Haine ou amour

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Malheureusementvirg
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Inscription : 09 juin 2022, 17:45

Haine ou amour

Message par Malheureusementvirg »

Bonjour,
Voilà j'ai 36 ans, j'ai deux merveilleux enfants. Je suis marié et nous sommes ensemble depuis 12 ans.
Je ne sais pas par où commencer...
Alors voilà, quand j'ai rencontrer mon mari, nous travaillions ensemble. Puis je suis tombé enceinte de ma fille qui à 10 ans maintenant, j'ai pris un congé maternité. Je suis tombé enceinte de mon fils qui à 8 ans et demi. Jusque là rien de dramatique. Des disputes de couples banales. Jusqu'au moment où j'ai repris un emploi, la c'était le drame. Il se mettait dans la tête que je voyais quelqu'un d'autres, si j'avais 5 minutes de retard pour rentrer le soir, il disait que j'avais été voir un mec. Ça a duré 3 mois, puis j'en ai eu marre, j'ai démissionné. Ensuite ça aller beaucoup mieux entre nous. Et puis un jour nous décidons d'ouvrir un restaurant ( nous sommes dans le milieu depuis des années) super, un nouveau projet, rien de mieux pour renforcer nos liens... ou pas. Alors au début tout ce passait bien, et puis au fil des mois, ça par en vrille. Il s'imagine que des clients me font du rentre dedans, que je veux m'en faire un comme il dit, que je tortille du culte, que je suis bonne qu'à ça... et tou ce qui va avec. J'en ai marre de cette situation, je lui dit que c'est dans sa tête,qu'il n'a pas de raison de s'inquiéter mais rien ne change. Il m'insulte, me rabaisse comme si je ne valait rien.
C'est dur, et je me remet en question. Et quand je m'habille, je fais attention a ce que je met, pas de décolleté pas de tee shirt blanc pas de robe... sinon c'est la fin du monde.
Je n'ai pas d'amis, je ne sors pas seule sauf avec les enfants.
Je ne vais pas chez mes parents ou ma famille pour quelques jours...Je me sens prisonnière, je ne sais plus quoi faire. Je fais bonne figure mais rien be va plus dans ma tête. Je me remet en question. Est ce moi qui est un problème ?
Je n'ai personne à qui parler et c'est pas facile.
Merci d'avoir pris le temps de lire ce roman...
Bon courage et bonne soirée
ultra68
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Inscription : 03 nov. 2010, 16:27

Re: Haine ou amour

Message par ultra68 »

Bonjour Virg,

Votre mari semble être maladivement jaloux, ce qui le rends toxique.
L'amour ce n'est pas se sentir prisonnière, rabaissée, isolée, et finalement être obligée d'être quelqu'un d'autre pour plaire, ou plutôt pour ne pas déplaire.
Je me remet en question. Est ce moi qui est un problème ?
A priori la source du problème c'est lui. ET le votre étant d'accepter de continuer à subir cela.

Je me demande pourquoi vous restez dans une situation qui vous rends malheureuse? Nul investissement qu'il soit sentimental ou professionnel ne mérite qu'on reste attaché à une situation qui nous détruit à petit feu...
Pensez à vous, et à vos enfants qui subissent malgré eux la situation. Ne méritez-vous pas le Bonheur?
Modérateur forum et chat
Dubreuil
Psychologue clinicien
Messages : 19336
Inscription : 03 août 2012, 17:28

Re: Haine ou amour

Message par Dubreuil »

Nous ne rencontrons pas nos " amours " par hasard, et ils sont là pour nous faire évoluer.
Tout dépend jusqu'où on est prêt à aller pour se rendre compte qu'une relation nous détruit. Tout repose sur le leurre de penser qu'elle ne doit pas se terminer parce qu'on s'y est trop investi.
Mais l'amour n'est pas fait de larmes et de " sacrifices " de concessions masochistes ou d'irrespect envers soi-même, si c'est le cas c'est que vous vous êtes peut-être trompé(e) de nom.
L'amour c'est une égalité, un partage, des élans, la confiance, la complicité, c'est se sentir libre et heureux... et si dans votre relation actuelle vous ne trouvez pas un écho à l'un de ces 7 mots, dites-vous que vous perdez du temps et de l'amour pour quelqu'un d'autre qui vous attend ailleurs.
Nulle personne au monde ne mérite que l'on gâche sa vie pour elle.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Haine ou amour

