en recherche d'une solution

Forum infidélité, adultère, psychologie couple
Thyr
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en recherche d'une solution

Message par Thyr »

Bonjour.

Je me permet d'exposer mon problème. Je vais essayer d'être synthétique (c'est compliqué parce que le volume de choses que j'ai dans la tête est considérable).
Voici le contexte :
J'ai 34ans, je suis chef de projet informatique. Avec ma femme, nous sommes ensembles depuis que nous avons 15ans. Je suis aujourd'hui père de 2 jeunes enfants (que j'aime). Je n'ai pas connu d'autre femme dans ma vie (à une exception voir ci dessous). J'aime cette femme, je l'estime, je m'entends bien avec elle, je la désire.
Lorsque nous avons eu dans les 27ans, notre couple s'est mis à mal fonctionner alors que nous essayions d'avoir un enfant sans succès. Elle pleurait beaucoup et j'ai été bien incapable de l'aider. Mon comportement la faisait souffrir : trop attentiste, trop casanier, trop introverti... Je ne lui donne pas tort.
Au bout de plusieurs mois, elle s'est mise à sortir avec un ami très proche que je fréquentais très régulièrement depuis le lycée et a eu une aventure chaotique avec lui sous mon nez pendant quelques mois. Ma confiance était absolue.
Ma femme m'a quitté 2 ou 3 mois ensuite. J'ai tout fait pour la récupérer et elle m'a révélé ce qui c'était passé pour tenter de me repousser et certainement se déculpabiliser. J'ai insisté pour la récupérer, elle s'est ensuite officiellement mise avec mon ex-ami, j'ai commencé à renoncer (c'est là que j'ai fréquenté une autre femme pendant une poignée de semaines) puis elle est revenue (j'imagine que c'est classique). La rupture a duré environ 2 mois au total. Pour ma part j'ai essayé de changer, de m'ouvrir, de sortir... Pour elle, cette histoire était une grave erreur mais avait eu le mérite de sauver notre couple car elle estimait que mon comportement n'était plus le même. Je me suis efforcé de ne jamais lui reprocher cette histoire ni de m'en servir comme arme. Notre vie de couple se passait très bien en dehors de ça. Peu de disputes.
5ans plus tard, nous avions eu notre premier enfant et elle a souhaité reprendre contact avec son amant non pas forcément pour avoir une nouvelle aventure avec lui mais par simple attachement (elle est toujours en contact avec d'autres ex). S'en ai suivi une nouvelle période adultère d'un mois ou 2 que j'ai découvert quelques semaines après qu'elle y ait mis fin d'elle même. J'avais de gros doutes, j'ai lu son journal intime (ce que je ne fais jamais). Elle dit qu'elle était totalement heureuse et que le problème ne venait absolument pas de moi. Simplement, "on ne vit qu'une fois".
Nous sommes resté ensemble et avons eu un 2eme enfant comme nous le souhaitions. Je suis resté avec cette femme parce que je l'aime et j'ai tenté de me convaincre que ce genre de choses faisait parti de l'histoire d'un couple mais le hic c'est que l'honnêteté et la fidélité sont au cœur de mes valeurs. Mon parcours à moi n'est de plus pas franchement compatible. Après la 2eme infidélité, notre enfant a largement pesé dans la balance quant à mon choix mais il n'était pas le seul argument, cette femme est loin de m'avoir fait que du mal et je lui dois également beaucoup. Evidemment que j'ai envisagé la rupture mais l'idée me laisse asphyxié.

