Relation toxique

Forum violence conjugale
NadègeM
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Relation toxique

Message par NadègeM »

Bonjour,
Je m'appelle Nadège, et déjà plus de deux ans je suis de nouveau stable professionnellement. C'est depuis que ma relation de couple a empirée. J'ai vécu il y a peu un épisode assez noir dans ma vie, j'en suis par moment même venue a dormir sur mon lieu de travail ne pouvant supporter de rentrer chez moi. Ça m'a rapproché d'une collègue, mais au final ne réussissant pas à prendre de décision, ça ne m'a mené nul part. Et depuis, je sens qu'il suffirait que je réussisse à parler de ce sombre épisode pour que cela me débloque, mais je n'y arrive pas. Je pensais que d'écrire sur un forum m'aiderait, mais je sens bien que je vais tourner autour du pot sans jamais amorcer ce qui est arrivé. Peut être est-ce déjà un premier pas...
Dubreuil
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Re: Relation toxique

Message par Dubreuil »

Que redoutiez-vous la première fois où vous n'avez pas pu vous résoudre à rentrer chez vous ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
NadègeM
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Re: Relation toxique

Message par NadègeM »

En fait la première fois je ne redoutais rien. J'ai juste eu comme un... Burn out. La journée de travail était finie. Je suis allée au vestiaire me changer encore emprunte de l'ambiance du travail avec les collègues. J'ai ouvert mon casier, et ais commencé à me sentir vidée de moi-même je n'étais plus là, me voyais de loin. Et à mesure que je remettais mes vêtements "civils", je me sentais... Touchée... Sale... Durant la journée j'avais comme parfaitement et sans m'en rendre compte oublié mon intime quotidien. Et chaque pas à l'extérieur était une épreuve. Une fois dehors, j'étais perdue, abandonnée. Je me suis échouée sur un banc en face. J'avais envie de pleurer, que quelqu'un vienne me chercher et me réconforte. Et c'est là que j'ai réalisé qu'en fait, personne dans mon entourage proche ne ferait ça. Je suis retournée dans le seul lieu où je me sentais en sécurité. À l'intérieur de mon lieu de travail, et me suis installée pour la nuit dans l'une des douches. J'avais quatre murs, un distributeur de boissons gratuites dans la salle de pause. Les bruits familiers. Une nuit sans aucune présence, mot ou geste violent.
La première fois où je ne suis pas rentré chez moi est la seule fois où je ne craignais absolument rien.
Après l'épisode qui a été celui de trop dans mon couple, c'est la première nécessité qui m'est venu à l'esprit, me rendre coûte que coûte au travail. J'y suis arrivée, à pied, pieds nus en fait, et heureusement drôlement en avance ce qui m'a permit de n'éveiller aucun soupçon auprès de mon équipe vu que j'arrive toujours avant tout le monde de mon 8 (ma tenue de travail inclue des chaussures de sécurité) .
Les autres fois où je ne suis rentrée chez moi... , ça a évolué, parce que mes relations professionnelles ont évoluées. Je me suis mise en effet à craindre mille et une chose et à ne plus contrôler quoi que ce soit.
Et aujourd'hui... Je me sens actrice de mon propre malheur, j'ai l'impression d'avoir une manière... Enfin je ne sais pas faire correctement les choses.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Relation toxique

Message par Dubreuil »

*** Ce qui vous est arrivé soudainement s'appelle une décompensation.
Cela arrive après un choc traumatique. Le psychisme encaisse sans effets, on dirait que tout reste normal, que ce qui s'est passé n'a pas de suite particulière, que la vie continue sans histoire. Et puis, plusieurs jours, plusieurs mois, voire plusieurs années, l'onde de choc arrive comme un boomerang, et c'est l'incompréhension, la descente aux enfers.

C'est depuis que ma relation de couple a empirée.
*** Que s'est-il passé ?

J'ai vécu il y a peu un épisode assez noir dans ma vie
*** Lequel ?

