J aimerai votre avis.. besoin d aide svp

Forum pervers narcissique, manipulateur, manipulatrice
Aure Lien
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Inscription : 08 janv. 2024, 00:36

J aimerai votre avis.. besoin d aide svp

Message par Aure Lien »

Eh bien bonsoir, messieurs dames. C’est la première fois que je poste sur ce site, mon message sera sûrement long… J’ai besoin de raconter mon histoire… D’avoir votre avis. Je suis désolé du groupe avec que vous allez lire et si vous allez au bout… J’aimerais vous avis. Merci d’avance.
Il y a neuf mois, maintenant, j’ai rencontré une jolie jeune femme de mon âge. C’était une cliente, du magasin où je travaille. Nous nous sommes contactés sur Internet… Les premiers échanges ont été fort sympathique. Nous nous sommes rencontrés quelques jours après, devant chez elle, sur une place… Elle était là, avec ses enfants… Le contact, est passé de suite… Gentille, attentionné, à l’écoute, et ses enfants, de vrai, petit ange, bien élevé. Nous nous sommes revus le soir même, en Messenger… Tout collait.. décidons alors de nous revoir, et ce soir là, elle me demandait, si nous pouvions boire un verre à la maison. Ce que j’acceptais. Dès lors, elle n’est jamais reparti de la maison, avec ses enfants.

La relation, était tellement tellement d’elle. Je n’avais jamais ressenti ça avant. De la complicité, qu’elle soit, dans les moments à deux, dans les moments à quatre, et même dans les moments intimes. Elle était présente, tellement à l’écoute. Aux petits soins. Tout était parfait. Je la découvrirai chaque jour, et, chaque jour, je me disais, que c’était peut-être elle enfin la femme de ma vie. Au bout de quelques temps, elle commençait, à me dire, qu’elle souhaitait, une relation vraiment exclusive… Dès lors, elle venait à mon travail, voir ce que j’y faisais. je travaille donc dans le commerce. J’ai donc, un contact assez facile, avec des clients, des représentants et autres amis, que je peux croiser. Dès lors qu’elle me voyait, discuter avec une cliente, des représentantes, ou même des collègues de travail, les crises ont commencé. et pourquoi tu parles à elle, qu’est-ce que tu lui dis, pourquoi comment ? Ces crises de jalousie, ont commencé. Je les trouvé vraiment excessive voir . Je ne faisais rien de mal, à part, renseigner des gens, ou alors, aider des représentantes, ou des collègues de travail. J’ai commencé, à me prendre des reproches… Il faut savoir à ce moment-là, qu’elle discutait, avec un garçon, un de ses amis. Un des seuls d’ailleurs. J’ai commencé à me prendre des reproches, si toi tu parles à des gens, moi je parlerais à ce monsieur. Durant près de six mois, j’ai accepté, ces discussions avec lui… Sont jamais rien dire, car je ne suis pas chiant au final. Elle a le droit de parler à qui elle veut. Mais moi, je n’avais pas le droit, de parler à qui que ce soit… Elle a commencé à m’enfermer, et, je ne pouvais plus trop voir mes amis. Je n’ai même pas pu faire en neuf mois, une seule soirée avec mes amis pour lui présenter. Elle avait toujours, une excuse, pour qu’on puisse rester ensemble… Sans voir mes amis.. Si je croisais quelqu’un dans la rue… Et que je disais bonjour… C’était la crise. Qui c’est elle ? Tu la connais d’où, tu ne m’en as jamais parlé. Tu m’as menti… Pendant que elle, bien sûr, continue, tes charmant message avec ce monsieur Y.. les disputes ont commencé… Car, elle parlait beaucoup trop à ce monsieur… Et, à chaque fois, elle retournait la situation… Que nous embrouilles, c’était de ma faute… Qu’elle ne se reprochait rien du tout… Je commençais, à perdre confiance, en elle, en moi, j’ai perdu 11 kg… Mais jamais, jamais, elle ne s’ est intéressé, à ma tristesse… À mes ressentis. Elle a laissé faire. à chaque fois qu’il y avait une embrouille, elle arrivait, à me faire culpabiliser… Finalement, c’était peut-être de ma faute, tout ça… dès lors, où je recevais un SMS, d’une fille… Ça y est, c’est moi l’infidèle… Du coup, j’ai été obligé de moi-même, d’arrêter des conversations avec des amis fille… Car finalement, elle a réussi à me faire culpabiliser, je voulais que son bonheur. Je rappelle, pendant que elle, continue, c’est cher discussion avec ce monsieur… elle m’a souvent mis en concurrence avec lui… Si tu veux pas me donner ça, et ben je demanderai à lui… Si tu veux pas m’emmener là, lui se fera un plaisir de m’emmener… Je suis sous ton toit, pendant que je lui envoie des SMS, tu veux qu’on fasse l’inverse… Que j’aille sous son toit, et que je t’envoie des SMS… Ah la la la la, je m’en suis pris plein plein plein plein plein la tête.
Entre sa jalousie maladive, sa facon de mentir facilement et de retourner la situation pour que je culpabilise a me sentir coupable aussi. Elle ma couper de mon entourage.. j allais au travail en baissant la tete par peur que si elle passe, il y ait scandale.. et il y en a eu.. enfin je ne peut pas tt raconter…

