Mon baluchon

Pour parler de tout et de rien en dehors de la psychologie.
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonsoir,
Aujourd'hui, Wendy semblait un peu mieux. En fait, en se reveillant, elle avait une démarche normale! Par contre, elle m'a éternuée dessus, et c'était vert infection... je crois que ça lui ferait du bien que je lui flush le nez... mais en ayant essayé hier, j'ai bien vu que c'était quasi impossible. J'avais des treats au moins, j'essayais de la renforcer positivement avec ces petites gâteries... j'ai gini avec des griffures partout sur les bras, et un feeling de déception, en ayant le feeling que je lui avais acheter de la saline de bébé pour rien... j'avais même acheter un mouche bébé haha! On s'entend qu'à la vu de cet outil, elle a juste vraiment eu peur haha!! Je l'ai donc ranger et je me rends compte que je l'ai acheté pour rien... je crois que l'achat le plus rentable à la pharmacie, ce fut le sac de chocolats que je me suis achetée... j'avais une envie folle de manger des cocos de pâques en chocolat! Avec tout le stress ressenti dans ma journée, ca m'a comme réconforter...! J'avais besoin de faire quelque chose pour prendre soin de moi, faire quelque chose qui me ferait du bien.

Ma journée de travail s'est super bien passé.
Ça l'a passé très vite!
J'ai pu parler de Disney World avec ma DRH et la coordo enfance! C'est chouette de changer un peu les sujets de conversation pour relaxer un petit 10 minutes! Ma DRH connait TOUT sur Disney World!! Plus que moi!! Elle y va à chaque année!! Sauf l'année passée!! À cause de la covid!

Sinon, demain, j'ai une rencontre avec Kathia.
Je vais pouvoir aborder ma réaction d'en fin de semaine... mais surtout le fait que je m'en suis sortie sans perdre trop de plûmes! C'est correct d'être moins bien parfois, sans tout perdre!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Je crois que je me crée des peurs, et des scénarios catastrophes qui m'amènent à avoir besoin de réassurance, en faisant invalider ces scénarios là... mais j'ai l'impression d'avoir eu besoin des autres... comme si je ne croyais pas que je pouvais avoir un jugement éclairé quand je me sentais anxieuse, comme dans la dernière semaine.

Je sais ce qui me rend anxieuse.
La fin de suivi avec Kathia... dans 4 mois.
La fin symbolique de la présence d'une mère institutionnelle, même si elle venait avec autant de perversion que ma propre mère dans un sens. La psychiatrie... si je me suis fait tatouer le poignet gauche du ruban signifiant le TPL en 2014, alors que j'étais en sortie de quelques heures de l'hôpital, étant internée depuis 7 semaines... c'est premièrement parce qu'il y avait une petite marque visible de la première fois où j'ai demandé de l'aide, à Halifax, après avoir eu mes premiers flash back d'abus... et que j'avais demandé de l'aide adéquatement en disant que j'avais des idées suicidaires et que je pensais avoir des hallucinations... j'avais vu mon père dans mon lit, couché à côté de moi en me réveillant un matin. On m'avait juste dit que j'étais borderline, lancé comme ça, je n'avais jamais vu de psychiatre encore... et, en attente dans une pièce, j'avais essayé de m'ouvrir les veines avec ma boucle d'oreille... une fleur turquoise qui ressemblait à une rose. Ça n'avait pas pris 3 secondes que les gardiens de sécurité étaient là... je me souviens d'être en acting out, à moitié déconnectée, sans savoir comment je pouvais faire pour qu'on entende ma souffrance. Ces mots de l'infirmière qui voulait que je respire et qui boulait que je sois capable d'avoir un contact visuel avec elle... j'étais incapable... et elle me répétait: Brave girl, brave girl... mais elle m'avait dit que c'est ça que ça faisait, chez les borderline, les hospitalisations. Mais c'est mini blessure, elle paraissait, directe sur ma veine... mettre un tattoo par dessus, c'était de vouloir cacher... mais le cacher par le signe du TPL... en fait, c'est un ruban d'espoir noir et blanc, avec très peu de gris... avec une ancre à bateau... c'était l'encrage dans l'espoir... mais ça signifie quand même l'importance de mon rôle de malade. Je venais de comprendre ce que c'était la psychiatrie, et déjà là, j'avais comme ce désir de vouloir m'identifier à ça... je voulais avoir l'opportunité d'exprimer ma souffrance, de sortir du modèle parfait, de la petite famille parfaite. Là-bas, je pouvais faire des crises de colère, crier, faire sortir le méchant, en ayant l'assurance qu'on m'arrêtrait... ça faisait des année que la petite fille en moi avait besoin de crier, de faire sortir le méchant, de nommer ce qui ne se nommait pas, parce que c'était trop sal, trop laid... j'ai pu me débattre contre des agents qui essayaient de m'attacher... comme je ne me suis jamais débattue... le problème, c'est que ce n'était pas vraiment soulageant, ça réactivait tout, mais allô la dépense d'adrénaline, la décharge physique... je ne voulais plus être un enfant trophée... je voulais être mauvaise. Tellement mauvaise qu'on ne veuille même plus abuser de moi... qu'on veuille me renier, m'oublier... j'aurais bien aimé que mes parents m'oublient... ils ont plutôt utilisé ma condition pour se victimiser et continuer d'avoir l'air des gentils et moi, la folle ou la méchante fille...

