Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Tant qu'à spiner dans le beurre...
Je fais de la peinture à diamants.
Je ne sais pas si c'est populaire en Europe, mais ici, c'est la grosse mode!
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Est-ce que le problème, c'est de me faire un scénario dans lequel mon père m'abuse à nouveaux... ou le problème, c'est que ça n'arrive pas. Si ça n'arrive pas, ça va me faire sentir comment. Est-ce que ce n'est pas ça que je fais, dans toute situation, le gars, qui couche avec moi, m'abuse.....
*** Mini jeune, je suis désolée d'écrire encore dans votre baluchon, mais je ne sais pas où le faire autrement !
Minijeune, la question ce n'est pas de vous poser ces questions stériles, c'est de savoir SI VOUS DESIREZ SEXUELLEMENT votre partenaire. Si oui, il n'y a pas de viol. Il ne pourra pas y avoir de viol.
C'est vous la principale intéressée, c'est votre désir. C'est cela qui fera que vous vous laisserez aller si votre partenaire vous plait également dans sa personnalité.
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Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

C'est correct que vous veniez écrire dans mon baluchon.
J'ai besoin de faire du ménage dans ma tête, et pour vrai, je me sens près d'un point de décompensation mental...
Parce que ça me crie au fond de moi...
Que tout est croche.
Il n'y a pas de viol si on désire l'autre sexuellement.
Mais à la base, je désirais mon père.
Mais il m'a abusé. Parce qu'il n'avait pas le droit... parce qu'il aurait dû mettre des limites.
Alors je m'excuse mais tout est mélangé dans mon cerveau à ce niveau là. Ce n'est pas parce que je désire quelqu'un que je ne me rendrai pas compte, par la suite, que c'était un viol, que c'était incestueux.
Alors je ne sais pas ce que j'attends de mes partenaires. Est-ce que je rêve inconsciemment qu'ils me diront tous qu'ils ne peuvent pas coucher avec moi pour ne pas franchir une limite... parce que même si j'ai du plaisir dans les préliminaires et tout... la situation s'est répétée, encore et encore. Je finis par dissocier à la pénétration. Incapable d'aller là... sans que tout se mélange. Entre mon désir de l'autre, mon envie que ça arrive, mon souvenir et mes désirs de petite fille avec mon père, et le fait que ce soit arrivé... et que ça n'aurait pas dû arriver... même si je ne le savais pas sur le coup. C'est comme dans mon rêve de l'autre fois... que je me faisais violer par une massothérapeute et que j'ai eu un orgasme dans mon sommeil. Tout se mélange, entre les sensations, le désir, les réflexes de mon corps... et le sentiment d'être mélangée entre ce qui est plaisant de ce qui est acceptable.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

En ce moment, j'ai besoin de me mettre sur pause un peu.
Pause de trop réfléchir.
Je me sens fragile.
J'ai envie de prendre soin de moi.
Et venir écrire pour essayer de démêler ce que j'ai en dedans... c'est trop pour moi.
Week-end d'interdiction de venir sur le forum.
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Mais à la base, je désirais mon père.
*** C'est l'évolution normale et saine de l'oedipe pour la petite fille, mais il a transgressé la loi et c'est un violeur.

Alors je m'excuse mais tout est mélangé dans mon cerveau à ce niveau là. Ce n'est pas parce que je désire quelqu'un que je ne me rendrai pas compte, par la suite, que c'était un viol, que c'était incestueux.
*** Hou la la, Minijeune, vous n'avez qu'un seul père ! Tous les autres hommes ne sont pas vos pères, est-ce que vous comprenez cela ?

