Etait-ce un viol?

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BlueCoconu​t
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Etait-ce un viol?

Message par BlueCoconu​t »

J'ai 45 ans et quelque chose ressort aujourd'hui, que j'ai enfoui pendant 30 ans.

J'avais 14 ans et j'étais vierge. J'étais depuis peu avec un garçon de 17 ans. Il insistait beaucoup pour que je couche avec lui et un jour, j'ai fini par céder. Donc, on a commencé, mais ça m'a fait mal. Je lui ai demandé d'arrêter. Il a refusé d'arrêter, il a continué, jusqu'à ce qu'il finisse. Je sentais tout son poids sur moi, j'avais peur, j'avais mal, j'ai eu un sentiment de très grand vide autour de moi et de totale impuissance. Je n'ai rien fait d'autre pour l'arrêter, j'étais pétrifiée. Quand il a fini, il m'a juste demandé pourquoi je pleurais. Après ça, il m'a évitée les jours suivants et je ne l'ai plus jamais revu.

Après ça, j'ai eu une grosse période de repli sur moi, d'isolation, des crises de boulimie et je n'ai plus pu être avec un autre garçon pendant 3 ans.

Alors ma question, s'agissait-il d'un viol?
Dubreuil
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Re: Etait-ce un viol?

Message par Dubreuil »

Je lui ai demandé d'arrêter. Il a refusé d'arrêter, il a continué, jusqu'à ce qu'il finisse.
*** C'est un viol sur mineure. Il suffisait qu'il se retire et " continue " comme il le pouvait.
Quel âge avait ce garçon ?
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BlueCoconu​t
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Re: Etait-ce un viol?

Message par BlueCoconu​t »

Il avait 17 ans. La majorité sexuelle en Suisse (où je vis) est à 16 ans.

C'était il y a 30 ans. Je ne souhaite pas porter plainte. J'avais juste besoin de mettre un mot sur mon vécu. Merci pour votre réponse.
Dubreuil
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Re: Etait-ce un viol?

Message par Dubreuil »

BlueCoconu​t a écrit :Il avait 17 ans. La majorité sexuelle en Suisse (où je vis) est à 16 ans.

C'était il y a 30 ans. Je ne souhaite pas porter plainte. J'avais juste besoin de mettre un mot sur mon vécu. Merci pour votre réponse.
Ne portez pas plainte si vous ne le souhaitez pas, mais faites quelques séances de EMDR pour évacuer ce drame qui apparemment vous poursuit, et peut vous conduire à des symptômes dépressifs.
Prenez soin de vous.
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BlueCoconu​t
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Re: Etait-ce un viol?

Message par BlueCoconu​t »

"peut vous conduire à des symptômes dépressifs"... J'en suis là justement.

Merci encore infiniment de m'avoir répondu. Pouvoir mettre un nom sur ce qui s'est passé m'apporte déjà une forme d'apaisement.
Dubreuil
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Re: Etait-ce un viol?

Message par Dubreuil »

QU'EST-CE QU'UN TRAUMATISME, ET QUE FAIRE ?

On peut parler de traumatisme émotionnel aujourd’hui après la survenue d’événements beaucoup courants : un accident de voiture, une rupture de relation, une expérience humiliante, une maladie potentiellement mortelle ou invalidante, une perte d’emploi ….

Les événements traumatisants peuvent avoir des répercussions émotionnelles graves sur certaines personnes, même si l’événement n’a pas de conséquences physiques.
1. l’événement est inattendu
2. la personne n’était pas préparé à le vivre
3. la personne ne pouvait rien faire pour l’empêcher de se produire.

Ce n’est pas la cause qui détermine si quelque chose est traumatisant, mais la façon dont la personne va vivre l’événement.
On ne peut pas prévoir comment une personne va réagir à un événement potentiellement traumatisant.

*** La particularité du traumatisme émotionnel
La conséquence immédiate du traumatisme est la perte du sentiment de sécurité avec la tenace impression d’être impuissant. La personne se sent écrasée par ce qu’elle vient de vivre.
La personne traumatisée peut avoir soit un sentiment de danger constant, soit une impression d’être déconnectée de tout sans pouvoir faire confiance à quelqu’un.

