Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour,
Aujourd'hui, j'ai vu Dr Dufour, mon psychiatre de l'externe, et pour vrai, il m'a agréablement surpris point de vu thérapeutique. Il m'a dit qu'il me connaissait depuis un an et demi, et qu'à chaque fois que je me suis ramassée hospitalisée, je vivais un gros chamboulement émotionnel... et que peu importe la médic qu'on ne donnait pour essayer de m'aider, souvent, c'était lorsque le problème se réglait que je commençais à prendre du mieux.

Au lieu de parler du trouble alimentaire, de la visite de la nutritionniste ce matin, de mon nouveau plan alimentaire, il m'a dit qu'on allait parler du noeud du problème, c'est-à-dire ce que je veux faire par rapport au mariage à ma soeur. Ce foutu événement... j'ai ressorti le travail que j'avais fait la semaine dernière comme balance décisionnelle... les points positifs et négatifs à y aller ou pas... ce que je risque et ce que je gagne. J'ai vraiment beaucoup de mal à me positionner. On a parlé de ce dilemme pas mal toute la rencontre. Il m'a dit qu'il me croyait que c'était souffrant ce que je vivais, mais comme je le sais déjà, mon trouble alimentaire est seulement là pour masquer une souffrance plus profonde... c'est une grande mascarade que ma tête trouve pour se protéger de quelque chose de trop douloureux... et je me dis que ça doit être vraiment douloureux parce que c'est vraiment intense ce que je vis!

Il va venir me voir demain. Il m'a demandé de faire un travail... qui sur le coup, je me suis dit que ça allait être ok à faire... mais il me demande de me projeter vraiment dans l'événement... ce week-end là! De la visualisation. Qu'est-ce que je vois, comment je me sens, qu'est-ce qui arrive... faire un scénario que je suis au mariage, ou l'autre où je ne suis pas au mariage pendant que ça se passe.

Après la rencontre, je me suis retirée à ma chambre pour penser un peu... et là, l'intensité est montée à son apogée... juste à essayer de penser comment je me sentirais, peu importe lequel de ces scénarios. En quelque part, j'ai le feeling que je me sentirais pas en sécurité, peu importe. Ça va être intense peu importe. J'ai commencé à me sentir super agitée... à avoir besoin de bouger. Je suis allée prendre un calmant. Je sentais que j'étais pour décompenser, me mettre en danger... mais au fond, c'est que j'ai peur. Je ne veux vraiment pas aller là. En quelque part, je sens peut-être que je ne peux pas aller là...

J'ai revu le psychiatre. Je lui ai demandé s'il allait être fâchée si je ne le faisais pas au complet... ou si j'en faisais juste un des deux scénarios... je lui ai dit que je sentais que ma tête m'amenait dans des millions de directions. Que j'allais faire les bons choix mais que c'était plus dur que ce que je pensais quand il me l'a proposé. Il m'a dit qu'il n'allait pas être fâché peu importe, et que je ne devais pas me soucier de lui, je devrais plutôt tenter de me soucier de moi et de mes émotions. C'est un bon point quand même.

