Peut-on tout pardonner?

[Purra]

Le doute est constant en moi. J'ai une difficulté terrible à faire des choix, et là la décision que je dois prendre me fait perdre pied. Je ne sais pas ce que je dois pardonner, ce que je dois prendre comme responsabilité dans toute les disputes que l'on peut avoir.

Mon fiancé est quelqu'un de très sensible et nerveux, c'est quelqu'un qui a beaucoup lutté. Nous nous sommes rencontrés très rapidement après avoir pris contact sur les réseaux sociaux. Je sortais d'une relation chaotique, que j'essayais de fuir, en quittant ma ville d'origine et en me séparant de mes liens affectifs avec mes anciennes connaissances. Je suis arrivée face à lui avec l'envie de tout recommencer à zéro, ailleurs, de prendre du temps pour moi, pour grandir, me connaître et trouver enfin vers ce quoi je suis "destinée". Je suis apparemment apparue comme un petit ange à ses yeux, j'étais pour lui une jeune fille sérieuse, calme, attentionnée et douce.
Mon histoire d'amour précédente avait été douloureuse, et je cherchais une personne prête à prendre soin de moi, et à être sincère dans sa démarche. J'ai trouvé cela dans sa personnalité, pourtant, cela ne m'a pas empêchée d'aller un soir embrasser un inconnu pour qui je n'avais pas beaucoup d'intérêt, alors que je venais fraichement de m'engager avec lui. Ayant été victime de tromperies plusieurs fois auparavant, je n'ai pas osé garder cela pour moi et je lui en ai parlé dessuite, je ne voulais pas le laisser s'engager dans une histoire qui commencait déjà par un "non-dit". Ce fut peut-être une erreur? Sa déception fut grande, tant il m'avait placé sur un piedestal.
J'ai insisté pour qu'il me laisse la chance de lui prouver que je voulais construire une vie avec lui. Je me suis acharnée à cela, d'ailleurs. J'ai joué le rôle de "bonne femme", quelque chose qui ne me ressemble pas vraiment mais que j'ai joué avec conviction.
Il travaillait dans un restaurant où les gérants n'avaient pas vraiment de respect pour leurs travailleurs. Je le voyais peu, mais je veillais le soir jusqu'à des heures très avancées, pour pouvoir passer quelques heures avec lui avant qu'il ne reprenne son travail.
J'ai passé beaucoup de mes soirées devant la porte de sa cuisine, à espérer le voir le temps de sa pause, quand il en avait une. Cette époque était assez frustrante pour moi, et je me suis souvent plainte à lui, alors qu'au fond, la seule responsable, c'est moi.
Ensuite, j'ai eu un accident. Lorsque cela est arrivé, j'étais chez une amie à lui, et je buvais gaiement en faisant des pitreries. Je l'ai appelé lorsqu'il a terminé son travail pour lui annoncer le problème, et la seule chose qui m'a dit, c'est que demain il travaillait, et qu'il ne viendrait donc pas avec moi aux urgences. Ce fut à mon tour d'être déçue. Je m'attendais à un soutien de sa part. Je pensais que je n'avais qu'une simple fracture, mais j'ai eu de nombreuses complications, je n'ai pas pu travailler pendant près d'un an et demi. J'ai eu plusieurs opérations, et je me suis toujours débrouillée seule. Il n'y a que ma mère, qui à force de m'entendre pleurer de désespoir au téléphone a finit par prendre des congés pour venir me consoler un peu... quand j'y repense, je ne sais pas quoi penser de moi même. Est-ce que j'ai été trop dramatique dans cette histoire, ou bien était-ce normal de demander à mon fiancé du soutien et de la compréhension ? Je ne sais pas si j'étais en mesure de réagir avec discernement.
Toute cette période de crise avec mon fiancé, où j'ai tenté de lui exprimer ma faiblesse psychologique et physique, et où lui tentait de m'exprimer l'importance de son travail.
Mais moi, je n'aimais pas son travail, il était toujours là bas, il rentrait toujours épuisé, il se nourrissait très mal, n'avait jamais de temps ni pour lui, ni pour moi. Il me disait qu'il m'avait prévenu au début de notre relation que cela allait être très dure, que je n'avais pas compris dans quoi je m'étais embarquée.
J'ai repris contact avec des anciennes connaissances, dans l'espoir de trouver un réconfort et un soutien face à tout cela. Je cherchais des conseils, savoir ce que moi je ne faisais pas bien, ce que je pouvais faire pour mieux communiquer avec lui, sans qu'il ne s'enerve... ce genre de choses.
Je ne savais pas comment réagir, et j'avais besoin de me retrouver, de retrouver qui j'étais. Ce n'était que des conversations, sans aucune avance.
Mais lorsqu'il s'en est rendu compte, il s'est mis très en colère. Je n'avais pas le droit de parler de notre vie privée à des gens, et encore moins à des personnes du passé!
Je ne sais pas pourquoi encore, mais je lui ai révélé que j'avais été avec une fille, quand j'étais jeune. Et cette fille là faisait partie des gens à qui j'avais parlé. Sans qu'il n'y ait rien derrière de plus!
Pourtant, il m'a dit qu'il ne pouvait pas rester avec quelqu'un qui avait eu une relation homosexuelle auparavant. Il voyait ça un peu comme quelque chose de sale, de dégoûtant.
Lorsqu'il m'a dit ça, au téléphone, j'ai été profondément touchée. Cet ultimatum sorti de nulle part m'a complètement désarmé. C'est alors qu'un homme s'est approché de moi, quelqu'un que j'avais déjà croisé avec mon fiancé, et ils se saluaient et discutaient brièvement ensemble. Je pensais qu'il le connaissait. Je me suis donc confiée à cette personne, qui en a profité pour me détourner l'esprit, et j'ai finit par me retrouver dans les bras de cet homme, en pensant pouvoir réparer les choses avec mon fiancé, en écoutant les conseils de cet autre homme qui me prenait dans ses bras. C'est une situation ridicule et absurde, mais je ne sais pas pourquoi, j'y ai cru.