Message par Dubreuil »

LA JALOUSIE MALADIVE
Pauline Capmas-Delarue

Quand peut-on parler de jalousie "maladive" ?
Avant toute chose, il convient de distinguer la jalousie de l’envie. “Nous pouvons la définir comme une émotion à valence négative, qui résulte bien souvent d’une menace liée à une perte réelle, imaginaire ou symbolique, ou à un potentiel rival”, explique le spécialiste. Elle se réfère donc à quelque chose que l’on a, et que l’on a peur de perdre.

“À l’inverse, l’envie est le désir d’obtenir quelque chose que l’on n’a pas, mais que quelqu’un d’autre possède”. Ces deux sentiments peuvent se combiner chez une même personne, mais pas nécessairement.

La jalousie ordinaire est fondée sur des faits concrets
Ensuite, des distinctions sont à faire, au sein même de la jalousie. Dans le couple, on en perçoit deux grands types : la jalousie que l’on pourrait qualifier de sexuelle et une autre de l’ordre affectif/émotionnel. Elles sont, néanmoins, souvent concomitantes.

La première se réfère à la crainte que son partenaire ait une relation intime en dehors du couple, mais sans sentiment. La seconde, au fait d’entretenir une relation sentimentale affective, complice, mais sans rapport sexuel, avec une autre personne que son conjoint.

“Bien souvent dans les processus de jalousie ordinaire, on perçoit deux grandes formes de souffrance psychique : la crainte de perdre le lien relationnel avec l’objet aimé au profit d’un autre, et la perte de toute estime de soi”, précise le Dr Garnero.

Il précise que le rival est, bien souvent, réellement présent. La crainte de perdre l’autre est donc plus ou moins fondée, s’appuyant sur de réels changements de comportements ou d’attitude dans la relation.

Jalousie maladive : souvent infondée, toujours envahissante
“La jalousie maladive, en revanche, se base la plupart du temps sur de fausses interprétations dans la relation, avec un rival potentiel, mais le plus souvent imaginaire. Elle va d’ailleurs s’étendre à toutes les situations et devenir extrêmement envahissante, rendant la vie impossible pour le partenaire”.


Le doute permanent, la suspicion, la recherche de preuve, les crises de jalousie, la vérification millimétrée de l’emploi du temps, des personnes rencontrées dans tous les espaces de socialisation du partenaire (professionnel, personnel, familial...), vont accaparer le jaloux maladif ; et son conjoint va vivre un enfer au quotidien.

S’il peut y avoir une forme de continuité entre la jalousie ordinaire et la jalousie maladive (autrement dit, l’une peut succéder à l’autre), elles diffèrent néanmoins par leur nature, le degré de sévérité, la fréquence des crises, le caractère envahissant de la forme pathologique et les conséquences, plus ou moins graves, dans la relation amoureuse.

Les différentes phases de la jalousie pathologique
D’après le Dr Garnero, la jalousie pathologique passe par trois phases, dont les caractéristiques se cumulent entre elles, c’est pourquoi elle monte crescendo :

la phase de jalousie affective ;
la phase de jalousie cognitivo-affective ;
la phase de jalousie cognitivo-comportementale-affective.
La première se caractérise par des réactions émotives excessives (fortes crises de jalousie), suscitées par une menace pour la relation plus ou moins imaginaire, à partir d’indices faibles de la réalité.


La seconde s’apparente à une construction progressive, sous forme de trouble interprétatif s’appuyant sur des doutes, des suspicions concernant l’infidélité du partenaire, et prenant rapidement l’allure d’une obsession. À partir d’une interprétation plus ou moins erronée de la réalité, le sujet développe une forme de paranoïa, autour d’un quasi-délire passionnel de jalousie”, détaille le spécialiste. Il donne un sens à tout ce qu’il découvre, cherche la preuve de la culpabilité du partenaire et l’implication de rivaux potentiels.