En bref voilà.. il y a quelques temps, elle s’est servi, d’un SMS d’une amie, qui perdait son papa… Pour me faire culpabiliser, que ça se trouve, je couchait avec cette fille… ce qui était faux, bien entendu. L’embrouille, a été, très très forte… Et, étant donné, que j’ai voulu, ne pas me laisser cette fille, dans cet embrouille, ma chérie, m’a fait porter le chapeau… Que la relation, s’arrêter, à cause de moi, car je préférais protéger cette fille, à notre relation.

À la fin, 15 jours avant les fêtes, pendant que Madame, était mal, j’ai appris, qu’elle dormait, depuis, avec cet homme chez lui… Et oui, messieurs dames, 15 jours après, elle est partie chez cet homme… Aujourd’hui, elle n’est même pas capable d’assumer, et de me dire ouvertement, qu’elle est avec, avec ses enfants dans cette maison, et qu’elle couche avec… Pire encore, un jour, à 3h du matin, elle m’annonce par SMS ça y est c’est fait, j’ai couché avec… Et c’est de ta faute… Tu avais qu’à pas bla-bla sur moi… Du coup, je pense que, c’était déjà fait depuis longtemps… Mais elle a voulu, se décharger de cette responsabilité… Qu’elle n’assumait pas . Aujourd’hui, je suis dans le mal, je n’arrive pas à reprendre les kilos, je ne pense qu’à elle, à ses enfants, à tous nos moments passés… Il y a même maintenant son mec qui s’en mêle… Ça me fait bien rire… Enfin, je ne sais pas… et elle, elle ne dit rien, elle ne répond pas à mes appels, à mes SMS… Mais par contre, ça ne n’a pas dérangé, le 31 décembre de m’envoyer, bonne année… Et de m’envoyer de temps en temps, des messages du style, passe une bonne soirée… Passe une bonne journée… je pense, qu’elle a tous les attraits, une perverse narcissique… Je peux peut-être me tromper… Qu’en pensez-vous ? Apostrophe, je n’arrive pas à l’oublier, et c’est très compliqué de m’en sortir… Par contre de son côté, je vois bien, que, elle est passé elle a autre chose facilement. Surtout pour aller dormir, et ramener déjà toutes ses affaires chez un nouveau gars. Je n’apprécie absolument pas, ces messages pour prendre de mes nouvelles… Moi quand je lui écris… Elle ne répond jamais… Elle peut me laisser dans l’attente… et elle revient, de temps en temps par des messages à la con. Qu’en pensez-vous ? De toute façon, je me doute bien, que son monsieur, n’est pas au courant… Il y a même peu, elle m’a appelé à 3h du matin, me demandant mes horaires, pour qu’on s’appelle à l’occasion pour discuter… la semaine est passée, je n’ai toujours pas eu son appel. Bref bref, c’est comme un appel au secours, je ne m’en sors absolument pas. Je ne dors plus, je ne mange plus… Le combat est totalement compliqué, car, elle a fait deux mois, comme une victime… Quelqu’un qui ne peut plus se passer d’elle .

