Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour,
Merci pour votre petit mot.
Je n'ai toujours pas de symptômes francs de la covid... quelques symptômes d'allergies peut-être mais je crois que je vais réussir à m'en sortir. Ça fait déjà une semaine que j'ai été en contact avec Jules.

J'étais un peu fatiguée, chose compréhensible aussi.
Je relis mon message d'hier soir et je sens bien ma fatigue. On dirait que je ne trouve rien de positif à ma vie en ce moment alors que ce n'est pas le cas! Il y a beaucoup de positif mais la vie va tellement vite!

Chez Cath, c'est maintenant rendu ma maison aussi. Je me sens chez moi. Wendy s'est mieux adaptée que ce que je croyais. J'avais peur qu'elle soit vraiment malheureuse. C'est comme mon bébé, elle est vraiment importante pour moi. Elle avait peur des enfants, j'avais peur avec les 2 chiens, Meench et Blue... mais après quelques jours, elle s'est mise à explorer partout. Maintenant, elle va vers Flo... Charlie est moins douce et essaie trop de l'attraper ou de la flatter... elle court après Wendy donc Wendy se cache haha! Mais j'ai retrouvé ma chatonne ronronneuse assez vite!

Sinon, la vie avec les enfants... c'est vraiment chouette. En fait, ça arrête jamais... et pour vrai, je sais que je ne suis pas juste une coloc qui ne s'implique pas. Je m'implique vraiment dans leur vie. J'ai les bancs d'auto dans ma voiture, je vais souvent les porter ou les chercher à la garderie ou à l'école. Je fais à souper avec Cath! C'est cool, on mange vraiment bien et sainement et préparer les trucs à 2 c'est nice aussi, moins plate que toute seule. J'aide au temps des douches, au temps de la routine du dodo. Je ne remplace pas un parent, je suis juste une personne de confiance de plus. On dirait que pour moi, c'est comme une nouvelle identité. Je me rends compte que la vie de famille n'est pas facile, c'est épuisant, mais je me sens bien dans ce contexte! Je ne crois pas que j'aurai des enfants... et je sais que lorsque je vais partir d'ici, je vais sûrement avoir de la peine ou me sentir toute seule, mais j'étais bien seule aussi dans mon appartement avec Wendy!

Une chose à la fois. Ça serait juste triste que je pense juste à la fin de tout. Ce que j'ai trouvé difficile, c'est de perdre mon équipe traitante, sauf mon psychiatre, et je suis en attente pour avoir un autre intervenant, que ce soit de l'école ou dans la communauté. Passer à travers les événements des dernières semaines sans voir d'intervenants... j'en aurais peut-être eu besoin, juste pour ventiler... mais j'avais Cath, Matt et les filles. J'avais la danse, même si je trouve ça difficile un peu de me remettre à niveau. J'aime mes cours, surtout le cours de création.

Je dois trouver un concept pour mon solo de fin de session! On dirait que j'ai envie d'exploiter plus la lumière que la noirceur... la stabilité. La maison intérieure. Le safe place. Sans le premier cours de création, j'ai failli pleurer ma vie quand la.prof a dit qu'on était en sécurité dans le local. En sécurité pour expérimenter, en sécurité pour vivre des émotions. C'est ce qui m'inspire pour ma pièce. L'idée d'un espace sécuritaire. Peu importe où c'est! Peu importe ce que ça représente concrètement. Je veux que ça ressorte de ma pièce que c'est possible de sentir qu'il y a un sentiment de sécurité en quelque part ou en soi... bref! Tout ça pour dire que mes cours sont le fun même si c'est dur. Je crois que je vais juste me prouver que je suis capable et persévérante!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonsoir!
Nous sommes à la veille de l'automne!
C'est ma saison préférée!
Au Québec, les feuilles changent de couleur et c'est le temps des pommes! On cuisine des petits plats réconfortants, on sort nos chandails chauds! J'aimerais tellement me sentir dans un bon mood et d'avoir hâte à cette période de l'année... mais pour vrai, je me sens pas super en forme.

