Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour,
J'ai fait un drôle de rêve cette nuit.
Un autre cauchemar, qui m'a fait suer, dans tous les sens du terme.
J'étais encore dans ma maison d'enfance, avec ma famille... puis il fallait se cacher. Il y avait des méchants immigrants, des jeunes adultes, qui pouvaient faire tout sauter. Ils avaient fait un attentat à l'aéroport, et un dans un centre d'achat... et on me disait que c'était où j'étais allée faire mes courses la veille... et j'avais peur d'être dans un endroit où ça allait exploser...

Après, je sentais tout le temps la menace.
Je voulais aller acheter du chocolat pour donner en cadeau à ma meilleure amie qui a terminé de rédiger sa maîtrise... mais c'était dans une chocolaterie aussi de mon enfance. Et je devais choisir les chocolats... puis je me mettais à parler d'un souvenir où ma mère nous achetait des petits chocolats pralinés en forme d'animaux, et je me demandais s'ils tenaient encore son gâteau préféré... qu'ils ne tenaient plus.
Mais là, il fallait s'en aller... parce qu'il y avait des chances que le commerce explose... et je finissais par aller dans un autobus scolaire, et là, je travaillais... il y avait plein de jeunes... et la chauffeuse était vraiment mauvaise... je contrôlais comme le volant du derrière de l'autobus... mais elle contrôlait la vitesse... et les freins... puis elle était dangereuse, surtout qu'elle ne faisait pas ses stops... et qu'on passait près d'une école primaire. Je me rendait compte que je n'avais aucun endroit où amener les enfants, et je voulais les sauver... puis la chauffeuse s'est mise à aller tellement vite... je perdais tout contrôle, je lui demandait d'arrêter mais elle ne le faisait pas. Et je lui disais que j'allais appeler le 911, à même l'autobus, pour que la police l'arrête... mais la police me demandait des informations bien précises, que je n'étais pas capable de donner.
Et je me suis réveillée, trempée...

Je n'ai pas parlé de mon rêve à ma psychologue parce que je voulais plutôt aborder le fait que je me sentais un peu en résistance... comme incapable de retracer dans mon cerveau le lieu et le sujet de notre dernière rencontre... que j'ai failli oublier de mettre mon cadran pour notre rendez-vous ce matin... alors qu'on avait parlé précisément de sexualité...

Et là, je me suis mise à comprendre à double sens, tout ce que je disais...
- On dirait que je résistais à venir.
Qui m'a emmené sur le sujet de l'orgasme et la culpabilité... mon association des sensations physiques de l'orgasme à la culpabilité...
- Je ne veux pas aborder ça, le sujet est comme trop gros pour moi... !!!
On dirait que tout ce que je savais dans ma tête, c'est que je parlais d'une personne... on dirait que je m'imaginais petite, me faire pénétrer par un gros pénis... et dire que je ne veux pas parce que c'est trop gros, ça va faire mal...

Il y avait tellement de choses que je n'étais pas capable de m'entendre dire. Encore... et ce n'est pas parce que je ne le sais pas... mais je ne me sens pas capable de tout affronter en même temps... et j'ai besoin de me réfugier dans des parties calmes et heureuses en moi... j'ai eu envie de faire la boulette... comme pour me protéger... j'ai eu envie de pleurer... mais je me suis mise à parler de mon filleul et ça m'a calmé.

Elle me disait que je savais, je sais que je sais!
Et je lui disais que j'avais peur, mais que si j'en parlais un peu, c'est que je sais que c'est important... mais j'ai l'impression que si je vais trop vite et que je dis tout ce qu'il se passe dans ma tête, je vais me forcer et donc abuser de moi-mème... j'ai besoin de ne pas me faire violence. D'être douce. Donc on a parlé de ce que je pourrais faire concrètement pour, peut-être, recréer le rituel de la thérapie, et le bureau sécuritaire, dans d'autres sphères de ma vie. C'est quand même intéressant à explorer!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Ce n'est qu'un aurevoir!