Ce n'était pas comme avec Dre Robichaud mais pour vrai, j'ai senti qu'il m'a challengé sur un plan que je comprends... comme s'il parlait mon langage depuis toujours. Pas depuis toujours mais depuis que je me sens plus rationnelle par rapport à ma situation.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour,
Je suis encore hospitalisée, mais je crois que je vis avoir mon congé bientôt.
J'ai passé la semaine à essayer de prendre une decision... prendre la bonne décision! Dr Dufour me disait que je tournais en rond dans un sens et que si je ne prenais pas de décision, ça ne servait à rien de me garder hospitalisée. Je comprenais quand même son point, mais en même temps, j'ai comme senti de la pression, ou bien peut-être qu'il était tanné de m'entendre tergiverser... à tous les jours, même plusieurs fois par jour, je changeais d'idée... ça m'arrive rarement ça quand même. Mercredi, je pensais que j'avais pris une décision, que je n'y allais pas. Mais j'ai voulu mettre ça concret en appelant ma soeur... et devant sa réaction, je n'ai pas été capable de m'affirmer. Je m'en voulais après. Je me trouvais nulle... pas capable de décevoir personne. Le lendemain, j'avais un rendez-vous avec ma psychologue en matinée. Elle m'a fait la lecture de l'évaluation psychologique qu'elle allait envoyer à l'ivac. Ouff! Ça l'a été tellement difficile à entendre. Je suis devenue super fébrile encore cette journée là!. Je passais d'un état dissocié à un état agité physique et mental... j'ai eu une hallucination auditive en faisant du casse-tête... bref!
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour,
Ça va un peu mieux, quoique j'ai l'impression de faire une dépression ou je ne sais trop quoi... en fait, Dre Robichaud est revenue de vacances, je l'ai rencontré hier. Elle m'a demandé de faire un travail pour reconnaître mes besoins, pour donner une ligne directrice a l'hospitalisation je crois...

J'ai trouvé ça difficile à faire, encore une fois.
Je me surprends à trouver des devoirs difficiles. En fait, j'étais incapable de discerner quels étaient mes besoins vs quels étaient ceux des autres. En fait, je suis capable de dire, dans toutes les sphères de ma vie,comment je devrais réagir ou me comporter pour répondre aux attentes, mais j'ai vraiment de la difficulté à savoir pourquoi je fais les choses et qu'est-ce que je veux vraiment... qu'est-ce que j'ai besoin... je dirais que j'ai juste besoin de ne pas me mettre de pression en ce moment. Je sens que je croule sous des tonnes de pressions... je me sens coupable pour tout.

Et je regardais ce qui s'en venait pour moi. Ce qui est étrange c'est que je me sens éteinte. La passion pour la danse, l'excitation pour ce projet que je veux concrétiser, je ne la ressens plus. Je n'ai pas hâte de commencer l'école et je ne vis aucun plaisir à juste me projeter là-bas... alors qu'il n'y a pas si longtemps, c'était LA chose que je voulais faire pour moi. Il y a plein de changements d'envergure qui s'en viennent. Mon sans-solde au travail, mon déménagement, la fin de mon suivis SIV avec Evelyne, qui je ne sais pas trop a servi à quoi finalement... mon éloignement de l'équipe de psychiatrie. Ils ne changent pas mon dossier de place avec mon déménagement parce que je garde mon pied à terre ici... je vais revenir dans mon appartement! Mais je ne suis pas excitée par rien. Je dois faire mes boîtes, je dois avancer... et je suis juste en train de m'effacer de partout... j'ai l'impression que je me perds de plus en plus... c'est comme si je m'effaçais de la job, anyway, je ne serai pas là pour une année... je crois que je trouve la transition difficile... et que ça crée une genre de perte de repère.

Habituellement, je devrais me sentir tellement joyeuse d'aller concrétiser ce projet. Je ne comprends pas pourquoi j'y vais à reculons.

J'ai comme une perte de sentiment de plaisir, une grande culpabilité, une faible estime de moi, la concentration c'est pas facile... donc je ne sais pas si c'est juste de la dissociation... ou si c'est que je suis down... ou si c'est que les restrictions que j'ai imposées à mon corps ont eu un effet sur mon cerveau et les neurotransmetteurs!?

Bref, j'aurais aimé pouvoir voir Dre Robichaud aujourd'hui mais elle était à l'urgence. Je fais un gigga transfert maternelle par rapport à elle et ça me fâche qu'elle ne soit pas ma psychiatre à l'externe. J'ai peur que ça me pousse à rester plus longtemps à l'hôpital... je ne veux pas que ça m'influence. J'en parle avec elle de ce transfert. Je crois que c'est ok que j'aborde ça avec elle. Je sens que j'ai l'espace pour le.faire.
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

J'ai besoin d'avoir le droit.
Voici ce qui est sorti de ma rencontre avec la psychiatre cet après-midi. Quel était mon besoin affectif... qu'on me donne le droit. Le droit à ne pas aller au mariage de ma soeur, mais aussi par rapport à mon diplôme en danse. Je vis avec ce profond sentiment que je n'ai pas le droit. Je n'ai jamais eu le droit de danser... et ce, depuis vraiment longtemps! Du plus loin que je me souvienne, la danse n'était pas reconnue chez moi... c'était un gaspillage de temps et d'argent. On ne me supportait pas dans mes rêves, mes passions.