Je suis vraiment désolé, Messieurs dames, de ce très très très très long message. C’est la première fois, que je viens sur un site de ce genre, et j’ai vraiment honte de raconter cette histoire… J’ai un sentiment de honte envers moi, et envers les gens qui m’entour, de ne pas les avoir peut-être écouté… D’avoir défendu cette femme jusqu’au bout… Car, l’amour que j’éprouve encore pour elle, et très fort. Passez une bonne soirée j’espère à bientôt
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Inscription : 03 août 2012, 17:28

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Message par Dubreuil »

Un peu de lecture

LE PERVERS NARCISSIQUE

Le pervers narcissique est terriblement toxique pour l’Autre, mais il n’a aucune conscience de son fonctionnement. Il est donc incapable de se remettre en question.
Il n’est jamais responsable de ce qui ne va pas : il projette systématiquement la faute sur un autre.
Le fonctionnement du pervers narcissique est une véritable atteinte à l’intègrité des personnes sincères et authentiques qui peuvent le cotoyer et/ou en être victimes.
Il est en effet impossible pour une personne authentique et sincère, de comprendre spontanément les mécanismes utilisés par le PN, tant ils vont à l’encontre de notre HUMANITE.
Nous avons vu par exemple, que le champ émotionnel du pervers narcissique est extrêmement réduit, qu’il a peu d’affects, et qu’il ne ressent donc ni sympathie, ni compassion, ni empathie.
S’il semble se préoccuper des autres, il simule, ils ne les considère en réalité que comme des “instruments” interchangeables.
Le PN ne souffre ni pour lui, ni pour les autres, ce qui en fait une sorte de ROBOT capable d’agir sans aucune morale, ni conscience.
Cette caractéristique s’applique à sa famille et à ses enfants qui lui servent de faire-valoirs et de poubelles psychiques, au gré de ses besoins.
Cependant, le pervers est un formidable OBSERVATEUR qui a appris à imiter les émotions et les sentiments qu’il identifie chez les autres.
Sa capacité à “faire semblant” de ressentir, donne l’illusion d’une HUMANITE qu’il ne possède pas.
Il a donc l’air “normal” de l’extérieur, voire “adorable” et “parfait” puisque le but de son existence est de se créer cette image irréprochable et factice, et de la préserver à tout prix.
Le PN est donc un PREDATEUR, qui observe, attire et séduit… pour mieux dominer et détruire.
Si les personnes les plus vivantes et sincères, constituent en général des PROIES de choix, elles sont aussi DANGEREUSES , car susceptibles de le démasquer.
D’où son attirance/haine pour des figures spontanées/généreuses/maternelles dont il cherche la compagnie, mais qu’il finit par vouloir anéantir.
Le pervers cherche en permanence à être entouré.
Il craint en effet de se retrouver seul avec son VIDE INTERIEUR qu’il ne conscientise pas, mais ressent confusément.
Il a donc besoin de se nourrir de l’agitation de lieux animés où il peut évoluer et communiquer de manière SUPERFICIELLE.
Il fréquente les endroits où il peut être au centre de l’attention, sans entrer dans des discussions PROFONDES, car il en est incapable.
Le PN se complait dans les APPARENCES, et se satisfait de relations qui ne restent qu’au niveau du VERNIS.
Le pervers narcissique cherche donc à se remplir de la “substance” (personnalité, qualités…) de sa PROIE, mais aussi de la CONSOMMATION d’activités et de choses diverses.
Il s’agite donc en permanence, pour se donner l’illusion d’être VIVANT.
Sans personnalité propre, le PN tente toute sa vie de donner l’illusion d’une personne consistante aux valeurs morales fortes.
Le reflet qu’il cherche dans le regard des autres doit être PARFAIT.
La fonction de l’entourage du pervers narcissique, celui pour laquelle il est, entre autres, choisi, est de cautionner cette image de personne parfaite.
Dès lors que son entourage cautionne cette énorme tromperie, le MENSONGE devient la VERITE, ce qui permet au PN d’exister à travers ce REFLET embelli.
“Ce qui compte pour lui n’est pas d’être ni même d’avoir, c’est de paraître”. (“Les perversions narcissiques” Racamier)
Le pervers narcissique pense avoir beaucoup “d’amis”, parce qu’il vit entouré de monde.
Il s’agit le plus souvent, d’une COUR de personnes naïves ou complices qui l’APPROUVENT et le VALORISENT.

DANS L’UNIVERS DU PN : UNE PROIE, DES PIGEONS, DES MOUTONS ET DES CHACALS.
UN TRISTE BESTIAIRE
“Maître renard par l’odeur alléché, lui tint à peu près ce langage…”
(La Fontaine. Fables. Le corbeau et le renard.)