Je ne sais pas, si, sans la psychiatrie, j'aurais été capable de faire tout ce cheminement... de me détacher de mes parents, d'arrêter de les voir avoir de l'emprise sur moi... de contrôler nes trucs, même si je me faisais violence sans avoir besoin de personne à ces moments là. Je me la reproduisais, mais je me sentais forte, quasi invincible... c'est ça le pire! Puissante! C'est juste que le temps est venu que je me détache de la psychiatrie, comme je l'ai fait avec mes parents. Mais je n'ai pas envie de recommencer à me faire mal pour exprimer que je trouve ça difficile, pour exprimer que je dois faire le deuil d'un milieu qui m'a accepté souvent, dans mes failles, imparfaite. Dre Picard, mon équipe traitante, je sais qu'ils me trouvaient attachante malgré mes souffrances et mes acting out. La travailleuse sociale de l'unité brève m'a dit, la dernière fois que je l'ai vu, quand j'avais fait mon kyste ovarien, que j'étais sa patiente préférée. Ça m'avait fait plaisir, bien que ça m'encourageait dans un certain sens à rester dans mon rôle de malade, parce que je pouvais avoir de l'attention positive, un renforcement identitaire dans une tracée qui ne m'encourageait pas à devenir une adulte épanouie.

Perdre la psychiatrie, mon statut de TPL sévère, que personne ne savait vraiment quoi faire avec... c'est perdre ce qui faisait que j'avais tout ce monde là, hyper rassurant... qui comblait mon sentiment de vide et mon besoin de réassurance. Et ça fait peur. C'est un tremplin! Et je comprends qu'il y a plein d'autre moyens de se sentir remplie positivement! Le travail, les amis, un animal de compagnie comme Wendy. L'idée d'avoir des responsabilités, d'affronter les défis! C'est une transition entre 2 mondes... et je sais que j'ai de la resistance en moi et que je somatise... et que j'imagine le pire qui pourrait m'arriver ou au momde que j'aime...mais je suis celle qui peut défaire ces pensées erronées!
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonsoir,

J'ai cheminé encore cette semaine.
J'ai pu analyser ce que j'ai vécu au courant de ma semaine. J'ai donc pu en parler avec mon éducatrice spécialisée, Kathia, et ma psychologue. Mais aussi, moi envers moi-même!

Le fait d'écrire, sur ce que ça voulait dire pour moi la psychiatrie, ce monde auquel je sentais que j'appartenais.

Le mot qui est ressorti de ma scéance avec ma psy: exister.

