Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

j'étais un peu fâchée... parce que j'ai comme senti qu'elle m'utilisait comme un trophée.
Mais la description de ce que j'expliquais à ma psy, c'est comme lorsque j'étais petite et qu'il se passait la même chose avec mon père... j'étais performante dans tout... je nourrissais mon père qui finissait toujours par abuser de moi, dans tous les sens du terme, me développant en étant ce qu'il voulait que je sois, comme hyper conditionnée... et qu'est-ce que je peux faire pour ne pas vouloir servir à ça...
*** Vous rendre compte que c'est un transfert, et que quand vous serez totalement indifférente à ce que peux penser votre psy, vous aurez liquidé ce transfert... et terminer tranquillement votre thérapie.
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Ce n'est pas avec ma psychologue que ça s'est passé mais avec mon éducatrice spécialisée de l'hôpital... j'ai parlé de la situation avec ma psychologue...
Elle m'a aidé à voir que je semblais justement parler de mon père... alors oui, ça fait du sens que je vivais un transfert... et le message de colère que j'ai envoyé à Kathia... il n'était sûrement pas dirigé vers elle... mais j'ai utilisé le même mecanisme de défense que ce que je faisais avec mon père... je me détruis pour ne pas qu'on puisse m'utiliser... c'était la seule façon de me protéger... sans me protéger.

J'ai essayé de lui en parler au téléphone hier... on avait une entrevue téléphonique... quand je lui ai parlé de ce que j'avais mis dans mon message... elle m'a dit qu'elle n'embarquait pas là-dedans... mais j'avais besoin de lui exprimer comment je me sentais... elle m'a coupé le sifflet... ça m'a fait vivre de la colère qu'elle fasse ça... et ensuite, je répondais juste à moitié de ce qu'elle me demandait... et elle me chicanait en me disant que je perdais mon temps et son temps...

Elle a fini par raccrocher et moi, j'avais envie de lui dire que je n'avais plus envie de la voir... en même temps, ne me questionne si je ne devrais pas juste arrêter ce suivi là... parce que de vouloir me détruire pour lui prouver que je ne suis pas guérie... pour ne pas qu'elle m'utilise pour dire qu'elle est bonne... c'est mal... c'est contre productif... mais si elle m'avait écouté... je n'aurais pas eu besoin de ça... et je n'aurais pas envie de tout foutre en l'air... parce que de me desorganiser, c'était mon moyen d'expression par excellence...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour,
Je viens écrire ce soir avant de m'endormir.
Les derniers jours étaient un peu plus souffrants. Je me sentais démotivée... tout était plus difficile à faire un dirait... j'aurais aimé voir mes amis, mais je n'avais pas envie de sortir de chez moi... j'aurais eu envie qu'on me sorte de ma tête, de mes pensées, de mon anxiété, de mes transferts avec les émotions intenses que je pouvais vivre...

L'absence de ma psychologue et de mon intervenante à mon logement m'ont fait réagir... et qu'est-ce que je fais quand je me sens mise de côté, je me mets à tester des gens, qui je sais, sont là pour moi... et vont sûrement rester... c'est souvent les gens envers qui j'ai le plus confiance qui mangent le pot... mais c'est comme s'il fallait que je teste les limites... vont-ils être là même si je teste les limites... et en quelque part, ils devraient s'en aller... ou me dire qu'ils n'acceptent pas mes comportements... ou je ne sais pas trop quoi... mais souvent, mon intervenante de l'hôpital ne rentre pas dans le contenu et elle me met des limites... qui finissent par être rassurantes ou apaisantes au final...