Qu'est-ce qu'il s'est passé quand je suis revenue de voyage... parce qu'on dirait que la flamme à l'intérieur de moi s'est éteinte à ce moment là... il y a eu la demande de congé sans solde au travail... mais ça concorde aussi avec la réception du courriel de ma mère. C'est comme si j'avais intégré les messages de mes parents à l'intérieur de moi. Je me fais violence toute seule et je suis conditionnée à un point tel que je ne me permets pas de vivre tout le positif qui vient avec mon projet.

Alors je fais quoi... pour me donner le droit??
C'est juste moi qui peut me donner ça. J'en suis consciente. Mais on commence par où? Pourquoi est-ce que j'attends l'approbation de ma mère, inconsciemment? Par moi-même, je sais comme pas.
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!
Je travaille vraiment fort sur moi en ce moment!
Lors de mon avant dernier rendez-vous avec la psychiatre, j'avais dissocié solide à la fin, sans savoir pourquoi.

Dre Robichaud m'avait demandé de travailler sur un plan de sortie de l'hôpital et aussi de rester ouverte pour essayer de trouver la signification de ma dissociation. Elle me disait que ça pouvait popé dans un rêve ou en faisant de l'écriture libre, que je devais être à l'écoute. Donc, pendant 24h, j'essayais vraiment d'être ouverte, j'ai beaucoup écrit... beaucoup beaucoup.

Je parlais beaucoup de mes parents... je zonais out une fois de temps en temps. Ce que je me suis rendue compte, c'est que c'était souvent quand je ressentais de la colère que ça flanchait. Je ne laisse pas beaucoup ma tête se donner le droit pour ressentir de la colère envers les autres. Envers moi, c'est plus facile. Mais la colère que je ressens envers ma mère est assez intense... et envers mon père aussi. Mais on dirait que j'en veux plus à ma mère qu'à mon père, de m'avoir fait vivre beaucoup de violence psychologique et de rejet alors qu'elle était consciente de ce qu'il se passait et qu'elle ne me protégeait pas. C'est comme si elle m'avait trahie encore plus. Elle aurait pu faire différence et elle ne l'a pas fait. J'ai eu besoin de parler de mes souvenirs. Que je me rappellais encore de plein de détails, des minis détails très précis, dans plein de situations... des siuvenirs heureux, des souvenirs plus difficiles. J'ai parlé du fait que quand mes parents racontent ce que j'ai vécu en changeant des détails... et en disant que j'ai un monde parallèle. Comment je peux me rappeler de trucs aussi précis pour qu'on me dise après que je ne me souviens pas de la bonne chose... je sais que ça peut être une technique des agresseurs pour ne pas prendre la responsabilité de leurs actions... le faire porter à la victime et se sauver dans un sens! Mais ça provoque chez moi une colère tellement grande. Une invalidation en bloc de ce que j'ai vécu qui me cause un doute par rapport à moi et à ma vie.