*** Il faut distinguer stress et traumatisme.
Le stress dérègle notre système nerveux mais pour une période relativement courte. On retrouve assez vite un équilibre. Le traumatisme créé une détresse qui se propage dans toutes les expériences suivantes.
Si on communique notre détresse à quelqu’un qui va réagir de manière adéquate et que nous revenons à un état d’équilibre, nous sommes dans le domaine du stress.
Si nous ne revenons pas à un état d’équilibre et que nous vivons toujours dans un état d’intensité émotionnelle active, nous sommes dans le domaine du traumatisme émotionnel.

*** Les différences entre les individus
On se demande toujours pourquoi un événement provoque une réponse émotionnellement traumatique chez une personne et pas chez une autre. On se demande aussi pourquoi le temps pour récupérer d’un traumatisme émotionnel varie d’une personne à l’autre.
Pourquoi certaines personnes rebondissent rapidement alors que d’autres sont dévastées ?
Il n’y a pas raisons objectives, même si un certain nombre de facteurs de risque rendent certaines personnes sensibles aux traumatismes émotionnels et psychologiques.
Une personne sera plus susceptible d’être traumatisée si sa charge se stress est déjà intense ou si elle a déjà subi une série d’événements négatifs.
Une personne sera plus susceptible d’être traumatisée si elle a déjà été traumatisée avant et surtout si ce traumatisme antérieur est survenu dans l’enfance et n’a pas été résolu.
N’importe qui peut devenir émotionnellement traumatisé. Ce n’est pas une question de force ou de faiblesse. Il faut juste prendre les symptômes au sérieux et ne pas hésiter à prendre des mesures pour guérir, tout comme on prend des mesures pour guérir d’une maladie physique.

*** Les symptômes du traumatisme émotionnel
Ces symptômes sont des réponses normales au traumatisme, cet événement anormal. Parfois ils peuvent être retardés pendant des mois, voire des années après l’événement. Il arrive aussi que certaines personnes ne relient pas leurs symptômes avec un traumatisme.

*** Les symptômes physiques de traumatisme
– l’insomnie ou les cauchemars,
– la fatigue
– la difficulté à se concentrer
– l’agitation ou la nervosité,
– des maux divers ou des douleurs
Les symptômes émotionnels et psychologiques du traumatisme
– le déni ou l’incrédulité
– la colère, les sautes d’humeur,
– la culpabilité, la honte
– le sentiment de tristesse ou de désespoir,
– l’anxiété ou la peur

Ces symptômes durent généralement quelques mois et s’atténue au fur et à mesure que vous traitez le traumatisme.
Mais, même ensuite, quand on se sent mieux, on peut être troublé de temps à autre par des souvenirs douloureux ou des émotions fortes, surtout en réponse à des déclencheurs tels que l’anniversaire de l’événement, une image ou un son, une situation qui rappelle l’expérience traumatisante.

*** Quand faut il chercher de l’aide auprès d’un professionnel ?
Récupérer après un traumatisme prend du temps et tout le monde guérit à son propre rythme. Mais si les mois passent sans que les symptômes diminuent, vous pourriez avoir besoin d’un professionnel.
Voici les principales raisons d’une demande d’aide (même sans traumatisme d’ailleurs)
– Une difficulté à vivre à la maison et au travail
– Des anxiétés prolongées
– Une attitude qui vous pousse à éviter les situations qui vous rappellent le traumatisme
– Un engourdissement émotionnel
– Une incapacité à former des relations satisfaisantes

*** Le traitement du traumatisme émotionnel et psychologique
Il faut prendre conscience que ce traitement, ce travail sur vous va impliquer de revivre des souvenirs même insupportables de façon à éviter qu’ils reviennent encore et encore, spontanément et de façon incontrôlable.
Il est évident qu’un tel travail, comme dans la plupart des thérapies, va vous prendre une grande énergie, source de fatigue même physique.
Mais en contrepartie, vous allez également apprendre à gérer vos émotions fortes du passé, du présent et du futur. Vous allez également construire ou reconstruire votre capacité à faire confiance aux autres.
Le traumatisme perturbe l’équilibre et le système nerveux se coince dans le surmenage. Le traitement du traumatisme doit corriger ce déséquilibre et rétablir votre sentiment de sécurité.

