Urgent, c'est le tournant de ma vie

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Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

EXCLUSION PARENTALE et ALIENATION PARENTALE
« Il y a peu de siècles derrière nous les chirurgiens ouvraient le corps des nouveaux nés sans les endormir, on disait qu’ils ne sentaient rien. Aujourd’hui, psychiquement on coupe les enfants en deux et on écarte les pères, eux non plus ne sentiraient rien. Pour l’instant, est considéré pathologique tout ce qui dans les pères crie et supplie, pleure ou tempête, démontre ou s’avance, se tait ou se suicide.
Car ce père qui fait grand bruit et parle de rapt alors qu’on lui tolère tout de même huit heures par mois auprès de son bébé, celui la qui prouve si haut l’amour de son enfant que c’en devient indécent, cet autre qui veut accompagner son fils dans une éducation chaleureuse, ou ce dernier qui se donne la mort parce qu’il ne peut plus respirer l’odeur de sa petite fille, avoir ses sourires dans sa tête et la serrer tendrement contre lui, ( quelle horreur ! ) tout cela prouve combien on a eu raison de ne pas lui confier son enfant.
Mais patience, encore quelques cent années par devant nous, beaucoup de larmes, d’enfants martyrisés, de pères brisés, et nous verrons peut-être l’Esprit venir aux lois.
L’homme qui devient père dès que l’ovule est fécondé, n’a pour l’instant rien à revendiquer. C’est si peu de chose un peu de sperme, alors que c’est si personnel ce qui se passe dans le ventre de la femme. On ne va tout de même pas comparer. Pourquoi se sentirait-il concerné, humilié, désespéré, voire violé dans son intimité quand la femme ne lui concède pas, ou plus, sa place auprès de son propre enfant. Qu’il la laisse donc se sacrifier en paix pour ce pauvre petit qui n’aura jamais de père. Car mieux vaut pas de père du tout que cet homme qui par l’effet de la séparation va perdre toute prérogative éducative et affective, et qui de surcroît, n’aurait jamais été un bon père comme elle le veut, comme elle l’entend.
Depuis des millénaires, la femme a été considérée comme inférieure à l’homme, la place qui lui était dévolue était près des enfants. La conscience collective a bonne mémoire, que vient-il prétendre celui-la, quelle part ose-t-il exiger qu’il a jusqu’à ce jour si durement méprisée. On ne va pas tout de même pas lui donner l’enfant comme ça, à ce rustre, cet intrus.
Un homme, c’est bien connu, reste d’abord un homme quand il devient père, il ne sait pas comment ça marche la paternité. Alors que la femme elle, elle sait, elle devient tout de suite mère. Elle va donc lui apprendre à lui, à l’homme ce qu’il doit dire ou ne pas dire, faire ou ne pas faire avec la chair de sa chair à elle d’abord, avec son bien, sa proie.
Et bien naïf est celui qui croira qu’il s’agit juste là de la température du bain ou de l’achat des couches-culotte.
Certaines femmes elles aussi ont eu des pères, qui les ont plus ou moins niées, traumatisées, saccagées dans leur sensibilité. Et des mères qui les ont laissé faire et sont complices. La vengeance contre la mémoire du père prend effet quand le compagnon est père à son tour. L’enfant devient l’objet de discorde, puisque c’est quelque chose qui vient encore du Père, d’un père.
Et même si nul enfant n’est tenu d’aimer ses deux parents, et nul parent d’aimer son enfant, qu’il est seulement attendu de respecter son père et sa mère et les droits de l’enfant, un peu comme en psychanalyse où la guérison peut venir en plus, l’amour pour son enfant n’est pas un dû, n’est pas forcément inné ni vécu dès sa naissance. C’est bien pourtant au nom de cet amour induit, codifié, perverti, entériné par la société, qu’on donne aux mères, de façon aberrante, souvent inconséquente et réductrice, cette idée de responsabilité unique sur les toutes premières années de son enfant. C’est au nom de cette perversion, de cette – version du père – dans les médias, qu’on stigmatise, qu’on infantilise l’homme en lui niant le droit à ses propres émotions, sa propre sensibilité, à sa part créative. Son image, son éthique, et au plus authentique de lui-même, son propre enfant intérieur, cette part intime de lui-même qui sait comment parler à son bébé, à son petit garçon ou à sa petite fille, sont anéantis..
Alors ce fœtus qui pour l’heure se trouve coincé entre ces deux là qui s’aiment, comment voulez-vous qu’à sa naissance il s’en souvienne, qu’il garde dans son inconscient cette nostalgie du temps d’avant quand il ne culpabilisait pas encore de les avoir séparés ? Et plus tard pourquoi aurait-il le droit d’en avoir un, de père, puisque sa mère n’en veut pas. Pourquoi en voudrait-elle d’ailleurs, il ne lui sert plus à rien, de toute façon maintenant elle l’a l’enfant du père, celui de son complexe d’Electre. Et le pénis aussi, celui qu’elle a découvert chez le petit garçon, elle l’a eu, bien sûr.
Alors comment voulez-vous qu’une femme cède sur de tels privilèges !
Et les décideurs, pourquoi de leur côté accorderaient-ils la résidence de l’enfant à cet homme, eux qui à chaque refus prouvent qu’ils en ont encore à découdre avec le phallus, avec la loi.
Lors de la fixation de la résidence de l’enfant, est-ce vraiment de son intérêt dont il est parlé, ou plus prosaïquement de l’écho d’un inconscient à un autre ? Piteux règlements de comptes entre professionnels tenus de ne pas se laisser déborder et pères désespérés, entre parents grandis trop vite qui ont occulté le temps où ils étaient eux-mêmes des enfants tiraillés, manipulés.
Pourtant quand un nourrisson ou un enfant est aimé par son père, sa maison est dans le cœur de son père et où qu’il aille, s’il est avec son père il est chez lui. Et il en est de même pour la mère, si cet enfant est aimé de sa mère, sa maison est dans le cœur de sa mère, et où qu’il aille, s’il est avec sa mère il est chez lui. Et si ces deux adultes sont en capacité d’aimer si tendrement leur enfant, ils sont bien évidemment en mesure de se respecter eux-mêmes, de se rencontrer en égalité pour échanger sur ses besoins physiques et psychologiques.
Tout le reste n’est que haine, littérature et business.
Alors comme chante Higelin : – Alertez les bébés.. – dites-leur de ne plus venir dans ce monde où ils seront orphelins de pères sous prétexte que certaines mères n’ont pas réglé leurs conflits avec leurs propres pères, leurs propres mères. Et certains psy aussi.
Dites-leur que c’est très difficile de marcher sur la corde raide de la vie sans avoir l’aplomb des deux côtés, ça fait tomber.
Dites-leur qu’ici bas l’amour c’est moche, qu’il se parle en euros, en délits, en chantage, et que d’avoir des parents c’est la plupart du temps être pris en otage.
Mais surtout, alertez les bébés que des drôles de gens morts du dedans ont écrit des livres sur eux sans leur demander leur avis.
Qu’ils sont tombés d’accord pour dire qu’ils n’avaient pas besoin des bras d’un papa, de sa chaleur et de l’odeur de son corps. Que leur présence quelques heures, quelques jours ou une semaine sur deux n’était pas utile, que ce n’est que l’absence de la maman qui rend un petit enfant malheureux, avec les carences affectives, les syndromes dépressifs et autres manifestations abandonniques. Que c’est pour son bien qu’ils font cela, les psy, les juges, les mamans, parce que d’autres l’ont dit avant eux, et que ça fait vendre, que ça remplit les cabinets d’avocats et ceux des pédo-psychiatres.
Ainsi la légitime présence, l’émerveillement, l’attendrissement d’un père devant son petit enfant, cet amour, cette force qui le pousse à se dépasser, à tout braver pour le défendre, le préserver, tout cela est sans importance, gênant, grossier même, comment un père pourrait-il aimer véritablement son enfant, c’est incongru.
Donc les bébés, pas de papas, ce n’est même pas la peine d’y penser ! D’ailleurs mieux vaut que tout cela soit réglé avant la naissance, pour ce faire quelques uns s’y emploient déjà en dictant leurs lois et en vendant leurs livres noirs.
Attention bébés, danger, ne venez pas !
Pour un enfant, avoir la possibilité d’aller un temps suffisamment long chez l’un puis chez l’autre de ses parents, c’est lui permettre de souffler un peu, de quitter un lieu pas forcément plaisant pour en retrouver un autre où il pourra parler, s’abandonner, être écouté, où il lui sera fait réparation. C’est aussi tirer un trait sur ces poussifs week-end sur deux avec la moitié des vacances reléguant surtout l’homme au statut de père de deuxième zone qui ne peut plus qu’être le papa du dimanche.
Et quand la résidence est accordée, pourquoi encore ce parti-pris, ces suspicions, cette ingérence dans le foyer du père ? Qu’en sait-on de ce qui se passe quotidiennement entre une maman malmenée par ses affects et son enfant, de ce qu’elle lui dit du père, et de ce qu’elle lui fait subir dans sa petite âme ? Est-ce moindre ou pire que ce que l’on redoute qu’il subisse chez son papa.
Pour certains enfants c’est du domaine de la survie que de pouvoir changer d’univers régulièrement et suffisamment longtemps, l’attente est salvatrice. La résidence alternée fait à chaque fois coupure, permet à la parole et au désir d’advenir.
Et puis chez les parents responsables il y a le dialogue, le fait de rester de part et d’autre clair et vigilant dans ses propos, ses actes. Celui de se retrouver régulièrement face à soi, face à l’autre, et à son enfant. L’habitude et la nécessité de se remettre en question.
Ça remue, ça fait réfléchir et tout le monde avance.
Qui y a-t-il de déstructurant à aller et venir chez papa ou maman, sur ses pieds ou dans le couffin, les voyages forment la jeunesse. De quoi voulez-vous qu’il souffre, qu’il ait peur le nourrisson? Il est à chaque fois attendu par son parent qui l’aime, son papa ou sa maman qui se sont arrangés ensemble pour lui consacrer beaucoup plus de temps qu’il n’en aurait eu dans le foyer classique. Les voyages forment le jeunesse, au pire plus tard il deviendra voyageur de commerce, aventurier, explorateur, il se sentira libre, enthousiaste, curieux de l’autre et de tout. Sans jugement, sans a priori.
Mais c’est sûr que de ne pas être projectif demande de favoriser l’intelligence plus que la bêtise.

le droit des pères
« Le père est l’appui affectif où va se heurter l’enfant pour ensuite s’intégrer au monde. Homme et femme étant complémentaires dans la procréation, à parts égales, l’un ne peut rien sans l’autre. Leur place est égale et différente mais toute aussi importante dans la mise au monde affective et sociale de l’enfant.
Cet enfant va grandir en les prenant comme modèles. Inconsciemment il va déjà dès le début du langage prendre les mêmes intonations de voix que le parent de son sexe.
Chaque parent a une double fonction : fonction de repère corporel pour l’enfant de même sexe que lui et fonction de lieu du désir pour l’enfant de sexe opposé. Ce repère corporel dans le parent du même sexe servira de base à l’établissement de l’identité sexuelle qui à son tour, si elle est bien fondée, permettra à l’enfant d’éprouver du désir pour le parent de sexe opposé »
Guy Corneau, Psychanalyste
( complexe d’électre, complexe d’oedipe –
in « Père manquant, fils manqué » )
source : jafland.info

https://affairesfamiliales.wordpress.co ... la-derive/
A suivre > « Sans pères et sans repères » : 32% des enfants divorcés ne voit jamais leur père

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Garde Alternée : Gros risques de bonheur en perspective… / Résidence alternée / égale / équi-alternée
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Attention, si vous optez pour la résidence alternée, il y a de très gros risques que vos enfants soient heureux !
« Tout est dit dans le titre. Le principal danger de la résidence alternée, c’est que les enfants soient heureux, entourés et aimés de leurs DEUX parents. La place des deux parents est en effet fondamentale pour l’enfant en cas de séparation. Mais …
… la résidence alternée dérange toute une frange de groupuscules extrémistes en tous genres qui voudraient que les femmes restent à la maison pour s’occuper des enfants, pendant que les hommes travaillent. Pourtant, il est désormais bien établi que la résidence alternée est le mode de résidence le mieux adapté pour que les enfants conservent des liens très forts avec leurs deux parents malgré la séparation, et il est incontestable que la résidence alternée apporte une nouvelle liberté pour les femmes.

10 ans d’expériences (interview M. De Tena)
Pour préserver les enfants de la séparation, le plus important est de préserver la coparentalité au-delà de la séparation. La rupture entre les parents constitue nécessairement un traumatisme pour l’enfant, mais c’est la persistance du conflit parental qui est destructrice pour lui, bien plus que le choix d’un quelconque mode de résidence. L’alternance est inhérente à tous les modes de résidence des enfants de parents séparés, qu’il s’agisse de la résidence alternée ou de l’exercice du droit de visite et d’hébergement de l’autre parent. Mais il n’y a qu’en résidence alternée que l’enfant continue à bénéficier réellement de ses DEUX parents…
Mais quelques personnes (souvent les mêmes) fort actives sur un plan médiatique, tentent de mettre en avant un courant de pensée archaïque afin de culpabiliser les parents qui mettent en place la résidence alternée (RA), tout ça sur fond d’argumentation pseudo scientifique choisie très sélectivement et toujours pour donner une image négative de la garde alternée. Leur idée est de faire peur aux parents séparés qui sont dans le doute sur le choix d’un mode de résidence. Pour ces "anti-RA", les enfants sont utilisés – sous prétexte de parler de leur intérêt – pour mettre en avant les théories fumeuses de leur psy-gourou de référence qui s’est dit défavorable, et donc selon eux tous les parents se devraient d’écouter religieusement la doctrine de leur gourou. Sauf qu’en réalité les psys en la matière disent tout et son contraire. Et sous couvert de parler de l’intérêt de l’enfant, ces personnes anti-RA servent d’abord leurs intérêts financiers (par exemple en vendant des livres pour étaler leurs critiques sur la résidence alternée…).
————–
En lisant CE BILLET qui reprend les différentes opinions sur la question, vous ne pourrez que constater que de nombreux psys encouragent la résidence alternée une semaine-une semaine, et certains ont une approche innovante: l’un des spécialistes les plus réputés de l’enfance et de l’adolescence, le pédopsychiatre Marcel Rufo, préconise des RA sur de longues périodes, "un an-un an" voire par période de trois ans: voici un extrait d’un entretien qu’il accordait sur le sujet, que vous pourrez lire en intégralité ICI:
"…j’approuve également le principe de l’alternance, bien que je n’aime pas le rythme une semaine sur deux. Il me semble que l’alternance peut se faire sur des temps plus longs. Par exemple, de 0 à 3 ans chez maman, de 3 à 6 ans chez papa, avec, bien sûr, des week-ends et des vacances avec l’autre parent.
L’avantage pour l’enfant, c’est qu’en vivant longtemps avec chacun d’eux il a un papa et une maman bien réels, avec leurs qualités et leurs défauts, leur disponibilité et leur mauvaise humeur. Le pire, pour moi, étant le "papa loisirs" du mode de garde à l’ancienne – un week-end sur deux et la moitié des vacances – avec lequel on ne fait que s’amuser. (…) " (jafland.info)
LA SUITE (et nombreux links) SUR : jafland.info …
rental, parentalité, parents, résidence, résidence alternée, séparation, sur-mesure on 3 mars 2012|

10 ans après la loi de réforme sur l’autorité parentale, Marta de Tena (Journaliste chez Elle Magazine et Auteure) dresse le bilan de la résidence alternée à partir d’expériences concrètes recueillies dans son dernier ouvrage à paraître ce mois (mars 2012)
* Quels sont les avantages de la garde alternée ?
Un des avantages de la résidence alternée et certainement le principal, c’est le renforcement du lien de l’enfant avec ses deux parents (et notamment avec le père) (…)
* Pourquoi le lien avec les pères ?
(…) Dans 40% des couples divorcés, au bout d’un moment les enfants et les pères se perdent de vue. 40% des cas : c’est énorme !
Après, on passe sa vie à chercher son père.
La garde alternée sert à garder ces liens. (…)
* Quels sont les points incontournables ?
Il y a des points incontournables :
Bien sûr la proximité géographique. On n’est pas obligé de vivre dans la même rue mais il faut que l’enfant ait moins de 30 minutes pour aller à l’école (…).
Il faut absolument garder tout ce qui est structure extérieure : activités extrascolaire, les amis, tout ce qui fait la vie de l’enfant… il faut le respecter au maximum.
Il faut aussi respecter l’autre parent. On ne le dira jamais assez : il ne faut jamais dire du mal de l’autre parent. Il faut faire autant d’effort que possible, voire l’impossible, pour que l’enfant se sente en sécurité : quant on le pose chez l’autre parent, qu’il sente qu’on le laisse en confiance. C’est très important la confiance.
(Marta de Tena, journaliste chez Elle, auteure)
Site Web : http://www.martadetena.com/
Twitter : @martadetena
Livre : « La Garde Alternée, du Sur Mesure Pour Votre Enfant » (JCLattès)
JURISPRUDENCE sur la résidence alternée & retours d’expériences (vidéos)
Marta de Tena, auteur de « La garde alternée, du sur mesure pour nos enfants », explique ses raisons pour écrire ce livre et donne son avis sur l’alternance.
+ d’infos sur la résidence alternée : jafland.info
http://www.ina.fr/economie-et-societe/v ... ee.fr.html

Milieux médiatisés : un mal non nécessaire dans la plupart des cas
La garde alternée
« Garde alternée, retours d’expérience et jurisprudence » (…).
Pour préserver les enfants de la séparation, le plus important est de préserver la coparentalité au-delà de la séparation
Document parlementaire N° 3834 (dépôt 18/10/2011) – Proposition de loi de M. Richard Mallié visant à préserver l’autorité partagée et à privilégier la résidence alternée pour l’enfant en cas de séparation des parents (Mode quasi-exclusif en Suède avec de très gros succès)
Ce texte vise à préserver l’autorité partagée et à privilégier la résidence alternée pour l’enfant en cas de séparation des parents. (Succitant un grand espoir pour les enfants séparés – voire aliénés dans 6 à 13 % des divorces) ; présenté par une centaine de députés…
Considérant que « lorsqu’un parent s’oppose à la résidence alternée, il obtient systématiquement gain de cause », les signataires jugent qu’il « faut être dissuasif à l’égard du parent qui prend le risque de rendre son enfant otage d’un conflit ». « En cas de désaccord entre les parents, le juge entend le parent qui n’est pas favorable au mode de résidence de l’enfant en alternance au domicile de chacun de ses parents, exposant les motifs de son désaccord au regard de l’intérêt de l’entant. La préférence est donnée à la résidence en alternance paritaire », ajoute leur proposition.