Ça y est, j'ai dit bye à Cath, Flo, Charlie et Matt en début d'après-midi. Cath m'a écrit ce matin parce qu'elle avait besoin d'aide pour s'occuper des filles pendant qu'ils pactaient les boîtes, les valises, les bagages. Je m'étais déjà proposée pour le faire quand elle est revenue de la ferme d'alpagas, où elle est restée les 4 derniers jours. J'étais un peu triste de voir qu'elle avait invité Marie-Ève à aller là-bas ce week-end... sans m'en parler... je suis déjà allée plusieurs fois là-bas, je connais la propriétaire de la ferme, qui est vraiment une soie!! Elle est vraiment gentille et accueillante. On dirait que ce qui m'a dérangé, c'est pas vraiment le fait qu'on ne m'a pas invité, mais plus qu'on ne me l'a pas dit, comme s'il ne fallait pas que je sache... on dirait que ça fait plus de peine l'apprendre par la bande, par erreur, que si elle m'avait dit d'avance, quand elle me disait qu'elle n'avait pas de temps pour me voir parce qu'elle voulait aller rendre visite à tous ses amis avant de partir, j'ai compris... mais Marie-Ève ne l'avait jamais rencontré... Alors c'est comme si un côté de moi s'est senti sans importance... encore.

Je suis la super nanny, j'ai une belle relation avec les filles, mais on dirait que je me sens utilisée... comme aujourd'hui, c'était bien correct que je vienne, parce que je servais à quelque chose... mais eux aussi, ils servent à quelque chose dans un sens. Quand j'étais avec eux, je donnais souvent plus de mon attention aux petites qu'à elle et son chum. Je devenais vraiment la Nanny... et je suis contente d'avoir la relation que j'ai avec elles. Quand je vivais avec eux à Chisasibi, Flo avait 18 mois, et mon surnom a été un des premiers mots qu'elle a dit... quand elle essaie de montrer des mot à Charlie, je fais comme parti de la gang des gens importants... haha! Elle nomme, maman, papa, Mini, Floflo, meenchmeench (le chien), Chacha... et juste ça, on dirait que c'est comme ma paye... parce que je sais que je suis significative. Ça me fait sentir bien, je cherche ma place... je le sais. Ma famille dans un sens. Je sais que pour Cath, je ne suis peut-être pas de la famille... mais pour les filles, j'ai fait partie de la famille. Charlie me regarde toujours en souriant. Elle est si mignonne. Je sais que le temps que j'ai passé avec elle, ça l'a forgé une base relationnelle. Une certaine sécurité... autant pour moi dans mon apprentissage, que pour elle. Je sais que lorsqu'elle me voit, elle me reconnait. Elle est contente. C'est crève coeur de savoir qu'elle ne se rappellera sûrement pas de moi... même si je skype avec eux à chaque semaine. Je dis ça, mais Flo, quand j'étais partie du Nord, et qu'ils étaient revenu quelques temps plus tard... elle a fini par redire mon surnom et courir vers moi... ce sont des petits moments qui donnent un sens à ma vie... si je peux les rendre heureuse!! Si je peux leur apporter un petit quelque chose... tant mieux! Elles grandissent si bien!!

Alors bon, tout ça pour dire que j'ai réussi à leur dire bye, j'ai pleuré un peu, mais j'en ai surtout profité pour leur donner un gros câlin!! Leur dire que je les aime. Et leur dire à la prochaine! Le temps et l'avenir nous diront si je pourrai monter dans le nord cet été, si je pourrai les voir, si on pourra passer Noël ensemble ou pas! Normalement, c'est certain que je les aurais vu... que j'aurais fait un road trip dans le Nord... mais la pandémie rend tellement toutes les choses incertaines!! Le Nord, c'est un coin à protéger... ils n'ont pas les infrastructures pour faire face à la crise... et les populations autochtones risquent de juste être décimées... chose qu'on ne veut pas voir arriver!