En fait, vendredi passé, j'ai eu un rendez-vous avec mon psychiatre. Le premier depuis le début de l'école, le mariage à ma soeur et tout le tralala... j'ai trouvé la rencontre difficile. C'était la première fois que je me permettais de revenir sur les événements avec quelqu'un de confiance. Je crois que je ne me suis pas rendue compte que j'en ai pris beaucoup dans les dernières semaines et qu'encore une fois, je me suis surmenée en voulant juste être dans l'évitement.

Pendant le rendez-vous, j'ai dissocié en disant que j'avais dépassé mes propres limites vraiment rapidement devant mes parents. J'ai eu le goût de me laisser aller dans les bras de ma mère. J'ai pleuré sans trop savoir ce que je pleurais... mais mon père à côté qui m'a tendu les bras... ça j'ai juste transgressé ce que je pouvais tolérer... et ç'en est suivi une soirée à moitier dans les vapes, comme si le mal était déjà fait et que plus rien n'avait d'importance... c'est pas pour rien qu'en retour en lieu sécuritaire, en arrivant dans son entrée, je me suis claquée une grosse crise de panique.

Bref, je parlais à mon psychiatre que la dissociation a été assez intense la semaine suivante... c'est la perception de mon corps dans l'espace qui a été affectée... je fonçais dans les câdres de porte, je me suis ramassée avec des bleus partout! J'avais de la difficulté à suivre dans mes cours, j'étais mêlée entre ma droite et ma gauche... et même si j'essayais d'intégrer les mouvements, je n'y arrivais vraiment pas...

Je me suis rendue compte en le nommant que c'était tout le concept de limites qui avait lâché... je n'ai pas respecté mes limites et ensuite, je ne percevais plus les limites de mon corps physique. Bref! Je ne faisais plus la différence entre moi et le reste du monde... je ne sais pas si c'est mon identité qui était floue ou si c'était juste la vie en général... mais bon.

En parlant de ça avec mon psychiatre, je me suis sentie partir... mais après, c'est un gros sentiment de fatigue qui m'a juste rentré dedans. J'allais souper chez ma soeur, on a aussi reparlé du mariage, on a souligné ses 30 ans. Et à 21h30, on dormait dans le salon en écoutant des films de disney. Le lendemain, je n'ai pas été capable de faire tout ce que je voulais tellement j'étais épuisée... et j'ai eu des moments d'anxiété parce que je pense que j'ai été capable de prédire l'avenir... il y a un gars dans mon programme qui a failli se faire frapper par une voiture. 2 jours avant, en voyant un accident, j'ai pensé que c'était lui... mais 2 jours après, c'est lui qui a vécu ça... et après, il s'est passé plein de trucs reliés à des choses que j'entendais à la radio ou d'autres affaires du genre.

Dans ma tête, je sais que je suis plus fragile... fatiguée... que j'essaie de tenir le coup, que je ne veux pas flancher encore une fois... je veux être capable de fonctionner mais je sais que quand je n'adresse pas ce que je vis, ça se transforme en symptômes... donc je suis mieux de me trouver un endroit sécuritaire au plus sacrant... pour pouvoir parler et assimiler des affaire dans le conscient... parce que je ne veux pas me taper une autre crise psychotique... et je vois les signaux un peu, les mêmes choses qui reviennent...

Aussi, j'ai reçu mes archives médicales de la Nouvelle-Écosse... en 2014, justement quand je venais d'arriver ici sur le forum... ma tentative de suicide. J'en avais besoin pour me faire rembourser les frais hospitaliers avec l'indemnisation des victimes d'acte criminel. J'étais curieuse quand même de voir ce qu'il y avait dans les notes... je paniquais, fin février, parce que la semaine de relâche arrivait et que je retournais chez moi=chez mes parents... j'avais dit à une travailleuse sociale que ma mère m'avait donné à mon père... chose tellement fuckée! Elle m'avait dit qu'elle se tassait de notre chemin et que je pouvais avoir mon père à moi toute seule... quand j'ai lu ça, j'ai pleuré... je me suis rappelée de ce moment et j'ai compris à quel point le climat incestueux était présent... à quel point j'étais mêlée entre le fait que je ne voulais pas y retourner, je me sentais en danger et pas bien avec eux... mais que la première chose que j'ai faite en sortant de l'hôpital, c'est d'appeler mes parents pour qu'ils viennent me chercher... c'est tellement contradictoire. Tout comme ma réaction au mariage.