J'ai fait un rêve que j'ai trouvé traumatique, c'est le feeling que j'avais, je me suis réveillée tellement fébrile encore. Il y avait une petite fille de 5 ans qui me chargeait et me rentrait dedans avec son épaule à répétitions. Elle était hystérique et je la contentionnais en full basket sur le sol jusqu'à ce qu'elle se calme. En expliquant le rêve, Dre Robichaud m'a demandé alors pourquoi est-ce que c'était traumatique ou générateur de fébrilité. J'ai dit que je pensais que c'était moi la petite de 5 ans... et je me suis mise à raconter la fois que je me suis ouvert le genou à 7 ans... encore mes 7 ans! Et je ne voulais pas que personne me touche ou me soigne. On a eu beau me geler localement, me donner des calmants, j'étais hystérique. Ils m'ont contentionné dans une couverture et ils étaient 7 adultes à me tenir sur la table pendant qu'on me faisait des points de suture... et Dre Robichaud m'a demandé pourquoi est-ce que je rapportais cette histoire... j'ai dit que j'avais 7 ans et finalement, j'avais peut-être crié plus fort que je le pensais, à 7 ans, pour essayer d'exprimer qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond... j'ai toujours pensé que l'anorexie avait été ma manière d'alerter quelqu'un... mais finalement, j'avais sûrement fait autre chose... je n'étais peut-être pas juste une victime silencieuse... j'ai sûrement essayé de d'autres manières... la petite de 5 ans, c'était sûrement une partie de moi qui aurait aimé se faire faire un full basket. La technique du panier, ou full basket, c'est comme la technique de la maman ours pour calmer les jeunes en crise, de manière non violente et enveloppante.

J'étais très calme en racontant tout ça. Pour vrai, je me sentais importante parce qu'il était 17h15, un vendredi soir, ça faisait une heure que je parlais avec elle et elle ne me faisait pas sentir que je prenais trop de temps ou qu'elle voulait être chez elle, pour la fin de semaine. Elle a été là, disponible... accueillante et bienveillante. La seule chose qui me fait sentir triste, c'est qu'elle n'est pas là en externe, juste en interne. Mais elle est toujours là!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonsoir,
Il est presque minuit et je vous écris de ma nouvelle chambre, à Sherbrooke, chez mon amie Cath. Je déménage officiellement dans une semaine mais j'ai déjà fait 2 voyages de stock dans ma voiture jusqu'ici. Demain, c'est la fête à Charlie et ensuite, le lendemain, c'est la fête à Florence. Elles auront 3 ans et 6 ans! Je suis donc venue pour passer la soirée et pour célébrer leurs anniversaires demain!

J'ai eu mon congé de l'hôpital jeudi. J'étais déjà au travail vendredi. Il me reste 4 jours de boulot avant mon sans solde de 9 mois. J'ai hâte et j'ai peur en même temps. Je suis habitée par une sorte de vertige.

La semaine dernière, j'ai encore beaucoup travaillé sur moi! En fait, j'ai eu des moments un peu plus difficiles. J'ai une amie qui s'est ramassée hospitalisée sur le même étage, même côté... pas Edith, Chantal, une femme éducatrice spécialisée qui a les mêmes diagnostics que moi. On a plusieurs points en commun. Elle était en attente de sa chirurgie bariatrique, elle vivait plusieurs stresseurs en même temps et elle est suivie en externe par Dre Robichaud.

Mardi, elle a reçu une mauvaise nouvelle. Son beau-père, qui est le mari de sa mère et comme son père affectivement parlant, était en train de mourir. Sa mère devait le ramener à la maison parce qu'il était supposé avoir son congé mais finalement, ses reins ont flanché et il est décédé en 24h, même pas. Nous avions un infirmier, Luc, dont la face ne me revenait pas... je trouvais qu'il avait la face d'un pervers... je ne sais pas, je n'avais pas confiance du tout... et il a été vraiment méchant avec Chantal... il l'a complètement ignoré, beaucoup d'indifférence et ça m'a rendu en colère... jamais il ne s'est intéressé à Chantal malgré ses symptômes plus présents... elle a complètement dissocié... et j'ai comme demandé de l'aide pour elle, pour moi qui s'inquiétait... et personne n'a rien fait. Je suis donc tombée en hypervigilance et j'ai fait le guet... je l'ai observé toute la soirée, juste pour m'assurer qu'elle était ok parce que je ne pouvais pas faire confiance en personne. J'ai mis mes émotions de côté pendant toute la journée. Le mercredi, Chantal a eu son congé en psy pour se faire opérer... j'ai vraiment ressenti un soulagement à son départ, comme si j'avais une responsabilité de moins. Et avec la psychiatre, j'avais envie de m'exprimer sur comment je m'étais sentie... et ce que je répétais, c'était qu'il n'y avait personne... que je ressentais comme de la tristesse et de la colère, mais que j'étais tombée en mode gestion de crise et hypervigilence... et que je ne me permettais pas de vivre mes émotions quand je feelais comme ça. Dre Robichaud a fait un lien avec comment j'ai pris soin de ma soeur pour m'assurer qu'il ne lui arrivait rien... toujours en hyper vigilence. Et je sais que c'est vrai mais étrangement, je faisais plus une comparaison à comment j'avais pu prendre soin de ma mère... je crois que c'est la crainte qu'elle soit en crise et qu'elle se tue qui me faisait peur, et qui me faisait penser à ma mère plus qu'à ma soeur qui allait bien... j'ai souvent eu l'impression d'avoir eu la responsabilité de prendre soin de ma mère, et j'ai souvent eu peur qu'elle meurt... par ma faute. C'est comme ça que je me sentais avec Chantal... il n'y avait personne... comme il n'y avait personne quand j'étais enfant et parentifiée.