Le avant 2012... avant que je fasse ma dépression et que je tombe en arrêt de travail, qu'on m'étiquette un trouble de santé mentale qui avait un impact sur mon fonctionnement... je n'avais pas la possibilité de dire que je souffrais. Je n'avais pas le droit d'être moi, dans mes forces et mes difficultés. J'étais la petite fille parfaite... au niveau du paraître... alors je n'existais pas... et j'ai comme eu besoin de me rebeller d'une certaine manière... il en reste que j'avais des symptômes de santé mentale depuis mon enfance... trouble d'attachement, anxiété, attaque de panique, plusieurs phobies, trouble alimentaire... mais rien ne paraissait... j'étais la petite qui réussissit tout ce qu'elle entreprenait. J'étouffais...

Puis est arrivé la possibilité de décompenser.
Celle qui me donnait l'opportunité de devenir complètement l'inverse... la fille invalide, folle, malade... même très malade... et allô le feeling d'exister parce que je m'opposais à être celle que je projetais, celle qu'on voulait que je sois... mais ça me tuait. C'est con à dire, mais en faisant des tentatives de suicide, j'ai eu le sentiment d'être plus en vie que quand tout semblait fonctionner! Puis est venue la sensation qu'on voulait prendre soin de moi. Donc en plus d'exister en voulant mourir, j'avais de l'attention. J'ai comme eu le feeling d'avoir des gens aimant auprès de moi, juste parce qu'ils se mettaient dans mon chemin parce que je voulais me faire du mal... on voulait m'en empêcher... alors que mes propres parents n'ont jamais eu cet objectif avec moi, que je ne meurs pas, que je n'aille pas mal... ils me faisaient mal tout le temps... psychologiquement, sexuellement...

Ma décompensation avait une fonction vitale.
Il fallait que le temps fasse son temps... il fallait que j'apprenne à exister différemment?! Me détacher de mes parents... mais là, je dois me détacher de mon parent subtitut... c'est aussi difficile que quand j'ai mis mes limites avec mes parents, il y a une perte de fausse réassurance... me eassurer en me disant que je suis une bonne petite fille en leur donnant ce qu'ils veulent... une réassurance qui peut être immédiate, qui vient de l'extérieur. Stimulus-réponse... ça renforce des comportements, même s'ils sont néfastes. À l'hôpital, c'était la même chose... c'est juste que ce que j'étais devenue, c'était une tpl sévère, quasi intraitable, grande utilisatrice des services, dépendante... plus que j'allais dans cette direction, plus je faisais exister aussi les médecins et les intervenants, dans leurs rôles et leurs fonctions.

Mais c'est quoi le TPL en fait...
Est-ce que j'ai vraiment un trouble de la personnalité?
Ou est-ce que ce n'est pas juste des troubles du comportement, de l'anxiété, un syndrôme de stress post traumatique d'un viol, qui a déclenché en moi de la dissociation en contexte de stress intense qui me rappelle mes traumatismes d'origine...

Comprendre, me voir aller, savoir ce qui me déclenche, en être consciente... et vouloir prendre soin de moi... savoir que ma tête essaie de me protéger, de ne pas me faire revivre l'insurmontable... avoir de l'autocritique, développer de nouvelles stratégies de tolérance à l'anxiété et a la peur de l'abandon. En commençant par ne pas m'abandonner moi-même...
Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Bonjour,
J'ai un drôle de feeling!
Quand même plaisant, mais je vis encore une fois un
genre de Moment de synchronicité.

Cette nuit, j'ai rêvé à la danse.
À quand j'étais etudiante en danse.
Ça fait 5 ans. On me demandait de danser une chorégraphie de mon cours de contemporain. J'aimais tellement cette chorégraphie là! C'est impressionnant de voir que mon inconscient, une partie de ma mémoire à long terme est capable de se rappeler de ce que je crois ne pas me souvenir consciemment.