Quand ta sécurité est ce qui te fait le plus mal... ou que tu te bats pour essayer de te sentir en sécurité à un endroit, avec un attachement de merde... et des parents inadéquats. Je me rappelais à quel point j'avais été méprisée la première fois que j'avais demandé de l'aide... catégorisée dans la case borderline manipulatrice... alors que je souffrais et que j'avais vraiment besoin d'aide... je n'étais pas juste en manque d'attention... j'avais entamé mon plan suicidaire comme je l'avais planifié... je sais pas si j'aurais dû passer a l'acte ou pas finalement...

En ce moment, j'ai la danse et je crois que j'essaie de me convaincre que je vais y arriver, que ça va tenir. C'est un peu difficile! Je ne sais pas si je vais réussir... cette semaine, je me sens déstabilisée, je pleure beaucoup, je suis fatiguée... je vais essayer de prendre soin de moi ce week-end mais en même temps, on a une grosse chorégraphie à terminer en une semaine en création. On a seulement fait le 1/6 à date... je sais qu'on va devoir travailler vraiment fort! J'ai pleuré à ma rencontre pour les services adaptés... parce qu'on ne peut pas vraiment m'offrir de services à l'école avec ma santé mentale. On dirait que j'aimerais crier fort pour faire entendre que j'aurais le droit à des accomodements même si je n'ai pas un trouble d'apprentissage ou un déficience physique... il n'y a rien qui existe pour la santé mentale et c'est vraiment tannant! Et surtout pas en danse. Mais bon! Je vais allerdormir pcq je suis claquée et j'ai une gigga journée demain! Bonne nuit
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je panique un peu dans mon cerveau.
J'ai reçu mes archives médicales d'Halifax et ensuite, il y a un ouragan qui frappe Halifax...
Je fais de la recherche par rapport à mon solo dans mon cours de création... je voulais me faire un costume en tissus extensible pour pouvoir me mettre un gros ballon de yoga et jouer avec autour de mon corps pour parler de la maternité... mais j'ai eu un cours d'histoire de la danse, et je me rends compte que Martha Graham a utilisé ça dans Lamentation... je ne savais pas, on ne l'avait pas vu encore... ensuite, je cherche une chanson pour mon solo et je tombe sur la chanson: Proserpina de Martha Wainwright et je trouve que ça exprime quelque chose en lien avec la maison et la maternité... mais là, j'apprends que Martha Graham s'est beaucoup inspirée des mythes grecs... mais je ne savais pas non plus... en plus, ce sont 2 Martha... et je me demande pourquoi j'ai trouvé cette inspiration là, de cette manière là... je ne veux pas être accusée de plagia mais je vous jure que j'ai eu les mêmes idées que cette pionnière de la danse moderne... sans savoir...
Ensuite, Flo demande d'écouter Mary Poppins hier soir. Ce n'est pas moi qui lui a demandé qu'on l'écoute. On m'appelle Mini Poppins parce que j'ai comme un don magique avec les enfants... Flo voulait savoir pourquoi on m'appelle comme ça... mais je ne peux pas faire abstraction au fait que c'est sur le film de l'histoire de l'écrivaine de Mary Poppins que j'ai eu mes flashbacks d'abus, pendant mon année que j'étais à Halifax.
Je fais des cauchemars dans lesquels mon père a comploté avec mon psychiatre pour m'interner et dire que j'étais psychotique tout le long de ma vie et que j'ai inventé les histoire d'abus.
Je me sens dysrégulée... j'ai failli péter une coche à mon amie qui a décidé de reparler à son père qui ne l'a pas abusé sexuellement mais qui est aussi un narcissique pervers... je ne comprenais pas, j'étais réactionnelle et j'avais envie de l'envoyer promener...
J'ai vraiment mal à min plancher pelvien... lundi, j'ai eu un rendez-vous avec une physio qui m'a replacé le bassin, la symphise pubienne et mes têtes de fémurs... elle a fait plein de manipulations. Je l'ai laissé faire mais je crois que j'étais dissociée parce que mon corps était absent, comme quand j'ai eu des relations sexuelles... je ne répondais à rien et elle me demandait si ça allait... j'étais juste comme un corps mort sur la table de traitement. Je crois que depuis, j'ai le réflexe de contracter tout le temps les muscles de mon vagin et ça finit par faire mal... Martha Graham danse avec les contractions de son plancher pelvien... il y a ben trop de liens en elle et moi... elle a fait une danse sur l'inceste en plus...
Je dois faire un travail sur elle, à remettre mercredi. Un arborescence, sur sa vie... faire des liens entre tout..
J'ai l'impression que ça va me faire virer complètement coucou!
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Parrallélement il faudrait être suivie en thérapie au moins 2 fois par semaine.
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Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