Texte de loi déposé (Assemblée Nationale)
Commenté sur LCI /TF1 News
Mesures préventives (lois & références juridiques) pour lutter contre l’exclusion parentale

EXPERTS
CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE
N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005
Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes
L’interruption des contacts et des relations entre les enfants et l’un des parents après une séparation ou un divorce exerce un impact traumatisant aussi bien sur les enfants concernés que sur leurs parents.
Le devenir ultérieur des enfants est particulièrement préoccupant. EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes
Le taux des maladies psychosomatiques telles que les troubles anxieux, les dépressions, les troubles de la conscience de soi et les troubles relationnels est significativement plus élevé chez les personnes adultes examinées dont le père a été absent pendant une période prolongée au cours des six premières années de leur vie.
Environ 50 à 70 % des hommes et femmes subissent encore à l’âge adulte des problèmes considérables pour avoir grandi sans leur père. EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes
Le maintien du contact affectif et relationnel est considéré aujourd’hui comme étant un critère important du « bien-être psychique et moral de l’enfant ».
Le respect des relations et des contacts affectifs naturels de l’enfant avec ses deux parents et du maintien de la fréquentation des deux parents est un critère important quand il s’agit pour les tribunaux d’évaluer la capacité d’éducation et d’attribuer l’exercice de l’autorité parentale. EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes
Autrefois, on prenait la relation à deux (dyade) entre la mère et son enfant comme prioritaire; aujourd’hui, les résultats de la recherche prénatale et néonatologique nous apprennent que l’enfant est, depuis sa conception, un dans une relation à trois (triade).
C’est à partir de la deuxième et notamment à partir de la troisième et quatrième année que l’enfant suit le rythme naturel et commence à se développer en s’éloignant de sa mère, en se détachant d’elle et, pour ce faire, il a besoin de son père pour réussir son individuation, sa séparation et son autonomie.
Lorsque celui-ci manque, pour quelques raisons que ce soit, l’enfant reste souvent littéralement lié à sa mère avec tous les impacts sur le développement de sa personnalité. Les complexes de symbiose non résolus (relations fusionnelles à la mère) jouent un rôle important pour de nombreuses maladies de l’âge adulte telles que les névroses d’angoisse, les dépendances, les troubles de conduites du comportement alimentaire et les maladies psychosomatiques EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes

La perte d’un des parents bouleverse profondément le soi de l’enfant, sa structure et sa substance.
L’enfant se sent brisé. Il a l’impression que la perte d’un des parents se dirige contre lui : « C’est de ma faute », ou « Je n’ai pas mérité que maman (ou papa) reste. » EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes
La perte d’une relation s’accompagne d’une douleur qui peut se manifester de manière complètement variée (par exemple, sous forme de dépression, d’angoisse, de symptômes psychosomatiques, etc.).
Souvent, l’entourage de l’enfant n’aperçoit pas ses signaux, ou ne les comprend pas correctement, ce qui fait que l’aide ne vient pas. Pour supporter sa situation d’une manière quelconque, l’enfant refoule sa douleur, il la dissocie. Vu de l’extérieur, on ne peut plus s’apercevoir de rien.
C’est ce clivage entre une partie souffrante et refoulée de la personnalité et l’image « normative » donnée à voir aux autres (on parle de façade) qui est responsable des problèmes psychiatriques ultérieurs. EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes

Compte tenu des conséquences de la dissociation, il importe que l’aliénation parentale soit diagnostiquée le plus tôt possible et que toutes les parties intervenantes des procédures des divorces, (parents, juges aux Affaires matrimoniales, services sociaux, conseillers, experts judiciaires, avocats) responsables du bienêtre psychique de l’enfant y contribuent.
Si le premier secours – judiciaire et extrajudiciaire – n’a pas lieu à temps et de manière appropriée, il est plus difficile d’interrompre le processus de désaffection. EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes

La tâche primordiale des parents, des services psychosociaux et des tribunaux compétents dans les affaires matrimoniales consistent à garantir, voire à rétablir, un maximum de relations afin que l’enfant puisse vivre avec ses deux parents.
L’enfant est entre de bonnes mains s’il vit avec celui de ses parents qui coopère avec l’autre et qui, après la séparation ou le divorce du couple, est prêt et capable d’incorporer l’autre parent de manière active et responsable dans l’évolution et dans l’éducation de l’enfant ou des enfants communs. EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes
Le contact entre l’enfant et celui des parents qui vit à part ne doit pas être rompu de manière unilatérale.
Capituler devant les cas particulièrement difficiles, c’est agir aux dépens de l’enfant. En effet, les traumatismes provoqués par la perte forcée d’une relation parentale sont profonds et perdurent nettement jusqu’à l’âge adulte. EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appel Nîmes

Il semble apparemment plus douloureux et psychologiquement plus annihilant de perdre un enfant par le PAS (Parental Alienation Syndrom) que par la mort.
La mort est définitive et aucun espoir de réconciliation subsiste… L’enfant atteint du PAS toutefois vit encore et peut même habiter quelque part dans les environs immédiats… Pour certains parents aliénés, cette douleur continue se transforme en une sorte de « mort vivante du coeur. » EXPERTS – CHRONIQUE SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE – N° 67 – pp. 24-30 – juin 2005, Jean-Marc DELFIEU, Expert Cour d’Appe
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Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LE SYNDROME ELKHARRAT

Le syndrome Elkharrat est une évolution moderne du syndrome de Médée. Il s agit d’un ensemble de manœuvre visant a exclure un autre parent et de le supprimer non pas physiquement mais moralement de l’existence de ses propres enfants.
Le syndrome Elkharrat se développe généralement après une séparation ou un divorce. Il résulte d’une séparation très conflictuel ou le conjoint souhaite punir son ex mari ou ex épouse. Il utilise la justice et son enfant pour se venger, deuil sadique d’amour. Dans la majorité des cas qui ont développé le syndrome Elkharrat, sont des pères ou une mères n aillant pas réussi a refaire sa vie ou n en n aillant pas l envie de le faire et qui utilisent ses enfants pour se venger, deuil sadique d’amour.
De part nature, le parent qui est atteint du syndrome Elkharrat a la garde de ses enfants ce qui lui permet de pouvoir ajouter des dimensions psychopathologiques importantes et peut alors associer le syndrome d’aliénation parentale.
Le syndrome d’Elkharrat résulte d’une action destructive très grave avec impact négatif important pour les enfants et l’autre parent. Dans de nombreux cas, l’enfant est alors transformé en enfant soldat piloté par le parent et dans le seul but de détruire l’autre parent.
Le parent destructeur agit souvent avec des alliés qui sont souvent membre de sa propre famille qui eux même déteste copieusement le parent victime. Il arrive parfois que des médecins, des assistantes sociales ou des associations de victimes de violence conjugale soient eux aussi complices malgré eux. Le complexe Elkharrat est l’envie caractérisé par une haine prononcée envers son ex mari ou concubin. Ainsi priver l’homme de sa descendance serait en réalité l’intention de le priver de sa puissance (pénis) et donc de l émasculer. Le mode opérationnel est le même que pour le pervers narcissique c est a dire l’isolement de l’enfant, le parent atteint du syndrome Elkharrat coupe tout d’abord tout lien possible entre le parent victime et ses propres enfants, refus de communication téléphonique, non représentation d’enfant, refus d’informer le parent de la vie de ses enfants. Le parent Elkharrat souhaite remplacer le père de ses enfants par son propre père c’est a dire le grand père de l’enfant. En plus de ces actes, le parent Elkharrat utilise toutes sortes d’action pour décourager l’autre parent comme par exemple une multitude de procédure judiciaire et surtout un ensemble de stratagème malhonnête visant a gagner du temps et ainsi rendre ses enfants complètement étranger de l’autre parent. Le parent qui souffre du syndrome Elkharrat et qui fait tout pour priver l’autre parent sont en fait habités par le sentiment d’être des justiciers. Ils pensent eux même être victime de cela (l’effet miroir) et pour justifier son action, le parent aura tendance a avoir un trouble de la paranoïa en accusant l’autre parent de le suivre, de pourrir sa vie, de hacker ses emails ou des ses comptes facebook écoute téléphonique etc.. (paranoïa narcissique). Le parent Elkharrat se prétendra toujours comme une victime et même face a l’évidence, elle défendra ses actions par la légitime défense.
Pour les enfants
Pour les enfants qui vivent avec un parent qui souffre du syndrome Elkharrat, il s agit d’un conflit de loyauté sur le quel ils sont pris en otage comme pour le syndrome d aliénation parental et l enfant devient complice de l’action du parent le plus généralement en aillant son consentement implicite. L enfant peut aussi être amené au sacrifice, dans l’affaire Elkharrat, la mère n’avait pas hésiter a porter plainte contre son propre fils de 7 ans pour attouchement sexuel envers sa petite sœur et l’avait amener devant le tribunaux devant un juge des enfants. Le jeune fils devint le plus jeune délinquant sexuel de France. Toute cette action n’avait qu’un but, celui de faire porter le chapeau au parent victime. Dans ce cas précis l’ensemble de la famille Elkharrat pourtant religieuse avait porter de grave accusation mensongère envers le parent victime. Les enfants sont donc les principales victimes du syndrome Elkharrat. Même a l’age adulte, les enfants victimes d’une mère ou d’un père Elkharrat ne peuvent se sortir seul de cette relation toxique. Le jeune adulte commencera a comprendre ce qu il a fait et culpabilisera sérieusement.

Le nombre de victime est difficile à répertorier, il y aurait moins de 300 cas par an en France chaque année.
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LA SURDOUANCE


Vous êtes tout le temps en train de réfléchir, de trop penser.
Vos idées fusent.
Créatif, curieux, vous êtes avide de découvertes, d’innovations.
Vous avez un sens aigu de l’observation
Très sensible, émotif, vous réagissez pour un rien.
Ou, au contraire, vous avez l’impression de « taire » vos émotions, d’être coupé de vos sensations corporelles, clivé, de porter un masque pour mieux vous intégrer à votre environnement.
Vous abordez le monde de façon originale, non conformiste ou maladroite et ne savez pas toujours aller à l’essentiel.
Vous vous dénigrez et un sentiment d’imposture vous traverse l’esprit.
Vous ressentez les émotions des autres, vous êtes hyper-empathique et intuitif.
Vous ne supportez pas la hiérarchie, l’autorité.
Vous êtes altruiste.
Vous avez soif de justice.
Vous recherchez les relations authentiques, le lien à l’autre est vital même si vous êtes exigeants.
Votre force de travail est illimité, vous êtes perfectionniste quand le sujet vous intéresse, sinon, au contraire, vous décrochez vite.
Vous utilisez l’humour cinglant.
Trouver du sens à vos missions, votre vie, est nécessaire.
Facilement anxieux, triste, vous avez aussi la capacité de vous émerveiller facilement.
Une impression de vide, d’enfermement vous traverse parfois.
Une grande lucidité vous rend modeste.
Vos sens sont exacerbés.
Vous êtes facilement stimulé et stressé.
Vous êtes parfois dépendant du regard de l’autre.

Sauter du corps à l’âme
Pour certains spécialistes, l’hypersensibilité serait socio-culturelle, dépendrait de l’histoire de vie du patient, pour d’autres, neurologique et héréditaire. Les thèses évoluent en fonction des découvertes en neuro – sciences.
Tout le monde naîtrait avec un potentiel élevé ? Puis, au fur et à mesure du développement, un processus « d’élagage » freinerait le foisonnement neuronal, sauf pour 10 à 15% des personnes. La plupart d’entre nous n’exprimerions qu’une infime partie de nos capacités.
L’hypersensible/atypique et le surdoué/zèbre auraient des perceptions intenses, des réactions extrêmes, une pensée systémique, en arborescence : chaque idée donnant naissance à une multitude d’autres, il fonctionnerait par associations d’idées, ce qui le rend très imaginatif, innovant et …difficile à suivre.
Les connexions neuronales seraient plus élevées et plus rapides que chez les « normaux pensants ». L’hypersensible analyserait et synthétiserait un grand nombre de données en même temps.
Il aurait également un déficit de l’inhibition : Il intégrerait les infos sans toutes les trier. Ainsi, il est difficile pour lui de faire des choix ou de hiérarchiser des idées et de se concentrer.
Les neurones miroirs : situées dans le cortex frontal inférieur du cerveau et très proches de la zone du langage, elles sont plus spécifiquement liées à l’empathie et à notre capacité à recevoir, traiter, et interpréter les émotions de nos semblables. Chez l’hypersensible, l’activité serait continue et très présente depuis l’enfance.
L’insula : avez-vous entendu parler de cette petite structure cérébrale, située dans le cortex insulaire, liée au système limbique ? Siège de la conscience, elle concentre la majeure partie de nos pensées, intuitions, sentiments et autres perceptions. Elle serait plus active chez l’hypersensible.
Le cerveau droit : Christel Petitcollin évoque un « câblage neurologique différent ». Alors que les « normaux pensants » traiteraient l’information avec leur cerveau gauche, de manière méthodique, logique et analytique, l’hypersensible, en tous cas le Haut Potentiel, utiliserait plutôt son cerveau droit. Il privilégierait l’information sensorielle, l’intuition et même l’instinct.

En libérant la parole, le corps, la créativité, je vous encourage à :
Assumer vos belles différences et les transformer en atouts.
Retrouver l’estime de vous-même.
Relever des défis pour sortir de votre zone de confort.
Retrouver votre être véritable et vous débarrasser du faux-self.
Renouer avec vos sensations.
Apaiser votre mental, lâcher prise.
Canaliser votre hyper énergie émotionnelle, sensorielle, intellectuelle, physique et en faire une formidable alliée.
Vous reconnecter à vos valeurs, vos immenses talents, identifier ce que vous aimez vraiment afin de le mettre au cœur de votre vie.
Cultiver l’empathie, l’intuition.
Comprendre et interpréter les besoins qui se cachent derrière vos émotions.
Revisiter votre histoire de vie sous l’angle de ce nouvel éclairage.
Travailler sur la culpabilité et la honte d’être compliqué, « trop » et « hyper »…

Des questions zébrées

La douance ne serait-elle pas un mythe, une mode ?
Elle a toujours existé mais aujourd’hui, les personnes à haut potentiel (HP) sont mieux repérées et plus tôt. Le sujet est médiatisé, récupéré peut-être, et du coup, cela fait boule de neige. Beaucoup de livres sortent actuellement. D’un côté, certains spécialistes postulent que le monde évolue vers une plus grande sensibilité, plus de conscience… Nous serions de plus en plus humains ? D’un autre côté, la violence de la société nous fragiliserait et nous rendrait plus à fleur de peau. Il y a un lien à établir, d’ailleurs, entre douance et résilience. L’effet pervers serait de voir dans chaque personne atypique et/ou en souffrance des surdoués. L’amalgame est facile !
Quelles différences entre Haut Potentiel, surdoué, précoce, sur-efficient, zèbre ?
Les définitions changent selon les auteurs mais les nuances sont infimes. Pour faire court : le sur-efficient (terme de Christel Petitcolin) serait un Haut-Potentiel (HP) ou surdoué (en souffrance ou pas). Le zèbre (terme de Jeanne Siaud-Fachin), en quelques sortes, un surdoué atypique (avec une connotation de souffrance). Raymonde Hazan, elle, distingue le Haut Potentiel Intellectuel (HPI) du Haut Potentiel Emotionnel (HPE).

