Une relation destructrice

Forum pervers narcissique, manipulateur, manipulatrice
Jeremy04
Messages : 16
Inscription : 23 déc. 2023, 05:22

Une relation destructrice

Message par Jeremy04 »

Je croisais cette femme promenant sa chienne chaque matin en allant faire mes courses.
On a commencé à se parler autour de l'animal (j'adore les animaux), puis elle m'a proposé d'échanger nos numéros de téléphone, puis de venir chez elle prendre un café.
Un jour que je descendais retrouver une amie, elle m'a adressé ce sms énigmatique "Tu me hantes". A quoi j'ai répondu "Je ne suis pas encore assez mort pour jouer les fantômes". Toujours direct (je suis comme ça), je lui ai demandé si elle n'était pas tombée amoureuse. Elle m'a répondu en m'invitant à à venir déjeuner chez elle le lendemain. Elle habitait un spacieux appartement au dernier étage d'un immeuble HLM bien tenu, à quelques rues de chez moi.
Cela a commencé comme ça. Et c'est allé très vite.
Ses confidences : veuve, elle avait perdu son mari six ans plus tôt, elle a trois grands fils, huit petits-enfants (nous sommes dans la catégorie des "seniors",elle 66 ans à l'époque, moi 62), elle a tenu des commerces, travaillé en hypermarché où elle était déléguée syndicale, a siégé aux prud'hommes, etc...
Mes confidences : seul depuis dix ans, tendance vieux garçon, quelques aventures sans lendemain, presque plus de famille, élevé tout seul...
Après coup, j'ai compris que j'en avais trop dit. Bien après, parce qu'alors, sont venues des questions, de sa part, portant sur mon mode de vie, mes revenus, ceci sur le mode de l'interrogatoire. Je n'ai pas apprécié et le lui ai dit tout de go.
J'ai commencé à l'éviter. Nous nous parlions au téléphone mais je n'avais guère envie de poursuivre, ayant eu deux ans plus tôt une liaison avec une femme à la mentalité assez analogue, et y ayant laissé quelques plumes, la belle m'ayant lâché sans explication, alors que nous devions nous voir le jour même et que nous n'étions aucunement en conflit.

Puis j'ai décidé de laisser une chance à cette relation naissante, tellement cette femme, appelons-là Jany, était insistante.
Je me souviens de ses regards appuyés, ses manières langoureuses, sa gestuelle étudiée comme nous discutions de part et d'autre de la table où elle m'avait conviée. Le fait est qu'elle cuisinait merveilleusemet bien et qu'elle savait mon goût de la bonne chère.
La chair n'était pas loin et nous y avons sacrifié l'après-midi même. Dans la chambre d'amis car, détail singulier, l'urne funéraire du mari décédé était remisée dans la chambre de Jany, posée sur une étagère, avec la plaque mentionnant l'année de naissance et celle du décès.

Bon, ça c'est pour le début.

La phase passionnelle a duré quelques semaines, au cours desquelles je me suis rendu compte qu'au-delà de cet accord, par ailleurs imparfait (Jany se montrait plutôt "coincée", ne voulait pas m'apparaître nue, nous faisions cela dans le noir, selon ses exigences, et elle préférait que ce soit rapidement fait et sans fantaisie particulière, encore qu'en la matière je n'aie pas de demande hors-norme), hors cet accord certes imparfait, écrivais-je, nous étions totalement à l'opposé, et dans nos goûts respectifs et dans notre mode de vie.

Je résume : elle très famille, moi pas ; elle très télé, télé-réalités, variétés, Starac and co, moi pas du tout (je n'ai plus la télé depuis quarante ans et je suis par contre très cinéphile); elle variétés à fond (Chérie FM en mode ininterrompu, chez elle et dans sa voiture), moi classique, jazz et soul ; elle shopping, bord de mer, frime, plus de bagues à ses doigts qu'un Liberace, moi nature, rando, montagne, pas une breloque, même pas une montre.
Nous étions clairement à l'opposé et comme si cela ne suffisait pas, je relevais chez Jany des propos pour moi inadmissibles à l'égard des étrangers et particulièrement des Noirs, ainsi qu'une forme d'admiration empreinte de défiance à l'endroit des Juifs.
Cela m'a été insupportable et a donné lieu à de premières querelles. D'autres sont venues, en rapport avec ses propos à l'endroit des chômeurs et des RSAstes qualifiés de "paresseux sans ambitions", "quand on veut on peut", dont je lui signifiais qu'ils allaient à l'encontre de ce qu'elle m'avait précédemment décrit comme "ses fonctions" en tant que déléguée syndicale CGT à l'hyper où elle travaillait et à la chambre des prud'hommes (où j'appris plus tard de source fiable qu'elle n'avait jamais siégé).