J'essaie d'avoir des services dans ma nouvelle région.
J'ai fait une demande au CLSC qui est comme les CMP en France. On m'a dit que j'aurais des services mais il y a des listes d'attente. J'ai essayé aussi d'avoir des services cette semaine avec l'école mais ça n'a pas fonctionné non plus. Il y a une infirmière ennsanté mentale au CLSC qui est disponible en attendant. J'ai aussi appelé à Info-Social pour parler avec une travailleuse sociale hier parce que je sentais que j'allais décompenser ma vie. Elle m'a conseillé de communiquer avec mon psychiatre lundi. Mais j'ai fait un rêve vraiment intense dans lequel mon psychiatre avait comploté avec mon père pour dire que j'étais juste psychotique depuis le début et que je n'avais jamais vécu d'abus sexuel... que j'étais en délire. Bref, je suis mélangée et je ne sais ps comment faire confiance et à qui...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je pense que je ne contribue pas à mon bien-être en ce moment... je me laisse beaucoup trop envahir par mes pensées au lieu d'être dans l'instant présent et de me dire que je vais réussir à garder ma routine, travailler demain matin, aller à mes cours ensuite, travailler sur mon projet de création et vivre au jour le jour... vraiment un moment à la fois... je crois que plus je fais de liens entre toutes les choses qui se passent... plus je me perds dans mon cerveau. Il faut peut-être juste arrêter de penser tout court! Je vais me mettre devant une émission de télé et relaxer. Mon amie Cath revient ce soir. Je sais qu'elle va être claquée de son séjour dans le nord pour son bénévolat à la clinique vétérinaire... mais ça va faire du bien de retomber 3 adultes!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

On me dit que je suis blanche comme un drap et que j'ai les lèvres bleues... je suis claquée aussi.

J'ai parlé à mon psychiatre hier 30 minutes.
Je lui ai parlé de mes symptômes. Il m'a dit que la médication n'avait jamais aidé quand je me sentais fragile au niveau de ma pensée... qu'on a fini par les arrêter... chose qui est vraie. Il m'a dit que je devrais prendre une semaine off d'école pour prévenir une plus grosse décompensation... pour me reposer. Parce que c'est un mélange de facteurs qui me rendent fragile... la fatigue et un mélange de symptômes ESPT...

Je vais avoir mon premier rendez-vous avec ma nouvelle intervenante Anne-Marie la semaine prochaine. Même prénom que ma mère et je ne l'ai même pas retenu quand elle me l'a dit... on s'entend que c'est facile retenir un nom quand il est aussi familier... à moins que ça fasse parti de tout ce que je veux oublier... genre ma mère qui me donne à mon père... c'est vraiment dégueux.