Faut-il se faire tester ?
La démarche est très personnelle. Certains patients se « contentent » de reconnaître leur côté hyper et/ou atypique et de suivre une psychothérapie. Cela suffit à les légitimer. D’autres, au contraire, ont besoin de savoir. Je les oriente dans ce cas vers un psychologue habilité. Parfois, leur première impression est d’être passé à côté de quelque chose, d’où, un sentiment de culpabilité et des frustrations, de la peine ou de la colère. Attention ! Tester simplement le QI est réducteur. La douance ne concerne pas que l’intelligence cognitive, il est nécessaire, à mon avis, de prendre aussi en compte les intelligences relationnelles et émotionnelles. D’où l’importance d’être bien orienté vers le bon praticien.

J’ai l’impression de générer des conflits
Monique de Kermadec, évoquant les surdoués (mais cela peut s’appliquer aux hyper-sensibles), évoque 5 traits de caractère, source de discorde avec l’entourage : divergence des points de vue, excitabilité, sensibilité, clairvoyance et perfectionnisme. Le surdoué peut être considéré comme difficile à vivre, têtu, perturbateur, névrosé, immature. Il semble insatisfait d’une vie pourtant convenable. Il peut être craint pour son entièreté, son esprit de contradiction.

Que faire de mon hyper-empathie ?
Etre conscient de votre fonctionnement est un premier pas. Ensuite, il faut apprendre à mettre la bonne distance entre vous et les autres, discriminer les émotions qui vous appartiennent de celles qui appartiennent à votre entourage, votre famille, vos ancêtres. Ne plus être le sauveur, le thérapeute de vos parents, leur « nourrisson savant » comme disait Ferenczi, par loyauté familiale, pour réparer leurs manques ! Alors, vous pourrez utiliser votre empathie à bon escient.

J’ai peur d’être borderline, bipolaire et même schizophrène !
Chez le Haut-Potentiel, tout est hyper : hyper empathie, hyper sensibilité, hyper-émotivité, hyper-réactivité… Vous avez des (très) hauts et des (très bas), vous pouvez changer d’humeur en deux minutes. C’est le fameux « ascenseur émotionnel ». Mais pas d’amalgame. Si vous êtes reconnu HP, vous n’avez pas de pathologie mais un fonctionnement atypique. Avoir une personnalité véritable et enfouie et une personnalité sociale est pour le HP un mécanisme de défense. C’est sans doute cela qui vous fait penser à la schizophrénie.
Quelle est la différence entre l’introverti et l’hyper-sensible ?
Les hypersensibles ne sont pas obligatoirement introvertis. La plupart des introvertis sont hypersensibles, mais ce n’est pas une règle absolue. Saverio Tomasella explique qu’il « existe des personnes très introverties qui sont coupées de leur sensibilité. Quoiqu’il en soit, du fait des moments fréquents de saturation suite à une période de « sur-stimulation » (puisque la personne très sensible n’a pas de protection), le repos est nécessaire pour se retrouver et se rééquilibrer ».

Je suis dans la sur-adaptation permanente
Pour mettre fin à vos souffrances, au rejet, à la solitude, pour correspondre aux attentes de votre famille et calmer vos angoisses, vous avez mis en place certainement ce mécanisme de défense. Assumer ses différences, c’est ne plus faire semblant, arrêter de se sur-adapter sans cesse. Vous étiez dans la « Persona » comme dit Jung. Maintenant, vous allez enlever votre masque et réaliser que vous pouvez être aimé justement pour vos belles différences, sans être dans le faux-self.

Et si je suis coupé de mes émotions, suis-je autiste ?
Vous vous êtes sans doute coupé de vos émotions pour ne plus souffrir. Cette cuirasse vous a servi à un certain moment à vous protéger. Elle n’est sans doute plus utile aujourd’hui ! Pour sortir de ce fonctionnement autistique (qui n’est pas de l’autisme !) vous pouvez apprendre à renouer avec vos ressentis, écouter votre empathie, vous recentrer. A noter : s’il existe des caractéristiques communes entre l’autisme de haut niveau (type asperger) et la douance, l’autiste n’est pas forcément HP.
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Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

UN ENFANT APRES 40 ANS

t après 40 ans, est-ce bien raisonnable ? Ce n’est plus un phénomène exceptionnel, l’âge moyen de la grossesse approche les 30 ans dans notre pays. De plus en plus de femmes sont tentées : près de 40 000 par an contre moins de 10 000 il y a 20 ans. Il y aura même 2 000 femmes de plus de 45 ans qui seront mères en 2018. Quel est le parcours pour obtenir cette grossesse ? Quels sont les risques physiques pour la mère comme pour l’enfant l’enfant ?

Les réponses avec le Pr François Olivennes, obstétricien et spécialiste des traitements de l’infertilité.

PourquoiDocteur : Au cours de votre pratique, quel âge avait la femme la plus âgée au moment de l’accouchement ?
Pr François Olivennes : Quand j’étais interne, j’ai reçu une femme enceinte de 64 ans ; c’était une grossesse spontanée qui n’a pas évolué favorablement chez une femme ménopausée. Il y a des grossesses naturelles très tardives, mais c’est rarissime, et depuis l’existence du don d’ovocytes, qui permet d’utiliser un ovocyte jeune, je crois que le record est de 71 ans en Inde, ce qui à mon avis est atroce.

Quel est l’âge raisonnable à ne pas dépasser ?
Pr François Olivennes : Dans notre pratique de l’assistance médicale à la procréation, avec les ovocytes de la femme, on va jusqu’à 43-44 ans, et si on utilise le don d’ovocytes, je considère que jusqu’à 46-47 ans, c’est raisonnable. Je ne vais pas au-delà de 50 ans, même si j’ai eu des demandes à 54 ans. Aux Etats-Unis, faire une grossesse après 50 ans n’est pas un problème.

N’est-il pas normal que cet âge devienne de plus en plus élevé ?
Pr François Olivennes : Il est frappant de constater que l’espérance de vie de la femme, il y a 150 années, était de 50 ans. Elle pouvait finalement faire des enfants à peu près jusqu’à la fin de sa vie. Aujourd’hui, cette espérance de vie a été quasiment multipliée par deux, mais par contre, la durée de la fertilité n’a pas bougé. Et le problème est là : aujourd’hui, une femme de 40 ans qui ne peut pas faire d’enfant n’a même pas atteint la moitié de son espérance de vie ; elle trouve cela parfaitement injuste. Mais sa fertilité, à partir de 38-40 ans, est faible.

« La femme naît avec un stock d’ovocytes qui est constitué quand le fœtus a 3 mois. »

Pourquoi la fertilité est-elle faible ? Est-ce parce que la femme a moins d’ovules, d’œufs, disponibles ?
Pr François Olivennes : Il y a une énorme différence entre l’homme et la femme. L’homme fabrique des spermatozoïdes toute sa vie, jusqu’à sa mort. La femme naît avec un stock qui est constitué quand le fœtus a 3 mois.
Quand elle a 40 ans, ses ovocytes ont donc 40 ans. Ils sont moins nombreux, et surtout vieillissants, même si c’est choquant à dire. Il existe également des causes extérieures : certaines chimiothérapies peuvent détruire les ovaires. Le tabac est un poison de l’ovocyte, les femmes qui fument sont ménopausées 2 à 3 ans plus tôt en moyenne que celles qui ne fument pas.
Quel est le chiffre qui l’exprime ?
Pr François Olivennes: Selon un épidémiologiste français, Léridon, a montré qu’une femme de 40 ans qui n’a pas de problème, en un an elle a à peu près 35-45% de chances d’être enceinte. Le problème est que les femmes qui n’y parviennent pas se dirigent vers nous spécialistes, or nous n’y parvenons pas non plus car les techniques d’assistance à la procréation fonctionnent mal après 40 ans. C’est un leurre de croire qu’une FIV va fonctionner si l’on n’y arrive pas. La courbe de réussite d’une FIV suit celle de chances d’avoir spontanément un enfant. On pense qu’au-delà de 40 ans les traitements d’infertilité fonctionnent dans 30% des cas.

Peut-on compter le nombre d’œufs ?
Pr François Olivennes : Tout à fait. Aujourd’hui, depuis 5 à 10 ans, on a beaucoup amélioré cette évaluation avec l’échographie. Un échographiste entraîné avec une bonne machine peut compter, non les follicules de tout le stock, mais les follicules qui, chaque mois, sortent du stock pour faire le cycle. Il y a une vingtaine de follicules qui sortent chaque mois quand on est jeune, et 5 quand on a 40 ans. Il n’y en a qu’un qui va devenir ovulatoire et arriver à maturation. Un autre moyen permet d’évaluer ce stock : le taux dans le sang de l’hormone anti-müllerienne (AMH) découverte il y a 5 ans. Il donne une idée de ce que l’on appelle la réserve ovarienne et donc de la fertilité de la femme.

L’âge du père entre-t-il en ligne de compte dans la réussite d’une grossesse ?
Pr François Olivennes : L’âge du père entre en ligne de compte, à la fois dans les chances de succès de la fécondation in vitro, et dans le risque de malformation et de maladie chromosomique, mais c’est sans commune mesure avec l’influence de l’âge de la femme qui est l’élément déterminant de la fertilité.
Par contre, ces dernières années, ce sont surtout les hommes qui ont vu leur sperme être altéré par les pesticides et les perturbateurs endocriniens.

« Au-delà de 45 ans, une femme entre dans une zone où la grossesse est dangereuse ».

Y-at-il a un âge limite de la mère, médicalement, pour avoir un enfant ?
Pr François Olivennes : Il n’y a pas d’âge limite, mais au-delà de 45 ans, une femme entre dans une zone où la grossesse est dangereuse, à risque. Le risque n’est pas de 100 %, heureusement, mais des complications peuvent survenir dans 20 ou 30 % des cas. Passé cet âge, on met les femmes en garde. Au-delà de 45 ans, on fait appel le plus souvent à un don d’ovocytes. Cet œuf est donné par une femme jeune, on le féconde avec le mari de la femme de 45 ans et on obtient un embryon que l’on place dans l’utérus de cette femme.

Pouvez-vous vous réfugier derrière la Loi lorsqu’une femme un peu âgée vous consulte ?
Pr François Olivennes : Il n’y a pas de Loi car la Loi de bioéthique a mentionné « en âge de procréer ». Cet été l’Agence de la Biomédecine a constitué un groupe de travail et voudrait réguler l’âge de prise en charge en France. Ceci car ils ont été attaqués par un homme de 62 ans dont la femme a eu besoin d’aller à l’étranger pour faire une FIV. Lui avait suite à un problème congeler son spermatozoïde. L’ABM a dit non vous êtes trop vieux. L’homme a gagné son procès. Nous ne sommes pas à l’abri avec la révision de la Loi d’avoir un âge limite de prise en charge.

« Une femme qui veut faire un enfant après 43 ans doit faire un bilan cardiologique avant toute grossesse. »

Quels sont les risques pour la maman ? Des accouchements plus difficiles…
Pr François Olivennes : On pense qu’au-delà de 40 ans, mais surtout au-delà de 43, 44, 45 ans, il y a plus de complications vasculaires, d’hypertension artérielle, plus de diabète et d’accouchements prématurés ; il y a aussi davantage de complications de l’accouchement même, de césariennes.
Il existe très peu d’études car elles ne sont pas colligées mais on sait très bien que plus l’âge avance plus les risques de complications augmentent. Ce qui est important c’est qu’il n’y a pas 100% de complications. Une femme à qui on annonce 20% de risque d’hypertension majeure voit 80% de chances que sa grossesse se déroule bien.
Il est cependant très important qu’une femme qui veut faire un enfant au-delà de 43, 44 ans fasse un bilan cardiologique avant toute grossesse. Je pense qu’une femme de 45 ans qui est hypertendue, qui a des troubles cardiaques et qui veut faire un enfant, prend un gros risque. Bien suivie, à 40 ans, on peut avoir une grossesse qui se passe très bien. Elle a environ une chance sur deux d’être enceinte naturellement, sans l’aide de la FIV.
Quel est le principal risque pour la maman ?
Pr François Olivennes : C’est surtout l’hypertension artérielle qui entraîne des risques : pour l’enfant, avec des petits poids de naissance et l’hématome rétro-placentaire qui peut provoquer la mort du bébé ; pour la mère aussi avec des accidents vasculaires cérébraux et des embolies.
Il est très important qu’une femme qui veut faire un enfant au-delà de 43, 44 ans fasse un bilan cardiologique avant toute grossesse. Je pense qu’une femme de 45 ans qui est hypertendue, qui a des troubles cardiaques et qui veut faire un enfant, prend un gros risque. Bien suivie, à 40 ans, on peut avoir une grossesse qui se passe très bien. Elle a environ une chance sur deux d’être enceinte naturellement, sans l’aide de la FIV.

Comment diminue la courbe de chance de grossesse naturelle ?
Pr François Olivennes : A 36, 37 ans, la fertilité de la femme commence à diminuer. A 40, elle diminue nettement, et à 42, très nettement. Une femme de 30 ans a 80 % de chances d’avoir un bébé, et à 40 ans, elle n’en a plus que 40 à 45 %.
Mais il y a une énorme variation d’une femme à l’autre. Si on prend l’extrême, à la ménopause, il n’y a plus du tout de possibilités ; physiologiquement, elle survient entre 40 et 60 ans. Il y a des femmes ménopausées à 40 ans, d’autres le sont à 60 ans. Comme l’infertilité survient 10 ans avant la ménopause, on peut donc imaginer qu’il y a des femmes infertiles dès 30 ans, et que d’autres pourront avoir un bébé à 47, 48 ou 49 ans.

Le risque de trisomie 21 pour l’enfant né d’une mère de 40 ans est-il réel ?
Pr François Olivennes : Tout à fait. Ce risque est de 2,3 % à l’âge de 40 ans, alors qu’il est 10 fois moindre chez une femme plus jeune. Il faut savoir qu’il existe un examen de dépistage de la trisomie qui est proche de la perfection, mais comme pour tout dépistage, on peut passer au travers. Il consiste en une prise de sang, avec le dosage de certains marqueurs, ainsi que d’une mesure de l’épaisseur de la nuque du bébé par une échographie réalisée à la fin du premier trimestre. Quand ces examens laissent penser qu’il y a un risque élevé de trisomie, on réalisait une amniocentèse qui consiste à retirer avec une aiguille un peu de liquide amniotique et à l’analyser. Mais l’amniocentèse comporte un risque de 0,5 % de fausses couches. La démarche, c’est désormais de faire une prise de sang de la mère qui va permettre de détecter des cellules du fœtus qui circulent dans le sang maternel. Avec cette nouvelle méthode, l’amniocentèse n’est plus nécessaire.

Après 40 ans, quand une femme doit-elle aller voir un spécialiste de l’infertilité comme vous ?
Pr François Olivennes : AAu bout de six mois, en ayant une vie sexuelle régulière. Parce qu’il faut rappeler quand même que pour avoir une grossesse, il faut faire l’amour. Si on le fait une fois par semaine, on a 15 % de chances d’avoir un enfant au bout d’un an, si on fait l’amour tous les jours, ce taux monte à 80 %, quand tout va bien.
La femme étant fertile une journée par mois, on peut aussi utiliser des petits tests d’ovulation disponibles en pharmacie, malheureusement non remboursés, mais très efficaces. Il faut aussi savoir que l’obésité et le tabagisme diminuent la fertilité. Le tabac est un très fort toxique pour la fertilité, les femmes fumeuses sont ménopausées 2 ou 3 ans avant celles qui ne fument pas.

