Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

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Farah 2000
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par Farah 2000 »

Je pense qu'il faut que vous sachiez que j'ai toujours excedé dans ce que je faisais dans toute ma vie avant le debut de mes études superieures.
Ces deux dernières années étaient sans doute mes 1eres grosses echecs que j'ai eu dans ma vie.
J'adorais étudier et j'étais douée pour ca. Que ce soit au college ou au lycée. Je n'avais pas vraiment de point faible ou quelque chose comme ca jusque là.
J'ai fini le lycée avec d'excellentes notes et les études prenaient la plus grande place dans ma vie.
Ces deux dernières années m'ont d'ailleurs fait realisé a quel point j'etais fragile. Je me croyais forte et invincible, je croyais que tout allait marcher tant que je travaille dur pour ca. J'avais confiance en mes capacités et je me connaissais.
Dubreuil
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par Dubreuil »

Ce que vous décrivez me fait penser à cette tristesse et cette " fatigue " de vivre des personnes qui sont loin de leur pays d'origine. Elles ont d'abord beaucoup de joie, d'espoir et d'élans pour étudier ou travailler en pays étranger, mais sont sujettes à des " dépressions saisonnières " quand
l'espace et le soleil de leur pays leur manque.
Magdalena Zilveti Chaland, psychologue, est l'auteure d’un livre sur les dessous psychologiques de l’expatriation : "Réussir sa vie d'expat. S’épanouir à l’étranger en développant son intelligence nomade" aux éditions Eyrolles.

- Qu’il s’agisse d’une nostalgie pour le pays d’origine, pour la culture et pour tout un pan d’une familiarité perdue, on idéalise le passé, les événements y sont transformés et parfois même embellis.
Son passé, ce sont des repères, une sorte de cartographie de son parcours de vie qui nous emmène jusqu’à ce présent " à trous " où se sont immiscés des doutes, des manques, de l’inconnu et des incertitudes.

La nostalgie n’est pas le témoin du vrai, mais celui d’une émotion qui fait du bien et en même temps qui laisse un sentiment de vide.
Comme la madeleine de Proust, une odeur, un goût ou un parfum renvoient à des sensations agréables venues d’avant. Des « petits riens » peuvent porter une forte charge émotionnelle et réveiller de nombreux souvenirs de l’enfance.
On regrette des lieux, des instants, des gens, des joies et du bien-être. Les souvenirs c’est le passé révolu que nous retrouvons en pensées, c’est se reconnecter avec ce qui nous a construit et qui fait de nous ce que nous sommes devenu aujourd’hui.
C’est un rappel de nos valeurs, de nos goûts, de nos besoins et de nos plaisirs. Les souvenirs emmagasinés sont l’image de notre identité. On retrouve alors une certaine cohérence, ce qui rassure et réconforte.

Quand le temps présent est complexe, la tentation de régresser vers des jours meilleurs devient séduisante. On perd le gôut de vivre, de lutter, on se sent seul et en danger psychique. On est " pas chez soi ", et l'angoisse et le mal-être s'installent.
Dans certains cas, le manque traduit une fragilité émotionnelle. Nombreux sont ceux qui souffrent en silence. Au repli social, à la solitude, à l’absence et au manque se rajoutent ainsi la culpabilité et la honte.
Une mélancolie persistante entrave l’investissement du présent. Une fidélité excessive et continue au passé ne permet pas d’accueillir le nouveau, perçu comme trahison. Le bonheur du présent est banni au profit d’une quête impossible pour revivre fantasmatiquement ce qui n’est plus, entrainant un risque de décompensation dépressive.
Le mal du pays poussé à son excès se traduit par des problèmes émotionnels comme des ruminations mentales, un manque d’entrain et de motivation ou bien un isolement social. Le repli nostalgique peut atteindre un stade préoccupant lorsqu’il devient excessif ou lorsqu’il s’installe dans la durée. Mettre en place des stratégies pour lutter contre une nostalgie envahissante est alors indispensable.