Dre Robichaud a essayé de me faire vivre mes émotions, qui étaient toutes prises dans mon plexus solaire... elle me répétait que je nommais qu'il n'y avait personne, mais que dans le fond, il y avait des gens... comme moi, il y avait l'équipe d'infirmiers... mais ils étaient inadéquats selon moi et je ne pouvais pas leur daire confiance... mais elle me demandait ça référait à quoi pour moi: il n'y avait personne... et je me suis mise à chercher... et Dre Robichaud m'invitait à décroiser mes jambes, mettre mes pieds à terre et ne pas être en petite boulette. Elle me disait que lorsque je danse, je danse avec tout mon corps... et que je pouvais me laisser vivre mon émotion dans tout mon corps... mais l'effet que ça l'a eu sur moi était difficile... j'essayais, mais je paniquais en même temps... en fait, la seule chose qu'il se passait dans mon cerveau, c'était que je répétais que je ne voulais pas décoller mes jambes, mes cuisses... et je ne suis mise à trembler intensément... j'étais dissociée, mais je disais que si je me laissais emporter par mon émotion, j'allais perdre le contrôle... et j'avais peur de faire une crise et qu'on m'attache en étoile, les jambes écartillées à cause des contentions... et je disais que je ne voulais pas calmer mon corps... comme si je me battais pour ne pas être violée à nouveau.

Dre Robichaud m'a demandé si je voulais qu'elle me raccompagne à ma chambre... ou si je voulais un prn. Elle est allée chercher mon infirmière qui a pu me donner ma médic... et ensuite, elle a essayé de me calmer en me faisant parler de mon nouveau casse-tête. Je suis sortie de la rencontre moins pire, mais encore pas bien... et mes envies d'acting out ont comme explosées dans ma tête... j'avais envie de me tuer ou de me faire mal pour sentir quelque chose... et tout ce qui me venait en tête, c'était que j'étais en train de régresser... et je répétais: I'm gonna loose my shit... comme si j'allais perdre le contrôle... et j'ai demandé à revoir la psychiatre... et je nommais que je devais sortir de l'hôpital, que j'étais en régression parce que j'avais envie de passer à l'acte, que j'étais en réaction. Comme si c'est l'hôpital qui me causait ça... et je me suis mise à parler comme une enfant... je lui ai dit que je ne l'aimais pu... parce qu'elle n'était pas mieux que personne parce qu'elle n'allait plus être là... et je lui ai dit que j'aurais jamais été dans ces émotions là si ça l'avait été Dr Dufour parce que j'aurais eu trop peur... j'aimerais vraiment que Dre Robichaud soit ma psychiatre en externe mais elle ne peut pas faire de switch comme ça. Elle m'a donc nommé que j'avais le droit d'être en colère contre elle et que si ça facilitait le fait d'avoir mon congé, c'était très correcte. Elle m'a dit que mes émotions étaient valides. Elle m'a proposé d'avoir un congé temporaire pour que je sorte de l'hôpital et que j'essais de reprendre le contrôle avec mes moyens et en allant prendre ma douche et m'occuper de mon chat... mais que j'aurais mon congé le lendemain, d'une façon moins brusque qu'à ce moment là.