Je finis par dissocier à la pénétration. Incapable d'aller là... sans que tout se mélange. Entre mon désir de l'autre, mon envie que ça arrive, mon souvenir et mes désirs de petite fille avec mon père, et le fait que ce soit arrivé... et que ça n'aurait pas dû arriver... même si je ne le savais pas sur le coup.
*** Vous dissociez parce que c'est votre traumatisme psychique. Vous en êtes au stade où intellectuellement vous avez parfaitement intégrée que vous avez été abusée ( si vous le pensez ). Mais rien n'a été travaillé à ce sujet avec un(e)thérapeute. C'est cela qu'il faut dire, et demander à votre psy.
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Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

62ème dimanche
( extrait )

- Ce matin je m'entendais parler, je me regardais bouger au ralenti, je voyais les gens comme des affiches. C'est à l'adolescence que j'ai commencé à avoir ces phénomènes de dédoublement, cette impression d'être anesthésié.
- Vous concernant, une agression sexuelle est une rencontre avec notre propre mort. C'est pour nous dissocier de nos souvenirs traumatiques que des mécanismes de sauvegarde psychique nous « anesthésient », ils déconnectent notre circuit de réponse au stress.
Il s'allonge sur le divan.
- Ce soir je n'ai pas grand chose à vous dire, je ne pense à rien. Ah si... oui... si, oui, mais c'est un peu délicat, c'est au sujet du premier dimanche, quand je vous ai demandé de toucher vos seins... je voudrais m'excuser pour ce que j'ai dit, c'était vraiment grossier, c'est allé plus vite que ma pensée.
- Les émotions nous font dire des choses que l'on regrette ensuite, mais la parole ne peut qu'exprimer la pensée, elle ne peut pas la dépasser. On ne peut donc regretter que ce que l'on a pensé, pas ce que l'on a dit.
- C'est un peu en ce sens que j'ai écrit dans « Menkalinan », l'une de ces phrases sentencieuses que Laura abhorrait : - « Ce que l'on dit aussitôt dit nous fuit, le mot posé déjà n'est plus. De toutes les façons que tu tournes les mots ils parlerons toujours de ce que tu fus, et quand tu croyais être au sommeil tes yeux s'ouvrirent dans cette réalité où nous sommes ensevelis. » Ces phrases me venaient telles quelles, mot pour mot, comme dictées par un esprit supérieur !
Elle rappelle ;
- Parlant de votre géniteur vous disiez : - « Lui, c'est un oracle intransigeant qui parle par sentences, et me trahit, dès que je crois en lui. » Ainsi est-il extrêmement difficile de s'extraire de nos schémas de toute puissance parentale, de s'émanciper du jugement et des injonctions mortifères d'un parent, souvent considéré par l'enfant comme « un esprit supérieur ». Leur rythme, leur violence, sont restées gravées dans l'histoire de votre psychique, et quand êtes en réflexion intellectuelle, il semble qu'elles viennent vous tourmenter sous forme de productions tout autant oniriques que sentencieuses.
Il a un sourire :
- La bonne nouvelle, c'est qu'en thérapie la parole n'est pas censurée, elle propose au patient de dire ce qu'il voudrait taire ! Je suis content que vous acceptiez mes excuses, je voulais le faire depuis longtemps, ce n'était pas vraiment une obsession, mais c'est vrai, j'y repense souvent.
Elle relève :
- En vous excusant, vous mettez en avant la raison consciente de la bienséance, mais vos vrais motifs semblent inconscients, puisque vous ajoutez : - « J'y repense souvent ».
- Vous avez raison, j'ai des réminiscences. On dirait que je fais exprès de chercher à revivre ce qui m'a détruit. Vraiment. Comme si ce n'était pas assez, que je devais me punir encore, me faire du mal.
Elle se lève.
Il se redresse vivement sur les coudes :
- Vous faites quoi !
- A ce sujet, je souhaite vous donner l'éclaircissement d'une sexologue, Catherine Blanc.
Elle se dirige vers la bibliothèque, choisit un livre, et retrouve son fauteuil.
Il se recouche, inquiet.
Elle lit :