Au bout d'un mois, j'ai voulu arrêter et j'ai pris mes distances, avec l'appui de mon entourage amical qui me voyait me perdre dans le même type de relation que quelques années plus tôt.
Un jour, je reçois un SMS émanant d'un numéro inconnu, au libellé sybillin, auquel j'ai répondu à la personne qu'elle avait dû se tromper des destinataire.
J'ai su après coup que Jany s'était servi du téléphone d'une amie à elle pour essayer de savoir si j'étais toujours là, ne me voyant plus (je l'évitais et l'avais bloquée).

Car j'ai replongé, ressentant à l'endroit de cette femme un attachement inexplicable. Inexplicable car nous n'avions rien en commun et elle n'était pas du tout mon genre, au-delà du rapport amant-maîtresse dont je me serais à la rigueur contenté.
Ce fut une successions de défis, d''humiliations, continuellement elle me rabaissait. Mon chez moi était inconfortable et mal tenu, y venir était pour elle une épreuve, mes chats étaient porteurs de puces, mes cadeaux n'étaient jamais à la hauteur, mes amis profitaient de moi (j'ai l'habitude de rendre service, c'est dans ma nature, et une de mes amies est lourdement handicapée), et le pire du pire est qu'elle s'absentait de longues semaines dans sa famille, où je n'avais pas envie de la suivre, n'était pas porté sur les bringues et les apéros à rallonges (je ne bois pas une goutte d'alcool et je suis un couche-tôt), semaines où je n'avais pas droit de cité, pas le droit de l'appeler, elle seule m'appelait quand ça lui chantait. De même que le dimanche matin je ne devais pas être présent car c'était le jour où elle passait des heures au téléphone avec sa famille.
Des cachotteries, des mensonges continuels, des reproches (à cause de moi elle ne voyait pas ses amis, qui par ailleurs de l'appelaient ni ne l'invitaient jamais), des bizarreries aux allures d'évitement (elle ne sortait jamais en ville à pied, allait acheter ses clopes à l'autre bout de la ville), un désintérêt total de mes passions et goûts, de mes créations (je crée de la musique et j'écris), les vêtements que je portais étaient de mauvaise qualité, mes chaussures étaient moches, d'ailleurs elle exigeait que je porte des chemises et des pulls de son mari défunt lorsque nous allions au restaurant.

J'essaie de résumer au maximum, soucieux de ne pas lasser le lecteur.

Cet été, Jany est partie longtemps chez sa nouvelle belle-fille (un de ses fils venait de divorcer et avait tout de suite rencontré une nouvelle compagne disposant évidemment d'une confortable et spacieuse villa avec piscine dans le Var - impossible d'imaginer ses rejetons maqués à de besogneuses ouvrières habitant de modestes studios... alors qu'elle-même habite une HLM et a passé ses dernières années d'activité en tant que caissière dans un hypermarché) et m'annonça au téléphone qu'elle passerait Noël chez la mère de ladite belle-fille, qui elle aussi habitait une somptueuse villa depuis qu'elle avait rencontré un homme plus âgé qu'elle et fortuné "qui lui payait des voyages autour du monde" (Plus belle la vie !).

Commencement de la fin. J'ai réagi comme vous l'imaginez. La totale est quand Jany m'a rendu mes objets personnels en bas de son immeuble, au motif qu'elle recevait pour l'apéro "ses potes de la CGT" (dont je n'avais jamais vu la couleur et dont elle avait jusque-là soigneusement évité la fréquentation, leur trouvant tous les défauts, soiffards, queutards, magouilleurs, cocus et cocufieurs). Une heure plus tard (l'apéro avait dû être bref), elle m'appelait. Je n'ai pas répondu et ai bloqué son numéro, toujours bloqué à ce jour, et cela fait trois mois.