Mon psychiatre allait me rappeler aujourd'hui et je devais lui dire mon plan de match. J'ai essayé de parler avec mes profs pour avoir du temps off et ce n'est pas possible. Donc j'ai pensé à mes besoins. J'ai comme un besoin de réassurance, que je suis quand même capable d'identifier... j'ai un besoin de répit aussi... vraiment en fait! J'ai besoin que ça fasse une pause dans mon cerveau, que mes idées arrêtent. J'ai besoin de souffler un peu! J'ai peur que si je m'arrête vraiment, je vais juste être envahie par les revivescence de trauma... parce que j'ai l'impression de fuir quelque chose dans l'hyperactivation. Devant ça, j'ai peur de juste pas être capable de tolérer. J'ai envie de me claquer plein de seroquel et dormir vraiment longtemps. Genre me droguer d'une certaine façon pour ne pas avoir à ressentir... si jamais ça ne va pas bien, parce que j'ai demandé à mon amie Marie-Ève si je pouvais emprunter leur maison... elle est libre et à 5 minutes de chez moi. Je pourrais passer le week-end là, isolée de tout le monde, juste pour avoir la paix... je pourrai aller à l'hôpital mais mon psychiatre m'a dit qu'il y avait 15 patients qui attendaient une place à l'étage et que ca ne serait ni lui, ni Dre Robichaud qui me verrait.

Il m'a dit ue je pouvais aussi aller à l'hôpital à Sherbrooke... mais je n'ai pas aimé mon suivi là-bas quand j'étais suivie là. Je n'ai pas aimé comment ils m'avaient traité. J'aimerais mieux faire les 2 heures de route pour aller à mon hôpital où je suis traitée. Bref! Je vais commencer par essayer de me médicamenter et de passer à travers.
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Je vais avoir mon premier rendez-vous avec ma nouvelle intervenante Anne-Marie la semaine prochaine
*** Pourquoi ne refusez-vous pas, connaissant l'impact de la symbolique...
Le processus pervers (inconscient ou pas de la part de l'entourage) ne s'en va JAMAIS si cela ne vient pas de la victime.
C'est depuis que vous avez accepté de revivre le traumatisme en allant à cette réunion "de famille" pour votre soeur, que vous avez commencé à décompenser, déciderez-vous un jour de prendre soin de vous ?
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Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Je vais avoir mon premier rendez-vous avec ma nouvelle intervenante Anne-Marie la semaine prochaine
*** Pourquoi ne refusez-vous pas, connaissant l'impact de la symbolique...
Le processus pervers (inconscient ou pas de la part de l'entourage) ne s'en va JAMAIS si cela ne vient pas de la victime.
C'est depuis que vous avez accepté de revivre le traumatisme en allant à cette réunion "de famille" pour votre soeur, que vous avez commencé à décompenser, déciderez-vous un jour de prendre soin de vous ?

Concernant la recherche d'une répétition traumatique, je souhaite vous donner l'éclaircissement d'une sexologue, Catherine Blanc.
— « L’inconscient travaille parfois très dur pour effacer le traumatisme. Au prix de constructions complexes il s’attache à inhiber les pulsions qui en ravivent le souvenir, à tuer le désir qui pourrait le remettre en scène, et interdire la capacité au plaisir, afin de s’assurer qu’il n’a pu exister dans la scène traumatique. D’autres patients, plus violemment encore, vont chercher à punir ce corps, ce sexe, odieusement coupables, et éteindre leurs désirs dans des attitudes d’autodestruction. Pour la cicatrisation du traumatisme il n'est pas rare que la personne cherche activement à répéter les actes traumatiques vécus dans l'enfance, et refoulés dans l'inconscient, elle peut aller jusqu'à se mettre en danger pour les provoquer. »
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Et ce qui deva arriver arriva...

Je vous écris en ce moment de l'hôpital.
J'attends une chambre à l'étage.
On dirait que j'ai du mal à comprendre les réelles raisons pour lesquelles je suis ici... comme s'il y avait absolument une raison inconsciente pour laquelle je ne réussissais pas à poursuivre mon diplôme en danse... est-ce que je bousille tout sentiment de réussite que je pourrais vivre... est-ce que c'est vraiment juste une suite logique de ce que je me suis imposée au mariage de ma soeur... comme une punition que je me suis faite à moi-même... je sais bien que je sentais que je n'avais pas le choix... mais je sais aussi qu'on a toujours le choix finalement!

Je le sentais que j'étais en train de flancher la semaine passée, et puis même la semaine d'avant... j'ai vraiment essayé de me faire un plan pour prendre soin de moi. Est-ce que le mal était déjà fait, sûrement.