Il y a un cadre vraiment stricte avec elle... tout comme avec ma psychologue... mais ce n'est pas le même genre de cadre... mon éducatrice spécialisée, c'est plus au niveau du suivi... elle met des règles pour tout et tente de s'en tenir, chose qu'elle fait quand même bien! Du genre, au niveau du temps, au niveau du moment où on entre en contact, de la manière... de comment elle mettrait f9n à une rencontre... alors que ma psychologue, on dirait que c'est plus dans la forme... le vouvoiement, le fait qu'elle existe mais comme thérapeute... et que son avis personnel n'existe pas... ce qui m'a rassuré dès le départ parce que j'ai vite compris que les enjeux relationnels que je vivrais avec elle n'allait pas être déclencheur... je ne peux pas voir ma mère ou mon père dans ses agissements... tandis qu'avec Kathia, oui... en même temps, le sentiment de sécurité que je vis dans le bureau de ma psy... c'est vraiment apaisant aussi... il y a une routine, et ça aussi ça me fait du bien. La semaine dernière, je lui parlais de mes mots de dos et des anti-inflammatoires et j'ai senti par contre qu'elle n'étais pas en accord de la manière comment je traitais mon dos... ça m'a fait rire parce que je sais que dans une autre vie, elle était massothérapeute alors j'ai compris que c'était une déformation professionnelle... quand je pense au fait qu'elle est masso, ça me fait peur... comme, une fois, elle avait avancé sa chaise, elle était un tantinet plus près de moi, juste un petit peu, et je l'avais remarqué... je n'aimerais pas qu'elle me touche... comme je l'apprécie, mais de loin. L'idée de me laisser toucher par elle me dérangerait... parce qu'elle sait teoo de choses à mon sujet... et je ne pourrais pas faire abstraction du fait que je sais qu'elle sait ce que j'ai vécu... et là, je me sentirais mal à l'aise... et c'est drôle parce que j'en ai une massothérapeute et je l'aime bien... mais je ne lui raconterais pas ma vie... en tout cas... c'est peut-être parce que les gens envers qui j'ai eu confiance plus jeune ont profité de moi... et de savoir qu'elle pourrait me masser, j'aurais comme peur que ça brise la relation thérapeutique que j'ai avec elle... et cette distance dont j'ai besoin, et qui me fait du bien!

Bref... tout ça pour dire que j'étais en mode souffrance et en mode passif. J'avais envie de jeter la serviette. Juste abandonner... j'avais mal... j'ai le mal de mère... je m'ennuie de ma mère aussi fort que je la déteste... et dans ce temps là, je tente de me rappeler les mauvais souvenir... pour me rappeler que je suis mieux de tolérer cette détresse associée au vide... que de revenir vers elle. Mais en même temps, de penser à ça, ça me ramène dans des souvenirs douloureux... et je finis par vivre de la détresse... en tout cas!! Je m'endors vraiment dpnc je vais aller me coucher. Bonne nuit
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

En même temps, j'ai l'impression que si ça me fait tant réagir de ne pas voir ma psychologue... c'est qu'en quelque part, je dois voir en elle une personne bienveillante! Et je dois secrètement vouloir qu'elle devienne une maman aimante... est-ce qu'on peut arriver à voir autre chose qu'un parent dans une personne bienveillante qu'on apprécie... et qui a déjà été plus adéquate que notre propre mère...

Ma psychologue est sécurisante...
Mais je crois que mon trouble d'attachement en est pour quelque chose... de ne pas vouloir être touchée... mais en même temps... c'est sûrement normal que je voudrais pas qu'elle franchisse une limite... je veux qu'elle reste loin... je ne voudrais pas lui laisser la chance d'être inadequate...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

La triste réalité...
Je n'ai pas de maman.
Et je ne suis pas capable d'y faire face...
En fait,j'ai l'impression que je tente de retourner dans mes vieux patterns pour essayer d'exprimer quelque chose... je suis plus fragile, plus anxieuse et plus impulsive aussi... mais quand je me suis posée la question: mais pourquoi Mini es-tu siii en réaction...? Avec les départs pour les vacances de mes intervenants et de mes meilleures amies... de ma psychologue entre autre...