*** Voici deux grandes thérapies qui sont utilisées dans le traitement des traumatismes émotionnels et psychologiques :
1) La thérapie cognitive et comportementale
Elle aide à traiter et évaluer vos pensées et vos sentiments à propos du traumatisme

2) l’EMDR (la désensibilisation des mouvements oculaire et retraitement)
Elle incorpore des éléments de la thérapie cognitive et comportementale avec les mouvements oculaires ou d’autres formes de stimulation rythmique.

*** Conseils de rétablissement après un traumatisme émotionnel et psychologique
La récupération prend du temps. Il faut donc être patient en vous laissant ressentir ce que vous sentez sans jugement, sans culpabilité et sans honte.
1. Ne pas s’isoler
Il est nécessaire de maintenir vos relations pour pouvoir parler de vos sentiments.
Tentez de faire des choses qui n’ont rien à voir avec l’expérience traumatisante.
2. S’ancrer dans le présent
Soyez attentif à votre emploi du temps pour maintenir un équilibre entre les tâches ingrates et les tâches plaisantes.
Installez des objectifs réalisables et prenant plaisir à la réalisation de ce que vous entreprenez.
Reconnaissez vos émotions et vos sentiments pour les accepter.
3. Prendre soin de soi
Essayez de viser 7 à 9 heures de sommeil par nuit.
Faites de l’exercice régulièrement
Équilibrer votre alimentation
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Dubreuil
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Re: Etait-ce un viol?

Message par Dubreuil »

DECOUVERTE DE EMDR
a été découverte en 1987 par une psychologue américaine, Francine Shapiro, membre du Mental Research Institute de Palo Alto. L’EMDR permet la remise en route d’un traitement adaptatif naturel d’informations douloureuses bloquées (par exemple après un choc traumatique), la mobilisation de ressources psychiques et la restauration d’une estime de soi déficiente. Le traitement de l’information est un phénomène naturel de « digestion » des évènements de vie ou de souffrances existentielles parce qu’il articule : • Une baisse et donc une remise à niveau des émotions. • Une résolution des déséquilibres psychocorporels. • Une intégration de « souvenirs » pathogènes dans la mémoire, qui cessent ainsi d’être douloureux. L’EMDR ne peut ni effacer, ni changer le passé, mais permet qu’il ne fasse plus mal. • Une restauration de l’estime de soi. Ce modèle guide la pratique de l’EMDR

LE PRINCIPE
Quand des expériences inquiétantes se produisent, elles sont stockées dans le cerveau avec toutes les images, bruits, pensées et sentiments qui l’accompagnent au moment de l’événement. Quand une personne a été traumatisée, le cerveau semble ne pas pouvoir traiter l’expérience comme il devrait le faire normalement. Par conséquent, les pensées et les sentiments négatifs de l’événement traumatique sont « emprisonnés » dans le système nerveux. Puisque le cerveau ne peut pas traiter ces émotions, l’expérience et/ou les sentiments qui l’accompagnent sont souvent supprimés de la conscience. Cependant, la détresse continue de se manifester dans le système nerveux où elle cause des perturbations dans le fonctionnement émotif de la personne…

LES SOINS
La thérapie EMDR est indiquée principalement pour la résolution de symptômes liés à un ou des événements traumatiques. Certaines phobies ou pertes de l’estime de soi sont liées à un ou des événements traumatiques. Les symptômes peuvent alors très bien répondre à la thérapie EMDR. Par exemple, Brown, McGoldrick et Buchanan (1997) ont observé des rémissions réussies dans cinq des sept cas consécutifs de personnes ayant une image très anormale de leur corps (se considérant comme obèse, nez trop gros…) après une à trois séances d’EMDR traitant des souvenirs traumatiques reliés au problème…

SI CA FONCTIONNE
Il y existe de nombreux facteurs permettant de voir si la thérapie EMDR peut être utile dans la situation particulière et l’histoire d’un patient. Pendant votre consultation initiale avec un praticien EMDR, tous ces facteurs appropriés devraient être évoqués de manière approfondie afin que vous décidiez ensemble d’utiliser ou non l’EMDR. En général cependant, vous êtes un excellent candidat pour la technique d’EMDR si vous avez… des peurs fortes et inexplicables, subi des abus sexuels, été la victime ou le témoin d’un crime ou d’un grave accident, survécu à une catastrophe naturelle, vécu un événement traumatisant, des difficultés pour faire confiance aux autres, peur de rester seul(e), fréquemment le sentiment d’être coupable, des crises de colère irrationnelles, une mauvaise image de vous-même…

LES ENFANTS ET ADOLESCENTS
Bien sûr, la thérapie EMDR peut être utilisée avec l’enfant, et ceci dés son plus jeune âge (deux ou trois ans). Elle s’adapte alors à ses besoins et son niveau de fonctionnement. La collaboration du ou des parents est essentielle. Il en est de même pour l’adolescent. Comme pour l’adulte, le nombre de séances peut varier de quelques unes à une ou plusieurs dizaines en fonction de la difficulté présentée.