Jeudi, ça l'a été une grosse journée. Dernier rendez-vous avec ma psychologue, avec la travailleuse sociale et avec Dre Robichaud. J'étais calme quand même. On m'a demandé si j'étais prête pour mon congé, et je le savais intérieurement que c'était la chose à faire, avant que ça s'envenime plus et que je me mette à regresser pour vrai et péter des coches. Elle m'a dit que notre rencontre serait moins longue et qu'on n'irait pas dans des gros sujets pour ne pas me déclencher comme la veille. On a parlé d'Halifax, du moment où j'ai eu mes flashbacks, elle était aussi à Halifax en train de faire un fellowship en thérapie de groupe. On ne s'est jamais croisée là bas. Je parlais de comment j'avais aimé la première partie de mon expérience là-bas. Je n'avais pas envie que la rencontre se termine. Dre Robichaud a été accueillante et bienveillante mais elle a su aussi mettre ses limites et ne pas trop étirer la sauce, mais en me laissant quand même du temps pour processer, pour me rassurer un peu. Je me sentais vraiment comme une petite fille qui ne voulait pas que la relation se termine parce que je me sentais en sécurité... mais j'ai été capable d'accepter la fin et de partir, sans crise ou rien.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonsoir!
J'ai reçu mon horaire d'école hier!
Ça rend les choses tellement tangibles, tellement concrètes et palpables! Je vais avoir 17h de cours: 4h de danse classique, 4h de jazz moderne, 3h de création, 3h d'histoire de la danse et 3h d'environnement scénique. Je vais peut-être essayer de tenter ma chance pour la troupe du cégep! Je ne suis pas absolument certaine. J'avais fait parti de la troupe en 2015-2016. C'est rare quand même que les étudiants de première année sont pris! J'avais fait les auditions et nous étions seulement 2 de première année à avoir été prises. Alexandra et moi étions vraiment très motivées. On s'entraînait quasiment à tous les jours, on pratiquait nos exercices, chose que je sais que je vais faire encore.

C'est drôle comment, soudainement, je me sens revivre. Je me sens exister.

J'ai eu mon dernier rendez-vous avec Evelyne. Elle a pris contact avec moi hier, après avoir annulé 2 rendez-vous la semaine dernière. Ça m'avait fâché, surtout qu'elle m'appelle en pleurant 20 minutes avant notre rendez-vous... à ce moment là, elle m'avait redonné un rendez-vous le lendemain, mais je savais, en quelque part, qu'elle n'allait pas bien et que les chances qu'elle soit là le lendemain étaient minces... mais quand même, elle a pris un engagement sans vraiment savoir. Bref. J'ai pu lui dire que je ne m'étais pas attachée, que je ne lui avais pas fait vraiment confiance donc mon départ et la fin de notre suivi ne me faisait pas de peine. J'ai peur de ne pas avoir de suivi mais je ne suis pas triste de la perdre. Je ne sais pas si c'est mieux comme ça ou pas... mais bon! En reparlant de la semaine passée, elle m'a dit qu'elle était humaine et qu'elle n'aurait pas été capable de me voir la semaine dernière sans être déprimée... bref!

Le suivi est terminé et c'est ok.
Il me reste 2 jours de travail! Encore quelques boîtes à faire! J'ai mal à la tête un peu ce soir! Je crois que c'est parce que j'ai mal dormi la nuit dernière mais bon!
Bonne nuit
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Ça y est!
Je suis déménagée chez mon amie Cath!
Je suis présentement dans le dépactage de mes trucs... en fait, je suis présentement couchée et je vais continuer à dépacter demain! Wendy s'adapte ok! J'ai acheté un spray de féromones qui apaise les chats. Elle a fait le chemin en voiture de manière très calme. Elle était zen quand habituellement, elle miaule vraiment fort tout le long du transport.