Que faut-il faire s’il n’y a pas de grossesse après six mois ?
Pr François Olivennes : Si la femme a 40 ans, il faut faire le bilan classique. Vérifier que le sperme est normal, que les trompes de la femme sont normales, et le point le plus important, vérifier la réserve ovarienne. Comment fonctionnent ses ovaires à 40 ans ? Est-ce qu’elle se situe dans la tranche des femmes de 40 ans qui ont la chance d’avoir des ovaires tout à fait bien, ou au contraire, très mal, ou, ce qui est le cas le plus fréquent, au milieu des deux, c’est-à-dire avec une baisse de fertilité, mais non rédhibitoire.
Ensuite, le plus simple est de faire une stimulation ovarienne, parce qu’un cycle normal, c’est un seul follicule qui ovule. Avec une stimulation, on va en avoir 2 ou 3, on va multiplier les chances par 2 ou 3. On stimule avec des hormones en injection, qui peuvent provoquer de la rétention d’eau ou faire un peu grossir. On va surveiller la stimulation, et quand on va détecter que c’est la période idéale, si le sperme est normal, on va leur conseiller d’avoir des rapports programmés ; ce n’est pas très romantique, mais efficace.
S’il y a un petit problème de sperme, on peut passer à la phase suivante qui est l’insémination en plus de la stimulation. On va prendre les meilleurs spermatozoïdes et on va les déposer directement dans l’utérus. Si les ovaires fonctionnent bien et si tous ces traitements plus simples ont échoué, on peut passer à la fécondation in vitro, où on va prendre les ovocytes de la femme, prendre le sperme de l’homme, les mettre ensemble, obtenir des embryons, puis les remettre dans l’utérus de la femme.

« Les résultats de la FIV sont à 30 ans de 40 % de grossesses et à 40 ans, seulement 15 %. »

La fécondation in vitro donne-t-elle de bons résultats ?
Pr François Olivennes : La fécondation in vitro marche bien, mais pas pour les femmes de 40 ans, c’est le problème. Aujourd’hui, le public a tendance à se dire: « Pas de problème, j’attends 40 ans, et là, si cela ne va pas, je ferai une FIV ». Mais les résultats de la FIV sont à 30 ans de 40 % de grossesses et à 40 ans, seulement 15 %. Car la FIV ne permet pas de répondre au problème de qualité des ovocytes.
Un ovule âgé réagit moins bien à la stimulation ?
Pr François Olivennes: Non, un ovule âgé expose à beaucoup plus d’anomalies chromosomiques chez l’embryon. Cela a été prouvé depuis 4-5 ans puisqu’il y a des pays qui ont le droit de faire l’analyse complète de tous les chromosomes de l’embryon. Vers 43 ans il peut y avoir près de 90% des embryons qui sont anormaux chromosomiquement. Ce qui a également été montré c’est que même lorsqu’on met un embryon normal à un utérus même pas un sur deux survit s’accroche. Il y a donc d’autres facteurs qui gênent l’embryon. L’embryon est la clef du succès.

Quand cela ne fonctionne pas, il y a le don d’ovocytes. Le conseillez-vous ?
Pr François Olivennes : Je suis favorable au don d’ovocytes. Parce que quand une femme se trouve à 40 ans sans enfant, quelles sont ses solutions si la FIV ne marche pas ? Pour un couple dont la femme a plus de 40 ans et qui ne parvient pas à procréer, je leur dis qu’ils ont trois solutions : vivre sans enfants, adopter un enfant, faire un don d’ovocytes qui permettra à la dame de porter la grossesse et au monsieur d’être le père génétique. Pour un couple qui est déjà dans une démarche d’aide à la procréation je pense qu’ils acceptent assez facilement le don d’ovocytes. Je vois énormément de dons d’ovocytes, dans mon cabinet j’en fais entre 60 et 100 par en mais pas en France. En France c’est légal mais il n’y a pas de donneuse car le don doit être gratuit, principe sacro-saint de médecine en France.
De plus les femmes congèlent de plus en plus leurs ovocytes en pensant que plus tard la démarche de procréation sera plus compliquée, que dites-vous à une jeune femme qui vous consulte ?
Pr François Olivennes: Je leur dis que c’est une bonne idée, je ne comprends pas que la France soit un des derniers pays du monde. Je ne prescris pas la stimulation, car on a pas le droit de prescrire pour un remboursement de la sécurité sociale. Je ne crois pas au fait que tout le monde le fasse car une circulaire très dure du ministère a été émise il y a deux ans. Les femmes vont donc en Espagne et en Belgique. Je ne connais pas les frais de conservation, la technique coûte 4 000 euros.
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

ENCEPHALOPATHIE DE GAYET WERNICKE AVEC SYNDROME DE KORSAKOFF

" Le chirurgien ne veut pas reconnaître son erreur pour une vitamine à 3,80€ en pharmacie, pour ça, j’ai subit un coma, à mon réveil, plus de mémoire à court terme même long terme, marcher c’etait pas possible, alors je trouve vraiment honteux par contre mon neurologue lui a reconnu l’erreur médical. Pour une vitamine B1 j’ai eu les yeux paralysés, je ne savais plus compter correctement ni dire l’alphabet, je me perdais dans mon village ou j’ai vécu plus de 20 ans. "

L'encéphalopathie de Gayet-Wernicke ( EW ) est une complication neuropsychiatrique aiguë secondaire à une carence en thiamine (vitamine B1), fréquemment rencontrée chez les grands consommateurs d'alcool.
Le diagnostic est clinique mais la triade classique " confusion, ataxie et ophtalmoplégie " ( vos symptômes) n'est présente que chez 10% des patients.
Le plus souvent, l'EW se manifeste par un état confusionnel aspécifique, facilement masqué par une intoxication alcoolique aiguë, un sevrage ou un traumatisme crânien compliqué.
Un traitement de thiamine à haute dose par voie intraveineuse doit être entrepris dès qu'un diagnostic présomptif d'EW est posé.
Une administration parentérale préventive de thiamine devrait être proposée à tous les patients connus pour un problème d'alcool présentant un

Dans la chirurgie de l'obésité, selon la technique utilisée, la chirurgie bariatrique implique des apports en vitamines moindres et/ou une diminution de leur assimilation. C’est pourquoi les médecins prescrivent à vie un complément multivitaminé4. Des cas de carence en vitamine B1 ont été rapportés chez des personnes qui ne prenaient pas leurs compléments, avec parfois des séquelles neurologiques irréversibles (troubles de la marche, de la mémoire…)
La thiamine peut être altérée par des thiaminases, enzymes présentes dans les crucifères (différents choux, navets…) et certains poissons crus, qui sont toutefois inactivées par la cuisson1. Mais son assimilation est réduite en cas de consommation excessive d’alcool ou d’usage prolongé de médicaments anti-acides (prescrits en cas de reflux gastro-oesophagien ou d’ulcère de l’estomac, voire chirurgie bariatrique )
La carence en vitamine B1 est une conséquence de l’alcoolisme chronique, liée à une diminution de l’apport et de l’assimilation, une augmentation du besoin et une activation dans le foie réduite. Elle doit être corrigée le plus tôt possible, de manière à prévenir les complications neurologiques et psychiatriques : l’ encéphalopathie de Gayet-Wernicke (qui se traduit par de la confusion, des difficultés à marcher, des troubles de la mémoire) et le syndrome de Korsakoff (à l’origine de troubles mentaux)
Ce qui voudrait dire, que c'est uniquement les médicaments anti-acides prescrits au moment de votre intervention qui seraient responsables de votre encéphalopathie de Gayet-Wernicke ? C'est ce que " votre avocat défend " ?
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LE SYNDROME ELKHARRAT

Le syndrome Elkharrat est une évolution moderne du syndrome de Médée. Il s agit d’un ensemble de manœuvre visant a exclure un autre parent et de le supprimer non pas physiquement mais moralement de l’existence de ses propres enfants.

Le syndrome Elkharrat se développe généralement après une séparation ou un divorce. Il résulte d’une séparation très conflictuel ou le conjoint souhaite punir son ex mari ou ex épouse. Il utilise la justice et son enfant pour se venger, deuil sadique d’amour. Dans la majorité des cas qui ont développé le syndrome Elkharrat, sont des pères ou une mères n aillant pas réussi a refaire sa vie ou n en n aillant pas l envie de le faire et qui utilisent ses enfants pour se venger, deuil sadique d’amour.

De part nature, le parent qui est atteint du syndrome Elkharrat a la garde de ses enfants ce qui lui permet de pouvoir ajouter des dimensions psychopathologiques importantes et peut alors associer le syndrome d’aliénation parentale.

Le syndrome d’Elkharrat résulte d’une action destructive très grave avec impact négatif important pour les enfants et l’autre parent. Dans de nombreux cas, l’enfant est alors transformé en enfant soldat piloté par le parent et dans le seul but de détruire l’autre parent.

Le parent destructeur agit souvent avec des alliés qui sont souvent membre de sa propre famille qui eux même déteste copieusement le parent victime. Il arrive parfois que des médecins, des assistantes sociales ou des associations de victimes de violence conjugale soient eux aussi complices malgré eux. Le complexe Elkharrat est l’envie caractérisé par une haine prononcée envers son ex mari ou concubin. Ainsi priver l’homme de sa descendance serait en réalité l’intention de le priver de sa puissance (pénis) et donc de l émasculer. Le mode opérationnel est le même que pour le pervers narcissique c est a dire l’isolement de l’enfant, le parent atteint du syndrome Elkharrat coupe tout d’abord tout lien possible entre le parent victime et ses propres enfants, refus de communication téléphonique, non représentation d’enfant, refus d’informer le parent de la vie de ses enfants. Le parent Elkharrat souhaite remplacer le père de ses enfants par son propre père c’est a dire le grand père de l’enfant. En plus de ces actes, le parent Elkharrat utilise toutes sortes d’action pour décourager l’autre parent comme par exemple une multitude de procédure judiciaire et surtout un ensemble de stratagème malhonnête visant a gagner du temps et ainsi rendre ses enfants complètement étranger de l’autre parent. Le parent qui souffre du syndrome Elkharrat et qui fait tout pour priver l’autre parent sont en fait habités par le sentiment d’être des justiciers. Ils pensent eux même être victime de cela (l’effet miroir) et pour justifier son action, le parent aura tendance a avoir un trouble de la paranoïa en accusant l’autre parent de le suivre, de pourrir sa vie, de hacker ses emails ou des ses comptes facebook écoute téléphonique etc.. (paranoïa narcissique). Le parent Elkharrat se prétendra toujours comme une victime et même face a l’évidence, elle défendra ses actions par la légitime défense.

Pour les enfants ?

Pour les enfants qui vivent avec un parent qui souffre du syndrome Elkharrat, il s agit d’un conflit de loyauté sur le quel ils sont pris en otage comme pour le syndrome d aliénation parental et l enfant devient complice de l’action du parent le plus généralement en aillant son consentement implicite. L enfant peut aussi être amené au sacrifice, dans l’affaire Elkharrat, la mère n’avait pas hésiter a porter plainte contre son propre fils de 7 ans pour attouchement sexuel envers sa petite sœur et l’avait amener devant le tribunaux devant un juge des enfants. Le jeune fils devint le plus jeune délinquant sexuel de France. Toute cette action n’avait qu’un but, celui de faire porter le chapeau au parent victime. Dans ce cas précis l’ensemble de la famille Elkharrat pourtant religieuse avait porter de grave accusation mensongère envers le parent victime. Les enfants sont donc les principales victimes du syndrome Elkharrat. Même a l’age adulte, les enfants victimes d’une mère ou d’un père Elkharrat ne peuvent se sortir seul de cette relation toxique. Le jeune adulte commencera a comprendre ce qu il a fait et culpabilisera sérieusement.

Le nombre de victime est difficile à répertorier, il y aurait moins de 300 cas par an en France chaque anné
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Dubreuil
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LE PROFIL DU PERVERS NARCISSIQUE

1. Intelligence, niveau culturel
Certains ont un très bon niveau culturel. Tous sont intelligents et particulièrement bons psychologues.

2. Absence de valeurs morales
Leur manque d’état d’âme, de remords ou de problème de conscience peut être si extrême, qu’au début de leur relation avec elles, leurs victimes ne peuvent y croire. Ce manque de scrupule les déroute, les estomaque ou les abasourdit.
En fait, ils ont un total mépris pour toutes lois ou contrainte morales. Leur morale est, le plus souvent, celle de la morale ou la loi du plus fort et/ou du plus rusé, du plus retors. Il y a le plus souvent, dans leur comportement, la banalisation du mal, une certaine « relativisation » de la morale, dans le cadre d’un nihilisme opérationnel, qui peut même être militant. Ils n’ont du respect que pour les gens plus forts qu’eux, ayant plus de pouvoir et de richesse ou plus combatifs qu’eux. Faire preuve d’humanité, de sensibilité est souvent vu par eux comme l’expression d’une forme de naïveté ou de sensiblerie qui n’a pas lieu d’être. Seuls les résultats comptent : « la fin justifie les moyens ».
Le pervers narcissique n’éprouve aucun respect pour les autres, qu’il considère comme des objets utiles à ses besoins de pouvoir, d’autorité ou servant ses intérêts. Il fait des promesses qu’il ne tiendra pas, sachant que « les promesses n’engagent que ceux qui y croient ». Il n’hésite pas à dérober de l’argent, des bijoux, des vêtements à son partenaire ou à ses amis sans éprouver la moindre honte. Pris sur le fait, il est capable de nier avec un aplomb hors du commun…

3. Egoïsme, défense agressive de leurs intérêts
Charité bien ordonnée commence toujours par soi-même. Il sait parfaitement et farouchement défendre ses intérêts et il en a toujours une vision très claire. Son unique objectif est d’obtenir un bénéfice pour sa propre personne. Il essaye de profiter à chaque instant de toute opportunité, de toutes les situations, de toutes les personnes rencontrées – ces personnes étant systématiquement instrumentalisées tant que cela est possible – pour en tirer, autant que possible, avantage pour lui. Sa philosophie est toujours utilitariste. Et il sait ménager ceux dont elle a besoin, son conjoint, une relation de travail… car même l’être le plus asocial a besoin d’affection, de compagnie, de présence (ne serait-ce que pour se faire admirer) et donc par moments, sera gentil avec son partenaire.
Il n’est « courageux » que quand il est sûr de gagner, et que cela va dans le sens du renforcement gratifiant de son image narcissique. Sinon, il fait preuve d’une extrême prudence et s’abstient de faire preuve de courage. Lors du naufrage du Titanic, il sera le premier à passer, selon les prétextes les plus fallacieux, avant les femmes et les enfants, dans le canot de sauvetage. La notion d’honneur ou d’élégance morale lui est inaccessible.

4. Egocentrisme
Comme pour tous les narcissiques, tout leur est dû. Elles n’admettent aucune mise en cause et aucun reproche Leur loi est celle de leur désir, immédiat, dans l’instant. Tout doit leur céder systématiquement. C’est comme s’ils étaient demeurés, à l’âge adulte, un enfant gâté. Un petit bobo chez eux prend de graves proportions, comme si c’était une maladie importante, devant alors inspirer alors la compassion de l’entourage.
Voici quelques exemples du mode de pensée du pervers narcissique :
« Je suis génial, je suis fort, je suis au dessus des autres, dans le haut du panier ». « Les autres ne peuvent pas ne pas m’aimer ». « Je vais me servir de l’autre pour obtenir ce que je veux, ce à quoi j’ai droit ». « Je vais m’arranger pour que ma victime se sente coupable afin qu’elle ne m’en veuille pas et qu’elle n’ait aucun désir de prendre son indépendance ». « Pourquoi aurais-je un problème de conscience, ce n’est quand même pas de ma faute si elle est à ce point stupide ou naïve. Je n’y suis pour rien si elle est si naïve ». « Ma victime me remerciera pour ce que je fais pour elle, ce qui est normal étant donné que c’est vrai, sans moi elle ne serait rien, c’est un honneur que je lui fais ». « Quand il arrive un problème, même si c’est autrui qui a ce problème, j’ai de la peine pour moi, pas pour autrui » (ce raisonnement est généralement inconscient).

5. Absence d’empathie
Les pervers narcissiques sont incapables d’aimer les autres. Dans leur immense majorité, ils n’ont aucune « humanité », aucun sentiment humain, aucun état d’âme, aucun affect. Ils sont froids et calculeurs, totalement indifférents à la souffrance d’autrui.
Mais tout en étant, le plus souvent, incapables d’avoir des sentiments humains, ils simuleront le fait d’être totalement remplis, en apparence, de bons sentiments humains et d’une sincère empathie pour autrui.
Les pervers peuvent se passionner pour une personne, une activité ou une idée, mais ces flambées restent très superficielles. Ils sont en fait souvent vides d’intérêts, sauf pour leur intérêt immédiat. Ils ignorent les véritables sentiments, en particulier les sentiments de tristesse ou de deuil (pour les autres). Les déceptions entraînent chez eux de la colère ou du ressentiment avec un désir de revanche. Cela explique la rage destructrice qui s’empare d’eux lors des séparations. Quand un pervers perçoit une blessure narcissique (défaite, rejet), il ressent un désir illimité d’obtenir une revanche. Ce n’est pas, comme chez un individu coléreux, une réaction passagère et brouillonne, c’est une rancune inflexible, implacable à laquelle le pervers applique toutes ses forces et ses capacités de raisonnement. Et alors, il n’aura que cesse d’assouvir son dessein de vengeance.
La séduction perverse ne comporte aucune affectivité, car le principe même du fonctionnement pervers est d’éviter tout affect. Les pervers, tout comme les paranoïaques, maintiennent une distance affective suffisante pour ne jamais s’engager vraiment. L’efficacité de leurs attaques tient au fait que la victime ou l’observateur extérieur n’imaginent pas qu’on puisse être à ce point dépourvu de sollicitude ou de compassion devant la souffrance de l’autre.
Les éventuels dérèglements sexuels ou la « méchanceté » foncière pourraient être les conséquences de cette absence de sentiments et d’empathie pour les autres. Il est possible que le manque d’affect empêche de ressentir l’intégralité des limites morales entre ce qui est permis ou interdit dans la société. Mais ce n’est qu’une hypothèse.