Et à mesure que je remettais mes vêtements "civils", je me sentais... Touchée... Sale...
*** Est-ce en lien avec votre couple, ou à cet épisode ? Ou les deux sont-ils liés ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
NadègeM
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Re: Relation toxique

Message par NadègeM »

C'est là que ça devient compliqué pour moi de m'exprimer, de verbaliser et d'extérioriser les événements. Je sais que ca ne servirait à rien mais je suis sans cesse tentée d'abandonner la démarche prise sur ce forum.
Il y a toujours eu un petit "quelque-chose" qui clochait dans notre couple. Je ne sais pas, un comportement malsain, diffus... Mais c'était une nouvelle vie qui commençait pour moi et rien n'est parfait. Il nous restait a apprendre a nous connaître.
Mais à mesure que le temps passait dans notre relation, la personne avait besoin de toujours plus de "violence" ou de "perversion" envers moi pour ressentir du plaisir. C'est monté crescendo, au début je dois bien avouer que je n'y ais presque pas prêté attention, ça m'a parut anecdotique ( et prit individuellement, en effet ça l'est), comme si elle avait besoin de cette dose homéopathique pour se sentir bien. Ça n'allait jamais bien loin, la personne se sentait mieux, et au lieu de s'expliquer me disais "ce n'est pas grave". Mais pas pour minimiser ses actes ou paroles, non, plutôt pour me pardonner de ce qui l'avait poussé à être comme ça. Quand ça a prit un peu plus d'ampleur, je me suis dit que c'était une mauvaise passe. Je cherchais a comprendre ce qui l'a faisait réagir comme ça. Jusqu'à ce que je réalise que c'était devenu routinier. Après chaque épisode, la personne retombait... Enfin elle me faisait comprendre que je la décevais car son état de bien-être s'en allait, que ce n'était pas normal, que je n'étais pas assez bien qu'elle devait sans cesse faire des efforts pour nous deux, que j'étais incapable de lui offrir ce dont elle avait besoin, que n'importe qui aurait besoin. Elle me faisait ça pour palier à ce que je ne lui apportait autrement. Je ne sais pas pourquoi, je l'aime. Et cette personne au final, aime ma souffrance je crois, ou ne sait rien aimer d'autre. Je pense que le reste du temps elle ne ressent rien, même pas du mal-être. Je J'étais incapable Je me laissais faire. Mais plus je réagissais, plus ça "l'exitait". Plus je m'éteignais, plus elle devenait calme. Ce n'était qu'une trêve. Que je tentais de faire durer le plus possible, mais toujours je finissais par faire un faux pas et c'était là que ça recommençait. Par ma faute. J'ai du mal à rendre tout ça compréhensible, c'est comme si moi-même je ne comprenais pas la logique des événements. Je pourrais écrire dix fois sur la même chose en m'expliquant de dix manières différentes... Seul le ressenti reste toujours le même. J'étais enlisée...
Ça empirait de jour en jour. Mais en huis-clos et entre quatre yeux. Le reste du temps, ailleurs, tout était "normal". Ça me permettait d'avoir ces bouffées d'euphorie pour la moindre chose. Tout en étant très discrète, peu sociable. Il s'est mit en place un drôle de mécanisme.
Un jour, ca s'est calmé. Jusqu'à "l'épisode noir". Où le huis-clos s'est fait
Un jour la personne à amené deux hommes chez nous. Dans la nuit, j'étais dehors, en T-shirt et pieds nus. J'ai rien comprit.
Ça a été mon Électrochoc.
Je me suis sentie comme ça quand je me suis changée la première fois que je ne suis pas rentrée chez moi. Enfin, pas le côté électrochoc, non, le côté intimement insécur. Je ne voulais pas revivre ça. J'ai encore son regard. Je sens encore leurs mains. J'ai mal de moi-même
Dubreuil
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Re: Relation toxique

Message par Dubreuil »

Quand vous dites "la personne"... parlez-vous d'un homme, ou d'une femme ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
NadègeM
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Re: Relation toxique

Message par NadègeM »