L’une des premières conduites que l’expatrié peut effectuer, c’est de réaliser un travail de recul vis-à-vis de sa vie d’avant afin de ne pas négliger la nouveauté. Il s’agit de se tourner vers le présent et le futur pour ne pas s’enfermer dans les regrets du passé. Avec la clarification d’objectifs personnels et de projets motivants, le futur devient au moins aussi séduisant que les bienfaits du passé.
Une autre démarche positive est de maintenir dans son pays d’accueil certaines traditions et coutumes provenant de son pays d’origine. Cela permet de transmettre à ses enfants un héritage familial et culturel et de partager avec ses amis locaux une part de soi. En assumant ce qui participe à notre identité on crée aussi des ponts avec cette nouvelle culture qui nous enrichie et nous fait évoluer.
Enfin, se bâtir une « maison de migrant » participe à unifier notre parcours de vie en y installant les traces réconfortantes de nos différents lieus de vie. La présence d’objets souvenirs emblématiques provenant de l’autre pays, de l’autre maison, de sa famille et de sa vie d’avant permet de créer une continuité entre là-bas et ici, hier et aujourd’hui. Il ne s’agit pas de nier sa nostalgie mais lui accorder une place affective réconfortante.
Le mal du pays est normal et naturel. C’est une réaction logique au manque qui évoque aussi nos racines et nos bagages. Mais comme lors de tout déplacement, il faut veiller aux limitations d’équipage et ne pas s’enfermer dans un trop plein passéiste qui nous empêche d’accueillir le changement et freine notre cheminement vers une évolution harmonieuse et un enrichissement de soi.
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Dubreuil
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par Dubreuil »

Quelques éléments sur la dépression saisonnière :
Auteur: Eric Charles : A chacun son rythme (Collection l’Optimiste, First éditions 2015).

" Pour faire simple, le trouble affectif saisonnier partage avec la dépression une présentation clinique assez proche : tristesse de l’humeur, apparition d’idées noires et parfois de pensées morbides, ralentissement physique et psychique, perte d’envie et de volonté, difficulté à prendre des décisions, disparition du plaisir. Les pensées suicidaires peuvent également être présentes lors d’un épisode dépressif saisonnier mais avec une moindre fréquence et de façon moins intense.

La principale différence avec un épisode dépressif « classique » concerne les symptômes somatiques ou neuro-végétatifs. Dans la dépression « classique », on retrouve une perte d’appétit avec perte de poids et une diminution significative de la durée du sommeil, tandis que dans la dépression saisonnière on retrouve au contraire une augmentation de l’appétit avec en particulier une appétence pour le sucre, une augmentation du poids ainsi qu’une tendance à passer beaucoup plus de temps au fond de son lit qu’à l’accoutumée.

La dépression saisonnière est une maladie fréquente et malheureusement sous-diagnostiquée. La majorité des personnes qui en souffrent sont au mieux prises en charge pour un épisode dépressif sans tenir compte de ce caractère saisonnier, ou au pire, elles traversent automne et hiver en traînant leur peine et souffrant sans la moindre prise en charge médicale ou psychologique.
Dans une étude que nous avons menée auprès de médecins généralistes de Limoges et son agglomération, nous avons retrouvé qu’environ une personne sur sept qui consultait un médecin généraliste au cours de l’hiver, quel qu’en soit le motif, présentait un trouble affectif saisonnier. On estime qu’en France plus de 500000 personnes pourraient présenter chaque année un trouble affectif saisonnier.

Il faut savoir aussi que nous ne sommes pas égaux devant ce trouble car sa fréquence augmente avec la latitude. Ainsi les Lillois seront plus touchés que les marseillais et on estime que la dépression saisonnière et sa forme modérée, le « blues de l’hiver », pourraient toucher près d’une personne sur deux dans certaines zones du Canada ou des pays scandinaves.

Qu’est-ce que le « blues de l’hiver » ?
Le blues de l’hiver est une forme modérée ou « subsyndromique » du trouble affectif saisonnier. Les caractéristiques saisonnières sont les mêmes mais c’est l’intensité de la symptomatologie qui est moindre. Il ne s’agit donc pas d’un épisode dépressif caractérisé et l’on évoque plus un sentiment de mal-être qu’une réelle tristesse de l’humeur. Même si cela est plus difficile, la personne souffrant de blues de l’hiver peut continuer à exercer son activité professionnelle et entretenir des relations interpersonnelles stables au prix d’efforts tout au long de la période automne-hiver.
La dépression saisonnière est une maladie « circadienne », c’est-à-dire qu’elle serait liée à un dysfonctionnement de notre horloge biologique interne ou plus précisément à une incapacité de celle-ci à se recadrer avec les changements de l’alternance jour/nuit à l’arrivée de l’automne.