Très concrètement, je constate 3 choses :
* Dépression cyclique. J'emploi le mot dépression par défaut, sa véritable signification clinique m'échappe totalement. Les causes m'en paraissent extrêmement multiples mais je peux citer manque de confiance en moi, ego très mis à mal, tristesse, sentiment de trahison envers mes valeurs... Un jour, j'ai rêvé que cette histoire n'était justement qu'un rêve, la sensation de soulagement que j'en ai retiré me montre l'ampleur de mon mal-être. A la manière dont certains souvenirs ou paroles me reviennent encore et encore en tête, à la façon dont je peux parfois me plier comme si je recevais un coup de poing dans le ventre, j'ai l'impression qu'on peut parler de traumatisme. Je me sens clairement blessé et je ne trouve pas la clef. Les déclencheurs qui peuvent me ramener à ça sont innombrables, trop de souvenirs, trop de passé commun.
* Haine. Pour le coup, le mot est employé justement je pense. La première infidélité avait amené beaucoup de tristesse, la seconde la colère. Parfois, j'imagine mon plaidoyer face au juge après avoir tabassé mon ex ami suite à une rencontre fortuite (je ne le fréquente et m'empêche de le chercher de quelconque manière que ce soit). J'ai de la colère pour ma compagne et de la haine pour lui car je l'appréciais beaucoup. Je n'ai d'ailleurs pas vraiment évoqué ma relation avec lui mais elle est importante et c'est une double trahison qui m'a profondément touché en tant que compagnon et ami. Il me parait évident que j'accumule beaucoup de négativisme et que je ne sais pas le faire sortir. D'ailleurs, l'idée que ma souffrance soit "publique" et reconnue me procure du soulagement. J'imagine que l'histoire du juge vient de là. Je précise quand même que si je parle de violence, l'idée d'être violent envers ma femme me révulse. La plupart du temps, j'enferme tout ça en moi pour ne pas être violent psychologiquement non plus. Je n'en parle pas vraiment à mes proches, certains ne sont même pas au courant. J'estime ne pas être toxique, je fais tout pour ne pas me complaire mais c'est extrêmement lourd.
* Difficulté à profiter de mon bonheur. Extraordinairement et de manière fugace, je me dis que j'ai eu 2 enfants avec la femme que j'aime mais ce sentiment est bien vite gâché. Le deuil de mes illusions n'est franchement pas évident. J'aimerai savoir profiter du présent.

Cela fait un moment que j'hésite à consulter. J'imagine que mes doutes sont classiques : disponibilité, ne pas trop savoir comment choisir, le tarif, l'utilité, la légitimité...
J'ai consulté une conseillère conjugale, j'ai beaucoup parlé mais j'en ai été plutôt déçu dans le sens où ça n'allait pas beaucoup plus loin que me permettre d'extérioriser.
Je me suis dis que je pouvais tenter de partager sur un forum mais le disclaimer qui met en garde contre ce type de démarche ne m'a pas échappé...
Que dois-je faire de tout ça? Comment je solutionne ça? Ca fait des années que ça dure.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19311
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: en recherche d'une solution

Message par Dubreuil »

Au bout de plusieurs mois, elle s'est mise à sortir avec un ami très proche que je fréquentais très régulièrement depuis le lycée et a eu une aventure chaotique avec lui sous mon nez pendant quelques mois. Ma confiance était absolue.
Ma femme m'a quitté 2 ou 3 mois ensuite. elle s'est ensuite officiellement mise avec mon ex-ami,
Pour elle, cette histoire était une grave erreur mais avait eu le mérite de sauver notre couple car elle estimait que mon comportement n'était plus le même.
*** C'est une situation extrêmement douloureuse et traumatisante pour vous. Vous avez été " trahi " par les deux personnes sur qui vous auriez dû justement pouvoir compter en cas de "coup dur ".
Pour avoir la conscience tranquille, elle reporte " la faute " sur vous, en vous culpabilisant. Cela s'apparente à une conduite perverse.

je peux parfois me plier comme si je recevais un coup de poing dans le ventre, Les déclencheurs qui peuvent me ramener à ça sont innombrables, trop de souvenirs, trop de passé commun.
Je me suis efforcé de ne jamais lui reprocher cette histoire ni de m'en servir comme arme.
***Vous avez tout simplement minimiser, voire cautionner le mal qu'ils vous avaient fait.

(elle est toujours en contact avec d'autres ex).
*** Pourquoi ?
Si vous trouvez cela " normal " alors que vous en souffrez, pourquoi l'acceptez-vous ?

S'en ai suivi une nouvelle période adultère d'un mois ou 2 que j'ai découvert quelques semaines après qu'elle y ait mis fin d'elle même.
*** Normal. Vous n'avez rien fait ni rien dit la première fois.
Elle recommencera.
Vous êtes un couple " libre " ? Il ne faut donc pas que vous soyez malheureux des conséquences que vous engendrez.

* Dépression cyclique.
Ego, manque de confiance, tristesse, haine, difficulté à profiter du bonheur, etc... tout cela est NORMAL, et ne relève absolument pas d'une "dépression cyclique ", mais d'un homme qui n'a pas le courage de dire les choses en face, de réagir, de remettre l'autre face à ses responsabilités, et d'assumer le respect qu'il se doit à lui-même.