Je suis fière de moi d'avoir eté capable de voir tout ce que j'ai reçu cette année, tous les beaux moments passés, plus que de fixer sur le manque... le vide que ça va créer de ne pas pouvoir les avoir dans ma vie. Ça fait plusieurs départs ou changements que je gère assez bien cette année. Je suis contente d'être capable de le faire au lieu de juste capoter, décompenser et éviter les émotions!! Un petit pas à la fois!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Ouff!!
Je suis quand même soulagée de retrouver mon baluchon ce soir! Disons que lorsque j'ai vu que le site était en maintenance, je me suis questionnée à savoir s'il allait rouvrir, et si le contenu était pour être encore accessible. Je sais très bien que c'est, comment dire, un genre de terrain emprunté pour moi... je me suis bâtie un petit chez moi dans lequel je peux faire mes réflexions et me suivre à travers mon cheminement!

On dirait que cette idée de perdre mon baluchon m'a inquiété... ça fait quand même plus de 6 ans que j'écris ici... il y a des trucs écrits ici que personne ne connait... que je n'ai jamais osé dire... c'est comme mon jardin secret... j'approche les 1000 messages dans cette rubrique... et on dirait, pour moi, c'est une petite mine d'or... je ne sais pas, si un jour le site avait à fermer, si j'irais recopier chacun de mes messages en quelque part... il y en a des mots/maux écrits... c'est mon histoire des dernières années! C'est ton le chemin parcouru, avec les hauts et les bas! J'aurais vraiment de la peine de perdre ça... ne sachant pas ce que j'en ferais. Avant, j'aimais bien me relire... maintenant, je le fais moins. Surtout dans mes périodes plus dark... quand je vais bien et que je lis des messages de certains moments où ça n'allait pas, parfois, ça me ramène dans ces émotions difficiles. Ce n'est pas nécessaire! Mais quand c'est des trucs positifs, ça fait du bien à lire!

Bref, tout ça pour dire que je suis contente que ça existe encore. C'est une partie de moi ici... je suis attachée à ce lieu même s'il n'existe pas réellement... donc ça veut dire que c'est possible de faire exister des trucs, de les imaginer comme des bases solides... pour s'en créer des repères... pour la première fois, je me questionne sur le mot repère... en lisant un autre texte, je me suis rendue compte que le mot repaire existe aussi... et je vais lire les définitions sur le net... et je n'arrive pas à départager les deux... d'un côté, on a le repaire, comme la petite maison dans la forêt, et repère indique un point précis, qui sert à se retrouver... ça pourrait être les deux... et j'ai du mal à savoir ce que je voulais vraiment dire, et pourquoi j'utilise toujours le mot repère écrit comme ça... il y a le mot père qui est présent dans ce mot... je ne sais pas si ça veut dire quelque chose!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!
Encore une autre semaine terminée.
La semaine a tellement passé vite. Il faut dire que lundi c'était une journée fériée chez nous! Et je suis en congé les vendredis. Donc c'est déjà le week-end pour moi. Je vais essayer de passer une autre belle fin de semaine. J'essaie d'aller marcher à tous les jours. Il annonce beau en plus. On ne dirait pas qu'on est à la fin du mois de mai.

Ça va faire un an que j'habite dans mon logement dimanche. Il va me rester encore une année ici avant de déménager dans mon vrai chez moi d'adulte. Pour l'instant, ça va bien, et je me montre que je suis autonome. Je me souviens que je disais souvent que j'avais atteint une autonomie fonctionnelle, mais pas encore une autonomie affective. Peu à peu, je me rends compte que j'ai atteint un certain niveau d'autonomie. Ce n'est pas parfait encore, mais c'est déjà mieux qu'avant!

On dirait que je ne peux pas croire que je vivais dans une ressource pour personnes présentant un problème de santé mentale il y a un an!!

On dirait que j'ai une double vie!!