Si le PN a une personnalité “limite”, clairement pathologique, force est de constater que son entourage est aussi “particulier”.
Autour du pervers évoluent plusieurs “cercles” :
1/Une “garde rapprochée”, constituée de quelques personnes cyniques et manipulatrices qui sont de véritables complices du fonctionnement délétère. Ce sont des “chacals”, des personnes sans scrupules qui s’enrichissent aux dépens des autres.
Ces personnes qui tirent des bénéfices de leur association avec le pervers, forment avec lui le “noyau pervers”.
Cette notion a été mise en lumière par RACAMIER.
“Pour qu’il y ait noyau, il faudra : deux à trois personnes pour le constituer, qui seront liées ensemble par le secret d’une relation de nature perverse, et un milieu pour le porter, le supporter, et le sustenter.” (“Les perversions narcissiques”, Racamier)
Le “noyau pervers” (le pervers et sa cour rapprochée) attire à lui ceux qui adoptent les codes du clan, et exclut les autres.
“Ainsi se constitue à son entour une couronne de satellites : les uns, complices ou servants, et les autres, plus à distance, impressionnés et parfois sidérés.”
(“Les perversions narcissiques”, Racamier)
2/Des “pigeons” susceptibles d’être utilisés, voire plumés,
3/Des “moutons” naïfs qui croient à la supériorité du PN et suivent, quoique le noyau dise ou fasse…
“Quand aux recrues, il s’agira bien entendu de choisir les plus ductiles. Tout est bon pour les attirer : la séduction narcissique, certes, et l’exploitation des inclinaisons secrètes et des antagonismes latents détectés chez les recrues potentielles; et l’attribution de petits et grands avantages matériels.” (“Les perversions narcissiques”. Racamier)
Les pigeons et les moutons ont souvent la NAÏVETE (ou la bêtise) de penser que leur “pervers/monarque” est réellement “au dessus” des autres, et qu’il mérite un traitement de faveur. Ce que sollicite le PN, qui a toujours besoin d’être au centre, et considéré comme un être “à part”, qui mérite des “privilèges”.
“Les narcissiques pervers ne sont pas des gens à s’excuser, ni à remercier. Rien ne leur échappe, et tout leur est dû; ni le remords, ni le merci ne les regardent”. (“Les perversions narcissiques” Racamier)
Comme au temps des rois et reines, les courtisans qui forment cette triste “COUR” ont des fonctions diverses.
Les codes et les règles tels la REUSSITE, l’INTOLERANCE à la différence, la PROTECTION contre ceux qui n’appartiennent pas au “CLAN” donnent l’illusion d’une harmonie dans le groupe.
Or, il ne s’agit en aucun cas de relations basées sur la bienveillance et la réciprocité, mais sur la SOUMISSION, l’APPARTENANCE et la DEPENDANCE.
“Le noyau exerce un effet d’aimant : il attire et agrège ceux qu’il séduit, repousse et éjecte ceux qui résistent.” (“Les perversions narcissiques”, Racamier)
Mon observation du fonctionnement de plusieurs pervers et de leur entourage, me permet d’affirmer que le pervers narcissique est très souvent manipulé par sa “garde rapprochée” de “chacals”.
Manipulateurs, mais parfaitement conscients de leurs manoeuvres, la “garde rapprochée” (qui forme avec le pervers le “noyau pervers”), manigance pour le plaisir d’intimider, de duper, mais surtout dans le but d’obtenir des faveurs lorsque le pervers a du pouvoir ou de l’argent…
Le PN récompense “généreusement” ceux qui lui renvoient l’image PARFAITE qui lui permet d’exister..
Les gratifications peuvent prendre de nombreuses formes : l’acceptation dans le “clan”, une attention feinte, une fausse gentillesse, des invitations au restaurant, l’offrande d’un green-fee, une invitation en week-end…
Les punitions vont des moqueries (et dénigrements), à l’exclusion du clan, en passant par l’annulation d’un diner ou de vacances.
Le CLIVAGE permet au pervers narcissique de considérer comme ses “amis” ceux qui vont dans son sens, et l’approuvent inconditionnellement, et comme ses “ennemis” ceux qui s’opposent à lui ou le contrarient.
Il s’agit donc d’un jeu de miroirs et de POUVOIR, dont les règles sont la flatterie, la manipulation, le mensonge…