En effet, l’être humain doit en permanence synchroniser ses rythmes circadiens propres avec les synchroniseurs externes dont le principal est l’alternance jour/nuit. Le centre névralgique de notre horloge interne se situe dans une petite zone de notre cerveau : le noyau supra-chiasmatique de l’hypothalamus. C’est lui qui informe une autre structure cérébrale, la glande pinéale, que le soleil s’est couché et qu’elle peut fabriquer la mélatonine, neuro-hormone qui transmet l’information circadienne à travers le cerveau et à l’ensemble de notre corps. L’apparition de la dépression saisonnière serait ainsi due à un dysfonctionnement du noyau supra-chiasmatique, à l’origine d’une sécrétion trop précoce de mélatonine et donc d’un décalage de rythme entre notre horloge interne et le monde environnant.

La dépression saisonnière ne doit donc pas se traiter comme une dépression classique et nous possédons une arme redoutablement efficace pour la combattre : la luminothérapie. Cette technique s’avère d’ailleurs également très utile dans un certain nombre d’autres situations où notre horloge interne est perturbée comme dans certains troubles du sommeil, en cas de jet lag, ou chez les personnes qui ont un travail posté. Si la luminothérapie est aussi efficace sur ce trouble, c’est parce qu’elle agit directement sur l’horloge biologique interne en corrigeant le décalage du rythme de sécrétion nocturne de la mélatonine.
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Farah 2000
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par Farah 2000 »

Qu'est ce que je pourrais donc faire pour "sortir" de cette depression saisonnière?
Bien que il y soit écrit plusieurs solutions, je n'arrive pas aussi tant a bien savoir comment y arriver.
Dubreuil
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par Dubreuil »

Mais tout d'abord vous reconnaissez-vous dans ces symptômes d'expatriation et de dépression saisonnière ?
Ces propositions correspondent-elles à ce que vous ressentez physiquement et moralement ?
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Farah 2000
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par Farah 2000 »

" Pour faire simple, le trouble affectif saisonnier partage avec la dépression une présentation clinique assez proche : tristesse de l’humeur, apparition d’idées noires et parfois de pensées morbides, ralentissement physique et psychique, perte d’envie et de volonté, difficulté à prendre des décisions, disparition du plaisir. Les pensées suicidaires peuvent également être présentes lors d’un épisode dépressif saisonnier mais avec une moindre fréquence et de façon moins intense.

La principale différence avec un épisode dépressif « classique » concerne les symptômes somatiques ou neuro-végétatifs. Dans la dépression « classique », on retrouve une perte d’appétit avec perte de poids et une diminution significative de la durée du sommeil, tandis que dans la dépression saisonnière on retrouve au contraire une augmentation de l’appétit avec en particulier une appétence pour le sucre, une augmentation du poids ainsi qu’une tendance à passer beaucoup plus de temps au fond de son lit qu’à l’accoutumée.


==>> ces symptômes decrivent bien ce qui m'arrive depuis longtemps.
Mais j'ai du mal a comprendre parce que il est ecrit que c'est saisonnier. Alors que pour moi ca a duré depuis bien plus longtemps.
Dubreuil
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par Dubreuil »

Il va falloir commencer par vous départir de votre croyance scolaire qui s'attache " au pied de la lettre " à ce qui est écrit ou ce qui vous est enseigné, ou inculqué.
Si vous souhaitez apporter du réconfort à vos patients, il va falloir tout d'abord ouvrir votre coeur et votre esprit à vous-même. Penser, réfléchir, extrapoler, faire confiance aussi à votre intuition.
Tout comme les effets secondaires sur une posologie, ce qui est écrit concerne certaines personnes et pas d'autres. Certains critères sont validés, d'autres restent aléatoires. Ce qui est écrit dans les livres médicaux concernant un trouble physique ne tient pas compte du quotidien psychologique vécu par le patient.
La répétition d'une douleur physique et/ou morale intensifie les phénomènes constatés, peut les faire basculer vers une chronicité morbide, bien loin de la modeste ou rassurante description initiale.
Nous sommes des êtres vivants, et nous évoluons sans cesse. Rien ne peut être arrêté, figé.
Dans la vie les nuances sont infinies, et il n'y a pas UNE VERITE, un diagnostic inébranlable pour tel ou tel symptôme, et pour telle ou telle personne, il y a d'abord la personne qui souffre, et la plupart du temps ses symptômes viennent d'une souffrance mentale, et ne relèvent que plus tard d'une réaction physique, d'une accumulation de stress qui se traduit peu à peu en chronicité plus ou moins grave.
Il me semble que votre esprit cartésien excellerait plus dans LA RECHERCHE MEDICALE, que dans le quotidien des consultations libérales.