Je me rends compte que j'aime de plus en plus la gestion des ressources humaines. On dirait que ça fit encore plus avec ma personnalité. J'aime le côté humain et social, qui me permet d'être en relation avec les gens. Mais sans être trop en contact avec les problèmes des gens. je me rends compte aussi que mon côté d'entrepreneurship ressort aussi. J'ai toujours été une leader. Ça m'aide à être capable de porter des projets et élaborer des trucs, qui restent en lien avec mon domaine de psychoéducation. On dirait que m'éloigner du malheur des autres, ça fait du bien. C'était, à mon avis, un très bon move de changer d'emploi. Premièrement, à mon ancien emploi, ils sont sur le chaumage car ils sont fermés depuis le début du confinement... je ne sais pas ce que j'aurais fait si je n'avais pas travaillé pendant 6 mois... mon travail me permet de m'occuper mais aussi d'avoir une routine, chose qui est aidante pour moi!

Alors bon week-end à tous!!
Demain, je vais aller faire un tour de vélo avec mon oncle et ma tante!! Une trentaine de km!
J'ai hâte de voir ça!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonnn...
Je suis fâchée.
Je vous ai écrit que j'allais faire un tour de vélo avec mon oncle et ma tante. Ça fait près d'une année que je n'ai pas vu mon oncle... j'ai vu ma tante quand on est allé voir un ballet ensemble.

À ce moment là, ma tante m'avait dit que mon oncle avait été déçu que l'année dernière, je ne sois pas venue voir mon oncle avec mon nouveau vélo, parce qu'il est un cycliste, il s'entraine de manière assez intense. Il a toujours été assez extrémiste dans tout ce qu'il faisait. J'étais proche d'eux quand j'étais jeune. Mon oncle faisait le père-Noël quand j'étais enfant. La journée que j'avais découvert que c'était lui... ce fut la crise!! My god!

Bref, j'ai pris l'initiative de lui proposer de faire un petit tour de vélo avec lui pour commencer... parce qu'il peut faire facilement des 100km par jour... je lui ai dit que je voulais faire max 20 km. Il m'a demandé où je m'étais déjà rendu en vélo... et il m'a demandé si j'avais déjà essayé la nouvelle piste cyclable qui va sur le pont Champlain, un nouveau pont qui a été inauguré il y a un an... le problème c'est que le pont a été fait en hauteur... il est vraiment haut... et j'ai peur des hauteurs... j'arrive à passer dessus en auto parce que je me force à ne pas regarder en bas, mais je sais que sur la piste cyclable, je serai à côté du vide... et j'ai le vertige en plus... alors je lui ai dit que j'avais peur et que je ne voulais pas aller là... il m'a dit que j'allais être bien accompagnée donc je n'avais pas à avoir peur... mais j'ai vraiment dit que je voulais aller plus à quelque part d'autre. Il m'avait dit qu'il allait me confirmer notre rencontre de demain, ainsi que du trajet, ce soir...

Je reçois un message de sa part, qui me dit qu'on va se rejoindre demain pour passer sur la piste cyclable du pont Champlain... et là, les émotions m'ont comme envahie... pourquoi? J'avais exprimé mes besoins, ce que je voulais et ce que je ne voulais pas... et il me pousse à y aller quand même... je ne savais pas trop si j'avais le droit de me sentir mal, et émotive... ce que je me disais, c'est que je ne veux pas faire quelque chose que je n'ai pas envie de faire! Et c'est quelque chose qui va chercher bien plus que le fait de faire du vélo sur un pont...

Alors je lui ai répondu que j'étais contente de faire une activité avec eux, mais je n'étais pas contente du trajet. J'ai écrit que je me sentais anxieuse à l'idée de faire du vélo sur un pont, et que je n'ai pas envie de m'imposer des défis en ce moment. J'ai envie d'être douce envers moi... et que s'ils voulaient vraiment aller sur le pont, je n'irais pas...