- « L’inconscient travaille parfois très dur pour effacer le traumatisme. Au prix de constructions complexes il s’attache à inhiber les pulsions qui en ravivent le souvenir, à tuer le désir qui pourrait le remettre en scène, et interdire la capacité au plaisir, afin de s’assurer qu’il n’a pu exister dans la scène traumatique. D’autres patients, plus violemment encore, vont chercher à punir ce corps, ce sexe, odieusement coupables, et éteindre leurs désirs dans des attitudes d’autodestruction. Pour la cicatrisation du traumatisme il n'est pas rare que la personne cherche activement à répéter les actes traumatiques vécus dans l'enfance, et refoulés dans l'inconscient, elle peut aller jusqu'à se mettre en danger pour les provoquer. » 
- Ah bon. Parce que quand vous vous êtes levée d'un seul coup, j'ai cru que... je croyais que vous alliez faire comme ma mère.
Après un silence.
- Il faut que je vous dise, il y a aussi que quand vous me posez des questions, j'ai la sensation que vous me dénudez, je me sens à votre merci, ça m'excite. C'est du désir, non ?
- Ou de la séduction.
- Ce n'est pas interdit d'avoir du désir pour sa thérapeute ! D'autant que si c'est une question d'éthique, vous ne risquez rien, le mal est fait, mes géniteurs s'en sont chargés !
Elle répond, tranquille :
- En effet, en thérapie l'interdit ne porte pas sur le désir, mais sur le passage à l'acte. Cependant, et à plus forte raison si « le mal est fait », je vous informe qu'en référence au passé, c'est au thérapeute de se garder de venir dramatiquement renforcer la première corruption.
Il se veut léger :
- J'ai compris. Et en ce sens, je voulais vous demander autre chose ! SI on vous fait des attouchements, si on vous caresse, et qu’à votre corps défendant on vous fait jouir, est-ce que c'est de votre faute ?
- « Votre faute », en quoi suis-je concernée par votre questionnement ?
- Non, non, ne le prenez pas comme ça, mais qu'est-ce que vous me faites là ! Mais non, vous m'avez mal compris, je ne parlais plus de vous, c'était juste pour savoir si ça pouvait arriver !
- « En ce sens », peut-être m’incluez-vous dans votre statut de victime, en me donnant le rôle de prédateur, où je deviens « On »... quand vous dites : - « On » vous fait des attouchements, « On » vous caresse, et à votre corps défendant « On » vous fait jouir ». Ce « On » qui a tout l'air de me faire passer à l’acte quand vous m'incriminez : - « Mais qu’est-ce que vous me faites là » .
Il s'agace :
- Bon, je reprends ! La question que je me pose à moi-même, à moi Adam Nadir, c'est que si quelqu'un me viole, et que malgré moi je jouis, comment démêler cette trahison sensorielle ? Comment la séparer de mon corps psychique, la distancer du meurtre de mon âme, du saccage du plus intime de mon identité ? Comment nommer ce double viol où je suis violé dans un corps qui a joui ? Comment survivre à cette imposture, à la fois ce bénéfice et cette amputation, à cette impuissance !
- Commençons, répond-t-elle, par cette hypothèse de Jenny Morber, journaliste scientifique, qui avance que si l'on continue à chatouiller quelqu'un qui a demandé d'arrêter, il continuera à rire malgré lui, jusqu'à la souffrance. Ce qui démontrerait qu'involontairement, une excitation physique intensifiée par la peur, augmenterait tout autant les sensations sexuelles dans un processus de transfert d'excitation."
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Dubreuil a écrit : 06 févr. 2021, 19:44
*** Vous dissociez parce que c'est votre traumatisme psychique. Vous en êtes au stade où intellectuellement vous avez parfaitement intégrée que vous avez été abusée ( si vous le pensez ). Mais rien n'a été travaillé à ce sujet avec un(e)thérapeute. C'est cela qu'il faut dire, et demander à votre psy.
Si je le pense
Je ne comprends pas.
Mais je ne sais pas quoi faire d'autre que d'y aller à mon rythme. Avec ma thérapeute, on en parle, parfois. Mais je suis pas vraiment capable de me sentir bien quand j'en parle. J'essaie juste d'être fonctionnelle dans la vie. De ne pas trop décompenser, et je dois y aller tranquillement. J'ai été capable de tout nommer, de m'entendre dire les choses. Mais je ne peux pas tout faire en même temps.