Une proposition de solution : Faire une thérapie de groupe ( exemple : Psychodrame de Moréno ( jeux de rôles ) / PNL ) pour travailler sur la réflexion que nous ne rencontrons pas nos " amours " par hasard, et qu'ils sont là pour nous faire évoluer.
Tout dépend jusqu'où on est prêt à aller pour se rendre compte qu'une relation nous détruit. Tout repose sur le leurre de penser qu'elle ne doit pas se terminer parce qu'on s'y est trop investi. ( donc d'en parler... )
L'amour n'est pas fait de larmes et de " sacrifices " de concessions masochistes ou d'irrespect envers soi-même, si c'est le cas c'est que vous vous êtes peut-être trompé de nom.
L'amour c'est une égalité, un partage, des élans, la confiance, la complicité, c'est se sentir libre et heureux... et si dans votre relation actuelle vous ne trouvez pas un écho à l'un de ces 7 mots, dites-vous que vous perdez du temps et de l'amour pour quelqu'un d'autre qui vous attend ailleurs.
Nulle personne au monde ne mérite que l'on gâche sa vie pour elle.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Thyr
Messages : 2
Inscription : 21 oct. 2020, 16:33

Re: en recherche d'une solution

Message par Thyr »

***Pour avoir la conscience tranquille, elle reporte " la faute " sur vous, en vous culpabilisant. Cela s'apparente à une conduite perverse.

--> Elle ne me culpabilise pas. Evidemment elle s'est justifiée, elle m'a expliqué son mal-être mais elle n'a jamais exclu qu'il s'agissait d'un mauvais comportement de sa part. Elle dit parfois que son image d'elle même en a été fortement dégradée et que c'était extrêmement difficile à vivre. Je l'ai constaté, je crois que c'est sincère mais que ses émotions peuvent aussi être changeantes. Elle a été traversée de grands questionnements. Typiquement, comment ai-je pu aimer deux hommes à la fois? On lui a d'ailleurs répondu que c'était possible et qu'on cherchait des choses différentes chez différentes personnes, qu'une seule personne ne pouvait jamais tout apporter... Ce discours lui a fait du bien et respire la raison pour moi mais est difficilement applicable à ma propre vie vu que je n'ai qu'elle. De son côté, elle regrette tout de même l'époque où sa vision de l'amour était plus simple et absolue mais que ce n'est plus possible.
La 2eme fois, elle ne m'a carrément rien reproché et m'a dit clairement qu'elle était heureuse et que tout allait bien donc elle en a pris la responsabilité entière.
Je pense que ma remarque sur mes torts vient plus d'une auto critique que de reproches de sa part. Il faut savoir que je n'ai jamais été quelqu'un de sur de lui. Je pense aussi que tenter de reconstruire mon couple sans me remettre en question aurait été débile. Mais je ne nie pas que cette remise en question a parfois été extrême et m'a aussi bien abîmée mais ça, c'est ma torture personnelle. Ce dénigrement de moi même, c'est ma propre perversion. Ma mère est quelqu'un d'extrêmement critique (j'imagine que c'est du pain béni pour un psy).
En ce qui la concerne, je ne la considère pas comme perverse. Je dirai inconséquente, passionnée, impulsive et égoïste. Je ne la juge pas fondamentalement mauvaise mais dangereuse pour moi. Cet aspect spontané et passionné sont malheureusement les aspects qui me plaisent également le plus chez elle et qui contrebalancent le mieux mon naturel.

***Vous avez tout simplement minimiser, voire cautionner le mal qu'ils vous avaient fait.

--> C'est sur que je tente désespéramment de minimiser ce qui m'a été fait et mon esprit se rebelle d'ailleurs fortement contre ça. Je comprends mais je n'accepte pas. Le problème c'est que je vois bien que ce n'est pas bon mais je n'ai pas trouvé d'autre voie d'acceptation ni d'angle qui me permettrait d'ingérer cette histoire. Je suppose que c'est là qu'intervient cette histoire de pardon mais je ne sais vraiment pas comment le mettre en oeuvre. J'ai envisagé de rétablir l'équilibre, j'ai pensé que cela pourrait m'aider à voir les choses autrement et à me revaloriser mais j'en suis incapable. Je n'ai pas le naturel séducteur, je me sens des responsabilités et des devoirs, je penses constamment conséquences, je n'ai pas l'espace pour construire un échange digne de ce nom. Je ne ressens aucune envie de vengeance.