J'en ai parlé à ma soeur et elle m'a dit que c'est certain que mon oncle ne comprendrait pas... il est trop extrémiste et il pense qu'il faut pousser tout le monde... il a vu mon message, mais il ne m'a rien répondu... et là, je ne sais pas si je dois y aller ou pas. Dans le fond, est-ce que si je vais les rejoindre, il va penser que c'est parce que je suis consentente de passer sur le pont... sinon, j'y serais pas allée... ou si j'y vais, il va penser que je voulais passer du temps avec eux et qu'il va s'adapter à mes besoins aussi...

Ce flou me rend vraiment fâchée... je ne sais pas quoi faire... et ça me frustre tellement! Si je n'avais pas exprimé mes besoins, j'aurais pu comprendre... mais là, je dis ce que je veux, je mets mes limites, et elles ne sont pas respectées... ça vient chercher des émotions vraiment profondes...
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

J'ai eu besoin de parler avec un intervenant suite à avoir écrit ici. Je me sentais comme si j'allais être submergée par mes émotions. Parler m'a fait du bien. J'ai pu pleurer, dure que j'étais en colère. Il ya des choses que je n'ai pas envie de m'entendre dire parfois... tandis qu'aujourd'hui, nommer les choses m'a soulagé... surtout qu'on me valide dans mes émotions.

J'avais besoin d'entendre que j'avais raison de me sentir comme je me sentais. J'ai été capable de nommer que symboliquement, ça voulait dire plus... j'ai pu faire référence aux abus et à la pression de perdre un membre de ma famille... on dirait que je me revois plus jeune, dans la même émotion que je connais si bien. Dire que je n'ai pas envie de faite quelque chose dont je n'ai pas envie. Je ne suis pas consentente... j'ai envie qu'on écoute mes besoins... surtout quand je les exprime clairement. Quand on va à l'encontre, et que je me sens forcée de faire quelque chose, avec comme menace de perdre une relation, perdre des membres de ma famille, me sentir abandonnée... ça me ramène direct dans mes blessures. C'est triste mais je suis forcée de constater qu'ils ne sont pas adéquats ou bons pour moi.

Je vois ma psychologue demain matin, je sais que je vais pouvoir lui en parler... mais surtout parler de ce que ça m'a fait vivre. Le: je me sens forcée à faire quelque chose que je n'ai pas envie de faire... ça m'a fait mal... ma voix a cassé... j'ai craqué... j'ai pleuré... ces mots veulent dirent tellement de choses pour moi...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Ouufff...
Je n'ai pas passé une belle journée.
Du moins, le début a été vraiment intense mais elle s'est bien terminée au moins.
J'ai vu ma psychologue ce matin, comme prévu.
C'est juste que de parler de ce que je savais que j'allais parler, ça l'a été beaucoup plus souffrant que ce que j'aurais cru...

En fait, je dois avoir confiance en elle et le travail que je fais doit avoir de l'influence sur le sentiment de sécurité que je peux ressentir, surtout dans ce bureau... mais ça n'à pas été facile... loin de là.

J'ai commencé à parler de la situation avec mon oncle, et j'ai débuté la séance en disant que mon objectif était de savoir ce que j'allais faire. Est-ce que j'étais pour aller au point de rencontre ou j'étais pour poser un lapin... mon objectif était clair...

Mais les émotions ressenties m'ont vite ramené là où je savais déjà que c'était pour aller. Je l'avais compris hier soir. C'était clair que je savais que les mots: je ne veux pas me sentir forcer de faire quelque chose que je n'ai pas envie de faire... et tout le principe relationnel, un homme de confiance qui est dans ma vie depuis que je suis bébé, le fait de ne pas être écoutée et entendue... le fait qu'on me dise d'avoir confiance justement... la non-reconnaissance d'une peur, d'un non desir de faire quelque chose... mais de m'y pousser quand mème... ça veut dire bien plus que le fait de passer ou pas sur le pont en vélo...