Cette année-là, ce fut une belle année.
J'aimerais tellement pouvoir faire ma dernière année, terminer ce que j'ai commencé... ça serait tellement un accomplissement important! Mais ce n'est pas rationnel... ça serait de réaliser un rêve qui ne me donnerais rien sur le plan professionnel... car un diplôme collégial en danse, ça n'ouvre aucune porte... mais je serais contente de moi d'avoir réalisé quelque chose que j'aurais toujours voulu faire! Mais que je ne pouvais pas faire... je n'avais pas le droit. Ça serait une manière d'exister positivement! Avoir des rêves, les concrétiser sans rien avoir dans les pattes! Sans me détruire! Mais bon, retourner aux études, avec des jeunes de 16-17 ans... alors que j'ai le double de leur âge! Et ça voudrait dire étudier à temps plein alors que je dois travailler pour vivre! Il faut dire que l'année que j'étais là-bas, je vivais dans un foyer de groupe qui me permettait d'avoir un toît et les repas pour un montant ridicule. Ça me coûtait 320$ par mois... 160 € environ par mois... si c'était encore accessible, j'y retournerais je crois, mais le dead line pour habiter là, c'est 30 ans. Je suis trop vieille. Et arrêter de travailler pour un an, c'est beaucoup!

Bref, tout ça pour dire que je viens d'aller prendre une gande marche. Il fait froid, ressenti -20 mais j'étais bien habillée et ça l'a fait du bien. Je trouve que j'ai pris du poids dernièrement. Je sens que mon visage est plus rond et ça m'énerve. Je me bats contre l'idée de m'acheter une balance. Je sais que je ne le ferai pas, je sais que je deviendrais une vraie folle, je deviendrais obsédée par mon poids. Je ne veux pas ça. Mais ça fait un mois que je reste devant la télévision. C'est l'hiver, il fait plus froid, il y a la covid, le confinement et le couvre feu. J'ai la une application qui me donne accès à plein de postes de télévision. Ça faisait des années que je n'avais pas accès à ça. Alors dès que j'arrête de travailler, j'ai envie de me reposer devant la tv... et j'ai des craving de chocolat assez intenses dernièrement... donc j'ai envie de manger de la scrap et je ne bouge plus... résultat, je prends du poids. Ma vie va toujours mieux quand j'ai un bon équilibre... que je mange bien, que je bouge, que je fais du sport! Je me suis bottée le derrière pour sortir, et j'étais fière de moi!

Et pour revenir à mon moment de synchronicité... en revenant de ma marche, j'ai décidé de commencer une nouvelle serie sur netflix, en finissant mon casse-tête. La nouvelle série sur les fées (FATE, the winx saga) qui vient de sortir...
Et dans le premier épisode, un moment donné commence une chanson que juste en entendant les premières notes, je connaissais la musique... c'était la première chanson sur laquelle on a dansé, celle des auditions pour être dans la troupe du programme en danse au cégep. Une chanson que je n'ai jamais entendu autre part. C'était bel et bien cela en fait! C'est "In for the kill" de je ne sais même pas quelle artiste. Ça m'a fait sourire. C'était comme un petit rappel dans la réalité. Que tout ça a existé pour vrai, et que je m'en rappelle, même si ce n'était pas dans mon rêve. Je me rends compte que même si je n'ai pas complété la deuxième année. Cette année là, je l'avais fait pour moi, et ce n'est pas perdue, c'est une preuve que je suis capable de m'écouter, d'aller vers mes passions, de vivre! Le temps que je passais dans la salle de classe. Je me pratiquais vraiment souvent. J'y allais parfois les week-end, quand je ne travaillais pas. Les soirs aussi. C'était tellement agréable. Le feeling d'être couchée sur le plancher de bois, la musique. Fixer un point au plafond, ou mon regard dans le grand miroir! Respirer, sentir, c'était comme un sentiment de pleine conscience, celui qui me fait si peur. Mais dans un safe place. Peut-être parce que la danse est la seule chose que je savais qui existait en moi, que mes parents réprimaient... je savais que la danse, ça m'appartenait, et que ça appartenait à personne d'autre. Ce sentiment d'être libre de vivre. De ressentir à travers les mouvements!

Bref, c'était encore une fois une concordance (concor-danse - je ne sais pas pourquoi j'ai utilisé ce mot! Et ce qu'il pourrait révéler) entre deux éléments ou événements qui ont des liens simplement parce que j'en décide ainsi... des liens entre le conscient et l'insconscient. En quelque part, c'est un peu étrange!
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Con : " trou " féminin. Trou métonymique : accès au Savoir, à la connaissance. Naître à...
Cor : ' corps "
Dance : " danse "
Naître à son corps par la danse. Tout un programme.