==>> ces symptômes decrivent bien ce qui m'arrive depuis longtemps.
Mais j'ai du mal a comprendre parce que il est ecrit que c'est saisonnier. Alors que pour moi ca a duré depuis bien plus longtemps.
*** Vous vous attachez au terme " saisonnier ", alors que vous ne semblez pas considérer que si pour vous c'est un état permanent, c'est bien parce que tant qu'il ne sera pas soigné 'il évoluera vers un état plus ou moins dépressif, ou de procrastination.

Je vous laisse le soin de réfléchir aux mesures que vous pourriez prendre pour " sortir " de cette pathologie saisonnière...
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nachoslovers
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par nachoslovers »

Bonjour,
Je vous écris car je suis en dépression depuis je pense maintenant quasiment un an, j'ai perdu ma mère à l'age de 18 ans et je pense avoir fait une dépression l'année qui suivait ce qui est plutôt " normal " je présume mais j'avais réussie à remonter la pente, j'ai désormais 25 ans et je suis au point mort, j'ai eu mon diplôme de fin d'étude bac +5 mais cela va faire un an que je ne fais rien de ma vie car je n'arrive pas à me motiver pour trouver un travail ( j'ai le syndrome de l'imposteur et probablement celui de " Peter pan " ), je ne me vois pas travailler et je ne me trouve pas qualifié dans mon domaine. Depuis ces 4-5 derniers mois, je suis très triste, plus triste qu'après le décès de ma mère .. Ce n'est pas vraiment le même type de tristesse, c'est une tristesse que je ne serais pas expliqué, longue, sans fin, je n'arrive pas à imaginer demain, j'ai l'impression que plus rien ne me correspond, que je suis seule au monde. Je fais beaucoup d'insomnie, je pleure sans cesse, je suis très irritable et je n'ai vraiment aucunes motivations, je me coupe également un peu du monde et le confinement ne m'a pas aidé. Seul mon copain sait pour ma dépression, il essaye au maximum de m'aider et de me comprendre mais je pense qu'il en souffre, je n'arrive pas à aller voir quelqu'un, j'espère réussir à passer le CAP tout seule comme je l'avais déjà fait auparavant mais en me renseignant sur le sujet, en écoutant des Podcasts etc je réalise qu'il y a peut de chance que cela arrive.
J'ai de plus en plus de pensée suicidaire, mais je sais a 200% que je ne passerais pas à l'acte, je me dis juste que tout serait plus simple si tout s’arrêtait. Je sais que je suis l'unique obstacle à mon bonheur mais je n'arrive pas pour autant à passer le CAP, je suis quelqu'un de très pudique ..
Je pense que des antidépresseurs pourraient m'aider mais d'un autre côté après le décès de ma mère je suis un peu tombé dans les somnifères et je pense que je suis " fragile " a ce niveau la. Je ne sais pas vraiment pourquoi j'écris ce texte car plus je l'écris plus je me rends compte que l'unique solution est de voir quelqu'un mais j'imagine que l'écrire me fait du bien.
Dubreuil
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par Dubreuil »

Ce n'est pas très sympa de venir vous imposer dans le post de Farah, il vaudrait mieux en ouvrir un pour vous !
Je vous y attends.
Et pour vous, que veut dire : Nachos ?
PSYCHOLOGUE CLINICIEN - ANALYSTE
nachoslovers
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Re: Je n'ai plus la volonté de faire quelque chose

Message par nachoslovers »

Je suis vraiment désolé je ne sais pas trop comment fonctionne le site .. Nachos était mon pseudonyme quand je jouais plus petite sur internet il s’agit d’une nourriture mexicaine, rien de bien interessant. En ce moment je vais un peu mieux, merci de votre retour !
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