DEROULEMENT
De la même façon que la thérapie EMDR aide le cerveau dans son traitement naturel de l’information émotionnelle, le praticien EMDR aide le patient dans son processus de guérison en devenant son partenaire pour un voyage destiné à éliminer le traumatisme passé, bloqué dans son système nerveux. Au début d’une séance ordinaire de thérapie EMDR, le praticien aide le patient à repérer exactement le problème ou l’événement qui sera la cible du traitement. Pendant que les pensées et les sentiments remontent à la surface, le praticien et le patient travaillent ensemble pour stimuler les mouvements des yeux qui accompagnent l’expérience brièvement rappelée. Pendant que les mouvements des yeux sont stimulés, les émotions sont libérées. Les séries successives et assez brèves de mouvements des yeux (30 secondes à quelques minutes) continuent jusqu’à ce que les émotions soient neutralisées et que l’événement passé devienne associé par le patient à des pensées et des sentiments positifs sur lui-même, comme « Je réalise maintenant que ce n’était pas ma faute ».

COMBIEN DE SEANCES
Cela dépend de la complexité de l’histoire du patient, de sa capacité à « s’auto-apaiser » et à utiliser les différentes techniques de contrôle de soi pour diminuer la perturbation potentielle qui peut survenir pendant le traitement. Le praticien doit enseigner au patient ces techniques pendant la phase de préparation. La durée requise pour cette phase sera différente pour chaque client. Dans la majorité des cas, le traitement actif devrait commencer après une à trois séances.

LA DUREE
La durée du traitement et le nombre de séances dépendent essentiellement du trouble ou de la pathologie dont souffre le patient. D’une manière générale, le praticien ne commence vraiment la thérapie qu’après quelques entretiens consacrés à : – l’évaluation clinique des troubles, des indications et contre-indications d’une telle thérapie, – l’anamnèse, c’est-à-dire la prise de l’histoire de vie, la plus complète possible, – une préparation du patient : explication de la thérapie et mise en place obligatoire de quelques techniques de relaxation. Plusieurs séances de stabilisation sont souvent nécessaires dans les cas de traumatismes psychologiques graves ou complexes. D’une manière générale, et purement indicative, le nombre de séances peut varier de quelques unités pour les psychotraumatismes simples (ex : accident unique ou agression, à l’âge adulte…), à plusieurs dizaines de séances pour les expériences traumatiques anciennes ou répétées, altérant l’identité même du patient (ex : abus sexuels répétés dans l’enfance…) La fréquence des séances est variable : de une à trois séances par semaine, à une séance tous les quinze jours. Insistons sur le fait que toutes ces données sont purement indicatives, sans caractère absolu, liées surtout à la spécificité propre de chaque cas. C’est dire l’importance des tout premiers entretiens, tant sur le plan technique qu’humain, quand se tisse l’alliance thérapeutique… Le praticien pourra alors proposer des réponses bien adaptées aux inévitables questionnements du patient.