Je suis donc retournée quelque fois écouter ses "merveilleux" conseils. Dans ma tête, je pensais que quand j'en aurais le courage, je me séparerais des deux. Mais mon fiancé a reconnu dans mon comportement quelque chose de bizarre, et encore une fois, je n'ai pas pu me contenir, j'ai du lui avouer mes fautes.
Il est alors devenu fou. Il a cherché à savoir tout ce qui avait pu se passer, jusqu'au moindre détail sordide. Il m'insultait, et m'intimidait. Puis il revenait en me disant, " Mais si je te quitte, qui va prendre soin de toi?". J'ai du une fois inventer une histoire pour le rejoindre au lieu d'aller travailler. J'avais peur de me retrouver avec lui. Cette histoire l'a rendu fou, si bien qu'il a finit par me battre. Un peu, beaucoup, je ne sais pas si je dois quantifier la violence que j'ai subis, mais ce que je sais c'est que j'ai eu mal, j'ai eu honte. J'ai tenté de me défendre, mais cela augmentait la violence et la force qu'il jettait sur moi. J'ai donc seulement des images de moi recroquevillée sur moi même, me protégeant le visage des coups, en espérant qu'il s'arrête. J'aurais pu partir à tout moment, j'aurais pu fuir, retourner chez ma famille, chez ma soeur, mais je suis restée. Je suis restée car je me suis dit que cela serait ma punition pour mon erreur.
Nous sommes restés ensemble, nous voulions tout de même rester ensemble, car nous nous aimions.
Il a choisi de rester, et de tenter de me pardonner. Il a quitté son travail, car il a finalement réalisé que ses employeurs n'étaient vraiment pas correct, et qu'il pouvait avoir mieux. Nous avons décidé de déménager, plus proche de ma famille, car la sienne ne vit pas en france.
Il s'est mis au chômage, et est tombé dans une sorte de dépression. Il ne voulait plus rien faire. Il n'avait plus le gout à rien. Tout était nul, sale, moche. Je le voyais malheureux, et j'étais impuissante. J'étais d'ailleurs certainement la cause de sa dépression. Alors j'ai essayé de l'aider, de lui bouger les fesses pour son avenir! Mais aujourd'hui encore, il se plait dans une certaine léthargie.
Avant le déménagement, nous sommes partis voir sa famille pour les vacances. C'est à ce moment là que j'ai découvert qu'il parlait à une autre fille. Il lui disait plein de mots doux, et lui disait des je t'aime. Pourtant, quand je l'ai découvert et que je lui ai demandé des explications, il ne s'était apparement rien passé entre eux, que lui ne faisait que s'amuser et que c'était surtout cette fille qui mourait d'envie d'avoir mon fiancé pour elle. J'ai appelé cette fille et je lui ai demandé de ne plus parler à mon fiancé. J'étais en colère, car il m'avait tellement rabaissé et dit que lui ne ferait jamais de telles choses. J'ai choisi de pardonner car je comprenais aussi pourquoi il avait fait ça. C'était un mélange et vengeance et de tristesse, je pense. Il a dit que c'était une connerie, et que cela ne recommencerait pas.
Les vacances se sont terminées, et c'est alors que mon fiancé reçoit un appel de cette même fille, très en colère, qui lui crie qu'il l'a lâché comme une chaussette sale et qu'il a menti sur leur vrai relation. Ils auraient eu plusieurs aventures, et même des choses se seraient passées dans notre appartement! Mon fiancé s'est mis très en colère après ces révélations. Il a beaucoup insulté cette femme puis m'a expliqué qu'il ne fallait pas la croire. Je n'ai pas su démêler le vrai du faux, et j'ai finit par laisser tomber. Après tout, ce qu'il s'est passé n'a pas d'importance.
La vie continuait jusqu'à il y a peu, où j'ai découvert qu'il avait repris contact avec elle. Dans les messages que j'ai lus, il lui demandait quand ils pourraient se voir. J'étais sur le cul! Je comprends plus rien... J'ai alors demandé des explications à mon fiancé, qui ne cessait de dire qu'il n'y avait rien de spécial ni rien de grave. Il a repris contact apparemment pour s'amuser, car il s'ennuie parait-il...
J'ai finit par rentrer en contact direct avec cette fille, pour lui demander à elle ses explications. Son discours est complètement différent. Même si le doute plane toujours, j'ai décidé encore de passer au dessus de cette histoire, et de continuer avec mon fiancé. Je lui ai alors demandé si après tout ça, nous étions quittes? Il m'a répondu que non. Cette réponse a été très vexante, pour de nombreuses raisons. Je me suis alors fâchée et un peu dérapé... je l'ai assommé de questions et de reproches de toutes sortes, je l'ai même empêché de dormir, c'est alors qu'il a finit par me taper, pour me calmer.
J'ai décidé d'accepter parce que je me dis que c'est moi qui l'ai poussé à bout, encore une fois.
Mais hier, il m'a donné un violent coup de pied et m'a tiré les cheveux, tout ça parce que je lui tenait tête, en lui expliquant que si je l'avais traité de lâche, c'est seulement parce qu'il ne sait pas assumer ses erreurs. Et qu'il ne peut pas venir se plaindre devant moi de cela parce que si je l'ai traité de lâche c'est parce qu'il a fait des choses pas claires avec cette fille, et que ce devrait être à moi de me plaindre!