( N.B. J'efface ce que vous voulez, quand vous voulez... )
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Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

C'est beau, et épeurant à la fois.
Mais pour le con... comment est-ce que mon inconscient aurait pu vouloir me faire comprendre quelque chose que je ne savais pas...

Est-ce que mon esprit peut savoir ou connaître des choses que je crois qui n'existent pas.
Et là, encore... c'est étrange ce que je viens de dire... j'ai dit que je crois que ça n'existe pas... si je veux croire que ça n'existe pas, c'est que je sais que ça existe... et que je veux croire le contraire...

Bref, je sais qu'en anglais, a con, ça veut dire un vagin.
Donc ce que vous dites, c'était peut-être pas faux... en fait, on n'est ni dans le vrai ou le faux... mais j'avoue que ça veut dire quelque chose... et j'avoue que c'est percutant... je ne sais pas trop pourquoi... mais que ça soit écrit ou pas dans mon baluchon, ça va être dans ma tête.

Il devrait bien avoir un moyen de naître d'une autre façon... et est-ce que c'était ma naissance que de juste décider de faire ma première année... ou je n'arriverai pas être vivante tant que je n'aurai pas fini ça?
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Mais pour le con... comment est-ce que mon inconscient aurait pu vouloir me faire comprendre quelque chose que je ne savais pas...
*** Nous avons tous en nous un conscient collectif. Nous sommes tous constitués de pères en fils, de mères en filles des connaissances immémoriales des temps. Nous savons TOUT. C'est pour cela que nous avons des intuitions, des flaschs, des présciences, des prémonitions, etc... C'est ce que les Sages recherchent quand ils cherchent à rentrer en transes : le savoir de l'humanité et sa sérénité.

Est-ce que mon esprit peut savoir ou connaître des choses que je crois qui n'existent pas.
*** Bien sûr, les inventions n'inventent rien. Nous retrouvons ce qui a déjà été fait, conçu. Tout est un éternel commencement. On ne fait que redécouvrir peu à peu ce qui existait déjà. Regardez les fouilles archéologiques, par ex...
C'est ainsi, nous savons TOUT, et nous passons notre temps à retrouver. Y compris la destruction de notre planète. Pourtant nous avons la possibilité de changer le cours des choses aussi, en réfléchissant autrement.

mais que ça soit écrit ou pas dans mon baluchon, ça va être dans ma tête.
*** Preuve de la mémoire collective. Et ce que vous avez appris, et inscrit, vos enfants l'auront en eux.

Il devrait bien avoir un moyen de naître d'une autre façon... et est-ce que c'était ma naissance que de juste décider de faire ma première année... ou je n'arriverai pas être vivante tant que je n'aurai pas fini ça?
*** Je n'ai pas compris.
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Minijeune
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

Merci pour la réponse.
Je trouve ça effrayant, dans un sens, de penser qu'on a tous un savoir collectif, qu'on connait tout, parce qu'on l'a en soi, de génération en génération. On dirait que ça nous place devant un potentiel infini, qu'il n'y a plus de frontière, plus de limites à nos connaissances. Ça me donne le vertige et ça me fait sentir powerfull. Remplie de pouvoirs! Mais remplie de doutes aussi. C'est étrange comme feeling.

À mon nouvel emploi, je travaille, j'anime, je contacte les familles, en français et en anglais. Je me rends compte que souvent, j'essaie de penser à un mot, et je mélange les langues... en fait, je n'arrive plus à penser qu'en français. Les mots qui me viennent sont parfois à moitié français et à moitié anglais. Je peux donc faire une phrase et mélanger les deux langues! Bref!