Jeudi passé, j'avais la représentation de notre travail de création. Il fallait que j'arrive tôt pour pratiquer. La pratique de la veille ne s'était pas bien déroulée pour moi. J'étais stressée, je sentais que les filles ne mon équipe étaient résistante et ne voulaient pas tester les affaires dans leur corps et restait à un point d'immobilité et de blabla sur tout et sur rien. J'ai pogné les nerfs... je me suis excusée par la suite parce que je me suis rendue compte que j'y étais allée fort... Charlie avait aussi perdu sa garderie et jeudi matin, je devais aller la porter chez une gardienne. Ma voiture a fait des free game et le check engine s'est allumé... ça m'a découragé... comme le bout de la merde! Après, je rentre dans le cégep, je me fais un torticoli en ouvrant la porte... vous savez, quand tout va bien et que la vie essaie de vous envoyer un message!!!

J'étais découragée, je ne savais pas si je pouvais danser, si je sentais la force de le faire ou pas, donc j'ai choisi d'aller voir Lyne, ma prof que j'aime beaucoup! En congnant à sa porte, elle m'a dit qu'elle voulait me parler aussi et que ça tombait bien. Elle a parlé en premier. Elle m'a dit: ça va pas bien. Plusieurs étudiants sont venus nous voir à quelques reprises mentionnant que j'avais des idées bizarres, que je leur faisais peur, que j'avais même prédit la mort de certain d'entre-eux (en fait, c'est arrivé avec Hélyo mais ensuite, j'étais à l'écoute des signaux et je voulais avertir les autres pour ne pas qu'ils meurent)... elle m'a dit que certains avaient peur de moi... qu'ils ne savaient pas comment me prendre parce que j'étais plus vieille et qu'ils ne me connaissaient pas assez bien. J'étais un peu abasourdie, et comme pas en même temps. Je savais que ça n'allait pas. Mais je ne savais pas que ça paraissait pour les autres. Je pense que je cherchais de la réassurance en demandant aux autres s'ils pensaient la même chose que moi... bref!

Ça l'a été un coup dur. Ensuite, j'ai pleuré et j'ai nommé à quel point j'étais brûlée. Elle m'a écouté mais elle est vite tombée dans les "propositions" du genre: est-ce que c'est trop pour toi, on est seulement à la semaine 6 et tu es brûlée... du moins, qui parlait de son opinion à elle.

J'ai réussi à faire mon cours et ma présentation de peine et de misère... sans savoir où je regardais... en fait, j'étais vraiment dissociée.

Vendredi, je me suis réveillée et j'avais reçu ma note pour mon évaluation des grands battements. J'ai eu 70% et j'étais découragée x 1000... je me suis mise à pleurer. Pendant 2h, j'étais inconsolable... à un point où je n'avais pas été capable de rien faire pour m'organiser pour aller à l'école. J'ai appelé le centre de crise de l'école parce que je n'y arrivais pas... l'intervenant m'a dit qu'il sentait que j'approchais d'un breakdown.

Je suis partie chez Marie-Ève par la suite. Pour aller me reposer chez elle... j'ai été capable de tolérer une journée et demi... puis je me suis mise à me sentir vraiment accélérée... genre créative, je sentais que je passais du coq à l'âne dans mon propre cerveau... alors j'ai demandé de l'aide.

Je suis allée à l'urgence à Sherbrooke. Je viens d'être transférée ce matin à mon hôpital. C'est mon psychiatre qui était à l'urgence. On a pu parler. Je dois faire une balance décisionnelle par rapport à ce que je veux faire avec mon école. Mon coeur me dit d'y retourner et de tenter le tout pour le tout en essayant juste de me contenir, d'aller à l'école, et d'essayer jusqu'à ce que je sois exclue du programme au pire! Parce que ça reviendrait au même que de juste abandonner maintenant. Je n'arriverais pas à finir le dec, d'une manière ou d'une autre...

Alors j'ai le choix. Ils vont peut-être me donner mon congé demain, pour que j'essaie de récupérer comme je peux et d'aller à l'école jeudi... ou soit que je choisis de ne pas y retourner et je reste un peu ici pour faire mon deuil sans me mettre en danger. Je pense à tout cela et ça ne rend triste. On dirait que je ne vis juste pas cette tristesse... je la dissocie en ce moment...
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