J'ai recroisé Jany un matin, elle venait vers moi tout sourire mais son sourire s'est figé quand je lui ai dit ses quatre vérités, à savoir que j'en avais ma claque de ses conneries, que je n'entrerais plus dans son jeu et, enfonçant le clou, que l'apprentissage de la politesse concernait également les personnes du Troisième Age. Depuis, lorsqu'il m'arrive de la croiser, je passe mon chemin (nous habitons le même quartier).
Hier j'ai appris incidemment que la veuve éplorée avait eu une liaison avant moi avec un type qui ne s'en était toujours pas remis.

Me concernant, j'ai eu du mal, beaucoup de mal, j'ai perdu du poids et pas mal d'illusions, et ce que je ne m'explique pas c'est que cette garce continue de hanter mon esprit. Je me demande comment après chaque nouvelle rupture (il doit y en avoir eu quatre ou cinq), j'ai pu retomber dans le piège. Il m'en a coûté psychologiquement et matériellement (au restau, l'addition était toujours pour moi et je passe sur les cadeaux, alors que je vis fort modestement et qu'elle le savait). Je sors peu à peu des brumes de cette déprime mais j'ai des coups de mou. Heureusement je peux compter sur des amitiés solides, dont elle n'est jamais parvenue à m'éloigner, et le fait que j'aie refusé d'entrer dans ses combines, de la suivre dans ses longs séjours chez des gens que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam, au risque de me retrouver dans ses situations déplaisantes (ce sont des gens qui boivent beaucoup), je crois que c'est ce qui m'a sauvé la mise.

Je n'irais pas jusqu'à qualifier cette personne de "perverse narcissique"', ni de "personnalité narcissique" : je ne suis pas médecin et n'ai pas de formation de psy. Je pense qu'elle a un problème et que sa fréquentation est de celles qui vous tirent vers le bas.
Ce qui m'intrigue c'est l'attachement que j'ai pu ressentir à son endroit, le fait que cette liaison ne m'ait pas laissé intact, et qu'elle soit venue à la suite d'une autre en tous points comparable (femme mythomane, manipulatrice, aux propos blessants et aux bizarreries manifestes, dont les urnes funéraires des proches décédés présentes dans l'appartement).

Merci de m'avoir lu jusqu'au bout. Je serais ravi d'avoir votre avis et vos commentaires.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Une relation destructrice

Message par Dubreuil »

Proposition de compréhension :

Je n'irais pas jusqu'à qualifier cette personne de "perverse narcissique"', ni de "personnalité narcissique" .
*** Pourtant vous l'écrivez, parce que vous le savez. De plus, il suffit de lire la liste des symptômes dans les articles psy, tout y est.

Ce qui m'intrigue c'est l'attachement que j'ai pu ressentir à son endroit, le fait que cette liaison ne m'ait pas laissé intact, et qu'elle soit venue à la suite d'une autre en tous points comparable (femme mythomane, manipulatrice, aux propos blessants
*** Simplement parce que vous revivez sans fin dans l'espoir, le manque et l'utopie, le tout connu et distribué dans votre enfance : "presque plus de famille, élevé tout seul"
Rien n'a sans doute été "parlé, réparé" de ce côté là, encore moins résolu, face à un tiers professionnel, ce qui vous permettrait de reprendre
votre vie en main en évitant de suite les mauvaises rencontres.

Le paradoxe est flagrant, vous ne pouvez aller que vers des relations connues pour leur violence et leur frustration.
Vous êtes courageux, vous tentez "le diable", vous pensez ainsi sortir de votre confort, aller vers l'autre, évoluer, trouver une rédemption...
Mais vous savez très bien que ce n'est pas votre chemin, que vous allez encore "morfler". Cependant vous n'avez connu que cela, alors vous insistez parce que vous avez le mode d'emploi pour réagir en victime dans un semblant de révolte, cela vous donne un sentiment d'honnêteté et d'appartenance à vous-même, et de maîtrise de la situation, et même si c'est désespérant, c'est rassurant !
Mais "la farce " continuera jusqu'à ce que le "vieux garçon", (le petit garçon qui ne s'est pas guéri de son enfance et a vieilli sans comprendre "la trahison" volontaire ou pas, de la première femme de sa vie, sa mère, dont il aurait dû être aimé et protégé), prenne conscience que le temps est révolu, qu'il restera à jamais tout seul dans son espoir et sa confiance aveugle, et que nulle autre femme ne le consolera de son premier abandon.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Jeremy04
Messages : 16
Inscription : 23 déc. 2023, 05:22