Pour revenir à mon dernier passage et de la phrase que vous n'avez pas compris, de la question que j'ai posée à la fin de mon dernier post... c'est que si en quelque part, je savais qu'il y avait une partie de moi qui est née le jour où je me suis écoutée et que j'ai voulu prendre des cours de danse... quand j'ai arrêté de jouer au soccer parce que je me rendais compte que j'étais peut-être talentueuse, mais que je ne le faisais pas pour moi. Plus pour mon père qui pouvait se pavaner comme un paon parce que sa fille était la star de son équipe... je n'étais pas heureuse. J'avais une pression sur les épaules, j'en faisais des crises d'anxiété... c'est mon père qui me suivait, et pas ma mère... ma mère en était jalouse et elle me le faisait souvent ressentir... mais quand j'ai décidé de quitter la compétition, à 18 ans, et que j'ai commencé à danser... moi, je me suis sentie vivante... mais je n'avais pas du tout le soutien de mes parents. Il a fallu que je me débrouille toute seule. Je me souviens encore que la dernière année de ma technique en éducation spécialisée, j'avais passé des auditions pour entrer dans une troupe de compétition de mon école de danse. Et j'avais eu la place. Je faisais 4h30 de danse par semaine, plus les pratiques, la visualisation et tout. Du point de vu de mes parents, ce n'était pas logique que je fasse ça! Pourtant, je trippais ma vie! Et c'est moi qui payait tout... les classes, les costumes, les compétitions. Les commentaires que j'avais de la part de mes parents, c'est que je jetais mon argent par les fenêtres... argent que j'aurais dû me mettre de côté pour l'université. Mes parents ne venaient pas voir mes spectacles... je me sentais quasi déloyale à chaque fois que je quittais pour une de mes classes... j'aurais tellement aimé avoir leur support... qu'ils me voient être aussi vivante... mais pour eux, les arts, ce n'était pas important, ça n'avait pas de valeur... mais moi, j'avais compris!

J'étais à ma dernière session lorsque j'ai décidé que je ne voulais pas aller à l'université et que je voulais aller étudier en danse. Quand je leur ai annoncé ma décision, en 2010, j'ai fait mes valises et je suis allée vivre 3 mois chez une amie qui avait un appartement. Son chum travaillait dans le nord et partait très longtemps. Ça lui convenait, elle avait une chambre d'ami, ça lui faisait de la compagnie... et moi, je savais trop ce qui m'attendait si je restais chez moi. Ils allaient me faire payer, j'allais vivre encore plus de violence, ça allait être invivable. La seule chose, c'est que j'ai pensé par la suite aller en appartement avec mon amie Caro, en ville, car elle allait à une université à Montréal et que moi aussi, mes cours allaient être là... j'avais donc dit à mon amie Virginie, celle chez qui je restais, que je libérais sa chambre d'amis et elle s'était trouvée une autre coloc... avant que Caro me dise que ses plans changeaient. Me retrouvant devant rien, je suis retournée chez mes parents... et le calvaire a recommencé de plus belle... la violence, l'indifférence de mon père... juste parce que je ne devenais pas la personne qu'ils voulaient que je devienne... et j'ai maintenu mon idée d'aller étudier en danse... mais pour pouvoir avoir le droit d'exister à travers tout ça, je travaillais aussi à temps plein... en plus d'étudier à temps plein... parce que juste étudier en danse, ce n'était pas assez... ce n'était pas bien, même si ça prenait vraiment beaucoup d'énergie... je me tapais des journées de fou... à travailler de soir pour la protection de la jeunesse, parce que j'étais educatrice spécialisée... je finissais mes shift à minuit... et je me levais à 5h00 pour aller à mes cours. C'était un rythme vraiment intense, mais c'est la seule chose que j'avais trouvé pour faire baisser la hargne de mes parents. Je travaillais à temps plein, je ne perdais donc pas simplement mon temps dans des études qui étaient inutiles... et mes profs de danse me disaient tout le temps de relaxer, de respirer... je n'arrivais pas à aller jusqu'au bout de mes mouvements, j'étais bloquée par quelque chose... et je n'arrivais pas à exister. J'étais fatiguée, tendue.. épuisée... puis est survenue la mort de mon parrain... ça l'a été la goûte qui a fait déborder le vase. Mon rythme de vie ne pouvait pas tenir, avec en plus, une tristesse, une ambiance macâbre... on me disait de regarder en face, le mal que je faisais à mon père... c'était trop... j'ai flanché... et pour "sauver ma famille" j'ai dit que j'arrêtais la danse pour travailler encore plus, me mettre de l'argent de côté pour entrer à l'université en psychoéducation...