Et la réponse que la petite moi m'a dit à l'oreille en pleurant... c'est que je veux ma maman... je veux ma maman mais je n'en ai plus. J'ai eu une mère, elle existe encore mais elle est inadéquate et perverse... Mais j'aimerais tellement me faire bercer. En ce moment, c'est comme si ce simple fait là... c'est comme si je m'enfonçais un couteau dans les trippes... ça fait mal... ça fait tellement mal. J'ai envie de pleurer, de crier cette injustice... je veux avoir le droit, comme si ça se passait vraiment comme ça... comme si je pouvais revendiquer ce droit là... mais ça ne se revendique pas... je n'ai pas de maman et même si je me désorganise totalement, car frustrée au plus haut point par la situation, ça ne changera rien à la réalité.

Je me souviens, à 16 ans, je gardais chez ma patronne de ce temps là. Je m'occupais de ses enfants quand ils allaient jouer au badminton en couple. La petite Alexandra faisait tout le temps des crises au départ de sa maman. Elle avait trois ans. Il n'y avait rien à faire. La petite ne voulait pas être consolée. Puis je lui avais parlé de choix... en lui expliquant que même si elle pleurait vraiment fort, sa maman était partie faire du sport avec son papa et qu'ils ne reviendraient pas avant leur heure habituelle... mais qu'il allaient revenir... et qu'elle avait 2 choix... soit de continuer à pleurer ou soit essayer de s'amuser en attendant pour que ça passe plus vite...

Je ne sens comme la petite...
Le seul hic c'est que je sais moi que mes parents ne reviendront pas... et je sais que même s'ils avaient été là, ils ne sont pas rassurants du tout... donc ce temps d'attente, et ce choix... c'est que si je décide de bien faire ça au lieu de crier ma vie, ce ne sera pas pour avoir un nanane à la fin... alors c'est décourageant quand ls réponse/résultats prennent du temps à arriver... ce n'est pas immédiat, ça demande beaucoup de tolérence!
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Et de résilience.
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Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour,

J'ai eu un rendez-vous téléphonique avec mon éducatrice spécialisée ce matin.
Je stressais parce que je savais qu'ils avaient eu une discussion clinique hier me concernant, elle et le centre de crise affilié à l'hôpital où je suis suivi en psychiatrie. Autant que parfois, j'ai envie que tout le monde prenne des décisions pour moi en me déresponsabilisant, autant que ça me rend irritable de savoir qu'on parle de moi, sans me dire en pleine face ce qu'on pense de moi, et sans me donner l'opportunité de m'exprimer, de dire ce que je veux, comment j'aimerais travailler, moi... Qu'est-ce que j'ai envie... Qu'est-ce que je crois qui serait aidant pour moi et comment le mettre en place... Tout en sachant que je fais ça de ma vie professionnelle... Faire des plans d'intervention, je connais ça. Et je serais en mesure de m'en faire un, à moi, en utilisant la partie adulte et adaptée à l'intérieur de moi... Mais j'ai beau le demander, ce n'est jamais respecté... On me dit qu'il y a des choses sur moi que je ne devrais sûrement pas entendre... Comme si je n'étais pas en mesure de tout entendre... Et ça me fait me sentir méfiante. Qu'est-ce qu'ils pensent de moi, comment me perçoivent-ils... Ils m'ont vu être capable de fonctionner pendant presque un an... Ils savent que j'ai beaucoup d'introspection et d'autocritique... Je ne comprends pas pourquoi ils ne m'utilisent pas... Je les ai ces forces là en moi... Mais j'ai aussi le côté petite fille qui ressort beaucoup ces temps-ci... Donc ça doit être loin d'être évident de savoir s'ils peuvent me faire confiance ou pas...

Parfois, j'ai l'impression d'avoir un trouble de comportement.
Quand je me sens comme je me sens ces derniers temps, je suis plus impulsive... Je manque de respect aux gens parfois, surtout aux intervenants qui ne me donnent pas ce que je voudrais... Parfois c'est que je ne me sens pas validée, parfois c'est que je sens qu'ils ont le contrôle et je ne comprends pas qu'on me demande d'être responsable mais qu'on fait le contraire... Souvent c'est je sais ce que je veux et on ne veut pas me le donner.