Re: Une relation destructrice

Message par Jeremy04 »

Non, ma mère ne m'a pas abandonné. Mes parents n'étaient pas faits pour avoir des enfants, c'est plus juste. Ils composaient un couple d'angoissés permanents, aux prises avec les souvenirs de la guerre qu'ils avaient vécue adolescents.
Ils n'ont pas su, ils ne savaient pas comment faire pour nous apporter, à mon frère et à moi, la sécurité et l'écoute, même si nous ne manquions de rien. Enfant, je me réfugiais dans les livres quand je ne passais pas ma vie dehors (le monde extérieur n'était pas alors aussi dangereux qu'aujourd'hui pour les mômes). Scolarité foirée, autodidacte, tempérament solitaire, j'ai improvisé la suite. Sans jamais sortir des clous, je tiens à le préciser.

Des pros, j'en ai consulté pas mal. Des années de thérapies en CMP. Je n'ai jamais eu de réticence à aller consulter, ni de honte à dire que j'allais voir un psy. Mais rien n'est réglé pour autant de ce que vous soulignez, Madame.

J'ai souvent croisé sur ma route le type de femmes ici décrit. J'en ai rencontré d'autres avec qui ça s'est par contre très bien passé, et sur la durée. Il y a juste que la relation s'est émoussée, que le tour en avait été fait. Toute histoire a un début, un milieu et une fin, et lorsqu'on est deux à manquer d'inspiration, c'est qu'il faut envisager l'épilogue. La première de ces belles histoires a duré quinze années. La seconde s'est muée en l'amitié la plus solide que j'ai connue.

Quant à savoir si Jany fait partie de ces tyrans domestiques contemporains qu'on dénomme "pervers narcissiques", oui j'ai lu des descriptions, des signalements et des témoignages des victimes de ces individus centrés sur leur petite personne, toujours sûrs de leur fait, incapables de formuler des excuses, obsédés par l'image qu'ils veulent renvoyer à autrui, empreinte d'idéaux respectables et de bons sentiments déclamés la main sur le coeur, mais totalement pourris de l'intérieur. Bram Stoker serait encore de ce monde, il les comparerait à des vampires. Puiser sa force dans le mental d'autrui est en effet une forme de vampirisme.
Mais creuser un sujet de manière livesque n'est pas le maîtriser, loin s'en faut, et chaque témoignage, respectable s'il en est, n'est jamais que la traduction d'un ressenti individuel, suite à une histoire individuellement vécue, récit formulé sous le prisme de la souffrance. Même si des éléments se recoupent, Jany ne comble pas toutes les cases. Elle en coche d'autres, sur le registre de la bizarrerie (l'urne funéraire dans la chambre, son besoin que je porte des vêtements de son mari défunt....). Prudemment, donc, je m'en tiendrai à l'hypothèse, au soupçon. Peut-être ai-je eu affaire à ce type de personnes qu'on appelle "pervers narcissique". En tout cas, à quelqu'un qui a un sacré problème, et il s'est trouvé que son problème a rencontré le mien. On pourrait en dire autant de bien des schémas antagonistes.

Ce qu'il en demeure chez moi est une forme d'obsession. Je ne peux pas m'enlever cette personne de la tête, pour parler simplement. Au début, dans le SMS que m'avait adressé cette femme, il était question de hantise. Mon image la hantait, écrivait-elle. A présent, c'est elle, le fantôme.
Je me repasse les scènes, les séquences, les bonnes, les moins bonnes, les critiques, les mauvaises. Je n'ai pas été non plus blanc-bleu. Après tout, j'y suis revenu à chaque fois. Quelque part, j'étais partie prenante et je m'étais attaché à la chienne (c'était réciproque et je la regrette plus que sa maîtresse). Victime certes, mais consentante. Et c'est ce à quoi je réfléchis, pour éviter que cela se reproduise. Après tout, si dans mon parcours j'ai rencontré deux "belles personnes", rien n'interdit de songer que la prochaine sera de celles-ci.