Une femme
Dubreuil
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Re: Relation toxique

Message par Dubreuil »

A vous lire, cela me donne la sensation de quelque chose de lourd, de pesant, quelque chose qui freine, qui englue la parole.
Qu'est-ce qu'il y a ? Vraiment.
Ce que vous décrivez donne l'impression que vous êtes sous emprise.
Si c'est ainsi que vous vous ressentez, vous devez fuir.
Préparez votre fuite sans rien dire, pour survivre, parce que là, vous n'existez pas vraiment, ou simplement qu'en tant qu'objet manipulé. Un jour vous n'existerez plus.
Vous avez à faire avec la cruauté mentale, avec la perversion narcissique.
Vous êtes deux femmes, c'est cela ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
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Re: Relation toxique

Message par Dubreuil »

SE DEGAGER DE LA PERVERSION NARCISSIQUE

Sortir de la dépendance
On veut être aimé(e) à tout prix
L'autre n'est pas notre source d'amour
Chercher d'où vient la dépendance
Chercher les carences affectives dans l'enfance

Observer la situation
S'imaginer que le pervers (la personne perverse) joue une scène
Le regarder comme au théâtre
Savoir qu'il est faillible et peu sûr de lui
Reconnaître que l'on est sa victime, et que l'on a été dupé

Changer les comportements
La perversion est une structure de la personnalité
Le pervers use de toutes les stratégies
Il ne se considère pas malade
Ne pas chercher à le comprendre ni à vouloir être compris de lui
Il ne se sent pas coupable et ne ressent pas de honte
C'est toujours de la faute de l'autre

Restaurer l'estime de soi
Le pervers va choisir sa proie, et il continuera son harcèlement bien après la fin de la relation
Il ne supporte pas la frustration, il est tenace
Il choisit ses victimes après avoir testé leur capacité à exciter son challenge
Ses victimes réussissent en général très bien dans leur profession
Elles sont généreuses - sincères - aimables - intelligentes - ouvertes aux autres - acceptent la critique - se remettent en cause - ont de l'empathie - connaissent le remords et la culpabilité

Savoir dire non
Ne plus penser que refuser pourrait ne plus être digne d'être aimée
Si vous dites « non » vous donnez de la valeur à votre « oui »
Garder son authenticité
C'est aussi cela qui rassure l'autre

S'imposer ses propres limites
Avoir ses limites par rapport aux autres
Les connaître et refuser de les dépasser

Renouer et sortir de l'isolement
S'entourer de personnes bienveillantes
Se refaire un cercle d'ami(e)s
( le pervers éloigne, fait le vide, interdit, manipule )

Contre-manipuler
Répondre avec indifférence
Apprendre à se protéger des attaques
« tout le monde ne pense pas comme toi »
« si tu le dis »
« ne t'inquiètes pas pour moi »
« cela fait mon charme... »
Rester dans le flou
Faire des réponses très courtes avec humour et sans agressivité
Ne jamais se justifier
Ne jamais vouloir lui prouver quelque chose
Si c'est trop difficile, lui acheter le livre de HIRIGOYEN sur la perversions narcissique, lui dire qu'il est un être intelligent, et que s'il vous aime comme il le dit, sa façon ne vous convient plus, qu'il « commence à se comporter comme un pervers narcissique et qu'il devrait se documenter sérieusement sur ce sujet, car il peut mieux faire ». S'il lit ce livre et n'est pas un véritable pervers il lui reste des chances...