Comme vous pouvez le constater, notre histoire n'est pas toute rose! Je me demande jusqu'où je peux pardonner sa violence envers moi. Est-ce qu'elle va devenir de pire en pire avec le temps? Il m'a déjà menacé avec des objets très dangereux, même si il ne les a encore jamais jetés sur moi. Est-ce qu'il est violent parce que c'est moi qui le provoque réellement, ou parce qu'il n'aime pas que je lui montre ses torts?
Outre la violence qui semble s'installer, notre histoire est douloureuse et on a beaucoup de bagages. Peut-être que je devrais tout arrêter maintenant? Ou dois-je encore me battre?
Est-ce que je peux pardonner? Est-ce que lui peut me pardonner pour ce que je lui ai fait? est-ce que notre histoire n'est pas entrain de nous détruire tout les deux...?

Merci pour votre passage sur ce post, et j'espère que certains auront la bonté de me donner leur avis...

[Fugen]

Non, on ne pardonne pas les coups.

[Fugen]

Plus de 100 femmes sont mortes sous les coup de leur conjoint ou ex cette année. CA SUFFIT!!

[Fjaraa]

En effet, le jour du "Grenelle des violences conjugales"...

Plus de 100 femmes sont mortes sous les coup de leur conjoint ou ex cette année. CA SUFFIT!!

"Vous n’êtes pas responsable des actes de votre partenaire ou ex-partenaire. Quelles que soient ses explications et justifications, il n’a pas le droit de vous agresser. Il est seul responsable de ses actes de violences qui sont punis par la loi."

