu'elle me reflète quelque chose par rapport à ça m'a fait paniquer... Je me suis ramassée dans le coin du divan, en petite boule, à trembler comme une feuille, juste à l'idée qu'on allait parler de ça... Je lui ai demandé de m'écouter, sans rien dire... Je ne pouvais pas tolérer rien qui pouvait provenir de l'extérieur... J'avais le sentiment que ça allait me menacer et que je n'allais pas être capable de me ramener... J'avais vraiment peur...
Mais je lui ai parlé... Je lui ai parlé de la rencontre que j'avais eue le mercredi à la ressource... De comment je ne savais pas, que je me sentais mal de ne pas savoir vraiment... Mais qu'au fond, je savais qu'il y avait quelque chose qui clochait... Que j'avais cette impression que c'était arrivé... Que depuis mon adolescence, mes premiers copains, je badtrip au niveau de l'intimité... Qu'à un jeune âge, je refusais qu'on me borde le soir, qu'on me fasse des câlins... Qu'on me touche... Que j'avais peur de la dissociation et de la mémoire traumatique, et de tous les liens qui se font dans ma tête mais qui sont vraiment douloureux... Et que ce qu'il fait le plus mal, c'est de me dire que je ne suis pas certaine... Je me sens coupable de ne pas savoir... J'ai peur d'être folle et de m'imaginer des choses... Alors que la dissociation est bien réelle dans ma vie... Que mes incapacités aussi... que les répercussions aussi... Et que ça me rendait tellement malheureuse, au point de vouloir en mourir... Mais que mon esprit se bat pour survivre en me faisant déconnecter à tout coup...
Quand j'ai eu fini de "vomir" (parler très vite, sans respirer ou presque, les yeux dans un fixe, en boule sur le divan) tout ce que j'avais en tête... Et le plus important, lui refusant de revenir sur tout ça, lui refusant de me refléter quoique ce soit parce que je savais que j'allais exploser... Je suis retombée dans une phase étrange... J'ai régressé... Je disais que j'étais un bébé... Je lui demandais si elle allait me gronder, je lui disais de me gronder, comme si j'étais une "mauvaise petite fille"... À la fin de la séance, je ne voulais plus me lever... Je lui ai demandé de me tirer par les cheveux et de me monter en haut... Je n'étais plus là... Cette fois-ci, je me suis sentie partir... Je n'avais plus vraiment de contrôle de ce qu'il sortait de ma bouche... De ce qui ruminait dans ma tête... Je lui disais que j'allais mourir... J'ai fini par sortir... Elle m'a demandé de ne pas prendre ma voiture tout de suite pour revenir chez moi... Je l'ai prise quand même... Chose qui aurait pu être dangereuse... Mais c'est comme si je n'avais plus de conscience, plus de côté rationnel alors qu'il est super fort chez moi... C'est comme si tout ce que j'avais dit venait réveiller une petite fille en moi, un bébé...
Je ne comprends pas totalement le fonctionnement de ma tête...
Ça me fait peur souvent...
Mais j'ai l'impression que cette petite fille a des choses à dire... Elle a vécu la violence... Elle s'exprime drôlement... Alors que quand je rationalise maintenant... Ça ne fait pas de sens... C'est moi... Je suis entière, je devrais être entière du moins... Pourquoi ai-je l'impression qu'une est moi, la partie adulte... Et que l'autre ne m'appartient pas... Que cet "autre/bébé" ne fait pas parti de mon vécu... Alors qu'il y a de nombreuses répercussions de cela dans ma vie depuis plus d'un an...
J'ai comme l'impression d'écrire les tumultueuses aventures d'une fille perdue... Ça me fait du bien puis à la fois, ça me perturbe...
La semaine dernière, je suis allée à un rendez-vous dans un centre pour femme ayant vécue des agressions à caractère sexuel. Ça m'a tout pris pour m'y rendre. J'étais énormément stressée, c'était la première fois où j'allais parler, ou du moins, que je prenais en considération ma situation, à des intervenantes spécialisées dans le domaine. Puisque j'étais apeurée comme ça ne se peut pas... Et que j'étais tendue et incapable de commencer à parler, c'est elle qui a pris la parole en nommant quel était ce centre et quels services en découlaient. Elle parlait d'acte criminel... Ces mots revenaient tout le temps.
Je me suis mise à me sentir comme une imposteur.
Parce que tout ce que j'ai eu, ce sont des flash back... Puis des épisodes de dissociation à chaque fois que j'ai essayé de creuser le sujet...
Mon esprit dérape... Mon esprit me fait peur!
Alors je lui ai parlé de ces épisodes de crise, mais surtout des répercussions que je vivais dans ma vie... Plusieurs qui se répercutent aussi comme étant des symptômes TPL... Mais avec une incapacité de vivre une situation d'intimité et de sexualité, qui me font beaucoup de mal... Je n'ai pas l'impression d'avoir grandi comme tout le monde, je me sens comme si mon développement s'était arrêtée à quelque part et que j'étais une petite fille... Je me compare à mes amies et la différence me fait sentir comme un extraterrestre...
Suite aux flashs que j'ai eus, aux premiers vrais, s'en sont suivis une descente aux enfers, une tentative de suicide... Des mois et des mois de crises... Comme si j'avais un petit diable au fond de moi, qui se tordait de douleur et qui ne me laissait entrevoir aucune possibilité d'avenir...