“Ces deux premières phases vont alors se combiner, et s’associer à des comportements spécifiques de surveillance systématique de l’autre : interrogatoire circonstancié, inspection des affaires et des moindres faits et gestes, fouille du téléphone et de l’ordinateur, espionnage du trajet et de l’emploi du temps, géolocalisation…”


Le délire de jalousie apparaît de façon progressive
La jalousie maladive s’installe rarement au tout début du couple, mais subrepticement. “À la suite de la phase de symbiose du couple (appelée “lune de miel”), des doutes commencent à apparaitre, puis la peur d’être abandonné prend le dessus peu à peu, pour se fixer sur des remarques, des doutes…”, rappelle le psychologue. Cette émotion devient maladive à partir du moment où on entre dans la phase d’obsession, où le jaloux est envahi par ses pensées intrusives de doutes et de suspicion. Dès lors, les phases affectives, cognitives et comportementales vont s’alterner et se combiner, en s’amplifiant.

En psychopathologie, la jalousie maladive est connue sous le nom de “délire de jalousie” ou de “syndrome d’Othello”, en référence au héros de la célèbre pièce de théâtre de Shakespeare.

“Dans cette tragédie, Othello, le personnage principal vit une forme de délire passionnel de jalousie, qui se développe sur un versant paranoïaque autour d’une conviction irrationnelle de la supposée infidélité de Desdémone, sa conjointe”, résume le Dr Garnero. “Cela conduira le héros à assassiner cette dernière, puis à se suicider lui-même”.


La jalousie est-elle toujours nocive ?
Lorsqu’elle n’est pas maladive, un peu de jalousie n’est pas forcément délétère pour le couple, et peut être présente (à petite dose), sans que cela n’entraîne de problème relationnel. Plus encore, “elle peut même s’avérer nécessaire, pour certaines personnes, afin de pimenter leur vie amoureuse”, indique le Dr Garnero.

Une pointe de jalousie permet, en effet, de témoigner son intérêt et son attachement à l’autre. “Et, malgré l’évolution des mœurs dans le discours, peu de partenaires amoureux souhaitent vivre une infidélité dans leur couple, ou partager leur conjoint avec une autre personne”. Une jalousie minimale est donc bien souvent présente et nécessaire, pour s’assurer de l’amour du conjoint, ou le préserver.

Lorsqu’elle est maladive, la jalousie peut être destructrice
Évidemment, point trop n’en faut ! “En règle générale, la jalousie devient maladive lorsque la souffrance est telle qu’elle a de lourdes conséquences psychologiques, à la fois pour la personne qui la ressent et le partenaire qui « en fait les frais »”, détaille le psychothérapeute.


La peur de perdre l’autre devient tellement importante qu’elle va envahir tout l’espace psychique de la personne, au point d’interpréter les moindres faits et gestes de son partenaire comme des indices d’une probable infidélité ou tromperie. “Le jaloux pathologique crée des scénarios imaginaires à partir des détails de la vie quotidienne, ou d’imperceptibles signaux comportementaux (un regard, une parole, un silence, une attitude...)”.

L’exclusivité et la possessivité maladive ne souffre plus la moindre absence, voire motive le contrôle de l’autre. “La suspicion et le doute deviennent permanents, irrépressibles, et s’expriment de plus en plus par des crises”, ajoute l’expert. Le partenaire du jaloux essaye, en vain, de le rassurer, mais rien n’y fait. Et pour cause, sa conviction est inébranlable, sans être pour autant rationnelle. “La souffrance psychique est alors très importante chez les deux conjoints et la relation devient destructrice.