6. Haine et agressivité
Le pervers narcissique a souvent besoin de haïr pour exister ; c’est une des raisons pour lesquelles il n’est jamais satisfait par quoi que ce soit (les autres, les objets…). La haine peut être chez lui un moteur très puissant de son action et de son comportement. N’arrivant pas à obtenir et jalousant la plénitude ou le bonheur qu’il observe chez l’autre, il en vient à haïr et à détruire ce qu’il aime et recherche intensément. Étant incapable d’aimer, il essaie de détruire, par cynisme, la simplicité de toute relation naturelle et saine.
A cause de leur histoire personnelle, les pervers n’ont souvent pas pu se réaliser. Ils observent alors avec envie ce que d’autres qu’eux ont pour se réaliser. Et ils essaient de détruire le bonheur qu’ils observent auprès d’eux. Prisonniers de leur propre personnage et de l’image, le plus souvent factice, qu’ils présentent à la société – ce qui leur impose de terribles contraintes permanentes – ils tentent alors de détruire la liberté d’autrui et de lui imposer des contraintes décidées par eux. Il y a, chez eux, une mentalité agressive d’envie, de convoitise, d’irritation haineuse à la vue du bonheur, des avantages d’autrui.
Pour s’accepter et s’affirmer, les pervers narcissiques doivent triompher de quelqu’un d’autre, le détruire, jouissant alors de sa souffrance. Cette perception, de ce qu’ils croient ne pas posséder, est subjective, elle peut même être délirante. Ce sentiment d’infériorité vis-à-vis de la personne enviée et haïe les pousse à chercher à posséder ce qui est convoité. Pour combler l’écart qui les sépare de l’objet de leur convoitise, il leur suffit alors de l’humilier, de l’avilir.
Ils envient la réussite des autres, qui les met face à leur propre sentiment d’échec, sans cesse refoulé, car ils ne sont pas plus contents des autres qu’ils ne le sont d’eux-mêmes. Pour eux, rien ne va jamais. Ils imposent aux autres leur vision péjorative ou négative du monde et leur insatisfaction chronique concernant la vie. Ils cherchent, souvent, à démontrer que le monde est mauvais, que les autres sont mauvais. Personne n’a vraiment grâce à leurs yeux. Agresser les autres est le moyen d’éviter la douleur, la peine, la dépression.
Ils aiment attendre dans l’ombre, masqués. Certains calculent leurs coups ou leur vengeance très longtemps à l’avance, parfois sur plusieurs années (pour eux la vengeance est un plat qui se mange froid et ils aiment à s’en délecter). C’est la raison pour laquelle ils peuvent être redoutables et imprévisibles. Et d’ailleurs, ils sont le plus souvent imprévisibles.

7. Mensonge
Le pervers narcissique est toujours, intérieurement, dans la peau d’un autre, il n’est jamais sincère, toujours menteur. Il peut aussi bien dire la vérité que mentir avec aplomb, d’une façon jusqu’au-boutiste (comme un « arracheur de dents »). Le plus souvent, il effectue de sensibles falsifications de la vérité, qu’on ne peut pas vraiment qualifier de mensonges, et encore moins de constructions délirantes. Mélanger le mensonge, la sincérité et la franchise – ce qui est, pour l’autre, très déstabilisant – fait partie de son jeu.
Derrière cette attitude de mensonge jusqu’au-boutiste, qui paraît parfois suicidaire, se cache, le plus souvent, une attitude de défi à l’ordre social, une façon de montrer qu’il est toujours le plus fort et qu’il contrôle toujours la situation… Même quand il le faudrait, il ne reconnaîtra jamais rien, ni ses mensonges, ni ses torts, même dans les moments cruciaux lors d’un interrogatoire policier, voire d’un procès d’assises.
Par contre il pourra reconnaître éventuellement un mensonge mineur s’il n’a pas grand chose à y perdre. Mais même l’aveu de ce petit mensonge sera toujours difficile à obtenir de sa part.

8. Mythomanie
Le pervers narcissique a souvent une composante mythomane. Elle est liée à sa propension au mensonge – une composante opérationnelle, consciente, pour parvenir plus facilement à ses fins – et à un besoin de se voir mieux qu’il n’est dans la réalité. Il aime se mentir à lui-même, sur lui-même. Le déni (de ses défauts, de l’autre) lui permet de « s’aimer » (et de s’aimer toujours plus).
Comme tout mythomane, il ment souvent parce qu’il craint la réaction négative de l’entourage (de dévalorisation, par exemple) qu’entraînerait l’aveu de la réalité et de son mensonge. Sa mythomanie a tendance alors à s’auto-entretenir, sans fin, voire à se renforcer au cours du temps. Il se ment à lui-même, sur sa vraie valeur, sur ce qu’il est réellement. Il sait partiellement qu’il se ment à lui-même, mais en même temps il minimise son propre mensonge sur lui-même. A certains moments, il finit par croire à son mensonge, à d’autres, il a conscience de son mensonge. C’est toute l’ambivalence de la pathologie mythomane.

9. Un « comédien né »
Le pervers narcissique est un « comédien né ». Ses mensonges à force d’entraînement sont devenus chez lui une seconde nature.
Sa palette de personnalités, de personnages, d’émotions feintes est étonnante. L’éventail de son jeu d’acteur est étonnant, infini, sans cesse renouvelé.
Il donne le plus souvent l’image d’une personne parfaitement calme, ne s’énervant jamais.

10. Intégration sociale et extraversion
Le pervers narcissique est en général apprécié au premier abord car il paraît extraverti, sympathique et séduisant. Assez fin psychologue, il a souvent un talent pour retourner l’opinion en sa faveur et emporter l’adhésion à ses idées, même les plus contestables.

11. Orgueil et combativité
Le pervers narcissique est le plus souvent doté d’une combativité extrême et d’une capacité de rebond remarquable. Sa mégalomanie, son narcissisme, voire sa paranoïa, renforcent cette combativité.
Souvent immensément orgueilleux, voire mégalomane, le pervers narcissique aime gagner, à tout prix, sans fin, et ne peut admettre, une seule fois, de perdre. Il est prêt à tout, même aux coups les plus retords, pour ne jamais perdre. Le pervers est comme un enfant gâté. S’il ne rencontre pas de résistance, il ira toujours plus loin.
À cause de cette stratégie de victoires sans fin il peut parvenir à se convaincre qu’il n’y a pas de valeurs morales positives dans l’univers et qu’il gagnera toujours à agir ainsi.
À la longue cette tendance, qui peut lui assurer une dynamique du succès pendant un certain temps, devient une addiction. Signe de sa mégalomanie, elle la renforce en retour, et l’amène à ne plus pouvoir tolérer la moindre frustration ou contradiction.
Le pervers narcissique adore se valoriser, paraître plus qu’il n’est réellement. Toute atteinte à la haute image qu’il a de lui-même le rend très méchant, agressif. Tous ses efforts viseront alors à rétablir cette image flatteuse qu’il a de lui-même, et ce par tous les moyens, y compris par la destruction du perturbateur, celui qui a commis le crime de lèse-majesté.
Il a une très haute opinion de lui-même. Les autres sont pour lui quantités négligeables, ce sont des larbins, des domestiques, des « peanuts »… Il déteste qu’on lui fasse de l’ombre, qu’on se mette en avant, qu’on prenne de l’ascendant sur lui, qu’on lui résiste, qu’on lui dise non. Il a besoin sans cesse de rabaisser autrui, par une petite pique de-ci de-là (untel n’a pas de personnalité, untel est égoïste, untel est ingrat, untel est pingre…).

12. Sadisme
Un plaisir pervers s’éprouve dans la vision de la souffrance de l’autre. Le pervers ressent une jouissance extrême, vitale, à voir l’autre souffrir, à le maintenir dans le doute, à l’asservir et à l’humilier. Étant incapable de relation véritable, il ne peut en établir que dans un registre pervers de malignité destructrice. Les êtres humains ne sont plus pour lui des êtres humains, mais des objets de jeu et de plaisir. Il aime chosifier l’autre, et faire en sorte que sa victime ne puisse jamais s’en sortir, ne serait-ce que pour l’empêcher de témoigner contre lui.

13. Paranoïa
À leur personnalité perverse et narcissique peut parfois se superposer une composante paranoïaque. À force de duper les gens, le pervers se doit d’être de plus en plus secret et d’être de plus en plus sur ses gardes. Il se confie de moins en moins. À un moment clé, il peut se révéler d’une hyper-susceptibilité maladive. Il vit dans une suspicion constante et une prudence extrême, qu’il dissimule profondément. Sa paranoïa apparaît alors décupler son intelligence, lui fournissant alors un extraordinaire regain d’énergie combative.

14. « Esprit mesquin »
On est parfois surpris de découvrir, derrière son apparence généreuse, brillante, très intelligente, un esprit mesquin, terriblement jaloux, rancunier, vengeur, d’une indéniable petitesse morale. Ses buts « nobles » et « généreux » se révèlent alors nettement moins nobles qu’il n’y paraissait au premier abord. Il semble en effet (et c’est ce qui apparaît à l’analyse) aimer se venger discrètement, sans témoin, sans que la victime s’en rende compte et il savoure le plus souvent sa vengeance en solitaire. Et c’est une des raisons pour lesquelles sa conduite peut paraître parfois secrète, indéchiffrable ou déroutante.
Si sa victime lui a résisté et lui a fait un affront, il pourra « s’amuser », par exemple, à lui envoyer une lettre d’anniversaire incompréhensible, à une date éloignée de la date d’anniversaire, cette action incongrue étant à ses yeux une « bonne plaisanterie », dont il sera d’ailleurs le seul à rire ou à jouir.
Ce genre de comportement paraît parfois être l’indicateur d’un début de psychose ou de démence précoce, en tout cas d’une réelle forme de maladie mentale, mais pas nécessairement.

15. Narcissisme criminel
Terme imaginé par Daniel Settelen, psychiatre, et Denis Toutenu, psychiatre, dans leur livre L’affaire Romand : le narcissisme criminel, consacré au cas de Jean-Claude Romand, qui décrit la personnalité du pervers narcissique au moment où il passe à l’acte criminel.

16. Psychogénèse et enfance
Souvent, le pervers narcissique est quelqu’un qui n’a jamais été reconnu dans sa personnalité propre, qui a été victime d’investissement narcissique important de la part de ses parents et qui a été obligé de se construire un jeu de personnalités (factices), pour se donner l’illusion d’exister et être conforme à l’image narcissique voulue par les parents.
Le pathologie de l’enfant s’est trouvée induite par les exigences narcissiques de son entourage familial et scolaire. Une fois adulte, le narcissique a poursuivi sur sa lancée, instrumentant, tout en en souffrant, l’aveuglement de son entourage.
Certaines carences affectives dans l’enfance peuvent aussi l’empêcher, à l’âge adulte, d’aimer autrui.
Il a pu subir aussi, durant son enfance des blessures narcissiques, plus ou moins importantes. Ces blessures le pousseront à satisfaire, sans cesse, un énorme désir de reconnaissance ou de revanche. Il a alors un besoin énorme d’être aimé, reconnu, surévalué, surestimé par rapport à ce qu’il est réellement.
Il peut être l’enfant surprotégé, chouchouté, le petit dernier (à l’exemple du jeune Abdallâh, des albums de Tintin), statut dont il profite à fond, un de ces enfants qui profitent sans cesse de l’aveuglement de ses parents sur sa véritable nature (en se faisant passer pour le petit malade souffreteux, pour la victime imaginaire des professeurs, du frère ou de la sœur). En particulier l’enfant unique, tant attendu, conçu tardivement…, qu’on dorlote alors d’autant plus. Ou simplement un de ces enfants gâtés, à qui ont n’a pas appris à résister à leurs désirs et leurs frustrations.
De fait, le pervers narcissique est sans cesse amer, frustré et accuse systématiquement les autres. A la moindre blessure narcissique, à la moindre frustration il bascule dans la haine et passe à l’acte.
Dès leur enfance, ces pervers sont souvent doués d’une intelligence supérieure à la moyenne, voire redoutable, machiavélique, leur permettant déjà d’élaborer des pièges ou des stratégies très subtils. Tôt, ils peuvent déjà abuser leurs parents et leurs amis. L’enfant, plus intelligent, plus psychologue, que les parents l’imaginent, phagocyte littéralement la mère ou le père (une mère ou un père complice ou bien qui ne se doute de rien), dans une relation littéralement fusionnelle qui empêche les parents d’avoir un recul suffisant.
Sa biographie personnelle (son histoire) est importante à ses yeux car elle justifie, plus que toute chose, sa philosophie de vie et son comportement actuel.

17. Les pervers narcissiques sont-ils fous ?
Selon Marie-France Hirigoyen, « les pervers narcissiques sont considérés comme des psychotiques sans symptômes, qui trouvent leur équilibre en déchargeant sur un autre la douleur qu’ils ne ressentent pas et les contradictions internes qu’ils refusent de percevoir. Ils ‘ne font pas exprès’ de faire mal, ils font mal parce qu’ils ne savent pas faire autrement pour exister. Ils ont eux-mêmes été blessés dans leur enfance et essaient de se maintenir ainsi en vie. Ce transfert de douleur leur permet de se valoriser aux dépens d’autrui. » (Le Harcèlement Moral, page 126).
En général, on ne les considère pas comme complètement fous, car ils sont capables de maîtriser et de calculer leurs actes. Ils ne sont pas irresponsables en particulier sur le plan pénal. Toutefois la question n’est pas tranchée.
Les psychologues voient éventuellement dans le narcissisme, quand il est excessif, une « maladie », une addiction (le « malade » est parfaitement conscient de sa maladie, mais la minimise, ne peut pas changer ou ne cherche pas à changer), et non une folie.
Au pénal, les pervers narcissiques ne bénéficient généralement pas d’une responsabilité altérée ou atténuée, comme on l’a vu dans le procès de Jean-Claude Romand : le pervers connaît la loi et il est conscient de ce qu’il fait (simplement, il le fait quand même par défi, par jeu, pour le frisson). Donc il reste responsable de son choix (en tout cas, il semble être responsable pénalement).
Mais le pervers narcissique lui-même se considère souvent comme « irresponsable » de ses actes. Ce qui rappelle la litanie des « ce n’est pas ma faute, et ce n’est pas ma faute… » du Vicomte de Valmont annonçant à Madame de Tourvel qu’il va rompre d’elle dans le roman Les Liaisons dangereuses de Pierre Choderlos de Laclos. (lettre CXLI)

18. Le pervers narcissique ne se considère pas comme malade
Le problème, c’est que le pervers narcissique refusant de considérer qu’il a un problème, les thérapies n’ont pas de prise sur lui.
S’il accepte de s’y soumettre (pour pouvoir dire qu’il a fait « tous les efforts possibles »), il va vite considérer le thérapeute comme nul et incompétent et la thérapie comme totalement inutile. Peut-être aussi d’ailleurs a-t-il très peur de découvrir certaines vérités désagréables, sur lui-même (le fait qu’il ne soit pas si magnifique que ce qu’il imagine).
Pour la plupart des témoins de leur comportement étrange, il est très difficile de comprendre les pervers narcissiques car la littérature psychiatrique ne décrit, le plus souvent, que le mécanisme mais pas leurs motivations profondes (comme celle de s’enfermer systématiquement dans un mensonge, ou le fait de sans cesse rebondir d’un mensonge à l’autre). On ne fait que des supputations…

19. Quelle évolution pour le pervers narcissique ?
Le pervers narcissique peut-il remédier à son « vide », à son absence d’intérêt pour les autres, cesser de projeter vers les autres une personnalité qui n’est pas la sienne ?
En réalité il est extrêmement rare qu’il change ou veuille changer d’attitude ou de valeurs morales. Car les gains que lui ont valu cette attitude sont souvent très importants et très gratifiants pour lui (admiration, célébrité, pouvoir…). On ne pourra pas changer un pervers narcissique par un « discours rationnel » car la quête perpétuelle de pouvoir est un moteur puissant et une source intarissable de plaisir, une véritable drogue dure.
Pour qu’il puisse changer, il faudrait qu’il subisse des chocs violents et des épreuves très importantes, susceptibles, par exemple, de déstabiliser la très haute conception qu’il a de lui-même, et surtout le convaincre qu’à la longue l’efficacité de ses mensonges et de ses tactiques s’est émoussée. C’est seulement ainsi qu’on pourrait espérer le voir, peut-être, un jour (?), évoluer favorablement. À vrai dire cela n’arrive presque jamais.
Mais en laissant espérer à son entourage, souvent aveugle, pareil changement, le pervers narcissique renforce son pouvoir. En donnant à ses victimes l’impression de chercher sincèrement à s’amender, il endort leur méfiance et en fait plus aisément ses dupes.
De fait tout effort d’amélioration personnelle lui paraît dérisoire voire ridicule, et il craint surtout d’avoir tout à y perdre – sa force, son pouvoir, le respect qu’on lui porte – avec le risque supplémentaire de se faire duper à son tour.