Ces temps-ci, on dirait que je leur cris que je veux qu'ils prennent soin de moi. J'aimerais qu'ils m'Accordent un break, comme si j'en avais le droit parce que je m'étais tellement forcée pour construire des belles choses dans ma vie... Comme si c'était ça, mon nanane... Oui, Mini, tu peux venir te réconforter dans "les jupes de maman"... Tu peux te laisser aller, on est là... Et j'aimerais tellement qu'on me dise ça... Qu'on me le permette, sans qu'il y ait de dangers de régression ou je ne sais trop quoi. Mais une partie de moi sait qu'ils sont bien réels...

Ce qui m'énerve en ce moment, c'est qu'on me répète souvent que les services que j'ai suffisent...
Mon éducatrice spécialisée me dit que son aide suffit pour combler mes besoins... Et quand elle me dit ça, ça me met hors de moi. Je trouve prétentieux de pouvoir se considérer comme assez... Comment peut-elle le savoir vraiment si c'est assez... Sait-elle ce qu'ils représentent pour moi... Est-elle vraiment capable de se mettre à ma place... J'ai l'impression que non. Mais on me dit que même si j'appelle plus au centre de crise, qui est une ligne téléphonique, ça ne m'aide pas parce que ça ne m'apaise pas... Et ils ont l'impression que le centre de crise me rend plus anxieuse que d'autres choses... Mais en fait, c'est que ma demande semi-consciente n'est pas possiblement réalisable... Je demande qu'ils me donnent "de l'amour", quand je veux et comme je veux. Mais puisqu'ils ne le font pas, et qu'ils refusent même de me parler... Ça ravive la souffrance d'origine... alors c'est vrai que c'est un cercle vicieux...

Mais je suis habituée à ça normalement...
Je cris assez fort pour qu'on m'entende, qu'on s'inquiète, et qu'on m'offre une intensité de service qui me permet de me sentir considérée... Quand on me permet de m'arrêter, quand on me permet d'aller prendre une pause... Sur le coup, je sens qu'on m'aime et qu'on est là pour moi... C'est juste qu'après, je ne suis comme pas capable de me passer de tout ce monde là... Et la seule manière que je peux leur accéder, c'est en étant en crise à nouveau...

Donc si j'essaie de me détacher de mes émotions et de me demander ce qui est vraiment bienveillant pour moi... Me sevrer de ce genre de services ou de cette attention, c'est peut-être la meilleure chose à faire. À long terme, si je trouve d'autres stratégies pour répondre à ce besoin là, au sentiment d'être aimée, de ne pas être seule, de me donner un break, d'être bienveillante... Ça va être parfait parce que je serai en mesure de savoir comment y répondre sans avoir besoin d'être malade ou d'être désorganisée...

Ces derniers temps, je trouve quand même ma place avec mon réseau social, mais dès que je me sens seule, et que je suis face à ma blessure affective qui est ravivée par les gens qui sont importants pour moi qui s'en vont... Ça revient...
Mais j'arrive à passer des bons moments avec mes amis. Je passe beaucoup de temps avec mon autre amie Cath et mon filleul. Ça fait du bien.
Mais dès qu'ils ne sont pas accessible... Je capote parce que je sens le vide... Je sens ma détresse intérieure... Et ça recommence.

Donc, en ce moment, c'est simple ce qu'il se passe... On est en train de me dire non... Tu n'auras pas ce que tu veux... On ne remplira pas ce besoin là et tu n'auras pas le choix d'être confrontée à toi même, à ta souffrance...

J'ai grandi dans les derniers mois... Et je sens qu'on ne me laissera pas revenir en arrière... Je sens pour une fois que ça va tenir... Je ne serai pas capable de faire flancher le système cette fois-ci... Parce que j'ai une éducatrice spécialisée qui voit clair dans mon petit jeu et ça me fait chier. Elle me met des limites partout... Et c'est vrai que c'est rassurant pour moi d'avoir un cadre. Mais ça ne vient pas sans frustration...