Je n'arrive pas à en parler, sans devenir complètement folle. Comme là, je suis déclenchée... je ne suis pas bien.
Je me bats pour rester dans le ici et maintenant. Pour ne pas perdre contact avec la réalité... mais suis-je vraiment dans la réalité dans mon monde de licornes... en tout cas, jsuis foutue... tout le.monde n'est qu'une répétition de ce que ma mère est... de ce que mon père est... c'est de la merde...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

J'ai mal au coeur...
Je ne suis pas capable d'affronter ça.
Je ne réussirai pas... je ne serai jamais capable de dénoncer mon père .. j'ai encore l'impression que je me fais des histoires. Je mens, je fucking mens... je ne pehx pas dire que c'est vrai... je vais capoter... je ne devrais pas être ici. J'ai Wendy qui dort sur moi... je fais de la peinture à diamants... en écoutant firefly lane truc sur netflix...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je devais prendre un break de moi...
Ce week-end.
Prendre soin de moi.
Arrêter de penser à ça... c'est la vérité.
Je ne peux pas arrêter de penser à ça. Je ne peux pas vivre comme ça. C'est moi qui est fuckée... c'est moi qui perd contact avec la réalité... je ne suis même pas une bonne personne. Je suis une personne qui merite de se faire passer dessus par des monsieurs banquier... nsrcissique... qui voient leur petite fille comme un objet à éjaculer dessus. Et regarder ensuite pour se dire qu'il était le roi du monde... se sentir puissant, et faire n'mporte quoi avec son enfant qui veut juste être aimé et se sentir importante. C'est de l'osti de marde. Je veux juste mourir... juste pour arrêter de souffrir... et la, je raconte n'importe quoi juste parce que je suis en train de capoter.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonsoir,
Il est minuit.
Je voulais juste dire que j'ai survécu à ma soirée.
J'ai fait de la peinture à diamants de manière compulsive. J'ai écouté des listes de musique que j'apprécie. J'ai pris ma douche, j'ai continué ma série sur Netflix. J'ai fait une crise... moment d'intensité où j'avais juste envie de ne plus exister. C'est pas comme si je n'étais pas habituée de vivre ça. J'imagine que ce n'est pas la dernière fois que je vis ça. Mais ça faisait depuis le mois d'août passé que ça ne m'était pas arrivé. Quand j'avais su que Dre Picard s'en allait et que j'avais vraiment de la peine. Sentiment que le monde s'écroulait. Que ce qui me faisait peur arrivait encore. Un abandon maternel... et de l'autre côté, ce qui me fait encore plus peur, c'est de revivre les abus que j'ai subis de la part de mon père. Avec une mère qui voulait me le faire payer... peut-être que c'est normal, dans la phase d'oedipe de desirer son père... mais après, tout fuck dans mon cerveau. Ce n'était pas de ma faute. Je sais. Mais je voulais ça. Et oui, c'est difficile... et tout ce qui me ramène au trauma initial fragilise ma santé mentale... parce que je ne suis pas capable de faire face. J'ai voulu me faire mal tantôt. J'avais besoin de ne plus rien sentir... j'ai eu envie de boire une bouteille de vin au complet, de trouver un moyen de décrocher. Alors j'ai collé des diamants compulsivement, comme quand je fais des casse-têtes.

Mais en ce moment, ça va trop bien à mon travail. Peut-être que ça me fait réagir parce que ma boss agit un peu comme mon père... elle me donne de l'attention positive quand je la fais briller en ayant pondu des réussites... mon processus est intelligent. Je sais exactement ce que je fais, et pourquoi je le fais. Et je sais qu'elle utilise ça pour ce faire voir de manière positive par nos bailleurs de fond. Mais bon... je sais clairement comment faire pour répondre aux besoins des autres... mais on dirait que tout me rappelle mes patterns familiaux. Ces scènes reviennent sans cesse. On dirait que rien n'est réglé. Je devrais en comprendre quelque chose. Mais je fais juste over paniquer quand ça arrive... les scènes repartent... mais qu'est-ce qu'il va me faire sortir de là. Porter plainte... je n'ai pas de preuve, ça serait ma parole contre la leur. Et ça servirait à quoi... je ne gagnerais rien... juste des souvenirs qui remonteraient sans cesse. On va me dire que c'est moi la mauvaise... c'est moi qui a voulu ca... parce que je suis une petite vicieuse. Bref. J'aimerais être capable d'avoir une plus grande estime de moi... mais.le côté qui a intégré que c'est moi la méchante est ancré en moi... il n'y a rien à faire avec ça... c'est comme si on m'avait lavé le cerveau. Même si je veux réussir à avoir une autre image de moi... ça finit par remonter anyway.
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