Les symptômes du délire de jalousie
Comme évoqué précédemment, la jalousie maladive s’installe rarement au tout début d’une relation amoureuse, mais de façon progressive et subrepticement. Les doutes et la suspicion qu’elle engendre se manifestent alors qu’il n’y a aucun indice tangible de trahison ou d’infidélité avérée du partenaire, et la plupart du temps à partir d’un fait anodin : une photo, un message mal interprété, un retard, un échange avec un ami… Ils peuvent aussi partir d’une intuition irrationnelle qui devient envahissante, voire délirante : “mon partenaire a une liaison, j’en suis certain, puisqu’il ne me regarde plus de la même façon”.

“Plusieurs symptômes assez typiques vont alors s’enchaîner”, explique le Dr Garnero. À savoir :

La suspicion omniprésente : le jaloux s’imagine la trahison, l’infidélité, l’adultère et interprète tout (mots, attitudes, regards) comme un indice allant dans ce sens.
La vérification systématique : affaires, emploi du temps, relevé bancaire, téléphone, historique Internet… tout est passé au crible, dans l’objectif de trouver des “preuves”.
L’interrogatoire quotidien : la moindre attitude est scrutée, tout déplacement fait l’objet d’un questionnement complet, la tension est alors maximum entre les protagonistes.
L’isolement et la déconnexion : le jaloux est obsédé par sa thématique de la jalousie et de la tromperie, ce qui retentit sur lui-même et sur le couple, qui s’isole dans une défiance mutuelle.
La comparaison avec les autres et la perte d’estime de soi : le jaloux maladif présente, malgré les apparences une faible estime de lui. C’est l’une des raisons qui l’amène à un mécanisme de comparaison sociale via des rivaux potentiels ; de même les angoisses d’abandon sont souvent au premier plan.
La possession et l’exclusivité totale/relationnelle : par peur de perdre l’amour de l’autre, ou sa place de conjoint, le jaloux est prêt à tout pour conserver celui ou celle qu’il aime ; quitte à isoler l’objet aimé de tout contact.
L’admiration et l’idéalisation de l’être aimé, puis la dévalorisation : l’objet d’amour est mis sur un piédestal puis, à force de doutes finit par faire l’objet d’un hypercontrôle, de remarques désobligeantes et dévalorisantes. Il finit par être un objet ambivalent d’amour/haine qui peut devenir dangereux à terme.
Les phases de crises de jalousie itératives : le doute, l’obsession envahissante, la vérification, le contrôle, la confrontation, les crises violentes se succèdent, ponctuées par des phases d’accalmie et de réconciliation partielle. La moindre frustration, le moindre questionnement aboutit à la reprise du cycle.
Jalousie maladive : comment s’en sortir ?
“Le patient qui souffre de jalousie maladive ressent un profond mal-être qui témoigne d’une carence affective, d’une problématique d’estime et de confiance en soi très importante et/ou d’une dépendance affective”, nous explique le psychologue Sébastien Garnero.


Ces assises narcissiques sont souvent liées à des problématiques d’attachement ou d’identité qui remontent à l’enfance ou à l’adolescence. Elles peuvent résulter de secrets de famille, d’abus ou de maltraitance, par exemple. Dans certains cas, c’est une expérience de discontinuité dans ses investissements affectifs qui façonnent le caractère du jaloux : trahisons, infidélités, humiliations, abandon ou échecs dans son parcours personnel.

Un travail de psychothérapie est indispensable
“Bien entendu, au vu d’un tel tableau clinique et des causes potentielles, un véritable travail individuel de psychothérapie s’impose”, indique le spécialiste. Ce travail est essentiel pour le patient qui souffre de délire de jalousie, car ce type de troubles ne guérit pas spontanément. Il doit être effectué avec un professionnel spécialisé en psychopathologie.

Accepter de soigner son délire de jalousie, c’est aussi préserver son partenaire qui, à terme, risque de n’être plus que l’ombre de lui-même, et de “présenter des troubles dépressifs, anxieux, psychosomatiques”, liés à cette relation toxique.


Une psychothérapie de couple pourra également être proposée en complément, pour soutenir les deux conjoints et permettre de repérer les fonctionnements altérés sur un autre plan.
la seule solution pour s’en sortir. “N’hésitez pas à faire appel à des personnes ressources et de confiance si nécessaire”, conclut l’expert.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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