Je me sens comme un petit chaton qui a perdu sa maman et qui miaule pour l'appeler... Mais qu'elle ne vient jamais...
Comme Hugo quand il pleure et qu'il n'est consolable que lorsque Cath le prend pour le nourrir.
Et c'est sûrement normal que ce soit frustrant parce que c'est vraiment la première fois que tout le monde tient son bout et qu'on ne me permet pas de juste me laisser aller... On me remet l'entière responsabilité de ma propre personne... Et j'étais fâchée contre moi, en me disant que je venais de créer un précédent et que plus jamais je ne pourrais revivre ce sentiment d'être prise en charge... Et cette illusion d'avoir une maman institutionnelle...

Et c'est comme la première fois que je me dis... Que je suis vraiment toute seule et que dans un sens, je n'aurai pas le choix de prendre un chemin différent... Et peut-être d'arriver à faire le deuil de maman... Tant qu'on me donnait un semblant de mère remplaçante... Et ça, l'hôpital l'a rempli la journée de ma naissance... quand je suis née prématurée et que j'étais mal en point... Une seconde maman... une maman tellement grande qu'elle englobait tout le monde médical... Puis là, c'est comme un deuxième deuil... Ma deuxième maman ne sera plus là non plus... Je comprends que la petite en dedans de moi soit en crise face à tout ça. Je m'oppose, je m'objecte... Mais je devrai faire le choix de ce que je veux...

Ça me frustre... Vraiment! Intensément... Mais c'est peut-être une passe que je dois surmonter pour aller encore mieux.
Je n'avais peut-être pas le choix de passer par là...?
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Arrête de ruminer Mini...

C'est ce que tout le monde me dit. Arrête de fixer sur les choses qui te font mal... fait comme s'ils n'existaient pas, par moment, pour donner un break à ton cerveau. J'avoue que c'est quand même vrai que si je ne fais que ruminer ce qui me torture l'esprit, je ne vivrai jamais ce break intérieur que j'ai envie d'avoir.

Ce matin, je n'étais pas réveillable... en fait, je me suis réveillée mais je me sentais tellement exténuée... j'ai essayé de dormir encore, mais rien à faire. Je crois que je vais faire une sieste...

Je suis encore en pyjama et j'écoute la télé.
J'ai déjeuné... je fais mon lavage, j'ai rangé ma vaisselle... j'ai envie de vivre une aventure excitante... je sais pas, il manque de piquant dans ma vie. J'aurais envie de faire un road trip... j'aurais envie de faire du camping, dans la nature... j'aurais envie de vivre quelque chose de différent... de me sentir en unité avec moi... méditer devant un arbre centenaire... je ne sais pas...

Quand j'étais partie en Nouvelle-Écosse en 2013...
Je m'étais sentie tellement bien.
Partir sur un no where... sentir la liberté... ne pas savoir où j'allais dormir le soir... mais savoir que j'étais en sécurité... j'avais envie de vivre!

C'est peut-être parce que j'ai écouté Anne with an E sur netflix... et que ça se passe à l'Ile du Prince Edouard au Canada... j'ai toujours aimé Anne et la maison au pignons verts. J'avais passé 3 jours au PEI, j'avais assisté à une comédie musicale sur Anne... j'avais mangé des fruits de mer... j'étais allée dans ma première auberge de jeunesse à vie... et il y avait plein de japonaises qui tripaient aussi sur Anne... on cherchait des patate en forme de coeur... on était allé dans un bar... c'était la belle vie!

On dirait que ça me manque en ce moment...
J'aimerais avoir l'opportunité de faire ça.
Mais le confinement nous l'empêche... les frontières entre les provinces de l'est du Canada et du Québec sont fermées... bref! Il faudrait aussi que j'aie des vacances!

J'ai oublié de vous dire ça, j'ai terminé de payer ma voiture!! En 7 mois... j'ai été capable de payer 8000$.
Fini les dettes! C'est cool quand même!! Je suis fière d'avoir été en mesure d'accomplir ça!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour détroit,
Vous avez raison sur un fait... des problèmes, tout le monde en a, et c'est l'interprétation qu'en fait la personne qui témoigne de l'intensité de ces problèmes justement.