Puis on connait la suite de l'histoire... je me suis rendue malade en voulant atteindre la perfection... parce que tout ce que je faisais, c'était pondre des notes parfaites et appeler mon père pour lui dire... pour sentir qu'on m'aimait... et là est revenu l'anxiété, l'anorexie... et j'ai fait une dépression l'été entre mes 2 années... et mes parents continuaient à me demander de suivre mes cours... me mettaient de la pression, même si j'étais malade, inapte à cause de ma dépression... je dormais, j'étais épuisée... et même devant toute ma souffrance, ils n'ont pas vu... puis bon... le pire, c'est que ce qui m'attendait... c'était la maîtrise, puis mon doctorat... il n'y avait pas de limites... j'étais bonne, je réussissais à avoir toujours les meilleures notes de mon programme, j'étais reconnue... mais je ne voulais pas de ça, rien de ça! Donc à ma dernière session, j'ai annulé 2 cours, pour ne pas avoir mon diplôme, pour qu'on arrête de me mettre de la pression... et je suis partie à Halifax en 2013... puis je suis arrivée ici en 2014, mal en point, en plein acting out parce que j'avais tout ce bagage... en plus des flash back d'abus sexuels qui sont revenus...

Alors, pour en revenir à ce que vous n'avez pas compris, à la fin de mon dernier message... c'est que ce programme, que j'ai finalement repris en 2015 dans une autre école... mais dans lequel j'ai tripé ma vie!! N'habitant plus chez mes parents, je n'avais pas tout le temps l'impression de ne pas avoir le droit d'être ce que je suis. Ça m'a fait vraiment du bien. J'ai adoré chaque minute, chaque seconde de mon existence là-bas. Alors pourquoi est-ce que je ne l'ai pas terminé... c'est que j'habitais dans un foyer de groupe. On pouvait y habiter pendant un an. Et moi, dans ma tête, la deuxième année, j'aurais pu y rester aussi. Mais on m'a fait comprendre que j'avais tout pour être capable de vivre dans un milieu autonome. Et là, est revenu le stress de savoir que j'allais devoir travailler à temps plein, et étudier à temps plein. Je ne pouvais pas faire de demande de bourse d'étude, parce que mes parents faisaient trop d'argent, même s'ils ne m'aidaient pas à payer mes études. Cet été là, je devais retourner chez mes parents pour travailler au centre jeunesse... mais j'ai craqué avant. Je me suis ramassée hospitalisée, en crise... et je suis restée 9 semaines en psychiatrie. On a changé ma médic, mais au retour de l'école, j'ai voulu recommencer... mais ma médication ne m'allait pas. Je prenais de l'abilify, comme 8mg, et j'étais intolérante à la molécule... j'avais tout le temps mal au coeur, j'avais des vertiges, je faisais des crises de panique... après une semaine de retour à l'école, mes profs m'ont rencontré pour me dire qu'elles ne pensaient pas que j'allais pouvoir faire ma session. J'étais faible... elles m'ont dit que je n'allais pas être sélectionnée pour faire parti de la troupe cette année, parce que je n'allais pas bien... donc en plus de me sentir rejetée par la ressource où je voulais retourner, je me suis sentie abandonnée par mes enseignantes... et je suis retournée vivre chez mes parents.