UN JEU DE DUPES OU LE PERVERS N’EST PAS LE PLUS CLAIRVOYANT.
"Apprenez que tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute…”.
(La Fontaine. Fables. Le corbeau et le renard.)
...
Les relations du PN et de sa cour ne sont donc qu’un jeu de “dupes” dans lequel le pervers est loin d’être le plus clairvoyant.
Il est utile de distinguer le manipulateur pathologique (le PN qui est inconscient de sa pathologie et ne sait fonctionner autrement), de ceux qui font de la manipulation ponctuellement par calcul (les chacals de la “cour”, qui agissent en toute conscience ).
Mal structuré, n’ayant jamais été aimé pour lui-même, sans personnalité propre, et inconscient de son fonctionnement , le pervers narcissique est comme le corbeau de la fable de la Fontaine : il se rengorge aux flatteries du renard…qui se délecte de ce que l’oiseau au narcissisme surgonflé est prêt à lâcher pour continuer à être admiré et approuvé, ou plutôt … berné.

LES PERVERS NARCISSIQUES DANS LE TRAVAIL

On dirait que le dicton «les apparences sont trompeuses» a été inventé pour eux. Séduisants, beaux parleurs, ouverts et jouant habilement sur l’affectif, les manipulateurs pervers endorment notre vigilance. Avançant masqués, ils n’ont qu’une préoccupation en tête : eux-mêmes. Et un unique objectif : la conquête du pouvoir. Leur mode opératoire ? La mise en place de stratégies subtiles, dont le principal pilier est l’utilisation des autres, qu’ils soient des collègues, des subordonnés ou des managers, pour réaliser leurs ambitions professionnelles.

Dans quelle proportion sévissent-ils en entreprise ? Difficile à dire. D’autant qu’il a fallu attendre les années 1990, et les progrès de la psychosociologie des organisations, pour que les chercheurs se penchent sur le cas des «leaders dysfonctionnels» et caractérisent les différentes faces noires du leadership. A côté des figures du narcissique, de l’imposteur ou du dictateur, le manipulateur occupe une place particulière dans cette galerie de portraits.

Une démarche froide.
En soi, la manipulation n’a rien de répréhensible : chacun peut chercher, à un moment donné, à influencer autrui pour atteindre un objectif. Mais chez certaines personnalités, ce comportement peut se transformer en démarche systématique et déviante. Selon les travaux de l’universitaire australien James B. Shaw, ce trait de caractère devient alors «nocif pour les acteurs de l’organisation, générant des souffrances sociales, psychologiques et psychosomatiques, altérant leur capacité à être efficaces au travail ».
Les manipulateurs s’avèrent d’autant plus toxiques en entreprise qu’ils sont difficilement repérables. On se méfie peu de ces individus charmants de prime abord, qui se montrent à l’écoute et font preuve d’un esprit de coopération. Cependant, leur manière de procéder présente des caractéristiques permettant de les confondre. L’art de la manipulation n’obéit pas à une impulsion, pas plus qu’il ne relève de l’émotionnel : c’est au contraire une démarche froide, calculée et maîtrisée, qui s’appuie sur des techniques éprouvées.

L’art de tirer la couverture à soi.
Dans l’ouvrage «Influence et systèmes », les auteurs distinguent ainsi quatre traits distinctifs du manipulateur : un individu qui contraint insidieusement les autres à abonder dans son sens, se montre souvent flou ou ambigu dans ses demandes (afin de se préserver une porte de sortie), s’applique à faire transmettre les messages désagréables par une tierce personne et prend bien soin de ne pas trop se mouiller.
Les auteurs d’une étude sur le sujet (3), professeurs à l’Université de Caroline du Nord, y ajoutent deux signes essentiels : le manipulateur cherche à s’attribuer les mérites de ses collègues et à faire porter la responsabilité de ses erreurs sur d’autres ; il se garde bien de dire ce qu’il fait et tient souvent un discours politiquement correct, voire moral, en parfaite contradiction avec ses actes.
Pour parvenir à ses fins, le manipulateur combine plusieurs stratégies, relativement discrètes mais tout à fait classiques. Observateur et économe de son temps, il identifie d’abord les acteurs clés de l’entreprise et, pour s’en faire des alliés, leur tient le discours qu’ils veulent entendre, en les flattant. Il va jusqu’à imiter leur langage, voire leur apparence vestimentaire (4). Dans le même temps, il met une distance avec les personnes, souvent des subordonnés, qui ne lui semblent d’aucune utilité. Tout son art consiste à se faire repérer par son patron (tout en se gardant bien de lui faire de l’ombre), à être perçu comme un soutien, sans apparaître comme une menace directe. Bref, quand un top manager est accompagné d’une sorte de clone, qui pratique le même sport et se rend dans les mêmes lieux de vacances que lui, méfiance !
Les manipulateurs n’apparaissent donc pas comme des ambitieux avides de pouvoir. Ils se cachent sous des airs de faux gentils ou de faux modestes : «C’est formidable ce que vous dites, je n’aurais pas su le formuler aussi bien.» Ils s’attachent à faire parler les autres, mais s’expriment le moins possible en leur nom. Un bon moyen pour engranger de l’information et donner aux collaborateurs le sentiment qu’ils sont reconnus et aimés. Cette attitude de réserve leur permet aussi de repérer leurs adversaires.