Je sais que j'aurais pu aller faire du camping, pas très loin... le seul hic c'est que je ne suis pas équipée pour en faire. C'est mes parents qui avaient tout le stock... donc, je devrai trouver quelqu'un à qui je pourrai emprunter tout ça!

En même temps, j'ai peut-être une mauvaise vision de la façon comment on arrive à passer à travers un deuil difficile à accepter tout d'abord. Je suis sûrement masochiste, mais lorsque j'ai abordé, par exemple, les abus sexuels avec ma psychologue... ça m'a fait vraiment mal... ça m'a déstabilisé. Et ça m'a fait mal pendant un moment... j'avais les émotions à fleur de peau, j'étais déclenchable facilement... mais le fait d'avoir vécu des émotions, et ne pas juste les avoir refoulées... ça fait en sorte que l'intensité est un peu moins grande aujoird'hui. Donc faut-il vivre une période d'inadaptation pour passer à travers... faut-il avoir mal, à en vouloir se poignarder dans les trippes pour se soulager... (image). Est-ce que si je souffre maintenant, ça va m'empêcher de souffrir plus tard... comme si c'était du sable dans un sablier. Il faut laisser le temps que ça passe et que ça se vide... il y aura toujours la possibilité d'avoir un élément déclencheur qui ferait retourner le sablier. Mais bon... le temps aide à apaiser les choses sûrement!

Je crois qu'il faut se trouver des moments où on peut prendre soin de nous, et de ne plus être dans la souffrance. Trouver un équilibre pour ne pas que ça prenne toute la place, même si c'est présent.

Aujourd'hui, je ne peux pas dire que j'ai vraiment pris soin de moi. Je me réveille complètement fuckée des rêves que je fais. De l'intensité... et là, ça me donne envie de crier et ma journée n'est pas encore commencée...

C'est plate!
C'est décourageant.
Mais c'est là...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Journée difficile...
Premièrement, je faisais un cauchemar par rapport à mon grand-père qui est décédé il y a deux ans... on allait à ses funérailles mais il était vivant et on devait lui faire un hommage... mais je pleurais parce que personne ne m'avait préparé à devoir faire ça... du genre, je ne savais pas qu'il allait décéder... je n'avais pas eu le temps de rien lui préparer... ça m'avait pris de court... et c'était super émotif... je pleurais vraiment beaucoup dans mon rêve et j'étais tellement en colère contre mes parents...

Et bon, je me suis fait réveillee en sursaut... parce que ça sonnait à ma porte... donc comme semi consciente et semi endormie, je suis allée répondre avec un certain stress parce que j'avais un rv à 8h00 ce matin avec mon éducatrice spécialisée... puis comme rapidement, j'ai pensé que c'était elle et que j'avais passé tout droit.

C'était ma voisine d'à côté... à 6h00 am...
Qui me disait qu'elle avait été dérangée par sa voisine d'au-dessus, qui est nouvelle depuis hier, toute la nuit... elle me demandait comme intervenante qu'est-ce que je ferais... je lui ai dit d'appeler à la ressource de nos appartements supervisés... et je suis retournée me coucher... mais je crois que ça a fucké mon cycle de sommeil parce que quand mon cadran a sonné... je n'étais pas réveillable. Je me sentais si endormie que j'avais l'impression d'avoir pris de la médication ou d'être sur une brosse... je marchais croche... j'étais comme confuse...