J'avais plein de bouts de phrases qui me venaient au cerveau... et j'étais incapable de les faire sortir de ma bouche... c'était des mots qui se voulaient "rassurants" avant de me faire abuser... inquiète toi pas, je suis là, je ne te ferais pas de mal, tu sais que je t'aime... tu dois avoir confiance en moi après tout ce que j'ai fait pour toi... et ce feeling de ne pas vouloir quelque chose, qui allait me chercher jusque dans les trippes...

Je coupais ma respiration, je me voyais me faire mal, me couper, j'avais envie de faire une crise sur le plancher comme un enfant de 3 ans... ma psychologue me disait que si j'arrivais à mettre en mot, j'allais peut-être réussir à ne pas agir... mais tout était bien clair dans ma tête... je le disais à ma psy... que je n'étais pas capable de nommer... mais que je savais... c'était tellement intense. Je ne devais pas être belle à voir... mes yeux allaient dans tous les sens, comme s'ils voulaient trouver un endroit dans ma tête sécuritaire, qui ne faisait pas mal... j'étais en petit bonhomme, je tenais mes jambes contre moi... et à chaque fois que j'avais des mots dans le cerveau qui voulaient dire quelque chose... qui était en lien avec les abus, je tentais de les chasser, mais je n'y arrivais pas... je faisais des non de la tête à chaque fois que j'avais l'idée qui se répétait... comme si j'étais dans un mauvais rêve, comme si je voulais échapper à la réalité... ma psychologue m'a dit des choses comme: vous savez, l'adulte a vous à tout le pouvoir de dire non... vous n'êtes pas obligée d'aller sur le pont... mais tout ce que je disais, c'est que le pont, c'était un exemple banal, ça ne voulait rien dire par rapport à ce qui me faisait vraiment mal... je paniquais... et je me suis mise à dire en pleurant: tu n'es pas en danger, tu n'es pas en danger... j'essayais de calmer ma tête parce que c'était trop... je voulais me faire confiance que la menace n'était pas aussi présente que lorsque j'étais enfant et que je ne pouvais pas mettre mes limites... j'essayais de m'apaiser... mais il n'y avait pas tant de safe place...

Je trouve ça triste quand je raconte ce récit de manière un peu détachée... j'ai senti une certaine empathie, que ma psy avait envers moi... quand je lui disais que je parlais d'autre chose, quand j'ai été capable de lui nommer qu'il s'est passé quelque chose, que j'avais été abusée (je suis capable de l'écrire mais je ne l'avais jamais dit sans dire par la suite que je n'étais pas certaine et que j'étais peut-être juste folle...) et que ce n'était pas le pont en soi le problème, elle m'a dit qu'elle savait. J'avais envie de vomir, je pleurais... et même à la fin, on dirait que je sais qu'elle se souciait de moi parce qu'elle m'a garde 2 minutes de plus dans son bureau... habituellement, après 50 minutes pile, c'est fini... là, ça l'a duré 52 minutes... parce qu'elle a regardé avec moi, je crois, de voir si j'allais être capable de passer à travers ou si elle devait s'inquiéter pour moi... elle m'a demandé si j'avais quelqu'un que je pouvais rejoindre... et elle a fini la rencontre en disant que je vivais beaucoup de changements avec le départ de Cath et tout, et qu'elle se demandait si ce n'était pas plutôt ça qui se passait. Que ma fragilité qu'elle a pu voir pouvait provenir de plein d'endroit.

J'ai été capable de sortir et de me rendre chez moi... mais chez nous, j'ai juste dissocié... je ne me sentais plus dans mon corps. J'ai écrit à mon oncle que je n'irais pas les rejoindre... et j'ai pris un calmant pour essayer de dormir... j'avais juste envie de me geler... j'avais envie de déconnecter... de ne plus me sentir. Je me sentais vraiment zone out... mon oncle a appelé 30 minutes après notre supposément moment de rencontre. Il n'avait pas vu mon message et il me cherchait. Je n'avais pas son numéro de cellulaire. Il m'a laissé un message vocal parce que je ne me sentais pas capable de lui dire que je n'allais pas venir... je lui ai envoyé un texto par la suite. Après, j'ai été submergée par un sentiment de culpabilité... qui me donnait encore plus envie de déconnecter...