Diviser pour régner.
En coulisses, en revanche, le manipulateur s’affaire. Son mode opératoire ? Diviser les autres pour mieux affermir son pouvoir personnel : rétention d’informations importantes, délégation de missions non stratégiques pour être seul à garder une vision d’ensemble, encouragement à l’individualisme des collaborateurs… Cloisonner ses relations est d’ailleurs un de ses stratagèmes de prédilection : pour que le manipulateur ne soit pas découvert, l’entourage professionnel ne doit pas échanger, car plus l’information circule, plus ses changements d’attitude et ses contradictions risquent d’apparaître au grand jour.
La manipulation et le harcèlement moral sont parfois confondus. A tort. Ce sont certes tous deux des processus néfastes pour les individus qui en sont la cible et pour l’entreprise, qui perd en efficacité. Mais la manipulation repose sur une stratégie de long terme, où ruse et coups bas sont dissimulés, et dont plusieurs personnes font les frais. Alors que le harcèlement est au contraire une stratégie développée sur le court terme, impliquant généralement une seule victime à la fois. La relation de domination-soumission est apparente, vise à la destruction psychologique de la cible et génère une souffrance immédiate chez elle.

Terrains favorables.
Les manipulateurs semblent avoir de beaux jours devant eux. En effet, certains contextes organisationnels leur réussissent particulièrement. Ils se plaisent notamment dans les milieux peu structurés, où les règles du jeu changent régulièrement. C’est par exemple le cas des entreprises soumises à de fréquentes restructurations, des groupes qui fusionnent (ou sont rachetés) et des sociétés qui fonctionnent en réseau (comme dans les pôles de compétitivité). Le développement des organisations matricielles, où la complexité des sources d’information est renforcée, leur est aussi favorable. Une inconnue demeure : la manipulation serait-elle l’apanage d’un des deux sexes ? Une étude américaine suggère que les hommes se montrent plus tolérants vis-à-vis des manipulateurs démasqués que les femmes…

LES PHASES DE GUERISON APRES UN PERVERS NARCISSIQUE

La première phase est la prise de conscience des agressions subies.
Elle se fera à travers la reconstruction des faits, un récit de l'évolution de cette relation et ensuite de sa vie. La victime en état de stress post-traumatique ne perçoit pas les agressions physiques ou psychologiques, car elle est culpabilisée, manipulée, dévalorisée, mise sous emprise par son agresseur. Le pervers narcissique se positionne en victime et fait croire à la victime que c'est lui qui est agressé, maltraité, ... Il souffle le chaud et le froid pour l'empêcher de penser, de comprendre, la rendre confuse, la mettre en doute. La victime s'est habituée à ce fonctionnement et tente d'apaiser son agresseur par des comportements de soumission, mais sans succès. Cela augmente sa culpabilité, son sentiment de non valeur, son stress post-traumatique. L'entourage, une lecture, un film peuvent lui faire prendre conscience des agressions, la déculpabiliser et la revaloriser, l'aider à découvrir le fonctionnement du pervers narcissique afin de l'acheminer vers la guérison.
Si l'entourage lui signale les changements dans son apparence (éteinte, repliée sur elle, sans soin pour elle-même, sans amis, sans ressources financières si elle a été exploitée à ce niveau, ...), la victime peut se poser des questions.
Mais, si elle s'est habituée à subir l'emprise, elle a du se dissocier de son vécu interne pour survivre à son état de stress post-traumatique. Elle n'arrive pas à se reconnecter à elle-même, à ses émotions, ses sentiments, ses valeurs, ses conflits intérieurs, par peur de ne pouvoir le supporter ou par peur de la réaction de son agresseur. La première phase est donc une prise de conscience de son vécu de dissociation qui peut aller jusqu'à la dépersonnalisation. Le stress post-traumatique peut entraîner un état dépressif (fatigue, culpabilité excessive, perte d'estime de soi, image négative du futur, perte de l'appétit, du sommeil, idées suicidaires, ...). Aider la victime à prendre conscience de cet état peut l'aider à consulter et à évoluer vers la guérison. Mais, comme elle est sous emprise, elle peut résister au changement pour défendre , excuser, tenter de sauver son agresseur (Syndrome de Stockholm). Cela demande du temps et de la patience.