Quand mon éducatrice est arrivée, il fallait aller marcher, parce que nos rencontres sont dehors à cause de la covid... et ça servait comme à rien... elle me nommait que je cherchais du contrôle sur les services que j'avais mais que ce n'était pas quelque chose qui m'appartenait... elle m'a ensuite parlé comme si je ne faisais pas d'effort et elle répondait vraiment sec... elle a commencé à me dire que je ne collaborais plus, et que si c'était ça, elle allait mettre fin au suivi parce que ça ne servait à rien. J'ai voulu retourner de bord et aller me coucher. Je vis beaucoup de frustrations ces temps ci... je sens qu'on ne m'écoute pas et ça me fait rusher... en fait, j'ai encore tenté d'expliquer avec des mots comment je me sentais et comment je trouvais ça difficile en ce moment, de sentir qu'on ne me laissait pas le droit de rusher... comme on me dit: tu peux faire ce que tu veux, tu peux aller mal ou demander de l'aide... mais tout est placé d'avance pour ne pas que je puisse avoir l'aide que j'ai besoin... comme nul part on va me permettre de prendre un break... et en ce moment, tout le monde réagit en me mettant des limites, comme si c'est ce qu'il fallait faire, au lieu d'être à l'écoute de ce que je dis.

J'ai l'impression que je n'avais pas tord quand je nommais qu'ils faisaient de mes réussites, quelque chose de personnel... c'est comme s'ils voulaient à tout prix que je n'aille plus de TPL... que je réagisse bien, que je sois en mesure de bien réagir tout le temps... émotions intenses ou pas... je sens ça comme une énorme pression sur mes épaules. Comme si je devais tenir pour qu'ils racontent leur exploit à tout le monde... mais que si je leur fait vivre un échec... alors que c'est de ma vie dont on parle, ils vont juste être frustrés et ils vont couper les suivis.

Donc il n'y avait rien à faire...
On m'a encore obstiné sur le fait que j'allais bien... et qu'il n'y avait pas d'éléments déclencheurs... pour que je ne sois pas bien... et c'est là que je me suid rendue compte qu'en ce moment, c'est eux qui me déclenchent...

Ils me déclenchent pourquoi...? Parce que je suis dans du fichu transfert... et que je reagis, je m'oppose... comme je l'ai toujours fait avec mon père, avec ma mère... en devenant juste folle pour ne pas qu'on abuse de moi... et j'essais de nommer ça... mais je ne suis pas entendue non plus...

Je me suis fait appeler par la suite par le centre de crise... l'intervenant en charge de mon plan d'intervention voulait prendre un rv avec moi à la fin juillet, au retour de ses vacances, pour me présenter mon plan... premièrement, il était tu obligé de tourner le fer dans la plaie et de me parler de vacances... même si je ne l'aime pas vraiment... et deuxièmement, il m'a comme grondé en disant que j'utilisais mal le service parce que j'étais silencieuse parfois quand j'appelais en crise... parce que je retiens mon souffle pour ne pas crier... souvent. Ou parce que je me sens un peu out... puis il m'a dit que j'avais été insolente lorsque j'avais dit à l'intervenante que j'ai rencontré en fin de semaine que justement, je sentais qu'ils voulaient pas écouter ce que je disais parce qu'ils le prennaient personnel que je n'aille pas bien et qu'ils ne puissent plus m'utiliser comme un trophée... elle avait continué à me dire que nononon... tout allait bien dans ma vie... et je lui avais dit calmement que je ne me sentais pas comme ça... et que ça me fâchait et qu'à l'intérieur de moi, ça me disait juste de m'en aller... que j'étais allée la rencontrer pour essayer de trouver des moyens et me faire valider... non pas de me faire obstiner parce que je sais comment je me sens... plus qu'eux... j'ai fini par partir en lui disant merci mais en disant que je devais quitter si je ne voulais pas que ça déborde et que je me mette à crier... bien là, l'intervenant en charge de mon dossier m'a dit que je n'avais pas le droit d'agir ma colère... comme si c'était un acting out... je suis partie pour ne pas acting outer...

Alors les déclencheurs, ce sont eux...
Et ça me fait chier...
Je m'acharne comme une perdue... alors que je devrais juste laisser faire... mais je ne suis pas capable. Je suis vraiment dans une grande intensité émotionnelle et relationnelle... et j'ai hâte que ma psychologue revienne de vacances.
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