Donc, est-ce que la seule façon de naître par la danse, c'est de retourner finir ce que j'avais commencé... même si la vie me fait croire que pour être une adulte, je dois travailler, avoir une job stable, pour avoir un appartement, une voiture... et avoir la petite vie de métro-boulot-dodo. Il y a un côté de moi qui rêverait de finir mon programme, juste pour avoir le seul diplôme qui voudrait dire quelque chose a mes yeux. Mais ça veut dire de tout arrêter, de déménager à nouveau... mon besoin de me faire un petit cocon est tout aussi important... et ce que j'ai en ce moment, une liberté d'être, parce que mes parents ne font plus parti de ma vie... je n'ai pas envie de le perdre.
Dubreuil
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Re: Mon baluchon

Message par Dubreuil »

Je trouve ça effrayant, dans un sens, de penser qu'on a tous un savoir collectif, qu'on connait tout, parce qu'on l'a en soi, de génération en génération. On dirait que ça nous place devant un potentiel infini, qu'il n'y a plus de frontière, plus de limites à nos connaissances. Ça me donne le vertige et ça me fait sentir powerfull. Remplie de pouvoirs! Mais remplie de doutes aussi. C'est étrange comme feeling.
*** Vous ne pouvez pas maîtriser et comprendre tous les mystères du monde, mais vous en faites partie, et dans cela vous ne devez pas avoir peur. Vous êtes une enfant issue de toute cette beauté, vos parents n'ont été que des passeurs maladroits et égarés. L'univers est vibrant d'amour, et vous êtes entourée, aimée, guidée quand vous le souhaitez. Ayez confiance,
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Re: Mon baluchon

Message par Minijeune »

J'avais un rendez-vous avec ma massothérapeute pendant mon break du diner.

Je ne sais pas si elle a fait exprès...
Elle a parlé de son garçon de 2 ans et demi pendant mon massage. On parle beaucoup ensemble, c'est un massage sportif et non douillet... mais ça fait du bien quand même. On a parlé de Wendy. Je lui ai demandé si elle avait des animaux. Elle m'a dit qu'elle en aurait peut-être quand son fils serait plus grand. Je lui ai demandé si elle voulait d'autres enfants... puis elle m'a dit que justement, elle devait m'annoncer qu'elle était enceinte de 20 semaines, qu'elle allait avoir une petite fille et qu'elle partait bientôt en congé de maternité. Elle m'a dit qu'elle serait en congé longtemps. Je ne sais pas ça veut dire combien de temps.

Il a fallu que je me parle. Avec la table de massage chauffante, elle qui me massait le cou... et moi qui s'est senti mélangée... j'ai eu une montée d'anxiété... bouffée de chaleur, coeur qui bat plus rapidement... c'est niaiseux parce qu'un massage, c'est fait pour relaxer normalement. Là, elle me disait qu'elle partait parce qu'elle avait une petite fille dans son ventre. Et je lui faisais confiance, qu'elle me ferait pas mal quand elle me touchait. Je savais qu'elle n'allait pas abuser de moi, que son toucher n'était pas menaçant. Elle nommait tout le temps ce qu'elle allait faire, ou elle allait me toucher. Elle respectait mon intégrité...

Et c'est cave parce qu'en me rendant là-bas, je me suis dit qu'aller voir ma masso aux 2 semaines, c'était prendre soin de moi, et que ça allait pouvoir m'aider à ma transition vers le départ de mon intervenante de l'hôpital, en utilisant un moyen sain... rien ne m'empêchera de trouver une autre massothérapeute. Il y en a vraiment plein. Je pourrai trouver une autre personne de confiance. Si j'ai réussi à me faire vivre un sentiment d'acceptation qu'on me touche pour me faire du bien, un genre de lâcher prise, je pourrais retrouver ça.

Je suis retombée dans mes fantasmes de me trouver une autre mère symbolique. Je me suis sentie quasiment jalouse pour l'enfant que cette femme porte. Mais c'est vraiment une bonne personne. J'aurais aimé ça qu'elle soit ma maman, qu'elle soit douce comme elle l'est. Comme en souhaitant que je devienne une personne moins brisée si on ne m'avait pas brisé...

Ma masso était danseuse contemporaine. Elle a fait une école super prestigieuse ici. Elle a étudié en danse, elle a fait autre chose. Elle a utilisé sa co naissance (haha, je ne veux même pas reprendre cette faite de frappe, c'est trop beau) du corps pour faire du bien. La co naissance du corps... on est dans la même thématique... la connaissance du fonctionnement du corps en utilisant la danse.

Sur ce, je vais aller dormir!
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