Quelle est la deuxième phase de guérison ?
La victime peut consulter pour se faire aider et se reconnecter à elle-même. Elle peut ainsi découvrir les traumas enfouis, les rôles qu'elle a endossés dans son présent, son passé et qui l'ont déconnectée d'elle-même. Elle peut percevoir quelles sont les émotions, sentiments, ressentis dont elle a du se dissocier afin de les évacuer. Elle peut les relier aux agressions présentes et peut-être aussi à des agressions du passé qui l'ont fragilisée et prédisposée à devenir la proie d'un pervers narcissique (abus narcissiques ou sexuels, inceste, ou incestuel).
Quels sont ces rôles joués durant son enfance ? Si dans son enfance, la victime a du jouer le rôle de confident d'un parent (abus narcissique), le pervers narcissique a utilisé cette faille en se positionnant en victime qui jouera le rôle de confident-sauveur-protecteur avec lui. Si dans l'enfance, la victime a adopté le rôle de l'enfant parfait pour éviter la violence d'un parent narcissique ( être le faire valoir de ce parent, être gentil, performant, ne jamais exprimer d'émotion ni de souffrance, ne jamais être soi-même, ni s'affirmer, ni être en désaccord, ...), cet enfant devenu adulte a été repéré par le pervers narcissique qui a utilisé cette faille en le culpabilisant, en pointant ses erreurs, en disqualifiant toute expression de souffrance, ... Si la victime jouait le rôle de médiateur entre ses parents dans l'enfance, elle est utilisée par le pervers narcissique comme outil, car cet enfant devenu adulte cherche la paix à tout prix, quitte à se soumettre. Si la proie du pervers narcissique a été le bouc émissaire de sa famille, elle est utilisée par le pervers narcissique comme poubelle à défouler ses tensions, sa violence, car elle a du mal à se protéger et se culpabilise vite. Repérer et guérir toutes ces failles est salvateur. La victime peut avec une aide s'autoriser à se donner tous les droits que son agresseur lui avait refusés, s'autoriser à guérir : Droit de vivre, d'être libre, heureuse, elle-même, respectée, ...
Elle peut aussi se faire aider pour mobiliser ses ressources enfouies et pouvoir digérer ces traumatismes horribles.

Quelle est la troisième phase de guérison ?
Sa reconstruction passe par l'apprentissage de la contre-manipulation, apprendre à se protéger du pervers narcissique qui perçoit tout de suite que sa proie l'a démasqué. Il ne peut supporter toute différenciation et va tenter de récupérer l'emprise sur celle-ci par la manipulation, des comportements de reséduction. Mais, si c'est peine perdue, il peut devenir harcelant, agressif et montrer son vrai visage destructeur. Se protéger nécessite de ne plus donner d'informations sur soi, car le pervers narcissique les utilise au détriment de la victime. Cela implique aussi de ne parler que de faits, de banalités, de s'exprimer de façon floue, par l'humour, ... Il est important de se protéger en observant si la surveillance de l'agresseur ne se fait pas par des logiciels espions sur l'ordinateur, le gsm, le téléphone, ... Il est important de veiller à l'administratif : Y a-t-il des vols, des faux et usages de faux, des fausses signatures, ... La victime peut rétablir la vérité auprès des proches qui peuvent aussi être manipulés ou ne pas comprendre et isoler la victime. La reconstruction passe par la reconnexion à la vie en soi et autour de soi : Accepter ses émotions, son stress, s'en libérer par l'écoute d'une personne bienveillante, sans jugement, accepter le temps perdu, les pertes dues à cette emprise qui a pu durer des années, prendre soin de son corps, ... C'est un travail de deuil. La victime peut alors élaborer de nouveaux projets de vie en accord avec les valeurs, les goûts, les aspirations qu'elle avait perdues.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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