*** Pourquoi ?
Si vous trouvez cela " normal " alors que vous en souffrez, pourquoi l'acceptez-vous ?

--> J'accepte qu'elle parle à ses ex parce que je fonctionne sur la confiance, que c'est une valeur majeure pour moi, parce que c'est comme ça que doit marcher une relation pour moi. Ca ne me fait pas particulièrement plaisir mais je me raisonne parce que j'estime que c'est de la jalousie absurde. Ca ne veut pas dire que j'accepte tout et il m'est parfois arrivé en 20ans de recadrer mais je trouve que lui interdire totalement de leur parler ne serait pas une exigence légitime. Par contre je refuse catégoriquement qu'elle lui parle à lui et j'avais été extrêmement clair sur ce point. Je lui ai dis que je serai incapable de le gérer. Elle avait fait ce qu'il fallait à l'époque en ce sens et ça a tenu 5ans. Ensuite, elle a pensé qu'il suffise que je ne l'apprenne pas, elle a trouvé plus malsain d'avoir cette envie inassouvie en elle. Elle dit que dans sa tête, il était parfaitement clair qu'à la fin c'était avec moi qu'elle restait. Je pense que c'est vrai.

*** Normal. Vous n'avez rien fait ni rien dit la première fois.
Elle recommencera.
Vous êtes un couple " libre " ? Il ne faut donc pas que vous soyez malheureux des conséquences que vous engendrez.

--> J'ai pris sur moi mais cela ne veut pas dire que je n'ai pas communiqué du tout. Pendant les mois qui ont suivi, j'ai largement expliqué à quel point j'en souffrais, on en a beaucoup pleuré ensemble. On a vu une conseillère qui avait d'ailleurs conclu par "vous lui en avez demandé beaucoup, ne recommencez pas". J'ai largement communiqué la première fois mais par contre j'ai ensuite pris sur moi par la suite. J'ai pensé que ressasser n'était pas intéressant, que ça ne pouvait apporter que du mal autour de moi et que c'était à moi de le gérer. Par ailleurs, ça se passait très bien et j'avais accepté qu'on reparte ensemble en toute connaissance de cause. Que suis-je censé faire?
Si la colère est venue la seconde fois c'est d'une part par rapport à notre fils et d'autre part parce que j'avais clairement communiqué ma douleur et qu'elle est passée outre car à priori le temps en avait estompé le souvenir et qu'elle s'est persuadée que je n'en souffrirai pas. De manière générale, son fonctionnement est le mien et sa capacité à faire abstraction de certaine chose m'ai incompréhensible. Après la 2eme aventure, j'ai clairement dit que j'étais en colère, j'ai clairement dit que je trouvais ce comportement inacceptable. J'ai clairement dit ne pas accepter qu'elle dise avoir eu envie d'avoir de ses nouvelles alors qu'elle m'avait coupé de lui et que c'est quelque chose que je portais depuis des années. De manière cyclique, lorsque j'ai trop accumulé, je recommence à dévoiler mon ressentiment et mes souffrances et puis mon état psychologique s'améliore avant de se redégrader progressivement plusieurs semaines plus tard. Il est évident que je souhaite à chaque fois qu'elle dise quelque chose qui me ferait du bien mais je ne sais pas trop quoi et elle ne le dit visiblement pas. Ma souffrance la touche, elle culpabilise clairement et elle dit qu'elle a fait en sorte que la rupture entre eux soit définitive mais ça a grandement déstabilisé ma vision de l'amour. Je pense qu'elle m'aime et elle l'a prouvé par bien d'autres aspects mais sa vision a gravement divergé de la mienne. Je pense que j'ai besoin qu'elle renie son amant et son histoire avec lui, elle le refuse et c'est une autre chose que je comprends mais n'accepte pas.
Le fait est que je ne sais pas jusqu'à quel point ma vision de l'amour est légitime et réaliste ou si elle est bien trop exigeante et bien trop idéaliste. Nous avons 34ans, cela fait 19ans que nous sommes ensemble. Que suis-je en droit d'exiger? Ne serait ce pas à moi d'évoluer?

J'entends qu'à un moment, fort du constat que nos visions ont trop divergé, on doit envisager la rupture. J'ai essayé de faire l'état des lieux de ma relation. J'estime effectivement avoir une responsabilité vis à vis de mes enfants. Ensuite, lorsque je pense à elle, je vois 2 extrêmes et je ne sais pas comment gérer ça. Le terrible cohabite avec le meilleur et les 2 se disputent dans mon esprit. Si je dis que ces concepts d'amour raisonnent en moi tout autant que je souffre, que dois-je en conclure?
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