Merci de votre réponse, Madame.
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Une relation destructrice

Message par Dubreuil »

L'abandon n'est pas forcément ce que l'on croit. La "démission" d 'un parent, ou des deux peut aussi provoquer cette attraction pour ce que l'on a déjà vécu.
On peut ne manquer de rien, sauf du principal. Ce que vous soulignez.
Pour ma part, "la fascination" pour la perversion "ponctuelle ou pas " est un symptôme qui peut être lié au vécu de l'enfance, quand il est répétitif.
ON peut faire de belles rencontres, et retomber aussi dans ses "travers" non résolus si l'on n'y prends garde.
"... Mais "la farce " continuera jusqu'à ce que le "vieux garçon", (le petit garçon qui ne s'est pas guéri de son enfance et a vieilli sans comprendre "la trahison" volontaire ou pas, de la première femme de sa vie, sa mère, dont il aurait dû être aimé et protégé), prenne conscience que le temps est révolu, qu'il restera à jamais tout seul dans son espoir et sa confiance aveugle, et que nulle autre femme ne le consolera de son premier abandon."
Je vous souhaite d'être vigilant et serein.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Jeremy04
Messages : 16
Inscription : 23 déc. 2023, 05:22

Re: Une relation destructrice

Message par Jeremy04 »

Oui, j'entends bien. Démissionnaires, manifestement mes parents l'étaient.
Un jour, un psychiatre que je consultais m'a dit : "Monsieur, c'est vos parents que j'aurais dû voir. Vous, vous essuyez les plâtres".
Je n'incrimine pas mes parents. Plus, du moins. Ils n'ont pas eu une vie facile. Ils se sont inscrits dans un ordre des choses, un conditionnement à la norme de leur époque qui, de leur couple, a fait, pour ainsi dire, un duo où aucun ne connaissait bien son texte, le moment de dire sa réplique, d'entrer en scène, d'en sortir. Ils auraient gagné à rester un couple mais... il fallait satisfaire aux attentes de la famille, de l'entourage. Intégrer l'ordre des choses. Adhérer aux conditionnements en vigueur. Tel est le prologue de la farce.

- le petit garçon qui ne s'est pas guéri de son enfance... écrivez-vous.
Certes non. Pas guéri de ce que j'ai perçu, dans mon enfance, des faux-semblants, des mensonges et des jeux de dupes des ingrédients précités de la farce. Peu importe l'alibi (libertin-libertaire) que j'ai assigné à cet arrêt sur images. Les mêmes séquences, gravissant l'escalier de l'âge, je les ai visionnées ailleurs, et chez tant de couples !

Espoir et confiance aveugle ?! Je ne veux pas entrer dans les détails, je les ai maintes fois déclinés, madame Dubreuil, auprès de mes thérapeutes, auxquel.les je souhaite ici rendre hommage. Des personnes formidables. Dont il faut cependant concevoir qu'elles ne sont pas dotées de super-pouvoirs. La, le psy, n'est pas un.e magicien.ne qui va épurer, aplanir les strates maudites qui nous barrent l'accès au bonheur, au bien-être, à notre liberté, à notre épanouissement. On a à savoir se servir aussi de la matière grise dont la nature nous a dotés, avec plus ou moins de générosité selon les individus. J'ai souvent dit à mes thérapeutes, j'ai la carte, vous avez la boussole.
Il arrive cependant que le sens de l'orientation nous fasse défaut. C'est ce qui m'est arrivé lors des deux rencontres évoquées. Dont le temps m'aidera à en cicatriser les blessures dont, je tiens à l'exprimer, je ne souhaite pas qu'elles soient mutuelles. Ces deux femmes courent à leur perte et pour elles aussi, l'âge est là. Je plains seulement ceux qui me succéderont, m'ont succédé dans leur pénible histoire.

Concernant la seconde, Jany, j'ai pris conscience hier qu'elle avait, lorsqu'elle m'a attiré dans ses serres de la façon que vous savez, l'âge où son époux a quitté ce monde. Cela a sans doute un sens.

Je ne le montre pas, mais mon entourage le perçoit. Les plaies sont encore à vif quatre mois après la pantomime qui a scellé notre séparation. Le temps aidera à les cicatriser. Quant à l'espoir, à la confiance, l'aveuglement....

Je vous remercie, madame Dubreuil, et vous souhaite d'excellentes fêtes.
Répondre
  • Sujets similaires
    Réponses
    Vues
    Dernier message

Revenir à « Forum pervers narcissique »

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 15 invités