Elle explore son environnement et elle n'est pas trop intense donc pour l'instant, ça semble bien aller.

Bon, la voilà dans mon lit!
Bonne nuit!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonsoir!
Ça fait longtemps que je ne suis pas venue écrire ici. Je ne sais pas si j'avais besoin d'une pause ou si je me jugeais toute seule en me traitant de pathétique!

Mais bon, il s'est passé beaucoup de choses dans les dernières semaines. Ça fait 3 semaines que j'ai débuté les classes. Déjà 1/5 de fait pour la session! Ça va passer tellement vite!

J'ai fini de travailler sur mon poste le 19 août.
Je suis déménagée le 20 août.
J'ai débuté l'école le 22 août.
Ma filleule Adélaïde de 4 mois s'est ramassée hospitalisée en septicémie virulante le 26 août (une infection urinaire asymptomatique qui a dégénéré 1h30 après le moment où elle a commencé à faire de la fièvre)
Je suis allée au mariage à ma soeur le 27 août.
J'ai entamé ma 2e semaine de cours assez dissociée.
Disons que c'était une autre grosse fin de semaine stressante. J'ai essayé de mettre vraiment de côté le mariage et de me dire que je ne voulais juste pas analyser ce qu'il s'était passé... comme s'il fallait que je sois dans le déni pour survivre... le seul hic, et j'étais en connaissance de cause, c'est que mon cerveau a aussi décidé de déconnecter à d'autres moments importants... comme en cours. Je me sens tellement mêlée entre ma droite et ma gauche. Pour vrai, je bloque parce que je ne sais pas de quel bord partir et même si je me force à être le plus concentré possible, c'est super difficile. Comme si je n'enregistrais pas les mouvements dans ma tête et dans mon corps. Mais bon, je survie.
Samedi dernier, mes amis m'ont annoncé qu'ils avaient perdu Wendy, mon chat. Que malheureusement, ils avaient laissé la porte ouverte et qu'elle s'était enfuie. Là, j'ai pleuré... j'étais en colère. Je sentais que le stress était trop intense et que je croulais sous la pression. J'étais fâchée contre Cath et Matt. J'avais peur que Wendy ne revienne pas. Finalement, elle est revenue le soir même. Ça l'a fait du bien. Je me suis sentie soulagée. Cette semaine, en cours, c'était un peu mieux. Un peu plus concentrée. On a eu un travail d'équipe vraiment difficile en création! On dirait qu'on se bloquait tous dans nos inspirations parce qu'on était tellement différent. Ça l'a donné quelque chose de ok... mais on s'est fait dire des trucs assez durs... comme qu'on avait été le groupe le plus faible. Je ne comprends pas le besoin de comparaison. En même temps, j'ai appris quelque chose d'important dans tout ça. Se compliquer la tête avec un concept, c'est se prendre les pieds dans les plats... ça enlève la créativité et la recherche de mouvements intéressants. Je suis en réflexion pour mon projet solo en ce moment. C'est uniquement à la fin de la session mais je commence à y penser déjà. On dirait que je ne veux plus jouer la désorganisation psychique et les troubles de santé mentales... j'ai tellement fait de projets sur cette thématique. Je trouve que j'ai tout exploité et que pour être sûr qu'on comprenne le récit... les démons qui entrent dans ta tête, la crise, mais quasi parodiée pour que les autres comprennent.

J'ai été en contact rapproché avec une personne non binaire de ma classe qui a eu la covid. Aelle était dans notre groupe de création. Je commence à avoir un petit mal de gorge. J'aimerais bien pouvoir m'en passer mais je sais que les chances que je ne l'attrape pas sont vraiment minces!

Je vais aller dormir.
Bonne nuit
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

La covid n'apprécie pas un doliprane toutes les 6h. Prenez soin de vous. Mon admiration pour votre courage concernant les épreuves qui vous sont arrivées ces derniers temps.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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