La thérapeute que j'ai vue m'a dit que la culpabilité et la honte que je vivais, les épisodes de dissociation intenses, mon dégoût par rapport à la sexualité malgré le fait que j'ai une libido et des fantasmes comme tout le monde... Ma sensation qu'on m'agresse ou que je dois me laver compulsivement quand je suis en "contact" avec un événement à caractère sexuel... l'automutilation, l'anorexie, le manque d'estime de soi, les flashs back, la sensation de devenir folle... Le fait que je somatise ma vie lorsqu'on a essayé l'EMDR avec moi, ou l'abandon corporel... J'en ai vomi, j'en ai perdu le contrôle de mon corps, jusqu'à ne plus le sentir... Ça pouvait être des symptômes d'abus... Et contrairement à ce que je pouvais penser, elle n'a pas mis l'emphase sur les événements possibles, mais juste sur les répercussions... Elle m'a aidé à avoir confiance et à me dire que oui, j'en souffrais, et que je méritais d'aller mieux et de travailler en avançant.
Vendredi, j'ai eu une rencontre avec ma psychologue, celle qui me suit depuis octobre.
On est revenue sur la rencontre de la semaine d'avant, où j'avais dissocié... Je n'allais vraiment pas bien... J'étais fâchée contre moi d'avoir encore perdue la carte... Que ma tête se soit protégée et que je sois tombée dans la dépersonnalisation et la déréalisation... Je ne me sentais plus dans mon corps, ma tête allait vite, et je m'auto-commentais... Ce qui fait que je me souviens de ce qu'il s'est passé dans ce moment précis, alors que je n'avais pas accès dans ma tête à des éléments que je parlais depuis 2 semaines avec ma psy... Amnésie, incapable d'aller rechercher l'information dans ma tête, suivi par une panique générale...
Ma psy a décidé de me proposer de faire un consensus. Elle voulait qu'on aborde les raisons de la dissociation, mais elle m'a proposé que je lui fasse un signe ou que je lui dise si on allait trop loin si jamais je me sentais mal avec le thème abordé... Je lui avais déjà parlé des éléments déclencheurs d'il y a un an et demi... Des flashs d'abus, suivi d'un grand vide et d'une incapacité à revoir ces flashs, alors que je sais que je les ai eues... Des crises à n'en plus finir... Au fond, je savais qu'elle voulait aborder ça, et juste m'imaginer qu'elle me reflète quelque chose par rapport à ça m'a fait paniquer... Je me suis ramassée dans le coin du divan, en petite boule, à trembler comme une feuille, juste à l'idée qu'on allait parler de ça... Je lui ai demandé de m'écouter, sans rien dire... Je ne pouvais pas tolérer rien qui pouvait provenir de l'extérieur... J'avais le sentiment que ça allait me menacer et que je n'allais pas être capable de me ramener... J'avais vraiment peur...
Mais je lui ai parlé... Je lui ai parlé de la rencontre que j'avais eue le mercredi à la ressource... De comment je ne savais pas, que je me sentais mal de ne pas savoir vraiment... Mais qu'au fond, je savais qu'il y avait quelque chose qui clochait... Que j'avais cette impression que c'était arrivé... Que depuis mon adolescence, mes premiers copains, je badtrip au niveau de l'intimité... Qu'à un jeune âge, je refusais qu'on me borde le soir, qu'on me fasse des câlins... Qu'on me touche... Que j'avais peur de la dissociation et de la mémoire traumatique, et de tous les liens qui se font dans ma tête mais qui sont vraiment douloureux... Et que ce qu'il fait le plus mal, c'est de me dire que je ne suis pas certaine... Je me sens coupable de ne pas savoir... J'ai peur d'être folle et de m'imaginer des choses... Alors que la dissociation est bien réelle dans ma vie... Que mes incapacités aussi... que les répercussions aussi... Et que ça me rendait tellement malheureuse, au point de vouloir en mourir... Mais que mon esprit se bat pour survivre en me faisant déconnecter à tout coup...
Quand j'ai eu fini de "vomir" (parler très vite, sans respirer ou presque, les yeux dans un fixe, en boule sur le divan) tout ce que j'avais en tête... Et le plus important, lui refusant de revenir sur tout ça, lui refusant de me refléter quoique ce soit parce que je savais que j'allais exploser... Je suis retombée dans une phase étrange... J'ai régressé... Je disais que j'étais un bébé... Je lui demandais si elle allait me gronder, je lui disais de me gronder, comme si j'étais une "mauvaise petite fille"... À la fin de la séance, je ne voulais plus me lever... Je lui ai demandé de me tirer par les cheveux et de me monter en haut... Je n'étais plus là... Cette fois-ci, je me suis sentie partir... Je n'avais plus vraiment de contrôle de ce qu'il sortait de ma bouche... De ce qui ruminait dans ma tête... Je lui disais que j'allais mourir... J'ai fini par sortir... Elle m'a demandé de ne pas prendre ma voiture tout de suite pour revenir chez moi... Je l'ai prise quand même... Chose qui aurait pu être dangereuse... Mais c'est comme si je n'avais plus de conscience, plus de côté rationnel alors qu'il est super fort chez moi... C'est comme si tout ce que j'avais dit venait réveiller une petite fille en moi, un bébé...
Je ne comprends pas totalement le fonctionnement de ma tête...
Ça me fait peur souvent...
Mais j'ai l'impression que cette petite fille a des choses à dire... Elle a vécu la violence... Elle s'exprime drôlement... Alors que quand je rationalise maintenant... Ça ne fait pas de sens... C'est moi... Je suis entière, je devrais être entière du moins... Pourquoi ai-je l'impression qu'une est moi, la partie adulte... Et que l'autre ne m'appartient pas... Que cet "autre/bébé" ne fait pas parti de mon vécu... Alors qu'il y a de nombreuses répercussions de cela dans ma vie depuis plus d'un an...