Quelques liens :

https://stop-violences-femmes.gouv.fr/s ... e-331.html
(numéro d'appel 3919 gratuit et anonyme)

https://www.justice.fr/fiche/violence-conjugale

http://www.infofemmes.com/v2/p/Lutte-co ... times/2517
(il existe des antennes du CIDFF dans de nombreuses villes de France)

Il faut te faire aider et te battre. Courage !

[Purra]

Merci pour vos réponses, au moins c'est clair et ça va droit au but

J'ai été étonnée de voir l'information aujourd'hui en regardant ma télé, je suis bien dans la thème du jour! Et ce n'était même pas volontaire!
Mais je ne m'identifie pas à une femme battue... Qu'en pensez-vous?
Pour l'instant les coups n'ont jamais été jusqu'à ce que je sois obligée de me rendre à l’hôpital, et ça ne s'est passé qu'à des moments bien différents, au quotidien cela ne se passe pas.
Il a su me pardonner mon infidélité, enfin, je n'en suis pas sûre. Peut-on voir cela aussi comme une violence psychologique pour lui..?

Merci encore.

[Fugen]

Vous êtes exactement dans le schéma de ces femmes qui malgré qu'elles sont battues trouvent encore le moyen d'excuser leur compagnon et plus encore, se trouvent une raison d'être coupable. Laissez faire, continuez a vous voiler la face, voyez si vous tenez à venir grossir les statistiques.

[Dubreuil]

NE PAS PARTIR ALORS QUE LA SITUATION EST DRAMATIQUE

Nous ne rencontrons pas nos " amours " par hasard, et ils sont là pour nous faire évoluer.
Tout dépend jusqu'où on est prêt à aller pour se rendre compte qu'une relation nous détruit. Tout repose sur le leurre de penser qu'elle ne doit pas se terminer parce qu'on s'y est trop investi.
Mais l'amour n'est pas fait de larmes et de " sacrifices " de concessions masochistes ou d'irrespect envers soi-même, si c'est le cas c'est que vous vous êtes peut-être trompé(e) de nom.
L'amour c'est une égalité, un partage, des élans, la confiance, la complicité, c'est se sentir libre et heureux... et si dans votre relation actuelle vous ne trouvez pas un écho à l'un de ces 7 mots, dites-vous que vous perdez du temps et de l'amour pour quelqu'un d'autre qui vous attend ailleurs.
Nulle personne au monde ne mérite que l'on gâche sa vie pour elle.

[Purra]

Merci pour votre réponse,

Comme dans toute histoire, il y a des hauts et des bas. Je ne sais pas si c'est moi qui invente des problèmes. Quand je l'écoute, pour lui, tout va bien, c'est moi qui cherche la bebête. Mais certaines de ses paroles me poussent à réagir.
Quand vous dites, qu'il ne faut pas partir lorsque la situation est dramatique, que voulez-vous dire? Ma situation est-elle dramatique, et quand partir alors? et faut-il partir, ou peut-on espérer une amélioration...

Merci encore

[Fugen]

Vous avez mal compris. La phrase est un constat: vous ne partez pas alors que la situation est dramatique.
Bien sûr qu'il faut partir!!

[Fugen]

"Il a finit par me battre. Un peu, beaucoup, je ne sais pas si je dois quantifier la violence que j'ai subis, mais ce que je sais c'est que j'ai eu mal, j'ai eu honte. J'ai tenté de me défendre, mais cela augmentait la violence et la force qu'il jettait sur moi. J'ai donc seulement des images de moi recroquevillée sur moi même, me protégeant le visage des coups, en espérant qu'il s'arrête. J'aurais pu partir à tout moment, j'aurais pu fuir, retourner chez ma famille, chez ma soeur, mais je suis restée. Je suis restée car je me suis dit que cela serait ma punition pour mon erreur. "
Depuis quand c'est normal d'accepter de se faire tabasser pour avoir fait une erreur ? (Et quelle erreur?!)
je l'ai même empêché de dormir, c'est alors qu'il a finit par me taper, pour me calmer.
"J'ai décidé d'accepter parce que je me dis que c'est moi qui l'ai poussé à bout, encore une fois.
" Il m'a déjà menacé avec des objets très dangereux, même si il ne les a encore jamais jetés sur moi. Est-ce qu'il est violent parce que c'est moi qui le provoque réellement, ou parce qu'il n'aime pas que je lui montre ses torts? "
Rien ne justifie la violence!!!
Vous êtes d'autant plus en danger que vous avez intégré l'idée que vous méritez d'être battue.
Fuyez cet homme!