Cesser le contact
Vous ne le guérirez pas, vous ne le changerez pas

Si vous êtes en couple :
Portez plainte - Voyez une assistante sociale
Sans qu'il le sache préparez votre départ, emportez ce qui vous tient le plus à cœur car il fera du chantage pour vous le donner
Déménagez un jour où il est absent
Ne répondez plus à aucun appel, messages, passez par un avocat.
Préparez-vous au chantage, au mépris, aux calomnies, etc...
Voyez un psy pour ne pas perdre les bénéfices de votre décision de survie
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
NadègeM
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Re: Relation toxique

Message par NadègeM »

Ce qui englue la parole... La parole justement. Mettre des mots sur les choses. J'ai du mal avec les étiquettes, ça vous affilie à beaucoup de chose au premier abord dont certaines ne vous correspondent pas.
Oui je suis également une femme.
Déjà, je suis quelqu'un d'extrêment réservée qui ne supporte pas que quelqu'un puisse être témoin de ce qui m'arrive. J'ai l'impression que j'en mourrais.
En cela, vous écrire à distance m'est certe très pénible
Comme de la honte et de... C'est comme subir des attouchements... Que je m'infligerais moi... Comme être impudique. En écrivant je fais revivre les choses, je les subis de nouveau, ressens le sordide, la torpeur. . en les lisant, j'ai toujours très honte, mais quelque-chose d'intellectuel se crée, je les vois de l'extérieur et cela m'apaise.
C'est une solution à mon dilemne. Je serais bien incapable de raconter tout ça face à quelqu'un. L'intimité est supportable de cette manière. Et me confier me semble désormais vital. Pour ce qui découle de tout ça, ce beaume dans mon fort intérieur, je vous remercie.
Je n'ai aucun doute sur le fait que je m'aime. Et en même temps ne suis jamais satisfaite, fière de moi-même. Je pense que c'est cette estime de moi qui attise sa "perversion". C'est une personne qui a l'extérieur est charismatique, elle a un charme naturelle qui séduit sans effort, sans qu'elle ne le cherche.
J'ai peur qu'en partant je ne fasse pas mieux ailleurs. J'ai peur de ce vers quoi ou qui elle se tournera par ma décision. J'ai peur de partir, mais qu'en fait elle reste en moi. Que cela devienne pire. Que je retourne avec elle... De me retrouver avec moi-même et de réaliser...
Je sais bien qu'avoir peur ne résoud rien, qu'il faut juste sauter. Mais voilà, j'ai du mal à prendre des décisions, du mal avec les changements. Sortir de ma zone de confort, à la base, ce n'est pas du tout dans mes cordes. Intellectuellement je sais ce qu'il faut faire, je vous lis, et c'est bien sûr !
Concrètement : je suis tétanisée. Amorphe
Je ne veux pas avoir l'air de me complaire dans ce que je vis. J'essaye de me persuader de ne pas mériter ce qui m'arrive malgré mon manque d'initiative. C'est compliqué, je sais que j'ai un travail sur moi-même à faire, comme tout le monde, notamment sur mon côté "passif"... Je sais qu'il faut que je la quitte quand vous et moi nous écrivons. Mais à mesure que je "retourne" dans le quotidien, je retourne peu à peu dans un état de... "soumission"? Je me satisfait de ce que j'ai, apprécie à fond ce qui m'arrive de beau, et pour le reste... Mais oui, je crains qu'il n'arrive un point de non retour. Je ne peux pas continuer comme ça. J'aime à espérer avoir le déclic en temps voulu. Assumer tout ça.
La solitude ne me fais pas peur. J'apprécie la solitude. Ce sont les rencontres qui m'inquiètent quand je vois où j'en suis arrivée. Quitte à fuir, c'est tout le monde que je souhaiterais fuir !
Mais oui déjà, sortir de son emprise. Je sais. Je me répète que je sais. La seule issue possible est d'attendre qu'elle éteigne en moi ce qui l'attise elle, que ce soit au final elle qui s'en aille alors...mais je sais qu'elle n'y arrivera jamais, que c'est sans fin. Enfin..... . C'est malheureux d'avoir tant de perdurance pour si peu de combativité...
Je ne cesse de réfléchir à ce qu'elle m'apporte pour comprendre pourquoi je ne pars pas.
Chaque jour son pas de l'avant. Je me rends déjà compte que mon comportement envers elle évolue quelque peu depuis ces derniers jours, elle-même dans ses réactions semble voir un changement de ma part. Et là j'ai peur de jouer avec le feu.
J'ai dans l'idée de partir, je veux dire réellement.
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