Bref, j'ai fini par me calmer un peu... je n'ai rien fait de mon après-midi. Je n'ai pas bougé de mon divan. J'étais comme prise là, dans le vide...

À 17h, ma meilleure amie, Lau, m'a appelé pour me demander ce que je faisais de ma soiree. Elle m'a invité chez elle. On a cuisiné, on a bu un verre de rosé, on a mangé, on a parlé et on est allé marcher! La soirée m'a vraiment fait du bien! Au moins!!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour!
J'ai passé une belle journée aujourd'hui.
Pour vrai, je suis contente de voir que je suis capable de vivre des beaux moments après des moments de grande fébrilité...

Je suis capable de faire des choix pour prendre soin de moi. Ce matin, j'ai participé à un webinaire sur la danse thérapie et le ressourcement dans le mouvement. La conférencière proposait une série d'exercice de pleine conscience ou de conscience corporelle... et je savais que je devais donner un break à mon cerveau. Que de replonger dans mes émotions et dans ce que mon corps me dit, ça risquait de me ramener vers l'intensité et vers la dissociation encore. Je l'ai écouté, mais je n'ai pas fait les exercices. Ce n'était pas un bon moment pour ça. Dans un sens, je ne ressentais pas la force de revivre le traumatisme, à avoir peur... si je veux que mon esprit s'en sorte sans perdre les pédales complètement, j'ai compris que je devais être douce. J'ai donné rendez-vous à ma soeur dans un parc en ville. Et on avait un rendez-vous avec mes amis Cath et Yohan et mon filleul en fin d'après-midi pour manger une glace pas très loin de chez Cath. Ensuite, on a continué à marcher et j'avais envie de manger une grosse poutine! On est allé dans un resto où ils font des frites belges et des bonne poutine et on est allé manger au parc. C'était chouette. Il y avait tellement de monde dans le parc. Il faisait beau aujourd'hui, et pas trop chaud. On a eu l'autorisation de se déconfiner progressivement et de faire des rassemblements de 10, en respectant les 2 mètres de distance... Au Québec, c'est 2 m... mais pour vrai, ça avait l'air d'un gigga party et d'un gros rassemblement comme si c'était notre fête nationale. Les gens étaient festifs. Il faut dire que c'était la deuxième journée seulement où on avait officiellement le droit de se rassembler en petit groupe à l'extérieur. J'ai trouvé ça difficile aujourd'hui de ne pas pouvoir toucher à Hugo... je l'aurais pris plein de fois... j'ai hâte de pouvoir le serrer dans nes bras, ou de juste le toucher!! J'ai l'impression qu'à distance, je ne peux pas lui donner de l'amour... tout en sachant que c'est parce que je l'aime que je veux le protéger et ne pas lui toucher!!

C'est un drôle de monde le monde en ce moment!!

Mais bon, tout ça pour dire que je suis contente des beaux moments que j'ai passés en 24h. Ça fait du bien et c'est rempli de bienveillance! Demain, autre petite journée plus relaxe! Je vais encore aller marcher. J'essaie d'aller marcher à tous les jours quand il fait beau. J'ai toujours aimé ça marcher!! Ce sera une journée plus en solitaire par exemple. Je me souhaite que ça se déroule bien!! Et de rester dans la bienveillance!!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bon matin,
Je viens de me réveiller et je suis un peu fébrile psychologiquement à cause du rêve que je viens de faire. Dans la dernière partie de mon rêve, j'étais plus jeune. J'étais dans ma ville natale. Mes parents m'avaient laissé la maison familiale depuis que j'avais décidé de ne plus leur parler et ils étaient partis dans une autre maison. Je faisais mon épicerie, et je croisais ma mère. En fait je la voyais, mais je pensais que c'était juste un hasard qu'on se croise, parce qu'elle ne pouvait, à mon sens, pas savoir que j'étais là. Mais je ne voulais pas qu'elle me voit. Je me dépêchais d'aller à la caisse pour quitter sans devoir lui adresser la parole. La caissière m'a fait la morale parce que je n'avais pas de sac réutilisable et que je lui demandais un sac en plastique... elle me disait que ce n'était pas bon pour l'environnement... mais moi, je voulais juste qu'elle se dépêche pour ne pas à avoir à parler à ma mère. Je sortais dans le stationnement... et là, ma voiture avait disparu.