20. La relation du pervers-bourreau, et de sa victime
La logique perverse ignore le respect de l’autre. Autrui n’existe pas, il n’est pas entendu, il est seulement utile. Le pervers a besoin de l’énergie de certaines personnes pour combler le vide de sa propre existence. Mais pour cela il lui faut les soumettre.
« Un pervers narcissique ne se construit qu’en assouvissant ses pulsions destructrices. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement moral, page 125). Le pervers narcissique craint ainsi autant la solitude que les personnes qu’il ne peut pas soumettre. Il a besoin d’avoir toujours auprès de lui quelqu’un, une victime, qu’il va utiliser pour se mettre en valeur, pour se détourner de son propre néant, de sa propre réalité peu glorieuse, peu honorable. Il va donc essayer soit de s’approprier des qualités de la victime, soit de la détruire en reportant sur elle ses propres défauts (égoïsme, avarice, mensonge…). Le pervers est un prédateur.

21. Appropriation des qualités de l’autre
Plus que les biens matériels, ce sont des qualités morales, autrement plus difficiles à voler, que cherche à s’approprier le pervers : la joie de vivre, la sensibilité, l’aptitude à la communication, la créativité, les dons musicaux ou littéraires… Ainsi, lorsque le partenaire émet une idée, le pervers s’en empare et la fait sienne. S’il n’était pas littéralement aveuglé par la haine, il pourrait, dans une relation d’échange, apprendre comment acquérir un peu de ces qualités qu’il envie. Mais cela supposerait une modestie que par définition il n’a pas. Les pervers narcissiques cherchent aussi à s’approprier les passions de l’autre dans la mesure où ils se passionnent pour cet autre ou, plus exactement, ils s’intéressent à cet autre parce que cet autre est détenteur de quelque chose qui pourrait les passionner. On les voit ainsi avoir des coups de cœur, puis des rejets brutaux et « définitifs ». L’entourage comprend alors mal comment une personne peut être portée aux nues un jour puis démolie le lendemain.
Les pervers narcissiques ressentent une envie très intense à l’égard de ceux qui leur semblent posséder les choses qu’ils n’ont pas ou qui simplement tirent plaisir de leur vie. Ce désir d’appropriation peut être d’ordre social comme de séduire un partenaire qui les introduira dans un milieu qu’ils envient, haute bourgeoisie, milieu intellectuel ou artistique… Le bénéfice qu’ils en attendent est de posséder un faire-valoir qui leur permette d’accéder au pouvoir. Ils s’attaqueront ensuite à ce faire-valoir, cherchant à détruire en lui l’estime de soi et la confiance en soi, afin d’augmenter à leurs yeux leur propre valeur.

22. Détruire et nier l’autre
Cet autre, dont ils ne peuvent se passer, n’est même pas un alter ego respecté, qui aurait une existence, seulement un reflet d’eux-mêmes. D’où la sensation qu’ont les victimes d’être niées dans leur individualité et leurs qualités.
Le pervers narcissique cherche constamment à rehausser l’image qu’il a de lui-même. Il lui est pour cela nécessaire de trouver un être qui l’admire et lui renvoie de lui-même une image prestigieuse. Mais, refusant d’admettre ce besoin de se sentir perpétuellement valorisé, il dénie l’attachement à son faire-valoir que pareil besoin induit, faire-valoir qu’il n’aura de cesse de détruire.
Le pervers ne peut établir une relation fondée sur la symétrie ; il lui faut dominer l’autre et le mettre dans l’impossibilité de réagir et d’arrêter ce combat. C’est à ce titre que l’on est fondé à parler d’une réelle agression sur l’autre, et non d’un jeu pervers-complice. Il n’y a pas de négociation possible avec le pervers, tout est imposé, dès le départ, à la victime à qui a été retiré le pouvoir de dire non et qui, même si elle essayait d’utiliser à son tour des défenses perverses, ne pourrait jamais atteindre à la virtuosité « dans le mal » de son bourreau.
Pour parvenir à la destruction de sa victime, le pervers procède souvent de la façon suivante :
Il aborde sa victime en affichant une certaine « chaleur » externe.
Il s’insinue de plus en plus dans la vie de cette personne.
Il la vampirise par des moyens directs (reproches, insultes, humiliation…) ou indirects.
Finalement la victime tombe dans la dépression, la mélancolie, les comportements addictifs, voire l’automutilation. Elle est ainsi totalement à sa merci ou détruite.
Le pervers entre en relation avec l’autre pour le séduire. Dès que le poisson est « ferré », il le maintient tout simplement « accroché » tant qu’il en a besoin. Il joue avec sa victime au chat et à la souris, faisant patte de velours pour mieux la tenir, puis sortant ses griffes lorsqu’elle cherche à s’évader.
Celle-ci peut mettre des années avant de se rendre compte du processus de destruction mis en place. Au commencement elle ne subit que des brimades, des phrases anodines mais pleines de sous-entendus blessants, avilissants, voire violents. C’est la répétition constante de ces petites attaques qui rend l’agression évidente. Et il faut un incident pour déclencher la crise qui amène l’agresseur à dévoiler son piège ou sa tactique.
En règle générale, c’est la prise de conscience de la victime, et ses sursauts de révolte, qui vont provoquer le processus de mise à mort. Car l’on assiste bien à de véritables mises à mort psychiques où l’agresseur n’hésite pas à employer tous les moyens pour atteindre son but : anéantir sa proie. De fait toute remise en question de la domination du pervers sur sa victime ne peut qu’entraîner chez lui une réaction de fureur destructrice.
Le pervers peut chercher par exemple à éteindre toute libido en refusant soudainement une relation sexuelle avec son partenaire, tout en le culpabilisant pour cela. Il cherche ce faisant à éteindre, chez sa victime, toute trace de vie, tout désir y compris celui de réagir.
Il s’ingénie à culpabiliser sa proie. Ne supportant pas, un seul instant, d’avoir tort, il refuse toute critique, toute discussion ouverte et constructive avec sa victime. Il la bafoue ouvertement, n’hésitant pas à la dénigrer, à l’insulter, autant que possible sans témoin. Sinon il procède plus subtilement par allusions, tout aussi destructrices, mais invisibles aux yeux non avertis. La victime, elle, donne énormément, mais ce n’est jamais assez. N’étant jamais content, le pervers narcissique prend toujours la position de la victime d’une frustration dont il rend sa propre victime responsable.
Il dévore sa victime en se persuadant que c’est elle qui sollicite la sujétion. Il refuse de voir ou de reconnaître les difficultés qu’il crée dans la relation, car cela l’amènerait à une perception négative de sa propre image. Il en rejette la responsabilité sur son partenaire pour peu que celui-ci fasse preuve de bienveillance ou s’applique à jouer un rôle réparateur. Mais si ce dernier refuse d’accepter les torts imaginaires qui lui sont injustement imputés, il est immédiatement accusé d’être hostile et rejetant.
Il ne mesure pas à la même aune son comportement, toujours irréprochable selon lui, et celui des autres, toujours en faute. Il ne voit jamais la disproportion entre le peu qu’il « donne » et ce qu’il reçoit. C’est toujours l’autre, et jamais lui, qui fait preuve d’ingratitude et de mesquinerie.
L’existence même de la victime peut constituer, pour le pervers, un reproche permanent de sa perversité, et elle devient alors, à son insu, celle sur qui va se focaliser sa haine. Le pervers s’en prendra d’ailleurs à tous les « redresseurs de torts », à tous ceux qui auront cherché à le faire changer, et il n’aura de cesse de les faire chuter (moralement, socialement) car ils auront commis le crime, impardonnable à ses yeux, de faire intrusion dans son système de « confortement narcissique permanent ».

23. Le profil des victimes
Elles sont dotées des qualités que le pervers précisément convoite : douées et cherchant toujours à donner le meilleur d’elles-mêmes, elles sont séduisantes. Vives et extraverties, elles aiment parler de leurs réussites et exprimer leurs joies. Etant profondément généreuses, elles ne peuvent se résoudre à admettre la perversité de leur bourreau et s’appliquent à lui trouver des excuses. Toujours prêtes à se sentir responsables, voire coupables, acceptant facilement la critique, elles s’épuisent à donner au pervers une impossible satisfaction.
Elles introjectent la culpabilité : « Tout est de ma faute ! », ce qui permet au pervers narcissique une projection hors de soi-même en rejetant la culpabilité sur l’autre : « C’est de sa faute ! » (cf. Marie-France Hirogoyen, Le Harcèlement Moral, p. 112).
Le pervers recherche souvent une personnalité maternelle, aimante, dévouée, parce qu’il a besoin d’être aimé, admiré – même et surtout s’il est lui-même incapable d’aimer – d’avoir quelqu’un entièrement à son service. Mais l’attirance qu’il ressent pour elles n’exclut pas la haine.
Il prend le plus souvent ses victimes parmi des personnes pleines d’énergie et d’amour de la vie, pour les vampiriser et les « dévitaliser ». Il choisit de préférence des personnes honnêtes, sincères, gentilles, qui cherchent vraiment à consoler et à réparer, mais aussi naïves, sans trop d’esprit critique, voire fragiles, afin de les amener plus facilement et plus rapidement à accepter une relation de dépendance.
La victime recherche souvent de son côté une personne forte et charismatique qui la rassure, et c’est là justement l’image que le pervers veut donner de lui.
Les victimes désignées sont celles qui ont besoin d’un but valorisant pour exister – visiteuse de prison, bénévoles d’ONG… – qui veulent agir pour le bien, et aiment à s’occuper des « chiens perdus sans collier ». Elles tomberont aisément sous l’emprise des pervers dans lesquels elles verront, souvent à tort, une personne fragile, un enfant à protéger.
Le pervers vit et se nourrit de l’espoir que la victime place, naïvement ou désespérément, en lui ou en quelque chose qu’il lui fait miroiter en permanence par des promesses fallacieuses. Cet espoir, pour la victime harcelée, est de « guérir » le harceleur et c’est cette illusion qui la fait rester dans la relation, et continuer à subir les attaques qui la détruisent sans réussir à la « décrocher » pour autant.
On s’étonne souvent que, malgré l’évidence des preuves, les victimes ne quittent pas leur bourreau. Mais c’est qu’en elles se mêlent aussi fierté, aveuglement, entêtement, dissonance cognitive, refus de la réalité. Car admettre la réalité serait trop douloureux, trop insupportable, quand l’investissement affectif dans le conjoint ou le partenaire a été l’objet a pris tant de place dans leur vie. Elles auraient trop à perdre à y renoncer, à commencer par leurs illusions.
Il y a souvent chez elles un amour fier, fanatique et aveugle (voire délirant), pour le compagnon ou l’enfant pervers. Par orgueil elles ne veulent pas se reconnaître comme victime, car elles espèrent toujours contrôler la situation. Du moins le pervers le leur laisse-t-il croire, alors que c’est toujours lui le vrai marionnettiste qui sait tirer les bonnes ficelles.
Pour certains psychanalystes les victimes d’une agression perverse sont secrètement complices de leur bourreau en instaurant ou favorisant une relation sadomasochiste, source de jouissance pour le pervers qu’elles espèrent ainsi contenter, pour mieux se faire accepter par lui. On est alors dans une relation psychopathologique.
Certaines victimes semblent souffrir au départ d’un manque de confiance en soi pathologique qui leur fait accepter aisément toute forme de soumission. Mais la plupart des victimes ne sont pas nécessairement masochistes : ce qui différencie les victimes de pervers des masochistes, c’est que lorsque, au prix d’un immense effort, elles parviennent à se séparer de leur bourreau, elles ressentent une immense libération, parce que la

24. Profil des conjoints des pervers narcissiques
On remarque que ces épouses (ou époux, le pervers narcissique n’est pas nécessairement masculin) se retrouvent un peu dans la même situation que celles des femmes battues. Elles subissent graduellement un lavage de cerveau, d’autant plus facilement qu’elles-mêmes sont souvent à la recherche d’un compagnon qui puisse les structurer. Elles peuvent même trouver excitant le côté sombre de leur partenaire. Elles peuvent être au courant de ses antécédents (problèmes de mœurs, prison, mauvaises actions racontées à l’envi par le pervers à son partenaire etc.) et pourtant tout lui pardonner.
Beaucoup d’entre elles restent avec leur mari parce qu’elles ont peur pour leur avenir, pour celui de leurs enfants, et pour leur sécurité matérielle. Beaucoup sont financièrement dépendantes de leur mari. Autant de raisons pour qu’elles acceptent le statu quo et se contentent d’un « bonheur au rabais ».
Les pervers narcissiques mariés ont souvent des épouses soumises qui ont sans doute peur de perdre leur « homme » et ne posent aucune question, même devant des évènements très troublants. Leur relation avec leur mari est loin d’être parfaite, mais elles s’en contentent. Elles espèrent toujours se tromper sur son compte, ou le corriger avec leur amour.
Elles ne reviennent à la réalité que lorsqu’elles échappent à l’attraction machiavélique qu’exerçait leur compagnon et que le monde dans lequel il les avait contraintes à vivre s’écroule peu à peu. Lorsqu’elles découvrent qui est réellement leur mari, elles perdent en fait toutes leurs certitudes. « Ces femmes ont des soupçons qu’elles ne veulent pas croire. » « La réalité est que le mariage est une chose très compliquée et qui doit répondre à beaucoup de besoins. Ce qui est acceptable pour une personne peut ne pas l’être pour une autre ».
Il est possible que, quel que soit l’aspect monstrueux du mari, ce dernier soit capable par moment de tendresse, d’une tendresse toute relative dont se contentera alors l’épouse. D’autres sont l’objet de menaces, de punitions, le plus souvent subtiles, voilées, dans le cadre d’une sorte de dressage.
Comme Monique Olivier, 55 ans, visiteuse de prison qui avait rencontré Michel Fourniret lors de son séjour à Fleury-Mérogis avant de l’épouser, en 1989, une personne effacée, « craintive, très impressionnée par son mari mais pas dans une logique de remords », ne s’étant pas révoltée une seule fois, selon le procureur général de Reims.
Parlant des femmes des tueurs en séries – le cas extrême – Michèle Agrapart-Delmas, psychocriminologue, expert judiciaire auprès de la Cour d’appel de Paris, rapporte : « Elles sont dans un rapport de soumission dans lequel elles trouvent un équilibre très précaire, pathologique. Il y a un rapport de domination, mais en même temps elles participent et mettent la main à la pâte, ce qui révèle vraisemblablement des personnalités perverses. Parallèlement, elles sont soumises à un isolement de plus en plus grand, sont petit à petit retirées de leur vie sociale. Leurs partenaires leur font comprendre que « les autres ne comprendraient pas ». Ces femmes sont des victimes mais des victimes partiellement consentantes ».
Roy Hazelwood, psychologue, a relevé que beaucoup de sadiques sexuels expérimentent sur leur épouse certains comportements qu’ils accomplissent par la suite sur leurs victimes. Séduites, fascinées, vampirisées par la personnalité de leurs maris, elles peuvent perdre une partie de leur humanité. Selon ce dernier, on ne deviendrait pas toujours la femme d’un grand pervers par hasard. Certaines femmes sont fascinées par les tueurs en série ou les pervers. L’un des plus célèbres, Ted Bundy, qui a inspiré le film Le silence des agneaux, a été inondé de demandes en mariage avant son exécution en Floride, le 24 janvier 1989.