LES HONORAIRES
Comme pour la plupart des thérapies, les honoraires des praticiens EMDR sont libres. Ils sont généralement en accord avec les recommandations récentes du Conseil National de l’Ordre des médecins concernant l’ensemble des praticiens en honoraires libres. En effet, le Conseil rappelle que les honoraires sont fixés librement, mais avec « tact et mesure », en tenant compte de la durée, de la nature, de l’importance de l’acte, mais aussi des possibilités économiques du patient. Bien que l’établissement d’une fourchette précise soit difficile à établir on peut dire qu’ils dépendent de plusieurs facteurs, comme par exemple : 1) De la durée des séances : généralement pour ce qui est des thérapies des adultes, elle est de 60 min à 1 h 30, voire 2 heures ou davantage dans quelques cas. Elle peut être bien inférieure à 60 minutes pour ce qui est de l’analyse des enfants et des jeunes adolescents. 2) Du statut professionnel des thérapeutes : psychologues cliniciens, psychothérapeutes, psychiatres conventionnés (secteur I) ou conventionnés en honoraires libres (secteur II). Les médecins font généralement des feuilles de soins, notamment si les troubles à traiter sont répertoriés comme d’ordre psychopathologiques (ex : trouble dépressif, attaques de panique…), permettant un remboursement partiel de la part des caisses d’assurances maladie ; le reste, tout ou partie, étant éventuellement pris en charge par les mutuelles. 3) L’expérience, l’ancienneté et le professionnalisme des praticiens. 4) Le lieu d’exercice peut aussi avoir une influence : par exemple, le coût de la vie (loyers surtout), plus élevé à Paris qu’en province.

LES EFFETS NEGATIFS
Comme avec toute forme de psychothérapie, il peut y avoir une augmentation provisoire de la détresse. Des souvenirs douloureux non-résolus peuvent émerger. Certains patients peuvent éprouver des réactions pendant une séance de traitement que ni eux ni le praticien n’aurait pu prévoir, comme un niveau élevé d’émotion ou de sensations physiques. Après la fin de la séance, le re-traitement de l’information émotionnelle liée à l’incident ou au matériel qui a été évoqué peut continuer de se faire par lui-même. Des rêves, d’autres souvenirs, d’autres émotions inhabituelles peuvent se manifester. C’est généralement un signe qu’un travail en profondeur est en train de se faire.

REVIVRE AUSSI FORT E TRAUMATISME
La plupart des patients ne sont conscients que d’une ombre de l’expérience traumatique initiale, alors que d’autres la sentent à un degré plus fort. À la différence de nombreuses autres thérapies, les patients traités avec l’EMDR ne sont pas invités à revivre le trauma intensément ni pendant des périodes prolongées. Avec la thérapie EMDR, quand il y a un niveau élevé d’intensité, il dure seulement pendant quelques instants et diminue ensuite rapidement. S’il ne diminue pas rapidement de lui-même, le praticien a été formé pour aider à le faire descendre. Le patient a aussi été formé, avant de commencer la thérapie EMDR, à des techniques permettant de soulager immédiatement une détresse qui s’avèrerait trop intense.

IDENTIFICATION DU SOUVENIR
En EMDR, le plus important est de pouvoir accéder aux sensations physiques qui accompagnent le trouble émotionnel, que ce soit l’anxiété ou la dépression. Il est préférable, mais pas indispensable, de partir d’un souvenir parfaitement identifié. Il est possible de commencer le traitement à partir d’une situation difficile dans le présent, et de procéder au retraitement de cette information sans jamais avoir accès à un souvenir « originel ».

ET SI LE PATIENT NE SE SOUVIENT PAS
La thérapie EMDR part du principe que tous les souvenirs dans le cerveau sont connectés les uns aux autres. Un souvenir traumatique qui se manifeste dans le présent (par des pensées négatives sur soi, des émotions inappropriées, des sensations physiques désagréables) est connecté aux souvenirs et aux expériences du passé. Par contre, ces connexions ne sont pas nécessairement ni conscientes, ni verbales. Il est donc possible d’accéder, au cours du traitement, à des souvenirs du passé qui sont principalement représentés par des sensations physiques du corps, et non par une « histoire » qui pourrait être racontée avec des mots.

PLUS RAPIDE QU'UNE PSYCHOTHERAPIE
C’est exactement le cas. La thérapie EMDR semble effectivement offrir un « raccourci » pour éliminer les symptômes qui viennent d’événements du passé qui n’ont pas été « digérés » par le système nerveux. Par contre, la thérapie EMDR ne remplace pas le travail psychanalytique pour ce qui a trait à une plus grande connaissance de soi sur le long terme. Les deux formes de thérapies sont d’ailleurs souvent utilisées conjointement avec profit.

REMBOURSEMENTS
Les séances réalisées avec des psychiatres ou des psychologues cliniciens exerçant en structure hospitalière peuvent être remboursées. De plus, certaines assurances complémentaires peuvent prendre en charge le psychothérapie EMDR.
Nous vous conseillons de vérifier en prenant un rendez vous.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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