Je me rendais compte que ma mère avait mis une puce dans mon cellulaire lui permettant de savoir où je me trouvais. Je savais que c'est elle qui avait volé ou caché ma voiture pour que je sois dans l'obligation de rentrer en contact avec elle.

Alors je retournais dans l'épicerie. Je lui disais que je savais qu'elle avait volé mon auto, et qu'elle avait fait exprès pour que je sois obligée d'aller lui parler, et que du même coup, c'était comme la seule manière qu'elle puisse essayer de voir comment j'étais, comment j'allais. Mais j'étais en colère contre elle et je lui mettais un ultimatum. Dis-moi où est ma voiture car sinon, j'appelle la police pour dénoncer le vol. Elle finissait par me rendre la voiture. La température n'était pas belle à l'extérieur. Il pleuvait et il neigeait. Mais là, j'arrivais à ma maison et je voyais que la voiture de mon père était là. En rentrant dans la maison, j'ai été accueilli par un petit garçon en pyjamas... mon père me disait qu'ils reprenaient la maison parce qu'il y avait des gros feux de forêt là où ils étaient. Dans ma tête, il ne pouvait pas avoir des feux de forêt quand il pleuvait et neigeait. Alors je lui disais que je savais qu'il me mentait et que sa tactique n'allait pas fonctionner. Je montais dans ma chambre pour aller faire mes valises. Je tentais de rejoindre mon amie Laurence parce que je voulais aller chez elle, ou ma cousine Audrey. J'essayais de fermer ma porte de chambre mais je n'y arrivais pas, elle s'ouvrait tout le temps. J'étais hystérique... je criais vraiment beaucoup, en essayant de classer mon linge que je voulais mettre dans mes valises. Je disais que j'allais sacrer mon camp et que leur manière de vouloir entrer en contact avec moi étaient par en-dessous... et que je voyais clair dans leur petit jeu...

Puis je me suis réveillée... avec une sensation d'intensité, énormément de colère à l'intérieur de moi... comme si j'avais envie de crier qu'il y a quelqur chose qui ne fonctionne pas.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

1000ème message!!
Où est-ce que je me trouve, 1000 messages plus tard!
C'est fou, 1000 messages... ça en fait des mots, des lettres, des phrases.

Je sais que j'ai été ébranlée vendredi.
Ébranlée par un traumatisme du passé, qui s'est pointé à un moment où je ne l'aurais pas pu prédire. Je me sentais si bien, j'étais fière d'avoir bien réagi au départ de Cath. J'avais l'impression que c'était derrière moi, que j'étais inatteignable.

Je suis très intolérante à tout ce qui me ramène direct dans mes traumatismes d'enfant. Je suis très sensible. Je ne sais pas pourquoi ça m'envahie comme ça... quand j'ai l'impression que lorsque j'ai vraiment vécu ces traumatismes, je n'ai pas vécu toute cette souffrance. Peut-être que ça s'est caché dans une partie de moi... et que ça ressort de cette manière... mais les cauchemars sont tellement plus présents quand je suis fragilisée par quelque chose... est-ce que ça va finir par se calmer tout ça... est-ce qu'on fait le tour d'un traumatisme un jour?
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