25. Pourquoi acceptent-elles leur sort et ne se défendent-elles pas ?
La plupart du temps ces victimes ne peuvent rien faire. Elles sont trop faibles pour se défendre face à leur persécuteur, trop faibles pour prouver aux autres que la personne qui les a persécutées n’est pas celle qu’elle s’évertue à paraître. Elles sont souvent déstabilisées par l’absence de scrupules et la capacité de mensonge jusqu’au-boutiste de leur bourreau. De plus, elles savent qu’il est capable de terribles vengeances. Il y a souvent chez elles un mélange de fascination et de peur, comme la souris devant le naja.
De plus certains pervers infligent à leurs victimes des coups moraux si terribles, qu’il faut à leurs victimes beaucoup de temps pour s’en remettre. Certaines ne s’en remettent d’ailleurs jamais et peuvent aller jusqu’à se suicider.
L’aveuglement de certaines victimes est semblable à celui des membres d’une secte face aux agissements de leur gourou. Elles croient se défendre sans mesurer la puissance de l’emprise à laquelle elles sont soumises et le courage immense qu’il leur faudra pour s’en libérer. Elles peuvent alors trouver plus facile de se bercer d’illusions que de s’engager dans ce difficile effort libératoire.

26. Ruses, stratégies et tactiques des pervers narcissiques
Le pervers a en général beaucoup d’imagination, et il est difficile de recenser, ici, les milliers de ruses et tactiques, dont il dispose dans son arsenal.

27. Séduction, jeu sur les apparences
Contrairement au pervers de caractère, qui irrite son entourage par ses revendications et nie radicalement l’autre, le pervers narcissique, lui, réussit à créer un élan positif envers lui. Comme toute personne manipulatrice, il sait se rendre aimable.
Il change de masque suivant les besoins, tantôt séducteur paré de toutes les qualités, tantôt victime faible et innocente. Il a un souci scrupuleux des apparences, donnant le plus souvent l’image, valorisante pour son ego, d’une personne parfaite, image qui cache son absence d’émotion, d’amour, de sincérité et d’intérêt pour tout ce qui n’est pas lui. Il ne s’intéresse pas à la réalité, tout est pour lui jeu d’apparences et de manipulation de
28. Dissimulation

29. Mimétisme
Ce sont de véritables caméléons, aptes à mimer les attitudes et les paroles de son interlocuteur pour susciter chez lui l’illusion d’un accord parfait, d’une entente exceptionnelle qui ne cesse de s’approfondir. Le mimétisme est d’ailleurs l’une des techniques employée par la Programmation neuro-linguistique.

30. Diviser, cloisonner ses relations
Par prudence, il divisera et cloisonnera ses relations, afin qu’on ne puisse pas recouper ses mensonges ou que ses victimes ne risquent pas de se s’allier contre lui. Sa technique, dans ce domaine, finit par être magistrale.

31. Vous encenser pour mieux vous couler
Il commence par vous encenser. Vous êtes le meilleur, le plus doué, le plus cultivé… Personne d’autre que vous ne compte pour lui (il n’hésite d’ailleurs pas à dire la même chose successivement à plusieurs personnes). Ces éloges et ces protestations d’attachement lui permettent de mieux « vous couler » ensuite en jouant sur l’effet de surprise, et de vous atteindre d’autant plus que vous ne vous attendiez pas à l’attaque et qu’il a en outre pris soin de choisir précisément le moment où vous pouviez le moins vous y attendre.

32. Se valoriser sans cesse et dévaloriser l’autre
Les Narcisse cherchent à évoluer sous les feux de la rampe, à choisir des situations où d’autres pourront les admirer. Ils veulent capter l’attention de leurs semblables qu’ils considèrent, par ailleurs, comme de simples faire-valoir, victimes potentielles qu’ils n’hésiteront pas à critiquer en public, souvent insidieusement.

33. Le principe d’autorité
Il utilise son pouvoir de séduction, ses talents de comédien, son apparence de sérieux, toutes les facettes de ses « personnalités » pour s’imposer. Il aime arrêter toute discussion par quelque phrase définitive, utilisant le principe d’autorité : « Je suis malade ! », ou bien « Tu te rends compte de ce que tu me demandes ! », « Je ne peux pas discuter avec toi pour l’instant, tu vois bien que je suis pris ».

34. L’induction (suggérer l’idée à l’autre)
La grande force du pervers narcissique est l’art de l’induction.
Il s’applique à provoquer chez l’autre des sentiments, des réactions, des actes, ou, au contraire, à les inhiber. Il fonctionne en quelque sorte comme un magicien maléfique, un hypnotiseur abusif, utilisant successivement injonctions et séduction. Evitant d’exprimer à l’autre ce qu’il pense, de l’éclairer sur ses intentions, il procède par allusion, sans jamais se compromettre. Pour mieux duper, il suscite chez l’autre un intérêt pour ce qui va faire l’objet de la duperie, qu’il va rendre aussi alléchant que possible sans jamais en parler ouvertement. Etalant connaissances, savoir, certitudes, il va pousser l’autre à vouloir en savoir plus, à convoiter l’objet en question et à exprimer son désir de se l’approprier .
Il procède de la même façon s’il a l’intention a priori de refuser quelque chose. L’autre, qui n’avait pas l’idée de demander quoi que ce soit, va se sentir pris à contre-pied sans savoir exactement pourquoi : il se promettra alors de ne jamais demander quelque chose, il doutera de sa propre honnêteté, ou même se sentira suspect, entrant inconsciemment dans le jeu du pervers narcissique. Ce dernier, pour prendre l’ascendant sur sa « victime », assortira volontiers son discours d’un message moralisateur et s’affichera comme un être « noble et pur », contraignant l’autre qui ne veut pas être repoussé à s’identifier à cette morale, que cela soit dans l’acceptation ou le refus de la chose suggérée.
Faisant parler le pervers narcissique, Alberto Eiguer écrit : « Il faudrait que vous agissiez de sorte qu’il ne reste aucun doute que vous êtes moi… et que tout ce que vous faites, dites ou éprouvez, confirme que je suis le seul, moi, le plus grand et cela même au prix de votre propre disqualification ». On touche ici au fondement de l’induction narcissique.

35. Contradictions ou contradictions apparentes
Un jour, relâchant sa vigilance, content et fier de son coup, le pervers narcissique pourra même se vanter auprès de tiers auxquels il prête ses propres pensées, de son succès, l’autre l’avait mérité, puisqu’il « n’avait qu’à ne pas être si bête et si naïf ».
Mais même quand les contradictions de son comportement éclatent, semant alors le doute sur sa personnalité, ses intentions ou sa sincérité, il parvient le plus souvent à rattraper ses erreurs et à restaurer la belle image de lui-même qu’il a laissée se fissurer par manque de prudence. Il affirmera alors, par exemple, qu’il a plaisanté et qu’il ne cherchait qu’à tester son interlocuteur.
La plupart du temps, on lui pardonnera malgré tout, parce qu’il sait se rendre sympathique et surtout parce qu’il a toujours une explication pour justifier un comportement soudain contradictoire. L’erreur « désastreuse » sera mise sur le compte d’une faiblesse momentanée, d’une fatigue, d’un surmenage, d’une maladie. Finalement, on se dira que toute personne « parfaite » est faillible.
« Le pervers narcissique aime la controverse. Il est capable de soutenir un point de vue un jour et de défendre les idées inverses le lendemain, juste pour faire rebondir la discussion ou, délibérément, pour choquer. » (Marie-France Hirogoyen, Le Harcèlement moral, page 108)

36. Emploi de messages paradoxaux
Le pervers narcissique se complaît dans l’ambiguïté. Par ses messages paradoxaux, doubles, obscurs, il bloque la communication et place sa victime dans l’impossibilité de fournir des réponses appropriées, puisqu’elle ne peut comprendre la situation. Elle s’épuise à trouver des solutions qui seront par définition inadaptées et rejetées par le pervers dont elle va susciter les critiques et les reproches. Complètement déroutée, elle sombrera dans l’angoisse ou la dépression (voir Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, la communication perverse, p. 111).

37. Calomnies et insinuations
« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! » (Beaumarchais)
Le pervers narcissique a le talent de diffamer sans avoir l’air d’y toucher, prudemment, en donnant l’apparence de l’objectivité et du plus grand sérieux, comme s’il ne faisait que rapporter des paroles qui ne sont pas les siennes. Souvent il ne porte pas d’accusation claire, mais se contente d’allusions voilées, insidieuses. À la longue, il réussira à semer le doute, sans avoir jamais prononcé une phrase qui pourrait le faire tomber sous le coup d’une accusation de diffamation.
Il usera du pouvoir de la répétition et ne cessera pas de semer le doute sur l’honnêteté, sur les intentions de l’adversaire qu’il veut abattre s’appuyant sur la tendance humaine à croire « qu’il n’y a pas de fumée sans feu ».

38. Fausse modestie
Lors de l’utilisation de la technique de l’induction (voir plus haut), il se présente bien volontiers comme une personne modeste, n’osant pas proposer ses solutions ou l’objet de sa duperie (l’appât), l’objet qu’il veut soumettre à la convoitise de l’autre.
Comme un rusé paysan, il est capable parfois de se faire passer pour bête et naïf, prêchant le faux pour savoir le vrai. Un très bon moyen de guerre

39. Confusion des limites entre soi et l’autre
Le pervers narcissique n’établit pas de limites entre soi et l’autre. Il incorpore les qualités de l’autre, se les attribue pour pallier les faiblesses de sa véritable personnalité et se donner une apparence grandiose. Ces qualités qu’il s’approprie, il les dénie à leur véritable possesseur, cela fait partie intégrante de sa stratégie de la séduction. « La séduction perverse se fait en utilisant les instincts protecteurs de l’autre. Cette séduction est narcissique : il s’agit de chercher dans l’autre l’unique objet de sa fascination, à savoir l’image aimable de soi. Par une séduction à sens unique, le pervers narcissique cherche à fasciner sans se laisser prendre. Pour J. Baudrillard, la séduction conjure la réalité et manipule les apparences. Elle n’est pas énergie, elle est de l’ordre des signes et des rituels et de leur usage maléfique. La séduction narcissique rend confus, efface les limites de ce qui est soi et de ce qui est autre. On n’est pas là dans le registre de l’aliénation – comme dans l’idéalisation amoureuse où, pour maintenir la passion, on se refuse à voir les défauts ou les défaillances de l’autre – mais dans le registre de l’incorporation dans le but de détruire. La présence de l’autre est vécue comme une menace, pas comme une complémentarité. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, p. 94).

40. Utilisation de fausses vérités énormes ou crédibles
La communication perverse est au service de cette stratégie. Elle est d’abord faite de fausses vérités. Par la suite, dans le conflit ouvert, elle fait un recours manifeste, sans honte, au mensonge le plus grossier.
« Quoi que l’on dise, les pervers trouvent toujours un moyen d’avoir raison, d’autant que la victime est déjà déstabilisée et n’éprouve, au contraire de son agresseur, aucun plaisir à la polémique. Le trouble induit chez la victime est la conséquence de la confusion permanente entre la vérité et le mensonge. Le mensonge chez les pervers narcissiques ne devient direct que lors de la phase de destruction, comme nous pourrons le voir dans le chapitre suivant. C’est alors un mensonge au mépris de toute évidence. C’est surtout et avant tout un mensonge convaincu qui convainc l’autre. Quelle que soit l’énormité du mensonge, le pervers s’y accroche et finit par convaincre l’autre. Vérité ou mensonge, cela importe peu pour les pervers : ce qui est vrai est ce qu’ils disent dans l’instant. Ces falsifications de la vérité sont parfois très proches d’une construction délirante. Tout message qui n’est pas formulé explicitement, même s’il transparaît, ne doit pas être pris en compte par l’interlocuteur. Puisqu’il n’y a pas de trace objective, cela n’existe pas. Le mensonge correspond simplement à un besoin d’ignorer ce qui va à l’encontre de son intérêt narcissique. C’est ainsi que l’on voit les pervers entourer leur histoire d’un grand mystère qui induit une croyance chez l’autre sans que rien n’ait été dit : cacher pour montrer sans dire. » (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement moral, page 94)
Il use d’un luxe de détails pour éteindre la vigilance de ses proches. « Plus le mensonge est gros, plus on a envie d’y croire. »

41. Se poser en victime
Lors des séparations, les pervers se posent en victimes abandonnées, ce qui leur donne le beau rôle et leur permet de séduire un autre partenaire, consolateur.
Il peut se faire passer pour faible, pour le « chien perdu sans collier », prendre la mine de chien battu, les yeux tristes, dont voudront alors justement s’occuper les femmes maternelles, dévouées, celles ayant une vocation de dame patronnesse, celles n’existant que par le dévouement à autrui, celles qui deviendront souvent leur future victime. Cela afin de mieux les faire tomber dans ses filets.
Il a d’ailleurs un talent fou pour se faire passer pour une victime. Comme il a un talent fou, pour se faire passer pour malade ou irresponsable ou tirer profit d’une maladie (imaginaire ou réelle), d’un accident, user ou abuser d’un handicap réel, etc.

42. Création d’une relation de dépendance
L’autre n’a d’existence que dans la mesure où il reste dans la position de double qui lui est assignée. Il s’agit d’annihiler, de nier toute différence. L’agresseur établit cette relation d’influence pour son propre bénéfice et au détriment des intérêts de l’autre. « La relation à l’autre se place dans le registre de la dépendance, dépendance qui est attribuée à la victime, mais que projette le pervers [sur l’autre]. A chaque fois que le pervers narcissique exprime consciemment des besoins de dépendance, il s’arrange pour qu’on ne puisse pas le satisfaire : soit la demande dépasse les capacités de l’autre et le pervers en profite pour pointer son impuissance [celle de sa victime], soit la demande est faite à un moment où l’on ne peut y répondre. Il sollicite le rejet car cela le rassure de voir que la vie est pour lui exactement comme il avait toujours su qu’elle était » (Marie-

43. Inhiber la pensée critique de la victime
Lors de la phase d’emprise, la tactique du pervers narcissique est essentiellement d’inhiber la pensée critique de sa victime. Dans la phase suivante, il provoque en elle des sentiments, des actes, des réactions, par des mécanismes d’injonction ou d’induction. « Si l’autre a suffisamment de défenses perverses pour jouer le jeu de la surenchère, il se met en place une lutte perverse qui ne se terminera que par la reddition du moins pervers des deux. Le pervers essaie de pousser sa victime à agir contre lui (et à la faire agir d’une façon perverse) pour ensuite la dénoncer comme « mauvaise ». Ce qui importe, c’est que la victime paraisse responsable de ce qui lui arrive ». (Marie-France Hirigoyen, Le Harcèlement Moral, page 122).
Le plus dur pour la victime est de ne pas rentrer dans le jeu, en particulier le jeux des conflits artificiels, provoqués par le pervers.

44. Tactique du harcèlement moral pervers
Isoler quelqu’un, refuser toute communication, ne pas lui transmettre de consignes, multiplier les brimades, ne pas lui donner de travail ou un travail humiliant, au contraire, lui donner trop de travail ou un travail largement au dessus de ses compétences etc. les cas de figure du harcèlement moral, du bizutage ou du mobbing, telles sont les tactiques du harcèlement moral, pouvant se décliner à l’infini.
Selon la définition la plus courante : « Le harcèlement moral est un ensemble de conduites et de pratiques qui se caractérisent par la systématisation, la durée et la répétition d’atteintes à la personne ou à la personnalité, par tous les moyens relatifs au travail, ses relations, son organisation, ses contenus, ses conditions, ses outils, en les détournant de leur finalité, infligeant ainsi, consciemment ou inconsciemment, une souffrance intense afin de nuire, d’éliminer, voire de détruire. Il peut s’exercer entre hiérarchiques et subordonnés, de façon descendante ou remontante, mais aussi entre collègues, de façon latérale ».

45. Tactiques ultimes (sur le point d’être confondu)
Si un emballement peut conduire le pervers narcissique à commettre des actes de violence, il évite soigneusement de se faire « emballer » par la police et la justice. Pour cela, il maîtrise l’art de « l’emballage » des faits dans le discours. Pour paraphraser Philinte, dans ‘Le Misanthrope’ : « Toujours, en termes convaincants, ses dénégations sont dites ». Acculé, il peut se faire passer pour fou, irresponsable de ses actes, car on sait que les fous peuvent tout se permettre (article 122-1 du nouveau Code Pénal).

46. Annexe : Articles de loi
A. De l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de faiblesse
Article 223-15-2 du Code pénal. (Loi nº 2001-504 du 12 juin 2001 art. 20 Journal Officiel du 13 juin 2001) (Ordonnance nº 2000-916 du 19 septembre 2000 art. 3 Journal Officiel du 22 septembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2002) Est puni de trois ans d’emprisonnement et de 375 000 euros d’amende l’abus frauduleux de l’état d’ignorance ou de la situation de faiblesse soit d’un mineur, soit d’une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de grossesse, est apparente et connue de son auteur, soit d’une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de l’exercice de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire ce mineur ou cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement préjudiciables. Lorsque l’infraction est commise par le dirigeant de fait ou de droit d’un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d’exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes qui participent à ces activités, les peines sont portées à cinq ans d’emprisonnement et à 750 000 euros d’amende…
B. Loi contre le harcèlement moral sur le lieu de travail
Définition du code du travail L 122-49. Aucun salarié ne doit subir des agissements répétés de harcèlement moral qui ont pour objet ou pour effet une dégradation des conditions de travail susceptible de porter atteinte à ses droits et à sa dignité, d’altérer sa santé physique ou mentale ou de compromettre son avenir professionnel. Aucun salarié ne peut être sanctionné, licencié ou faire l’objet d’une mesure discriminatoire, directe ou indirecte, notamment en matière de rémunération, de formation, de reclassement, d’affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de mutation ou de renouvellement de contrat pour avoir subi, ou refusé de subir les agissements définis à l’alinéa précédent ou pour avoir témoigné de tels agissements ou les avoir relatés. Toute rupture du contrat de travail qui en résulterait, toute disposition ou tout acte contraire est nul de plein droit. (conformément à la loi n°2002-73 du 17 janvier 2002 de modernisation sociale).
C. La cruauté mentale et physique
Il y a cruauté physique lorsque l’un des conjoints s’en prend à l’autre en lui assénant des coups ou en exerçant des sévices sur sa personne.
Il y a cruauté mentale lorsque l’un des conjoints, volontairement, cherche à blesser l’autre autrement que par des agressions physiques (injures, humiliation, mépris). La cruauté mentale provoque une souffrance morale entraînant parfois des conséquences physiques lorsque la victime est soumise à des violences verbales, dites psychologiques telles que les insultes, les menaces, les terreurs infligées, les humiliations…
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Dubreuil
Psychologue clinicien
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Re: Urgent, c'est le tournant de ma vie

Message par Dubreuil »

LE VOYEURISME

Pour illustrer ce qui constitue une définition du voyeurisme, Lacan prend appui sur l’exemple que nous donne Sartre du voyeur surpris à regarder par le trou de la serrure. Dans l’analyse qu’il fait du regard dans son livre L’Être et le Néant, Sartre situe le regard à l’occasion d’un froissement de branches, d’un bruit de pas suivi du silence, de l’entrebâillement d’un volet, d’un léger mouvement d’un rideau. Pendant un coup de main, les hommes qui rampent dans les buissons subissent comme regard à éviter non pas deux yeux mais toute une forme blanche qui se découpe contre le ciel en haut d’une colline.
Et si nous n’avons pas forcément à le suivre sur les conclusions qu’il en tire quant à l’existence d’autrui, par contre, comme le souligne Lacan, il perçoit bien la pointe de ce qui est saisi de la fonction du voyeur quand il est surpris dans sa tentative de capture de cette fente qu’est le trou de la serrure. D’ailleurs dans la langue la fente peut aussi s’appeler un regard.
La honte qui va en découler pour le voyeur montre que ce qui l’intéresse n’est pas ce qu’il y a derrière le trou de la serrure mais la capture de la fente elle-même. La honte n’est pas due à ce qu’il soit surpris à voir certaines choses mais plutôt qu’il soit surpris dans cette position qui d’un point de vue narcissique déchoit par rapport à la position debout. Il est surpris dans la fonction de désirer.
La honte fait réapparaître le regard qui est normalement un objet perdu mais qui va être retrouvé par l’apparition de la honte. Pour cela, il faut l’introduction d’un autre qui va le surprendre et provoquer la honte et permettre ainsi de retrouver le regard, de le faire surgir. Le voyeur fait apparaître le regard en se faisant surprendre comme regard caché.

Alors qu’est-ce qui importe au voyeur, lui qui ne s’est pas privé de saisir, de profaner, le mot est de Lacan, de profaner tout ce qui peut être vu, qu’est-ce qui lui importe si ce n’est pas de chercher à voir ce qu’il y a derrière le trou de la serrure ?
Ce qui importe au voyeur et qu’il interroge dans l’Autre, ce n’est pas ce qui peut se voir, même de façon dérobée, c’est ce qui ne peut se voir, voilà ce qui lui importe jusqu’au moment où il va se faire surprendre, ce qu’il cherche à voir c’est l’objet mais l’objet en tant qu’absence, ce que le voyeur cherche et trouve c’est l’ombre derrière le rideau où il va pouvoir fantasmer n’importe quelle présence. Ce qu’il cherche, ce n’est pas le phallus mais son absence, d’où la prééminence de certaines formes dans sa recherche, et Lacan donne l’exemple du corps grêle de la petite fille où ce qui est cause du désir c’est ce qui ne peut s’y voir, c’est l’insaisissable au niveau d’une ligne où il manque, c’est-à-dire le phallus. Ce qu’il regarde, c’est ce qui ne peut se voir.

Nous en avons un très bel exemple avec le personnage d’Octave dans le livre de Klossowski Les lois de l’hospitalité. Octave, le professeur de scolastique, est un voyeur qui est malade d’une question : qui est Roberte, son épouse chérie ?
Pour répondre à cette question qui fait son malheur, il va la soumettre à la loi de l’hospitalité. En pratique il prostitue ou plutôt il adultère Roberte auprès d’invités qu’il a lui-même choisis. Ce qu’il cherche à voir et qui ne peut se voir, c’est l’essence de Roberte, son être, et pas à n’importe quel moment mais au moment où elle subit l’assaut de l’invité. Il va lui proposer de se soumettre aux lois de l’hospitalité pour que se révèle cette essence.

Dans la clinique du voyeuriste, il y a donc ce temps important et même structural où le voyeur est surpris comme regard caché et puis il y a le temps avant que le voyeur ne soit surpris.
C’est pourquoi Lucien Israël distingue trois temps dans cette clinique du voyeurisme :
1) le premier temps c’est voir sans être vu
2) le deuxième temps c’est surprendre
3) le troisième c’est le souhait d’être surpris.
Pour lui, la genèse d’une perversion du regard trouve son explication dans le fait que le regard n’a pas à un moment donné rencontré l’interdit nécessaire.

Notons déjà qu’au niveau social les moyens de production et de diffusion de l’image vont dans le sens de favoriser le franchissement de l’interdit. Chez le voyeur, rien ne vient interdire la tentation de surprendre le coït parental. La réponse parentale serait plutôt, tu peux venir voir car il ne se passe rien, il serait alors poussé à aller chercher ailleurs ce qui pourrait confirmer qu’il se passait bien quelque chose entre les parents. En quelque sorte, il cherche à saisir la scène primitive, une scène primitive nouvelle qui confirmerait qu’il s’y passe bien quelque chose.

Alors quelle est la logique du discours inconscient du voyeur ?
Si son travail c’est de rendre l’objet (a) au grand Autre, il va le faire en faisant apparaître cet objet, ici le regard. Pour cela il va se faire regard, car si dans le voyeurisme l’objet est le regard, le regard c’est aussi le sujet.
Dans l’exemple que donne Sartre du sujet surpris en train de voir par le trou de la serrure, l’instance du regard ne surgit pas au niveau du regard de l’autre, celui qui surprend le voyeur, c’est l’autre qui en surprenant le voyeur comme regard caché fait surgir le regard au niveau du voyeur, le sujet est tout entier regard caché.
Le regard c’est ce qui manque dans le visible, c’est le trou mais aussi la tache ; le voyeur va tenter de donner consistance à ce manque pour pouvoir rendre l’objet à l’Autre. Et sa solution c’est de se faire surprendre comme regard caché, comme regard voilé. De cette façon il donne une consistance imaginaire, illusoire, à l’objet à la place d’une consistance logique symbolique qui elle se déduit du jeu du signifiant comme ce qui choit, c’est l’objet perdu freudien toujours recherché et jamais retrouvé. Le voyeur donne ainsi corps au manque qu’est le regard en se faisant regard. Il comble le manque de l’Autre avec son propre regard.

L’exhibitionniste, s’il est aussi concerné par le même objet, n’est cependant pas l’envers du voyeuriste ; lui, ce dont il s’occupe principalement c’est de la jouissance de l’Autre alors que le voyeuriste ne s’en occupe pas en priorité, lui son travail c’est surtout de combler le manque de l’Autre. L’exhibitionniste ce qu’il cherche, c’est saisir le moment où apparaît le regard, réussir à capter l’instant où le regard se met en place.

Peut-on repérer aujourd’hui, dans ce monde où l’image est très abondante, une modalité perverse du regard mais cette fois-ci à un échelon collectif et non plus individuel, peut-on parler d’une modalité voyeuriste à l’échelon de la société ?
La tentative de forclusion du sujet qu’opère la science ne peut qu’aller de pair avec une perversion sociale où il nous est demandé d’accomplir notre tâche sans limites familiales ou de déplacement, par exemple, comme le pervers peut promouvoir une jouissance sans entrave, c’est-à-dire que les barrières que la subjectivité pourrait tenter d’opposer à ces exigences ne valent plus. La norme veut par exemple que le travailleur puisse se déplacer librement pour son travail, être performant à tout moment.
La science est de plus en plus une écriture ; le regard scientifique qui scrutait, qui dénombrait, qui répertoriait pour connaître, pour acquérir un savoir et fonder une science, ce regard supporté par un sujet, le scientifique lui-même, est rejeté au profit d’une écriture mathématique.
Ce qui fait que le sujet regardant n’est plus localisable, seul est repérable le sujet de la vision et cela grâce au calcul mathématique (se reporter sur cette question à l’article de J. Brini). Ce qui aura pour conséquences que dans notre société où l’image pullule, le regard rejeté par la science va réapparaître d’une façon voyeuriste. Il ne s’agit plus seulement de voir les images qui déferlent mais de regarder ce qui ne peut se voir, de saisir au-delà de l’image ce qui ne peut se voir, c’est-à-dire viser l’être même du sujet, comme Octave cherchait à saisir l’être même de Roberte au moment où elle subissait l’assaut de l’invité ; nous sont alors proposées les images les plus crues, les plus surprenantes puisque sans aucune barrière. De cette façon, le sujet n’est plus seulement spectateur, il est invité à être regard, il est aussi dans le tableau, il est dans la scène et pas uniquement spectateur de l’image. Il n’est plus seulement sujet de la vision, il est sujet du regard.
C’est un dispositif voyeuriste car c’est la perversion du regard qui permet de faire apparaître cet objet qui habituellement est inatteignable et permet ainsi de porter un démenti de la castration dans le champ scopique ; c’est ce que permet et propose notre société avec les moyens techniques qu’apporte la science en ce qui concerne l’image.
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Dubreuil
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Message par Dubreuil »

LA VIOLENCE PERVERSE
de M.F Hirigoyen

Résister à l’emprise, c’est s’exposer à la haine. A ce stade, l’autre, qui n’existait que comme un objet utile, devient un objet dangereux dont il faut se débarrasser par n’importe quel moyen. La stratégie perverse se dévoile au grand jour.
La haine est montrée
La phase de haine apparaît au grand jour lorsque la victime réagit, qu’elle essaie de se poser en tant que sujet et de récupérer un peu de liberté. Malgré un contexte ambigu, elle essaie de mettre une limite. Un déclic lui fait dire «ça suffit », soit parce qu’un élément extérieur lui a permis de prendre conscience de son asservissement c’est en général quand elle a vu son agresseur s’acharner sur quelqu’un d’autre -, soit quand le pervers a trouvé un autre partenaire potentiel et essaie de pousser le précédent à partir en accentuant sa violence.
Au moment où la victime donne l’impression de lui échapper, l’agresseur éprouve un sentiment de panique et de fureur il se déchaîne.
Tout ce qui était souterrain apparaît alors au grand jour. Il ne s’agit pas ici d’un amour qui se transforme en haine comme on tend à le croire, mais d’envie qui se transforme en haine.
Quand il justifie cette haine, c’est par une persécution de l’autre, qui le placerait lui en position de légitime défense. Comme chez les paranoïaques, apparaissent alors chez lui des idées de préjudice ou de persécution, une anticipation sur les réactions de défense attendues amenant à des conduites délictueuses et un fonctionnement procédurier. Tout ce qui ne va pas est de la faute des autres qui sont unis contre lui.
Par un phénomène de projection, la haine de l’agresseur est à la mesure de la haine qu’il imagine que sa victime lui porte. Il la voit comme un monstre destructeur, violent, néfaste.
Cette haine projetée sur l’autre, est pour le pervers narcissique un moyen de se protéger de troubles qui pourraient être plus grands, du registre de la psychose. C’est aussi un moyen, lorsqu’il s’est engagé dans une nouvelle relation, de se défendre de toute haine inconsciente contre le nouveau partenaire.

La violence est agie
Il s’agit d’une violence froide, verbale, faite de dénigrement, de sous-entendus hostiles, de marques de condescendance et d’injures. L’effet destructeur vient de la répétition d’agressions apparemment anodines mais continuelles, et dont on sait qu’elles ne s’arrêteront jamais. Il s’agit d’une agression à perpétuité.

L’autre est acculé
Lors de la phase d’emprise, l’action du pervers narcissique sur sa victime était essentiellement d’inhiber sa pensée. Dans la phase suivante, il provoque en elle des sentiments, des actes, des réactions, par des mécanismes d’injonction. Cela peut aller jusqu’à provoquer le suicide.

L’agresseur
Il peut arriver à chacun d’utiliser ponctuellement, passagèrement des mécanismes de défense pervers. Ce qui nous distingue des pervers, c’est que ces comportements ont été suivis de remords ou de regrets.

La perversion narcissique
Le psychanalyste P.C. Racamier est un des premiers à avoir décrit le concept de pervers narcissique. D’autres auteurs, dont Alberto Eiguer ont ensuite tenté d’en donner une définition :
« Les individus pervers narcissiques sont ceux qui, sous l’influence de leur soi grandiose, essaient de créer un lien avec un deuxième individu, en s’attaquant tout particulièrement à l’intégrité narcissique de l’autre afin de le désarmer. Ils s’attaquent aussi à l’amour de soi, à la confiance en soi, à l’auto-estime et à la croyance en soi de l’autre. En même temps, ils cherchent, d’une certaine manière, à faire croire que le lien de dépendance de l’autre envers eux est irremplaçable et que c’est l’autre qui le sollicite. »

Les pervers narcissiques sont considérés comme des psychotiques sans symptômes, qui trouvent leur équilibre en déchargeant sur un autre la douleur qu’ils ne ressentent pas et les contradictions internes qu’ils refusent de voir. Ils «font pas exprès » de faire mal, ils font mal parce qu’ils ne savent pas faire autrement pour exister. Ils ont eux-mêmes été blessés dans leur enfance et essaient de se maintenir en vie. Ce transfert de douleur leur permet de se valoriser aux dépens d’autrui.

La personnalité narcissique est décrite comme suit (présente au moins cinq manifestations suivantes) :
- le sujet a un sens grandiose de sa propre importance,
- est absorbé par des fantaisies de succès illimité, de pouvoir,
- pense être « spécial » et unique,
- a un besoin excessif d’être admiré,
- pense que tout lui est dû,
- exploite l’autre dans les relations interpersonnelles,
- manque d’empathie,
- envie souvent les autres,
- fait preuve d’attitudes et de comportements arrogants.

Otto Kernberg décrit les principales caractéristiques de ces personnalités qui «un sentiment de grandeur, un égocentrisme extrême, une absence totale d’empathie pour les autres, bien qu’ils soient avides d’obtenir admiration et approbation".
Ces patients ressentent une envie très intense à l’égard de ceux qui semblent posséder les choses qu’ils n’ont pas ou qui semblent tirer simplement plaisir de leur vie. Non seulement ils manquent de profondeur affective et n’arrivent pas à comprendre les émotions complexes des autres, mais leur propre sentiments ne sont pas modulés et connaissent de rapides flambées suivies de dispersion.
Ils ignorent en particulier les sentiments véritables de tristesse et de deuil ; cette incapacité à éprouver des réactions dépressives est un trait fondamental de leur personnalité. Lorsqu’on les abandonne ou qu’on les déçoit, ils peuvent se montrer apparemment déprimés, mais à un examen attentif, il s’agit de colère ou de ressentiment avec des désirs de revanche plutôt que d’une véritable tristesse pour la perte de la personne qu’ils apprécient. »

Un narcisse est une coque vide qui n’a pas d’existence propre ; c’est un "pseudo" qui cherche à faire illusion pour masquer son vide. Son destin est une tentative pour éviter la mort. C’est quelqu’un qui n’a jamais été reconnu comme un être humain et qui a été obligé de se construire un jeu de miroirs pour se donner l’illusion d’exister. Comme un kaléidoscope, ce jeu de miroirs a beau se répéter et se multiplier, cet individu reste construit sur du vide.
Les individus pervers narcissiques sont des individus mégalomanes qui se posent comme référents, comme étalons du bien et du mal, de la vérité. On leur attribue souvent un air moralisateur, supérieur, distant. Même s’ils ne disent rien, l’autre se sent pris en faute.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
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